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 Vague à l'âme

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Haven

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MessageSujet: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyMer 3 Fév - 15:55

Aie ! bon sang. Son visage se fige quelques secondes dans une grimace de douleur. Le simple fait de lever le loquet de la lourde porte de Koa lui électrise le bras de la paume de la main à l’omoplate. A cet instant précis, le sourire sincère d’une pensée se fige lui aussi, tordu par la douleur. Falkhen aurait pu la faire plus légère cette porte, se dit elle. Arrive alors l’épreuve du hall. Quelques clients épars, discutent entre eux de la pluie et du beau temps, de la guerre et des dernières nouvelles du Sanctum ou du front des Abysses. Ils ne font pas attention à ce petit bout de femme qui semble bien inoffensive et silencieuse. Malgré tout, à chaque pas se rappelle à la femme l’entaille qui lui fend la cuisse droite. A chaque fois que son pied touche le sol, résonne en elle une vague de souffrance soudaine. Mais à part le visage un peu crispé, et le silence forcé, rien n’aurait pu la trahir aux yeux de ses inconnus de passage. Une chance que Sawyer n’est pas en salle à cet instant. Lui aurait démasqué la Clerc à coup sur.

L’escalier, enfin ; Ou déjà, tout dépend du point de vue. L’épreuve n’en est pas moins rude que les précédentes, voir même plus terrible encore. Une chance que la rampe est du bon coté. Du coté de son bras encore valide, celui qui n’est couvert que de quelques bleus et ecchymoses. Cet escalier en bois, elle le connait par cœur, elle l’a frotté si souvent pour le rendre propre, qu’elle pourrait en décrire chaque centimètre carré avec une précision incroyable. Pourtant son esprit brouillé, tout à sa douleur du moment, ne l’alerte pas du danger. Alors qu’elle repose presque lourdement déjà sa jambe meurtrie sur la marche, enchainant ses gestes pour prendre appui dessus, le bout du pied, pas assez avancé, glisse sur le bois et ne peut se retenir de venir heurter la marche du dessous. Haven se fige. Tout son corps se raidi, et elle doit se mordre les lèvres presque à sang pour ne pas laisser échapper un cri de douleur qui l’aurait trahie. Elle redouble alors d’efforts pour finir cette ascension risquée mais nécessaire pour rejoindre discrètement sa chambre, retenant encore et encore ses larmes.

Elle ne comptait plus le nombre de fois où Falkhen l’avait mise en garde contre cet endroit trop souvent fréquenté par les Asmodiens. Mais pas seulement. Une seconde d’inattention, et l’une des pierres de plus ou moins grande taille, lancée à vive allure par le vortex tourbillonnant, vous heurte violemment. Le cercle des Tempête. Ah pour sûr il porte bien son nom. Un tourbillon incessant, d’une puissance extrême. Si puissant qu’il arrache même à la montagne des rocs aussi gros que des hommes, pour les chahuter comme si c’étaient de simples brins d’herbes. Le vent au centre, bien qu’un peu atténué, n’en était pas moins suffisant pour déstabiliser un Daeva en vol. Et comme si cela ne suffisait pas, l’endroit est habité par des âmes Asmodiennes en peine, ni morte ni vraiment vivantes. Haven a toujours eu la plus grande compassion pour chacun de ses êtres que le refus de la mort de les prendre sous son aile, rendaient à jamais prisonniers de ces corps fantomatiques, image même de la douleur et de la peine éternelle. Qui pouvait mériter une telle infamie.

Elle ne comptait plus le nombre de fois où, concentrée sur son extraction d’Ether, car c’est bien là la seule raison de sa présence dans un tel endroit, elle se laissait surprendre par un rocher légèrement dévié de sa trajectoire. Le choc est rude, et l’oblige à chaque fois à retourner à l’abri de son promontoire, pour se reposer un instant. Non sans lui avoir systématiquement arraché un cri de douleur. Il fallait alors jouer de toute son adresse pour se rétablir en vol, malgré la douleur, et ensuite espérer trouver un refuge temporaire. Alors posée, en sécurité relative sur ce petit espace légèrement en pente et de quelques dizaines de centimètres de large, elle commençait ses soins. Elle voulait plus que tout atteindre la perfection dans cet art. L’extraction de l’Ether. Elle avait bien compris que c’était un peu le nerf de la guerre, et elle ne voyait pas comment prétendre la faire cesser, si elle ne maitrisait pas parfaitement son extraction.

Elle ne comptait plus le nombre de fois où, engagée dans une extraction d’Ether Pur, aussi rare que puissant, elle se refusait alors à cesser son extraction malgré sa fatigue en vol qui devenait préoccupante. Alors épuisée par cet effort brutal, mêlé à sa lutte permanente pour stabiliser sa position en vol, elle ne pouvait contrôler le retrait de ses ailes fatiguées, et éviter la chute vertigineuse dans le vide. Une longue chute vers le sol, un long moment de doute et de lute interne, pour garder le contrôle de soit. Ballotée par le vortex, heurté par des rochers, heureusement beaucoup plus petit que les autres à cet endroit, meurtri par l’épuisement lui-même, c’est pourtant le moment ou le Daeva doit avoir le plus grand contrôle de son corps. Une fraction de seconde trop tard, et on ne se relève pas. Trop tôt, et la chute risque d’être violente et très douloureuse, voir fatale tout de même. Il fallait d’abord se concentrer, faire le vide, comme si le monde autour n’existait pas, comme si la douleur du corps n’existait pas. Une seule chose au monde devait avoir de l’importance à cet instant précis, la distance avec le sol. A force de déboires, Haven avait appris. Oubliant le monde et ses tristes images, elle se concentrait sur une seule tache, un seul objectif, atterrir en vie. Maintenant !! L’instant précis est là, il faut ouvrir de nouveau ses ailes, même si elles refusent à cause de la douleur. Planer quelques secondes pour se poser en sécurité, et enfin s’abandonner à la réalité.

Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle entendait des combats. Impossible de définir si ce sont des Elyséens qui combattent les âmes en peines du lieu, ou si se sont des Asmodiens qui attaquent les rares Elyséens présents. Dans le doute, elle se concentrait encore plus sur son extraction, priant Usthiel et Aion que personne ne souffre. Parfois les bruits cessaient, et les seuls sons qu’elle percevait alors étaient les complaintes lancinantes des âmes damnées portées par le vent. Parfois elle était attaquée à son tour, avec systématiquement une haine féroce. Elle pouvait la ressentir dans le regard et dans les cris de ceux, jamais seuls, qui se jetaient sur elle. La chance voulait que parfois elle s’en sorte, ranimée au pire par un Clerc balayant les lieux après un combat bref mais féroce. Parfois elle préférait simplement s’en aller et retourner au Sanctum. Dépitée, mais se jurant de revenir bientôt pour reprendre son entrainement. Et parfois, comme la dernière, l’attaque est si fulgurante et puissante que rien ne peut la protéger. Elle n’avait vu ni la lame qui lui avait ouvert l’avant bras sur toute sa longueur, ni les griffes de l’élémentaire qui vinrent déchirer sa cuisse. C’était un miracle qu’elle ait eu le temps de lancer un rappel. Arrivée à Sanctum, en bien piteux état, et ne voulant pas être reconnue ainsi, elle c’est dirigée de suite vers le téléporteur, et est retournée aussitôt à l’auberge, promesse de calme et de repos.

Enfin dans sa chambre, à l’abri des regards, elle se laisse choir sur le sol sans retenue, espérant simplement que le bruit ne ferait réagir personne. Ici elle allait pouvoir enfin se soigner convenablement, et comme d’habitude, rien ne la trahirait plus, et personne ne saurait. La vie reprendra son court normal. Et plus tard … Elle y retournera. Mais pour l’instant, l’urgence était de récupérer un peu, ensuite elle prendra soin d’elle, notamment avec un bon bain. Rien qu’à cette pensée elle eu un sourire, sourire qui fut aussitôt tordu par une douleur intense qui remontait de sa jambe. De l’air et du repos. De l’air et du repos. Il fallait respirer, d’abord. Alors dans un effort ultime, les dents serrées sur un bout de tissus, elle retire son armure, pièce par pièce, lentement. Ce n’est qu’au bout de longues minutes d’effort intense, qu’elle fini par se laissée aller, étendue en plein milieu de sa chambre, libérée de son armure et couverte du plus simple appareil. Des larmes silencieuses se mirent à couler à flot de ses yeux marron, rivés sur le petit bout de nature que laisse entrevoir la fenêtre de sa chambre.


Dernière édition par Haven le Mar 4 Mai - 5:47, édité 2 fois
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Shairya

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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyJeu 11 Fév - 14:05

Le papillon s’envola à son approche, laissant derrière lui cette sublime poussière d’étoile colorée à peine perceptible à l’œil nu, sauf si l’on est suffisamment proche. Les feuilles de l’arbre quant à elles s’agrandissaient à vue, pour rapetisser aussitôt, et pour grandir de nouveau, il en était de même pour tout ce qui était alentour, chenilles, champignons ou mousse, durant son va et vient rythmé. Ses cheveux léchaient régulièrement les branches du vénérable Koa, lui procurant alors à chaque fois un petit frisson de chatouille. Shairya était comme souvent, à la cime du vieil arbre dans la cours de la taverne de l’astre, à cochon pendu, se balançant régulièrement au rythme de la brise.

Un frisson se fit sentir, d’un autre genre, plus électrique, plus intense et lui fit lever la tête. Le paysage alors prit son bon sens, les arbres et les maisons n’avaient plus les cimes et les toits à l’envers, elle revoyait le monde à l’endroit. Elle avait reconnu ce frémissement, mais ne savait pas encore l’identifier, elle savait que des ailes de deava étaient déployées, mais n’arrivait pas à mettre un nom dessus, pas encore. Un jour peu être se dit elle en souriant. Un ami était rentré et cela lui suffit à la rendre joyeuse, ils partaient si souvent.

Elle était partagée toutefois entre l’envie de saluer l’arrivant et le fait de lui laisser le temps de se remettre de son voyage. Elle retomba la tête en bas, continuant à se balancer et à observer le monde sous un autre angle, lâchant cette fois ses bras afin d’abandonner son esprit totalement et de l’ouvrir au monde qui l’entourait, une sorte de méditation contemplative qui l’aidait souvent à comprendre la vie et les gens, analyser les diverses informations qu’elle avait pu rassembler les jours précédents.

« blonk blink blam »

Un bruit sourd, venant de l’étage de l’auberge vint à ses oreilles. Elle se concentra, fermant les yeux un instant, afin d’analyser ce bruit et sa source. Il ne lui fallut pas longtemps pour écarter un bruit de vaisselle, un combat d’auberge ou une bêtise de Zali. Le bruit venait de la chambre de Haven, quelque chose avait chuté, mais quoi. Ainsi cela devait être la douce Haven qui était à l’instant revenue d’expédition, mais ce bruit n’était pas normal.

Shairya sauta de son perchoir, remonta avec grâce et dextérité jusqu’à l’extrême cime de son arbre et prit un léger élan afin d’effectuer un saut prodigieux jusqu’au toit de la bâtisse. Cet exercice elle le faisait souvent, au grand damne de haven justement, quand elle jouait avec son petit écureuil caparaçonné. Elle atterrit en roule boulé sur le toit, et reprenant la même position que sur sa branche, la tête à l’envers, elle s’apprêtait à entrer dans la pièce par l'étroite fenetre de la chambre.

Mais ce qu’elle y vit lui brisa le cœur en un instant, arrêtant son élan par le même souffle de tristesse.

Haven à terre, nue, blessée, versant des larmes en silence.

Shairya fut bouleversée, elle ouvrit la bouche mais rien n’en sortit, tendant alors les bras lentement vers Haven, qui regardait au dehors, d’un regard désormais certes larmoyant mais sans nul doute surpris de cette apparition à sa fenêtre.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyJeu 11 Fév - 19:53

Perdue dans sa douleur et ses doutes. Perdue tout court peut être. La Clerc gît au sol, attendant que l’inévitable se produise, de nouveau, comme à chaque fois, comme une malédiction que rien ni personne ne pourrait entraver. La douleur physique doucement baisse en intensité. Les larmes s’écoulent encore des yeux pourtant, rougis par leur propre flot. Comme elle l’avait prévue, dans une indifférence totale, la douleur se faisait moins présente, diffuse. Fallait-il qu’elle soit perdue pour vouloir donner une âme à ses maux. Comme si la douleur était l’ennemi, un ennemi impitoyable et sans âme, frappant à l’aveugle puis se retirant sans laisser de traces, pour mieux revenir la fois suivante. Le don qu’AION avait décidé d’insérer dans son corps commençait à faire effet. Et comme à chaque fois, lorsque la douleur laisse dans l’esprit un vide, aussitôt c’est le doute qui s’installe, profitant de la brèche béante. Et les larmes continuent de fuir son corps, apeurées sans doute par les images qui remontent des tréfonds de l’esprit. Des images de désolation et de morts. Leur mort. Sa mort.

Les blessures lentement se referment dans une désespérante et simple disparition. Les chairs meurtries se régénèrent, effaçant les traces de lutte mais pas le désespoir. Les yeux sont toujours rivés sur ce bout de ciel, offert comme un cadeau dans l’encadrement de la fenêtre, comme si il représentait la seule issue possible, la fuite, la solution, le choix, la vie ? Comme à chaque fois, avec le doute, s’installe de nouveau la douleur de la perte des êtres si chers à son cœur. Alors la douleur de l’âme prend le relais de celle du corps. C’était à chaque fois pareille. Comme si quelque chose, quelque part, lui interdisait de perdre la vie. Comme si elle était condamnée à l’espoir, balayant d’un revers de sourire les douleurs le plus profondes. Effaçant d’un amour sincère et profond les plus tristes des souvenirs. Trouvant dans ces images de destruction et de mort une brindille d’espoir. Ainsi donc le destin d’un dieu lui interdisait de jouir d’une fin annoncée. La frappant à tout jamais de recommencement.

Dans une effroyable froideur, l’esprit reprenait le dessus, planifiant un bain, prévoyant déjà la prochaine sortie. Le monde réel avec tout ce qu’il avait de terrifiant s’imposait de nouveau à elle. Vainqueur d’une lutte gagnée d’avance, inébranlable dans son obstination et son bon droit. Seul le sang séché sur la peau désormais était témoin des blessures profondes. Mais la lutte intérieure elle, continuait de faire rage, alors même que l’issue fatale et inévitable se profilait. La guérison et la vie, quel qu’en soit le prix. Et ses larmes toujours, seul signe extérieur que cette vie, qui se refusait, qui lui refusait autre chose, était encore là, et bien là. Elle restait là, pleurante de devoir vivre encore et toujours avec ses peurs, ses douleurs et ses doutes. Son esprit mue par une force qui lui était propre, refaisait le trajet de l’auberge à l’endroit indiqué par Falkhen, un endroit marqué de tombes et marqué par ce qu’elle c’était interdit en choisissant l’ascension.

Dans cette vision du monde déformé et encadré, que lui offrait sa vue figée, elle cru un instant voir quelque chose d’inhabituel. Elle n’y prêta pas attention immédiatement, incrédule. Pourtant un détail … comme un défaut dans l’image fixe, quelque chose qui ne devrait pas s’y trouver, attire plus avant son attention. Son esprit alors se focalise sur l’étrange apparition, les doutes et les images enfouies s’estompent. Quelque chose n’est pas comme d’habitude. Son cœur se met à battre à cent à l’heure. A force de concentration, la vue s’adapte à la déformation de l’image que l’eau de ses yeux imprime à la réalité. L’objet de son attention se distingue, se précise, pour finir par devenir réel, et identifiable.

« Shairya ! »

La Clerc, en reconnaissant les traits de la jeune fille, voulu bondir sur ses pieds. Mal lui en pris, et c’est dans la seconde qu’elle se retrouve plaquée au sol par la douleur ainsi réveillée, dans un cri de rage qu’elle ne pût contenir. Comment était-il possible que Shairya assiste à cela, c’était incompréhensible, impossible, inenvisageable. De quel droit se laissait-elle aller de la sorte devant celle qu’elle considère depuis longtemps comme sa propre fille. Si elle c’était octroyée des droits et des devoirs envers les humains et son monde, laisser le soleil de son cœur assister à sa déchéance, même temporaire, n’était pas un de ceux qu’elle s’autorisait. Ses larmes coulèrent de plus belle de ne pouvoir se cacher des yeux de l’innocente. Puis les mots sortirent de sa bouche sans qu’elle ne les commande, plus par instinct que par réflexion. Sa voix était cassée et faible, mais ses paroles étaient portées par son espoir.

« Shairya, ne me regarde pas ainsi, je t’en prie »

Elle ne savait pas quoi espérer. Le mal était fait. Elle se sentait si coupable, si indigne d’être apparue dans cet état aux yeux de la plus innocente des créatures. Si elle avait sût …
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyLun 15 Fév - 13:11

Toujours la tête en bas, ses cheveux blonds flottants dans l'air, Shairya n'en revenait pas, elle ne croyait pas ce que ses yeux lui montraient. Puis vint l'injonction de Haven, d'une voix rauque et cassée, un timbre qu'elle n'avait pas l'habitude d'entendre de la part de la douce Clerc, et à y bien réfléchir, une intonation qu'elle ne lui connaissait pas, celle de la douleur, de la souffrance, de la peine et un petit quelque chose que la petite acrobate n’arrivait pas à déterminer.

Alors, shairya ramena devant elle ses bras, jusque là toujours tendus vers Haven, plaçant ses mains devant ses yeux, répondant ainsi à la demande faite, disciplinée mais incapable d’appliquer concrètement ce que Haven lui demandait.

Elle n’avait pas comprit que ce n’était pas simplement la nudité de la femme devant elle qui lui avait fait déclarer cette demande, pour Shairya, c’est la pudeur de Haven qui était à protéger, elle se fustigea intérieurement d’avoir encore une fois oublié, qu’ici, les corps ne devaient pas être vue nus. La jeune fille était loin d’imaginer que Haven à cet instant voulait protéger son âme de son regard émeraude, elle était loin d’imaginer tout ce qui faisait pleurer Haven à cet instant précis, elle avait noté évidemment les équimoses, les coupures…l’armure en tas aux cotés de la Dame, aussi se disait elle que ses larmes étaient dues simplement à la douleur.

Toujours à cochon pendu sur le rebord de la fenêtre, Shairya repensa aux nombreuses fois où Elyssandre lui avait soigné toutes ses blessures, même les plus graves. Où malgré la délicatesse des gestes de la Dame, malgré la douceur de l’onde bienfaitrice qui l’entourait par ses dons d’Aion, elle avait sentit chaque pincement, piqure ou brulure, et certaines fois, selon la blessure soignée, ces souffrances étaient insoutenables.

Alors avec toute la tendresse qu’elle pouvait donner à cet instant, et dans cette position Shairya s’adressa à Haven.

« Ho Douce Dame Haven, veuillez me pardonner, je n’aurais pas du….je….c’est que….. » elle balbutia entendant Haven pleurer en silence « …je suis désolée….mais j’ai entendu un bruit…je me suis inquiétée. » la pauvre Shairya était si bouleversée qu’elle balbutia de nouveau « je suis une idiote…une Dame ne peux avoir besoin de moi….je….je ne sers vraiment à rien… » Elle prit une grande respiration et sauta du haut de la fenêtre après avoir ajouté « ne craignez rien, Aion va refermer vos blessures et la souffrance que vous ressentez ne sera qu’un douloureux souvenir, courage ma Dame »

Là encore elle se sentit idiote, puisque ce qu'elle venait de dire, Haven le savait déjà, évidemment.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyMar 16 Fév - 15:07

Les minutes s’égrainent, puis les heures, suivant toujours leur rythme imperturbable. Le temps s’écoule, et avec lui les larmes elles, cessent de couler. Les douleurs se font presque inexistantes et les maux ont disparus. Bon sang que ce bain fait du bien au corps et à l’âme. Les idées noires et les images terribles se noient dans cette eau réparatrice. L’esprit se vide, en même temps que le corps se laisse flotter dans cette simili apesanteur. La chaleur de l’eau réchauffe le corps et le cœur. A cet instant précis, le monde n’existe plus, il ne reste que cette douce sensation de bien être parfait, ou presque.

Oh bien sur, elle avait sursauté la première fois que Sawyer était entré avec son seau d’eau brulante pour en remplir la petite demi barrique qui servait de baignoire. Mais trop lasse, ou encore trop fragile, elle ne dit rien, ni ne bougea d’un pouce. Sa nudité n’était qu’en partie visible et son corps n’était pas exposé de façon outrancière. Sawyer ne prononça pas un mot lui non plus. Il s’était contenté de faire 6 ou 7 aller retours entre ses fourneaux et la chambre de la Clerc, dans le plus profond silence. Les mots n’étaient pas utiles, chacun des deux savait à quoi s’en tenir, et les lourd silences échangés le temps de vider le seau, eurent un écho de part et d’autre. Ils se comprenaient.

Par AION qu’il est doux de ne plus penser à rien qu’au bien être. L’esprit vide et le corps qui flotte donnent une sensation de non existence si fantastique. Plus aucun son, plus aucun contact, les yeux fermés, le nez empli de la vapeur d’eau qui s’élève vers le plafond de la chambre. Qu’il est bon de profiter de cet ailleurs hors du temps et de l’espace, d’autant que déjà une pensée vient entacher se bonheur parfait. Il ne sera pas eternel, il faudra bien revenir à la réalité. Cette seule pensée, première de toutes, donne le signal qu’il est déjà trop tard. Lentement alors, au fur et à mesure que la brume de l’esprit se lève, les vrais choses de la vie reprennent leurs droits. Imperceptiblement et inexorablement la vie reprend ses droits, et tend à nous imposer ses devoirs.

La nuit est désormais bien avancée et le chant mélodieux de la forêt vient bercer de son brouhaha subtil et délicat les oreilles de la Clerc. Elle se décide alors à sortir de l’eau, s’offrant ainsi à la brise de la nuit, délicate, mais aussi fraiche et vivifiante. Un tremblement la saisie toute entière, puis le corps s’habitue à cette caresse. Elle attrape un chiffon posé là, surement par Sawyer, et s’essuie, méthodiquement, tendrement. Elle a tant besoin de cette tendresse après ces heures difficiles. Alors qu’elle décide de s’offrir à cette nature bienveillante à travers ce cadre qui la laisse entrer, des images remontent dans son esprit. Des images heureuses. Des moments de pur bonheur qui aujourd’hui encore lui donnent la force de continuer. Rien n’est oublié. Chaque seconde de se bonheur simple et si puissant à la fois est resté gravé en elle. Les yeux toujours fermés, elle souri. Un sourire sans doute encore plus beau et plus sincère que celui qu’elle peut arborer au quotidien. Un sourire lancé à sa vie, avec tout son cœur.

C’est à cet instant qu’elle ressent l’appel. Shairya elle-même avait du franchir bien des obstacles et souffrir bien des supplices, et pourtant sa jeunesse et sa fougue la tenait debout. Elle, qui se voulait protectrice et exemplaire, se devait d’en faire au moins autant. Se soir là, sur le pas de sa fenêtre, elle se promet devant AION et tous les seigneurs Empyréens de faire le voyage, demain. Et pour bien faire comprendre à Shairya que non, elle ne servait pas à rien, elle emmènerait la jeune rodeuse avec elle. Ainsi la petite pourra la soutenir durant cette épreuve, et la Clerc en échange lui prouvera que son attachement est sincère et profond en partageant se moment intime.

A cette pensée elle souri encore plus, si cela était possible, couvre enfin son corps d’une légère robe de tissus, et se couche, sereine. Demain, le voyage sera en même temps long et court. Mais elle ne sera pas seule cette fois. Tout du moins espérait-elle que Shairya accepterait de partager se moment. Désormais aussi bien qu’elle fût mal, la Clerc sombre enfin dans un sommeil profond et réparateur. Un sommeil qui sera rempli de rêves de bonheur.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyMer 17 Fév - 18:41

La nuit avait été calme et le sommeil profond. Lentement l’astre grimpe dans le ciel d’Elyséa, diffusant sa lumière bienfaitrice et réchauffant la terre et ses habitants. La forêt elle-même s’éveille dans un brouhaha musical et animal qui grandi avec la luminosité, auréolé d’une brume légère qui semble fuir l’arrivée de l’astre. Un nouveau jour était né. Le jour. La Clerc entrouvre les yeux, harcelée par les rayons qui passent maintenant par sa fenêtre. Lentement elle s’étire, sort de sa torpeur nocturne pour enfin ouvrir un œil, puis l’autre. La journée promet d’être belle, le ciel est sans nuages et la température est déjà agréable. Elle sourit.

Elle se lève rapidement et se met en tête de nettoyer son armure au plus vite, afin de pouvoir la porter de nouveau, sans les traces de la veille. Elle frotte, rince, frotte encore, l’eau du bain est froide mais cela suffit pour retirer le sang de l’Adamantium. Quelques longues minutes plus tard, l’armure est propre, elle dégouline sur le sol à peine voilé par un chiffon déjà bien détrempé. Elle la regarde, perplexe, et se demande si … Alors elle se met à chercher dans une petite malle qui contient tout ses trésors, une ceinture de cuir toute simple, vestige de sa jeunesse. Elle la passe autour de sa taille et se regarde dans un miroir usé par le temps. Après tout …

La tunique de ruko qui lui a servie à se vêtir au sortir du lit est des plus simples. Coupée toute droite. Fendue sur le devant pour permettre le passage de la tête, avec quelques lacets de ficelle retenant les deux pants du bas de l’ouverture, juste au niveau de la base de sa poitrine, presque jusqu’au coup. Elle en a lassé juste ce qu’il faut pour être présentable. La tunique descend jusqu'à mi-cuisse, fendu là aussi sur un coté sur une courte distance, avec là aussi une ficelle tenant entre eux les deux pans entrouverts. Les manches sont courtes et coupées droites elles aussi. Bref, une tenue descente, mais qui semblait dévolue aux pauvres gens. Haven se regarde dedans encore un instant. Nul besoin d’une armure d’Adamantium pour affronter ses souvenirs. Cette tunique ira très bien.

En descendant l’escalier, la clerc eu un sourire émue en pensant à sa tenue, par bien des points identique à celles que porte Shairya le plus souvent. Se sentirait-elle ainsi plus proche de la jeune rodeuse, qui sait. En tout cas, à son grand étonnement, cette tenue des plus simplistes, était aussi des plus confortables finalement. Elle se sent d’une légèreté incroyable, flottant presque sur les marches, les effleurant à peine de ses pieds nus. Le repos de la nuit et sa décision de la veille, lui avaient apporté une immense sérénité et un immense bien être. Elle se sentait transformée. Mais là, en arrivant dans la grande salle de l’auberge, elle stoppa net. Sawyer, Falkhen, Kalten et Luciola, attablés devant un bon déjeuné la regardaient, bouche bée. Sans doute que sa tenue avait de quoi surprendre par rapport à son armure habituelles. Haven éclate d’un rire franc et sincère, devant la tête des trois hommes et de la rodeuse. Au grand étonnement de Shairya, présente elle aussi, et qui devait se demander ce qui se passait, tant rien ne lui semblait choquer.

Finalement, après une courte pose, la clerc continue sa course vers la table et s’y installe comme si de rien était, un énorme sourire encore accroché aux lèvres. Elle salue la compagnie présente, et se met elle aussi en tache de se remplir l’estomac, pour tenir en forme jusqu’au repas du midi. Elle s’est assise juste entre Shairya et Sawyer, face à Falkhen. Et comme pour en rajouter encore à sa surprenante apparition, elle prit la parole, de sa voix la plus douce. Tournant alternativement la tête de Shairya à Sawyer, avec un regard complice.

« Merci vous deux, grâce à vous la vie a une nouvelle chance »

Puis elle fixe Falkhen droit dans les yeux et ajoute.

« Aujourd’hui j’entreprend enfin le voyage vers cette clairière dont tu m’a parlé »

Et sans attendre sa réaction, elle se remet à manger calmement. Son visage respire la joie et le ton de sa voix est resté aussi tendre qu’à son habitude. Le sourire plus imperturbable que jamais.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyJeu 18 Fév - 19:14

En la voyant descendre les marches d'escalier, aussi légèrement aussi tranquillement, Shairya fut rassurée sur la santé de la clerc. Intérieurement elle savait qu'elle possedait les dons d'aion qui pouvait soigner tous les maux, mais en tant que personne simple, la petite blondinette ne pouvait pas s'y référer sans arret, pour elle des blessures étaient des blessures.

Elle était si loin de se douter de la lutte qui faisait rage dans l'esprit de son amie, Haven, tellement loin de se douter que chaque jours où elle faisait appel à ce don, qu'elle qualifie de merveilleux, Haven souffrait. De quoi, .......de vivre tout simplement. Et cela Shairya ne pouvait pas le concevoir un seul instant.

Alors quand elle vit Haven descendre le sourire aux lèvres, elle fut heureuse et honteuse à la fois.

Quand elle avait sauté de la fenêtre, penaude, triste et inquiete, la jeune fille n'avait d'abord eut qu'une idée en tête, partir, partir loin, pour ne plus être un boulet, ne plus être un poids sur les épaule de la Clerc. Et puis elle s'était grondée elle même, pourquoi partir, c'était lache. Il fallait affronter ces doutes et lutter contre les embuches qu'Aion mettait sur notre chemin. Alors confrontée une fois encore à la dure réalité tant décrite par ses enseignants à la cime sacrée, Shairya avait décidé d'aller voir Saywer pour lui dire que Haven avait sans nul doute besoin d'un bain chaud.

Saywer, un étrange bonhomme se disait elle, bougon, grincheux mais le coeur sur la main. Silencieux mais efficace, il savait lire dans les gens, il comprenait tant de chose. Alors qu'elle ne comprenait rien et pourtant elle parlait si souvent......Saywer était l'homme le plus proche d'elle finalement, malgré tout.

Quand elle vit Saywer s'atteler à faire chauffer de l'eau et faire moult aller-retour, elle se sentit une fois encore complétement inutile. Restant là, les bras balants à mettre une ou deux buches dans le feu...mais sentant son inutilité ...elle sortit...la nuit était tombée maintenant...que pouvait elle donc faire...

Rien.

Elle ne pu dormir cette nuit là, ses pensées étaient trop boulversées. Il fallait qu'elle fasse quelque chose et décida donc de prier, prier aion pour la guider, lui donner un but pour avancer.

Alors quand au petit matin, Saywer la trouva dehors en prière, il la fit rentrer prendre son petit déjeuner avec les autres.

Se sont donc deux émeraudes fatiguées qui regardèrent Haven arriver à table et leur sourire.

"Merci vous deux, grâce à vous la vie a une nouvelle chance »

Evidemment shairya ne comprit pas la phrase de Haven, mais lui souriant quand même.

« Aujourd’hui j’entreprend enfin le voyage vers cette clairière dont tu m’a parlé »

Une enigme de plus pour la jeune fille, qui décidemment devait être bien trop fatiguée.

"Une clairière ?" eut elle tout de même le courage de demander.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyVen 26 Fév - 12:47

Devant ce silence, tendu, la jeune fille cru qu'elle avait encore fait une gaffe, aussi se leva t elle de table en disant à la ronde.

"très bien ...alors débarassons tout cela et allons y a cette clairière !"

Elle mit se poings sur ses hanches, comme elle l'avait souvent vu faire une fermière sur le marché. Elle avait toujours été impressionnée par cette dame à la poitrine et aux hanches généreuses, son fichu rouge sur la tête, mettant ses poings sur ses hanches en criant à ses poules de se tenir tranquille, poules qui soit dit en passant s'éxecutaient avec une diligence presque militaire.

Evidement sur le corp menu de la jeune Shairya, cela n'avait pas le même effet, mais peux lui importait.

"comme on le dit souvent, ne jamais remettre au lendemain ce qui peux etre fait le jour même !"
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyLun 1 Mar - 15:33

« Sauf la mort Shairya, sauf la mort … »

La clerc fixe la jeune rodeuse un peu interloquée, armée de son sourire habituel, quoi qu’emprunt d’une légère tristesse. La voix est tendre et pleine de sentiments partagés. Puis elle reprend, devant le regard interrogateur de la jeune rodeuse.

« Cette clairière c’est celle où Falkhen et le forgeron ont enterré ma famille »
« Il faut que j’aille les voir, c’est important »

Le ton est serein. Pas de regrets, pas de tristesse évidente, plutôt une sorte de fatalisme. Parfois pour avancer dans la vie, il faut savoir franchir des étapes. Cette visite en était une pour Haven. C’est en voyant Shairya assister impuissante à sa souffrance, qu’elle c’était décidé. Certaines choses doivent êtres faites, quoi qu’il en coute. Certains fantômes doivent êtres combattu, ou apprivoisé.

« Mais pour réussir j’ai besoin que tu m’accompagne, sinon je n’aurait pas la force »
« Est tu toujours d’accord pour venir ? »

Son regard est devenu interrogateur, pour cacher tant bien que mal la supplique. Haven savait que sans l’énergie formidable qui émanait de Shairya, elle aurait du mal à affronter cela.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyLun 1 Mar - 17:18

Sans aucune hésitation, dans un élan de compassion et d'amour shairya répondit à Haven, sur un ton non pas joyeux, non pas triste, mais d'une sérénité absolue

"Bien sur Haven que je le veux toujours, encore plus maitenant que je sais de quoi il s'agit voyons."

Elle avait été très surprise de la réflexion sur la mort, mais comprenait maintenant l'allusion.

Elle se dirigea donc vers Haven et prit ses deux mains dans les deux siennes, toutes petites certes, mais elle les serra et plongea son regard dans celui de Haven.

"Nous irons dès que vous le souhaiterez. Merci"

Lui dit elle simplement, en déposant un chaste baiser sur les mains de la clerc ainsi jointes.
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyMar 2 Mar - 22:34

« Alors n'attendons pas plus. Voilà déjà trop longtemps que je recule se moment »
« Après toutes ces années de bonheur, je ne vais pas les fuir maintenant, juste parce-qu'ils sont morts »

C'est ainsi que Haven et Shairya, main dans la main, marchent ensemble vers cette petite prairie ombragée, dernier endroit d'Atreia qui abritera à jamais cette famille déchirée. Pas un mot n'est prononcé pendant le trajet. Trajet si court et si long à la fois, ressemblant plus à un voyage ou un pèlerinage.

Étrangement, les deux femmes semblent êtres en phase. Admirant la nature environnante, humant les odeurs et les parfums de fleurs et de terre qui émanaient des sols encore humides presque religieusement. Dans un silence volontaire et marqué d'un respect profond. Même la tumultueuse Shairya est étrangement calme et sereine.

Le voyage fût bref. A peine quelques minutes. Suivant les indications très précises de Falkhen, les deux femmes arrivent effectivement à l'orée d'une toute petite clairière ombragée. Devant elles, un tapis d'herbe sauvage et de mousse odorante qui se déroule autour de cinq petits tas de terre. Devant chaque tas, une croix de bois bricolée, plantée là, en signe de respect.

La Clerc ne tremble pas, elle ne frémi même pas, comme si une puissante force apaisante s'écoulait en elle au travers de la petite main qu'elle tenait dans la sienne. Elle savait depuis longtemps qu'une présence à ces cotés serait indispensable pour vivre cet instant, le supporter, le partager aussi. Souvent en pensant à cet instant, l'image de la jeune rôdeuse lui apparaissait, avant même que Shairya ne débarque à l'auberge avec perte et fracas. Elle s'en rendait compte maintenant.

« Celles-ci doivent êtres mes parents, Ravil et Ennya Ianre »

Elle désigne deux des tombes légèrement à l'écart et de taille identique.

« Des parents qui m'ont aimée et choyée comme personne. Leur amour et leur bonté était si grands, ils étaient des géants dans des corps de frêles créatures »

Elle ne bronchait pas, laissant les souvenirs et les images des temps passés remonter en elle, protégée par cette force bienfaitrice.

« La petite à coté se doit être ma fille, Chaya »
« Elle était si douce et pleine d'amour. Tu l'aurait aimée je crois »
« D'une certaine façon, vous vous ressemblez beaucoup »

Un léger sourire se dessine sur son visage. On dirait presque que le bonheur ancien reprenait ses droits dans le cœur de Haven.

« La dernière sur la droite doit être celle de mon époux, Cathar Henin »
« Si l'amour peut déplacer des montagnes, celui que nous partageons pourrait alors déplacer les deux fragments d'Atreia pour les ramener l'un vers l'autre »
« C'est lui qui a construit la femme que je suis désormais, lui qui a ouvert mon esprit, lui qui m'a permise d'être une mère heureuse au delà de l'imagination »
« C'est lui qui empli mon cœur de son amour, et c'est pour lui que je me bat, pour nos idées »

A la voir ainsi, droite comme un i, le visage rayonnant de bonheur, on aurait pu se demander pourquoi elle avait attendu si longtemps se moment. Même elle l'ignorait.

« Le seul qui n'est pas là c'est mon fils, Heriel »
« Il semble qu'il ai disparu le jour de l'attaque, et je n'ai jamais eu de nouvelles »
« Il était fort et courageux comme son père et son grand père »

Puis la Clerc avisa un morceau de bois étrange noyé dans les ronces et les hautes herbes. Un morceau de bois fabriqué, travaillé par l'homme. Elle se rapproche, ne lâchant pas la main de Shairya, source de son courage. Elle tente tant bien que mal de dégager l'étrange objet sans se faire mal tant les ronces ne veulent pas visiblement lâcher leur trophée, capturé à force de temps. Shairya de sa main libre elle aussi l'aide de son mieux.

Au bout de quelques minutes d'un travail patient et minutieux, la forme globale de l'objet permettait enfin de le reconnaître. La main se serra plus fort, et le tressaillement se fît sentir. Même si bien vite la clerc se reprend, Shairya a senti le trouble. L'objet en question est une carriole rongée par le temps et les intempéries, envahie, capturée par la végétation. Témoin silencieux d'un voyage fou et inutile. Celui d'une femme voulant sauver des morts.

« Ça c'est ... » Elle déglutie « c'est la carriole »

Elle n'en dit pas plus. Et retourne là où elle se trouvait, face aux tombes, toujours accrochée à cette petite main. Elle n'avait pas oser croiser le regard de Shairya depuis leur arrivée. Alors enfin elle se tourne vers la jeune rôdeuse, un sourire mêlé de joie et de tristesse.

« Voilà, tu connait ma famille »
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MessageSujet: Re: Vague à l'âme   Vague à l'âme EmptyVen 5 Mar - 13:03

Shairya se souvint alors de sa première rencontre avec la mort, elle n’avait pas encore dix ans et en avait toujours le cœur triste. Tandis qu’elles marchaient d’un pas modéré à travers la campagne de Poeta, la petite apprentie rodeuse se revoyait à cet instant, pleurant à chaudes larmes la mort de la farouche Alarielle, celle qui lui enseignait, quand elle était présente à la cime sacrée, les éléments et leurs rapports aux hommes et aux dieux.

Alarielle, avait été ramenée au village des Ethernelles par Ishanelle toutes deux parties pour une mission dangereuse dans la forêt. Elles étaient les meilleurs sorcières des Ethernelles, elles devaient tuer une troupe de Gardiens qui avait été repérée par les rodeuses Shamarel et Shaolyn . Alarielle avait succombée à ses blessures dans les bras d’Ishanaelle. Cette dernière était rentrée au village, portant Alarielle dans ses bras, le visage tendu, le corps meurtri mais sans une larme, larmes qu’Elyssandre versa pour elle. Alors le village des Ethernelles se prépara pour les rituels funéraires, la veillée, la procession et l’inhumation, tout était très ritualisé, mené par Elyssandre et les prêtresses. Shairya se souvient alors de toutes les taches qu’elle avait accomplit, des chants, des musiques, des objets, des vêtements, des lieux, des parfums…de tout, des sentiments aussi que toutes partageaient durant toutes ses étapes de l’accompagnement d’Alarielle vers son retour à Aion, son voyage vers la mort et sa renaissance présumée. Elle se souvint du regard d’Ishanaelle froid et dur interdisant à toute autre sorcière d’intervenir, quand elle invoqua les puissances des éléments afin que le corps de son amie se consume et monte vers le ciel et Siel….

Mais voilà qu’elles étaient arrivées à cette fameuse clairière, Haven s’était arrêtée, shairya ne lâcha pas la main de la clerc, voulant lui transmettre ses sentiments par le simple touché de leurs mains, sans un mot. Shayria comprenait la douleur de Haven, la perte d’être cher, comme Alarielle.

Pourtant ce n’était pas pareil ici, les corps étaient à priori sous des croix, pas de chants, pas cérémonie, pas de rituels…tout avait du être fait avant. Elle nota donc qu’ici on ne brulait pas les morts pour que leur essence rejoigne Aion. Soit.

Elle écouta Haven lui parler de ces petits tas de terre, l’amour qu’elle ressentait pour ceux qui avaient été des êtres humains se ressentait et Shairya se sentait de plus en plus investie d’une mission, mais n’arrivait pas à l’appréhender dans toute sa dimension. Elle verrait plus tard, les dieux la guideraient elle le savait.

« Voilà, tu connais ma famille »

Enfin elle croisa son regard de terre, enfin elle vit son visage souriant comme toujours, mais emprunt d’une tristesse infinie et si loin à la fois, elle hocha la tête, lentement, lui offrant son sourire juvénile comme première réponse.

« Oui en effet, même si je ne sais pas ce que c’est qu’une famille et un mari, mais peux importe, ces gens sont dans votre cœur ils sont donc dans le miens maintenant » lui dit elle en rapprochant leurs mains jointe sur sa petite poitrine, où son cœur battait d’un rythme régulier.

Shairya dégagea alors sa petite main de celle de Haven, et se déshabilla pour n’être vêtue, comme souvent, que de sa tunique de Ruko. Elle prit une profonde respiration, à plusieurs reprises et joignant ses mains devant son front, elle commença à tracer des arabesques dans l’air, les yeux clos.

De sa douce et mélodieuse voix de jeune fille elle commença à entamer un chant, dans une langue inconnue, puis entama des pas de danse. Il émanait de son petit corps une aura de tristesse, de mélancolie, puis de sérénité, de calme et de bienêtre pour finir par de la joie, une allégresse douce et harmonieuse, sans liesse ni jubilation, la simple joie que l’on ressent quand on est heureux, heureux de vivre. La danseuse avait salué chacun des morts, Haven pouvait reconnaitre alors dans les paroles chantées, les noms de ceux qu’elle avait cité quelques minutes avant. Elle avait également salué chaque Dieu, chaque Seigneurs Empyreens, même ceux que l’on savait disparu dorénavant.

Sa danse et son chant allaient toucher à leur fin, la dernière épitaphe fut pour Haven, Shairya se tourna donc vers elle, lui montrant alors que ses yeux émeraude avaient laissés place à une lueur opalescente, le chant et la danse l’avaient mise en transe. Encore quelques minutes de cette tendre mélodie où Haven ressentit un dernier sentiment émaner de la jeune femme, l’amour, l’amour sans condition, le bel amour naturel, l’amour transcendé par la pureté des pensées et des émotions de Shairya.

Le silence revint alors, la nature reprit son rythme et Shairya enlaça tendrement Haven et lui dit doucement, dans un souffle.

« Ils sont avec nous, avec Aion et les seigneurs, ils font partis de nous, ils sont la vie Haven. »
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