L'homme qui cherchait la pluie

Shairya avait gardée la bouche ouverte, le regard pétillant, observant Guivre rapetisser lentement mais surement. Au départ elle cru que le soleil lui avait trop tapé sur la tête, et qu'elle subissait une illusion, mais quand le génie eut prit la parole elle comprit qu'il était à l'origine de cet etat de fait.

"Je pense que ça ira comme ça. Tu pourras le mettre dans ton sac » Il leva le pouce vers Shairya, qui bêtement regarda le pouce plutot que son sac.

"gggrrfghhffffrrfffff" entendit elle venir d'en bas, elle commença à se pencher pour mieux écouter et comprendre quand pouf, le génie se transforma en Shugo.

"Ho !" ne pu retenir la jeune fille de surprise "waaa" ajouta t elle en tapant des mains "c'est super ! comme j'aimerais en avoir un comme vous" dit elle en regardant ses pieds.

"Allez en route !! je voudrais que maman voit ça !!"

Elle posa délicatement la boite à musique vers ses pieds, l'endroit présumé du mini-Guivre

"tenez jeune demoiselle danseuse, voici un cavalier pour vous. Montez donc dans la boite Monsieur Guivre, je suis certaine que vous y serez mieux que dans ma besace, pleine de bric et de broc"

Elle sourit, elle était ravie.

Elle leva le nez, et rougit en se tournant vers Leiji

"Heu Leiji...je veux bien accompagner ces messieurs à la taverne de l'astre, mais....heu ..." elle baissa le ton" je ne sais pas du tout où nous sommes"

Quand elle se retourna pour voir s'ils allaient suivre, elle hésita un instant entre foudroyer du regard l'esprit et son initiative plutôt loufoque ou le remercier pour cette façon de voyager qui leur éviterait bien des ennuis. Elle décida finalement s'incliner un peu la tête sur le côté, le laissant interpréter cela comme il le souhaiterait.

Shairya semblait bien s'amuser, parfaitement ravie de la tournure des évènements et des capacités de l'esprit. Pour sa part, elle n'aimerait aucunement l'avoir à ses côtés, aussi pratique dusse t-il être par moments. La faute à son énorme masse peut-être, se souvint-elle. En Shugo, il était nettement moins imposant et menaçant ceci dit.

"Heu Leiji...je veux bien accompagner ces messieurs à la taverne de l'astre, mais....heu ..." elle baissa le ton" je ne sais pas du tout où nous sommes"
L'inquiétude de Shairya la refocalisa sur leur destination et le fait qu'il n'était pas encore temps de se reposer. Aux dernières nouvelles, Guivre était poursuivi par des Elyseens, et elle même par une Asmodienne à flèches... Elle regarda autour d'elle rapidement, notant que si elle était déjà venue par ici, cela ne l'avait pas vraiment marqué. Quoi qu'il en soit, il fallait bien bouger, et le plus vite ils auraient une route connue, le mieux cela serait.

" On va partir par là et voir où ça nous mène. Eltnen n'est pas si grande, nous tomberons bien vite sur un endroit connu. "

Elle attendit que toute la petite compagnie la rejoigne et ensemble avancèrent le plus prudemment possible selon les circonstances.
Du désert, partout autour d'eux, sauf... sauf le village, là en bas ! Ils l'atteindraient vite en volant, et éviteraient ainsi les mauvaises rencontres sur le reste du trajet. Elle reconnaissait effectivement le téléporteur, là bas dans le coin ! Ils rejoindraient alors la forteresse puis Poéta, et enfin la taverne. En espérant que les gardes ne détectent ni l'esprit déguisé en Shugo, ni Guivre caché dans la boîte à musique. Enfin, qui ne tente rien n'a rien.

" Le village est en bas. On va se laisser planer et s'y... " Alors qu'elle se retournait, son regard capta un mouvement un peu plus loin, furtif, et qu'elle identifia comme très mauvais pour eux. Sans réfléchir, elle attrapa Shairya par la main, lança un rapide " saute, vite ! " et les fit disparaitre dans le vide sans aucune considération pour l'esprit. Sans lui lâcher la main, elle espérait que la jeune rôdeuse aurait le réflexe de déployer ses ailes et d'aller au village. En tous cas, elle ne la lâcherait pas avant d'avoir la certitude qu'elle ne s'écraserait pas comme une crèpe, quitte à devoir servir de parachute si nécessaire.

Elle savait qu’elle pouvait compter sur Leiji, mais elle ne s’attendait pas à un départ aussi…musclé, elle n’eut le temps que de crier :

« mais le shugoooo ne peux pas voler-ééééééé………………. » qu’elle disparaissait dans le vide et la nuit.

Quelle mouche avait donc piqué Leiji, était-ce la perspective de manger une glace à la taverne de l’astre, était-ce ce sable qui, comme l’avait souvent dit Haven, s’était glissé un peu partout dans son anatomie et qu’elle n’en pouvait plus ou quoi encore. Shairya ne savait pas mais en tout cas, la réaction de la grande sœur, avait été plutôt vive. !

Toute à sa réflexion, shairya n’avait pas pensé à déployer ses ailes, mais son instinct de survie lui fit quand même remarquer que le sol rocailleux s’approchait vraiment dangereusement de son nez. Le choc fut terrible, la boite à musique et le mini Guivre volaient indépendamment de la petite rodeuse en perdition, qui avait sortie ses petites ailes blanches au dernier moment, juste à temps pour ne pas s’écraser au sol, mais trop tard pour ne pas subir un heurt qui la fit remonter de quelques mètre en hauteur, lâchant par surprise, la boite à musique.

« Arghh !! cornebidouille !! par Aion !! Sortez vos mini ailes Guivre !! vous allez vous écraser. Je m’occupe de la boite…enfin je tente !! » dit elle en faisant un salto arrière en plein vol, digne des meilleurs patrouilles Elyseennes en mouvement de parade, quoiqu’un peu moins académique.

Messages : 117 Date d'inscription : 03/04/2010 Age : 35

Le Shugo les regarda sauter de la falaise…
Quel mouche les avaient piqués ?? Tout esprit qu’il était, il était quand même limité et de plus, niveau discrétion un shugo avec des ailes ce n’était pas possible… (En fait techniquement si, ils avaient déjà essayer d’en fabriquer mais un jour, l’un d’eux voulu se la jouer plus que les Daèvas et s’approcha un peu trop près du soleil des Abysses et… vous connaissez la suite.) Les rôdeuses n’avaient tout de même pas sautés pour rien ! Essayez-t-elle d’enlever l’Aède ? C’est sur que lui ne pourrait rien faire… Vu le maléfice que je lui ai envoyé, il va rester comme ça pendant encore un bon moment…
Le Shugo sentit alors une ombre lui cacher le soleil. Il se retourna et fit face à un visage vraiment pas commode. Il ne put voir la boîte à musique quitter les bras de Shairya et libérer son contenu. Les rôdeuses avaient du voir cette personne pour fuir à cette vitesse… Voyant sa tête, cela ne le surprenait pas.

«[color=olive]Euuuh, désolé, nous sommes fermés… Gnagnagna[/color]» Dit-il avait un sourire apeuré.

Guivre lui volait hors de la boite accroché à une pierre de mana… Un peu plus grand qu’elles, ça lui faisait un peu bizarre. Même si le niveau d’étrangeté habituelle avait largement atteint son quota, c’était étrange. Un grand bourdonnement aigu. Une voix peut être… Et Guivre rebondi sur sa pierre, une fois, deux fois, trois fois, avant de s’étaler au sol. Il roula vite sur le côté, esquivant de peu une autre pierre volante.
Scrutant l’horizon il cherchait les rôdeuses du regard. Rien en vue… Guivre prit peur quand il réalisa qu’il était toujours aussi petit. Mais où était cet imbécile d’esprit ? Il ne fallait pas qu’il reste comme ça ! Un seul pas et… Retournerai-t-il à un obélisque ? Et si oui, en quelle taille ???

Voyant le sol approcher de plus en plus vite, elle allait se résigner à tenter de les poser toutes les deux sans trop d'encombres quand Shairya déplia soudainement ses ailes, lâchant au passage la boite à musique. Elle pesta alors doublement : il leur serait difficile de retrouver Guivre dans tout ce sable, et la remontée de Shairya l'avait déstabilisé. Le temps qu'elle ouvre elle même ses ailes qu'elle s'écrasait au sol, sans doute moins durement que si elle ne les avait pas ouvertes, mais assez pour lui échapper un cri de douleur. Au temps pour l'atterrissage en douceur, sa fierté, et son épaule semblait-il.

Ce n'était cependant pas le temps de s'occuper de choses aussi futiles, aussi, à peine remise sur pieds qu'elle levait la tête vers le haut de la falaise, sans ne rien voir. L'asmodien aperçu un peu plus tôt était-il en train de "jouer" avec le faux Shugo ? Elle souhaita presque que ce soit le cas, si cela pouvait leur faire gagner un peu de temps, juste pour se mettre à l'abri là derrière les gardes. Mais déjà ceux-ci venaient à leur rencontre, s'enquérant de leur santé et se moquant plus ou moins ouvertement de leur vol raté. Comme si c'était la chose qui importait !

Un peu plus loin, elle repéra Shairya qui semblait chercher quelque chose par terre. Bon sang, avec tous ces gens autour d'eux, elles n'allaient bientôt n'avoir plus qu'à prier pour que leur ami soit encore vivant.

" C'est bon, ça va, vous pouvez retourner à vos occupations, merci. " lança t-elle plutôt durement aux gardes. Ils la regardèrent d'un air dédaigneux pour la plupart, d'autres encore moqueurs, puis retournèrent au village en riant et bavardant allègrement. Elle se souvenait désormais pourquoi elle ne venait jamais par ici : les gens étaient toujours désagréables et plus aptes à rire du malheur des autres plutôt que de les aider. D'ailleurs, s'ils étaient venus, c'était sans doute pour avoir un meilleur spectacle..

Elle soupira fortement, pensant très fort que la journée n'était décidément pas idéale et qu'elle ferait bien de vite se terminer. Si jamais elle survivait au sermon d'Haven avant, et plus encore, s'ils arrivaient entier à la taverne.
Doucement, elle se rapprocha de Shairya, scrutant à moitié le sable à la recherche d'un mini Guivre et moitié la falaise, s'attendant à tout moment à voir une ombre de plumes noires leur voler au dessus de la tête.

" Ça va, tu n'as rien ? Désolée mais... " De nouveau elle regarda en l'air, mais toujours rien... " Reste sur tes gardes, au cas où. " Les yeux à fouiller le sable le moment d'après, elle s'efforça de ne pas penser à son épaule douloureuse mais à retrouver leur ami qu'ils puissent enfin prendre un repos bien mérité. " Tu le trouves toi ? "

"Si là je l'ai !" cria Shairya en montrant du doigt un mini guivre assommé par une pierre alors qu'un serpent des sables intrigué, commençait à avancer vers lui d'un air gourmant, sortant sa langue fourchue dans un rythme régulier et inquietant.

Décidemment cette journée n'était effectivement pas terminée et tout allait de travers, pourtant Shairya y trouvait une certaine joie.

Tout à la recherche de leur allié miniature, elle n'avait point remarqué l'absence de l'esprit changé en shugo, la présence des gardes vite expédiés par Leiji et surtout la présence plus sombre d'une paire d'ailes noires plus haut sur la falaise.

Elle avait tant bien que mal réussit à rattraper la boite à musique, sans trop de casse, en tout cas pas plus qu'avant, et s'appretait à chasser le serpent pour sauver de nouveau Guivre d'une nouvelle léchouille pour le moins désagréable.

Messages : 117 Date d'inscription : 03/04/2010 Age : 35

Guivre empilait les pierres de mana éparpillés autour de lui. Un petit tas de ce genre passe difficilement inaperçu par une rôdeuse avide de trésors, on finira bien par le retrouver.
Occupé à maintenir une pierre entre deux autres, il ne vit pas l'ombre glisser vers lui lentement.

Dans quel sens mettre cette pierre ? L'un des symboles est plus gros d'un côté, mais de l'autre il à l'air plus voyant...

Quelque chose glissa dans son dos. Encore et encore, dans un sifflement. Guivre stoppa net. Il vit une langue passer sur son épaule à grande vitesse, puis un nez. L'Aède se retourna lentement, très lentement. Il vit un nez, gros comme son poing, vert et pleins d'écorchure sur... des écailles. Guivre recula et prit son bâton en main.
Un serpent ! Il allait apprendre la vie d'un mulot si il continuait à rester à cette taille ridicule... A la limite celui-la n'était pas très grand, il en avait affronté de pire, il pourrait l'avoir à peu près facilement.
C'est alors que l'animal cracha entre ses dents et se releva ce qui paraissait pour Guivre facilement 3 mètres.

Guivre brandit son bâton, prêt à se défendre, en espérant qu'on puisse le trouver. Le serpent bougea d'un poil... Et avança doucement vers l'Asmodien, le regard étrangement perturbant... Le serpent se prit un coup de cure dent sur le nez. Il fit un pas en arrière, l'animal aussi, cracha et hurlant de plus belle.

"Il est la !"

Guivre grinça des dents. Cette voix était assourdissante, mais il la reconnaissait quand même, ainsi que les mots prononcés. Les mains sur les oreilles, il chercha du regards l'origine de la voix... Avant de lever la tête pour mieux chercher. Il vit une jambe, puis une courbe gracieuse et vit enfin le visage d'une Shairya tout sourire.

Et Guivre fut prit dans l'étreinte du serpent avant qu'il ne put lever le petit doigt. Il ne l'avait pas vu venir.
La créature lui fit face, prête à mordre et à déchirer. Dans un réflexe il se protégea du coup porté par la bête. Un croc planté dans le bâton rendit celui-ci plus fragile, le poison était en train d'attaquer le bois. Guivre tira d'un coup sec, arrachant un croc au monstre.
Celui-ci aurait pu hurler de douleur si il pouvait. Il mit sa tête hors de portée et se mit à serrer Guivre entre ses anneaux.
Un câlin peut désiré par l'Asmodien qui sentait son armure lui rentrer dans la peau, doucement, lentement, mais avec une force implacable.

Trop tard, il était trop tard le serpent avait déjà attrapé le mini -Guivre.

Le mécanisme de réflexion intense se mit en route dans l'esprit de la jeune fille, sourcils froncés, petite moue sur ses lèvres, léger tapotis du menton par l'index, tortillon de mèche de cheveux de l'autre main. Vite, il fallait réfléchir vite et bien.

Tirer une flèche assommante, puis une autre précise, ...non impossible elle toucherait Guivre

Sortir ses dagues, bondir et trancher en deux le serpent,...non impossible le sol sablonneux n'est pas stable elle risque de glisser, surtout aujourd'hui, et louper son coup.

Crier fort pour faire fuir le serpent, ...non idiot, les serpents sont sourds comme le vieux Jacquou et puis de toute façon si le serpent devait s'enfuir il emportera probablement Guivre.

"J'ai une idée !" finit elle par crier au bout de ces quelques secondes de réflexion intense.

Elle sortit prestement un paquet de sa besace, se mit en position, ferme sur ses deux pieds, prit une grande respiration, se concentra un instant mais pas trop, le mini Guivre commençait à suffoquer.

De sa main droite elle commence à ouvrir le paquet, puis une fois ouvert elle la positionne lentement le long de sa cuisse, bougeant les doigts les uns après les autres, afin de se débarrasser de la tension qui l'anime, le paquet ouvert toujours à plat dans sa main gauche. Elle retient sa respiration. Prend une partie du contenu du colis du bout des doigts, fermement. Elle penche son buste rapidement tendant au maximum son "arme" et susurre au serpent

"petit petit...qui veux un bout de kurin rotis...hum...allez vient prendre ce morceau de viande juteux...c'est bien meilleurs qu'un asmodien...hummm...le bon morceau de viande que voilà.....bien gras...pas comme le rikiki bout de truc bleu qui tu as dans tes anneaux" elle fit un clin d'œil à Guivre et lui chuchote "sauf votre respect monsieur Guivre" "petit petit " continua t elle en agitant son bout de viande juteux et odorant, devant la tête du serpent, qui au bout d'un instant desserra un peu ses anneaux laissant ainsi un air salvateur entrer dans les poumons de l'aede qui commençait sérieusement à étouffer, pour titiller du bout de sa langue fourchue le bout de kurin tendu par Shairya.

Bien, Guivre retrouvé, cela leur faisait une épine dans le pied en moins ! Encore que, à voir Shairya essayant de l'appâter avec un morceau de viande pour qu'il relâche sa proie, elle se demandait si l'épine n'était finalement pas un rondin de bois...

Elle soupira, se sentant de plus en plus agacée de cette journée où tout semblait leur tomber dessus ! Un énième coup d'œil en haut de la falaise lui apprit justement qu'elle n'était pas encore terminée puisqu'elle pouvait voir l'Asmodien qu'elles avaient cherché à fuir en sautant. Il ne semblait pas vouloir sauter, jugeant peut-être le village trop proche pour lui ? En attendant, elles feraient mieux de se dépêcher !

Elle sortit une dague, la fit tourner légèrement dans sa main, puis sans crier gare la lança en direction du serpent. Celui ci manqua mordre Shairya et étouffer Guivre au passage mais il n'eut pas le temps d'être plus longtemps menaçant : il était déjà mort.
" Je suis désolée, mais on n'a pas de temps à perdre. Allez, récupère donc le ptit qu'on puisse rejoindre ce fichu téléporteur. "

Si l'Asmodien se décidait à sauter, elle ne voyait pas vraiment comment l'arrêter sans flèches et avec une épaule en moins, une Shairya où il était hors de question qu'elle combatte, un mini allié qui ne leur était d'aucun secours, et un esprit disparu... Oui, s'il sautait, ils étaient dans de beaux draps...

D'un geste sec, elle récupéra sa dague, l'essuya rapidement sur sa tunique et la garda fermement en main. De son épaule blessée, retenant une grimace, elle poussa doucement la jeune rôdeuse en direction du village. " Allez, encore quelques mètres et nous seront déjà plus à l'abri. "

Shairya récupéra manu militarie le mini-Guivre et enchaina le mouvement initié par l'épaule de Leiji pour courrire en direction du village, le mini guivre dans ses mains.

Elle avançait les deux mains jointes en forme de boule, pour faire une cage avec ses doigts comme quand elle récupérait des oisillons tombés de leur nid étant enfant.

Encore quelques pas et hop le téléporteur était à porté de voix

"un ptit voyage express pour Poeta siouplé msieur Dame..." cria Shairya "Heu..Arielumaa " ajouta t elle, juste avant de disparaitre dans une gerbe de lumière.

Messages : 117 Date d'inscription : 03/04/2010 Age : 35

Dans un camp ennemi, de la taille d'une main... coincé entre des barreaux de chair...
Si Guivre pouvait s'enfuir, peut-être l'aurait il fait, mais la curiosité l'emportait sur tout. Il observait avidement depuis son point d'observation les Elyséens vaquer à leurs occupations.

Dans la forme, c'était sensiblement la même chose que chez les Asmodiens : Achats avant de partir en mission, tours de garde, commerce, rires, stress, plan de chasse... Il se demanda comment ils pouvaient être aussi différents.

Même si l'histoire officiel était que les Elyséens avaient envahit les premiers Asmodae, il ne pensait pas que ce soit du fait que le soleil leur ai un peu trop brulé la cervelle... Non ici tout semblait bien paisible... Ou du moins, cela le paraissait.
Tout le monde tournait un sourire joyeux à la petite rôdeuse, caché derrière leurs soucis... En Asmodae, les soucis ne sont que rarement cachés et on rabats les oreilles des plus jeunes sur les horreurs du monde qui les entours dès que la situation se présente.

Il tira sur un doigt de la rôdeuse vers la gauche pour la faire pivoter le plus discrètement possible. Après quelques essaies, elle comprit et lui montra lentement la où il voulait voir. Il notait dans sa mémoire chaque ressemblance, chaque différence avec les Asmodiens.
Soudain, un doigt repoussa sa tête dans sa cage, le cachant d'une personne qui se tenaient devant eux. Guivre garda son calme et fit le vide, essayant de se faire le moins remarquer possible, espérant que la personne devant eux ne cherche pas pourquoi Shairya se tenait comme ça.

Il entendit le bruit distinct d'un portail qui s'ouvre et la jeune rôdeuse sauta dedans avec entrain. Guivre fit un flash de lumière et se dépêcha d'observer à une "fenêtre" le nouveau paysage dévoilé, peut-être un endroit ou aucun Asmodien n'est jamais allé !

Messages : 24 Date d'inscription : 10/03/2010

Elle la regardait la tête penché sur le coté, ne comprenant pas bien pourquoi la petite avançait les mains en avant, jointes en boule. Peux etre avait elle trouvé sa première gemme d'ether et la protegeait elle hardemment, peux être était ce encore une de ses traditions étranges venues de sa secte des Ethernelles. Ruby soupira, décidemment cette petite était vraiment étrange.

Elle était là pour faire son marché, trouver des trésors pour inventer de nouvelles recettes avec son nouvel ami Sawyer. Lui, n'aimait pas sortir de son auberge, il grognait en disant qu'à chaque fois qu'il en sort, une nouvelle tuile tombe. Au début, Ruby avait regardé le toit, se disant qu'il n'avait qu'à payer un charpentier pour réparer son toit, ne comprenant pas qu'il s'agissait là d'une expression.

Ils avaient bien rit tous les deux de ce quiproquo.

Les bras chargés de victuailles, Ruby avançait donc vers Shairya pour la saluer. La petite la regardait d'un drole d'air.

"Bonjour jeune Shairya, ravie de te rencontrer. Tu viens manger à la taverne ze zoir dis moi ? Zi je demande z'est juste pour les quantités n'est ze pas" elle sourit à la jeune rodeuse qui hocha la tete frénétiquement.

"oui oui, et j'ai grand faim, je pourrais........heu........manger pour deux" improvisa t elle, pensant que Guivre aurait sans doute faim.

Une gerbe de lumière étincellante, quelqu'un devait arriver du téléporteur, mais ce qui l'intriga plus fut le charmant Shugo qui pointait le bout de son nez à l'angle de la maison du cordonnier. Elle aurait juré qu'il était arrivé, pouf...comme ça....impossible..les shugo ne se téléporte pas. Pourtant....elle ne l'avait pas remarqué jusque là...un si charmant shugo...

Bref se dit elle reprenant constance en faisant bouger ses anneaux d'argent, histoire de peux etre se faire remarquer par le belâtre.

Messages : 117 Date d'inscription : 03/04/2010 Age : 35

Gornac arriva un peu précipité à moitié dans un mur. Pas qu'il connaissait l'endroit mais il avait sentit l'aura de l'Aède disparaitre alors qu'il négociait avec leur futur source de problème. Il devait trouver Guivre et vite. Mais... à quoi ressemblaient les rôdeuses déjà ?
Il erra un moment dans le marché, regardant à droite à gauche au milieu de la foule.
Il changea faiblement d'apparence toute les minutes. S'adaptant aux shugos du coin... Il travaillait surtout ses vêtements, histoire d'avoir l'air assez riche mais pas trop pour ne pas être embêté ou lynché par ses "compagnons".
Enfin il l'aperçu enfin, une petite fille blonde refermant ses mains autour d'une faible aura asmodienne... Guivre se cachait plutôt bien...
Il trotta dans leur direction, bien décidé à voir la suite des évènements.

Elle prit son envol depuis la falaise en regardant courrire les elysiennes, le shugo lui avait indiqué ce qu'elle souhaitait. Enfin le shugo, il ne s'agissait pas d'un shugo puisqu'il avait disparu d'un coup, laissant derrière lui qu'une gerbe de lumière, à n'en point douter il s'agissait d'un esprit ou d'un génie asmodien. Mais pourquoi diantre ce genre de créature avait il laisser partir des elysiens, et de surcroit avait il protéger leur fuite.

Non pas qu'elle fut ici pour les tuer, mais peu importe il lui avait semblé reconnaitre les rodeuses et voulait confirmer ses doutes. Tant pis, cela ne serait pas pour cette fois.

"Atreides" voilà un nom que je n'oublierai pas se dit elle en planant autour du petit hameau où s'était dirigée la première petite rodeuse, la seconde trainant un peu à l'arrière, par protection ou plus vraissemblablement parcequ'elle était manifestement blessée à l'épaule.

Cette couleur de cheveux, cette couleur de peau, oui elle la reconnaissait maintenant, il s'agissait de Lei....Leiji !

Bien, Shairya venait de passer le téléporteur, et était déjà beaucoup plus en sécurité. Après tout, voir des Asmodiens à Poéta étaient plutôt chose rare et elle saurait se défendre contre la faune locale si besoin était.
Pour sa part, elle traina un peu dans le village avant, achetant de nouvelles flèches de piètre qualité, mais des flèches tout de même, ainsi que quelques bandages. Si elle hésita à bander directement son épaule, ce ne fut pas bien long avant qu'elle ne décrète que ça n'en valait pas la peine dans son état. D'abord se décrasser, et ensuite, aviser.

Levant de nouveaux les yeux, elle ne fut pas vraiment surprise d'y voir une paire d'aile sombres planer au dessus du petit village. A se demander comment ces fichus gardes faisaient pour ne rien voir, étaient-ils aveugles à ce point ? Tellement fainéant qu'il devenait trop dur de lever de temps en temps les yeux vers la falaise ? Elle lâcha plusieurs jurons, assez fort pour que plusieurs personnes se retournent vers elle et la regarde comme si elle était folle, puis alla se poster près du téléporteur. Elle était déchirée entre voir si une attaque allait être menée contre le village - après tout, des enfants jouaient un peu plus loin -, et rejoindre Shairya à Poéta et s'assurer que tout allait bien pour elle.

Elle choisit finalement d'attendre un peu et de voir tout en soupirant, après tout, d'autres Atréides seraient peut-être à l'auberge et pourraient prendre soin de Shairya ?

"Alors en route pour la taverne de l'astre" dit elle d'un ton enjoué.

Elle commença à avancer d'un pas pressé, ne voulant pas que Ruby observe ses mains plus longtemps, et puis aussi parcequ'elle ne savait pas si elle allait se retrouver avec un guivre taille réelle sur les mains, ce qui aurait pu faire vraiment mauvais effet, et très mal surtout. A cette idée elle fit une grimace.

Ruby leur emboita le pas, en penchant la tête sur le coté pour observer le shugo aux vetements chatoyants.

Lyrianna prit une longue respiration, elle devait se concentrer sur sa mission et ne pas se laisser distraire par ses envies personnelles.

Elle n'était là que pour tester les défenses elysennes de cet avant post, petit certes, mais stratégiquement bien placé et les projets de sa majesté demandaient à ce qu'elle étudie une stratégie d'attaque d'envergure sur la région d'elthnen. La présense d'une deava, rodeuse de surcroit, n'allait pas faciliter son travail, mais peu importe.

Dans son vol elle prit le temps d'observer, les gardes n'étaient pas très vifs, la chaleur due à la proximité du desert ne devait pas les aider à etre vaillants, une garnison modérée, juste une demi douzaine de gardes, aucun ne semblaient avoir l'éternité, quelques villageois. Lyrianna ne doutait pas que les hommes de la terre soient finalement les plus difficiles à vaincre. Les soldats ne faisaient que leur travail, même s'ils étaient mieux armés et plus protégés, ils ne defendaient pas leur famille, leurs enfants qui jouaient juste là.

L'assassine continuait sa ronde, volant au dessus de l'avant post, sans même se dissimuler, tel un aigle volant au dessus de sa proie. Elle remarqua deux choses encore, avant de se décider à fendre l'air et piquer tout droit sur l'un des gardes, d'une part Leiji l'avait bien reperée et d'autre part il y avait dans une des maisons une femme qui semblait être clerc de formation, cible prioritaire donc, et information importante à connaitre.

Aussi, contrairement à ce qu'elle aurait du faire, Lyrianna commença a attaquer les gardes positionnés le plus loin possible de cette batisse, afin d'étudier la configuration de défense que la garde détachée ici, allait utiliser.

Dans le silence, elle sortit ses dagues, les enduits de son poison verdatre et disparue.....

Messages : 117 Date d'inscription : 03/04/2010 Age : 35

Guivre commerçait à suffoquer dans sa prison de chair, aussi il essaya d’écarter les doigts de Shairya pour voir ce qu’il se passait dehors.
Il lutta un petit moment, enfin Shairya sembla vouloir écarter un peu les doigts. Guivre respira l’air frais et regarda ce qui se passait sur sa route.
Il vit d’abord Gornac qui marchait à coté d’eux, puis un autre shugo qui ne cessait de l’observer. Leiji ne semblait pas la… Une ombre passa, il se cacha vite… Puis risqu’à un œil. Il était en plein territoire Elyséen. Se devait être un petit village, les gens parlait, les enfants riaient, les gardes du coin ne semblaient pas très vigilent, peu équipé et l’arme difficilement à portée, discutant et riant avec les gens, laissant planer un genre de laisser-aller. Sur eux, le casque aurait pu même être ébouriffé.
La ville était propre, verdoyant et… lumineux. Quelque part, ça manquait quand même pas mal en Asmodae…
Shairya bifurqua et bougea les mains pour lui montrer une grande bâttisse. Elle semblait très ancienne et grande. Caché par un vieux chêne et les doigts de Shairya, Guivre ne put que s’en faire une idée approximative, mais elle avait bonne aspect.
Les fenêtres du rez-de-chaussée étaient ouvertes, des torchons suspendus aux balcons, l’heure du nettoyage sans doute… Ou peut-être une coutume locale.
Guivre sentit presque Shairya sautiller quand elle entra dans la pièce en criant un « je suis rentrééééée »
Au même moment, Guivre poussa un soupire de soulagement, il était en terre sure… Il remarqua alors qu’il s’agissait d’une auberge ou d’un bar.. Et donc n’était pas forcément exclu que des personnes autres qu’Atréidiennes puissent y entrer…

Une tache noire dans le ciel, ombre menaçante nullement dissimulée... Elle tournoyait encore et encore, et personne ne semblait la voir. Et puis un piqué, un cri, un homme qui s'effondre...

Un moment elle aurait aimé se tromper et avoir imaginé l'attaque. Mais ce qu'elle voyait était bien réel et déjà les cris fusaient, la panique se faisait sentir. La mère criait pour ses enfants, les gardes sortaient leurs épées mais de manière désordonnée. Tout était lent, trop lent !

Elle attrapa son arc, ses flèches de mauvaise qualité et fonça tête baissée vers l'homme blessé. Il était sans doute mort à l'heure actuelle. Le tout était qu'il n'y en ai pas d'autre. Mais elle était fatiguée, était blessée et ne se sentait pas assez en forme pour combattre très efficacement. Alors elle se contenta de garder une flèche prête à être décochée, ne pouvant que grimacer lorsque son épaule travailla un peu trop.

" Regroupez-vous, restez sur vos gardes, elle peut être n'importe où ! "
L'assassine avait en effet de nouveau disparu et déjà l'attente d'une nouvelle angoisse faisait battre fort son cœur. Elle détestait être traquée...
" Surveillez les soigneurs !"

Elle déplorait le manque d'un vrai général ici, ou même d'une quelconque autorité supérieure sur les gardes. Elle n'était pas faite pour diriger, et les regards noirs qu'elle apercevait la confortait dans son idée que les gardes n'appréciaient pas sa façon de diriger. Le simple fait qu'elle se mêle de leurs affaires devait déjà les énerver. Mais bien qu'ils pestent ils s'exécutaient néanmoins, bien qu'avec lenteur.

La défense s'organisait plutôt bien, mais il ne fallait pas sous estimer leur adversaire, elle pourrait bien tous les massacrer.

Pitoyable est le premier mot qui lui vint à l’esprit quand elle disparue de nouveau, observant le branle bas de combat Elysien. L’alerte avait été donnée depuis presque une minute maintenant, et les civils étaient encore en train de courir dans tous les sens, entravant dans leurs mouvements des gardes eux même légèrement paniqués. Lyrianna sourit quand elle entendit Leiji donner ses ordres, se disant que son premier jugement avait été juste, cette rodeuse allait lui donner du fils à retordre dans son expérience et elle avait effectivement du faire partie d’une organisation militaire, en tant que sous officier tout au plus compte tenu du manque d’affirmation et la nervosité flagrante dans son attitude, mais faisait preuve d’un bon sens pratique à n’en point douter.

Elle se posa en douceur, toujours invisible ses deux dagues à la main, dans le dos de deux gardes. Ces derniers cherchaient le meilleur endroit pour se placer, sans vraiment trouver puisqu’ils ne voyaient pas l’ennemi, ils échangèrent un regard complice, se voulant critiquer en silence Leiji sortie de nulle part, criant des ordres de défense. Ce regard, allait sans doute être leur dernier, se transformant tout d’abord en un regard de surprise puis de douleur et de peur devant une mort sans visage.

Sortant de son invisible position, Lyrianna se rua sur le premier, enfonçant sa première dague profondément entre les omoplates, dans un endroit précis qui le sonna immédiatement, dans le même mouvement elle sectionna les tendons de la jambe droite du second garde, qui n’avait rien vu venir et regardait son camarade sans comprendre. La seconde qu’il laissait à l’assassine lui suffit pour que dans un mouvement gracieux et svelte elle prenne appui sur le sol et saute tout en puissance afin de réaliser un salto, lui permettant cette fois ci, de couper la gorge du pauvre garde, de deux couts de dague parfaitement synchrones, tranchant l’artère et le tuant net. A peine retombée sur le sol, Lyrianna, sans perdre de vue Leiji, l’arc à la main un peu plus loin, se rua de nouveau sur le second garde, toujours sonné. Ne lui laissant aucune chance elle le termina de quatre couts successifs, entaillant avec une rapidité et une précision terrible, les points vitaux les plus critiques du corps humain.

Elle repassa dans l’ombre en reculant.

Lyrianna mit à terre la quasi-totalité des gardes, avec une facilité déconcertante, prenant soin d’attaquer toujours ceux qui se trouvaient dans le dos de la rodeuse. Cette dernière bien qu’aux aguets, ne pouvaient pas prévoir où la Dame de Glace allait frapper, étant de fait toujours une ou deux secondes en retard.

Messages : 24 Date d'inscription : 10/03/2010

"Je suis rentréeee !!" cria Shairya en passant la porte de l'auberge, comme toujours, mais cette fois-ci elle ne prit pas le temps de saluer Sawyer plus que d'un simple signe de tête et traversa la pièce centrale à grande enjambée. L'aubergiste la regarda tout en essuyant inlassablement un verre, en haussant les épaules et lâchant un léger soupir.

Très bien se dit la jeune Shugo en observant la scène depuis la porte, la petite va monter dans sa chambre, je vais pouvoir m’occuper de ce bel étranger. Elle posa son panier à l’entrée et se tourna vers Saywer puis vers Gornac.

« Bonjour Sawyer, je reviens du marché et j’ai trouvé plein de bonnes chozes, tu verras dans le panier. Des Mela de toute beauté et zurtout de l’ezoza fraiche ! de quoi faire des zushi zucculents !! j’ai même racheter du vinaigre pour toi » elle savait qu’en disant cela, Saywer ne pourrait s’empêcher de jeter un œil dans son panier, et la laisserai un petit moment seule avec Gornac. « Ben le bonjour mon ami, je m’appelle Rubiatradszerek, bienvenu à l’auberge de l’Aztre, je vous en prie, assailliez vous, je vais m’occuper de vous, dans un instant » lui dit elle un sourire charmant sur le « visage », les oreilles bougeant nerveusement faisant ainsi teinter ses boucles d’argent.

Comme prévu, Saywer posa son verre, mit son chiffon sur l’épaule et commença à contourner le bar pour aller contempler les trouvailles de Ruby. Se faisant il manqua de percuter Shairya qui venait de changer d’avis quant à la direction à prendre et qui venait de tourner les talons en direction de la réserve.

Messages : 117 Date d'inscription : 03/04/2010 Age : 35

Gornac sursauta en entendant parler la Shugo. Concentré sur Shairya et Guivre, il ne l’avait pas entendu approcher.

. « Ben le bonjour mon ami, je m’appelle Rubiatradszerek, bienvenu à l’auberge de l’Aztre, je vous en prie, assailliez vous, je vais m’occuper de vous, dans un instant »

« Euuuh, merzi » finit-il par répondre tout en surveillant Shairya qui semblait hésiter sur la direction à suivre, Sawyer dont il se méfiait, le panier qui avait l’air bon et l’ensemble de la salle. On aurait dit qu’il allait tourner de l’œil. Il orienta enfin son regard vers la shugo… Qui semblait attendre..
« ho ! Pardon ! Ze suis…euuh.. Gornitezeck, pour vous zervir… Gniark ! » Il regarda la Shugo plus intensément pour connaître ses intentions et vit Shayria prendre la tangente.
« Euuuuh, excuzez moi » Dit il dans un sourire pas très Shugotesque. » Il s’inclina et trottina à la suite de Shairya.

Dans son élan, il sentit quelque chose tirer sur sa queue, le faisant faire demi-tour sur place et de tomber sur une chaise.

Pendant ce temps, Guivre lisait les lignes de la main de Shayria qui avait de nouveau refermé hermétiquement ses mains autour de l’Asmodien

La main fermement agrippée autour de son arc, les articulations blanches, elle ne cessait de tourner autour d'elle même, d'avancer, de faire trois pas de côté, de reculer, deux pas en avant... Elle était toujours prête à décocher une flèche, mais rien n'y faisait, elle n'arrivait pas à réussir à la voir à temps...

Autour d'elle, les gardes tombaient, certains sans un bruit, d'autres avec un gargouillis, un cri bref ou un long râle d'agonie. C'était perturbant, angoissant. Elle ressentait cette hécatombe comme un échec personnel, une humiliation, une mascarade destinée à lui montrer qu'elle ne valait vraiment plus rien comme soldat, et qu'ensuite viendrait son tour. C'était... rhaaa ! Si seulement elle avait le temps de se concentrer et de mettre en pratique ce que son maitre avait appelé "l'instinct du chasseur".. Ça faisait très longtemps qu'elle n'avait pas eu à utiliser cette technique, et déjà dans le temps, il lui fallait quelques secondes pour débusquer un être camouflé, alors maintenant... Il lui faudrait beaucoup plus de temps, temps qu'elle n'avait pas. Elle aurait aimé savoir tirer une pluie de flèches...

Certains gardes se relevaient à l'obélisque en piteux état, le soigneur du camp passait de l'un à l'autre à l'autre bout du champ de cadavres. D'autres ne se relèveraient jamais...

Elle serra les dents, de rage. Elle n'avait pas beaucoup d'options maintenant... Battre en retraite, ou se laisser abattre, mais dignement abattre...
Elle avala difficilement sa salive, la gorge soudainement sèche. Par moments, elle se demandait comment elle avait pu être un bon soldat, comment elle l'arrivait encore... Mais cette situation, elle n'était pas en état d'y faire face maintenant.

" Repli ! Au téléporteur ! "

Sa voix porta loin, peu importe que l'ennemi l'ait entendu. Le téléporteur connaissait assez son boulot pour prendre soin de lui, et s'il fallait qu'il se téléporte lui même, soit. Les gardes se bousculaient, comme une foule en panique, mais finissaient par disparaitre vers une destination inconnue assez rapidement. Autour d'elle, elle voyait encore des retardataires tomber, ceux qui étaient encore debout et se fichaient de ses ordres. Imbéciles...

" Vous avez la victoire.... Dame Lyrianna."

Elle baissa son arc, sans pour autant relâcher sa prise dessus ni sa garde précaire. Elle se voulait parler d'un ton le plus neutre possible, mais l'on pouvait deviner la fatigue, le regret et la douleur en l'écoutant et la regardant bien. Une lueur de défi brillait cependant dans ses yeux. Elle refusait de se rendre elle même. C'était stupide, elle allait se maudire d'atterrir encore à l'obélisque avec une douleur dans les muscles atroce, si elle avait de la chance. Dans le cas contraire.... autant ne pas y penser.

Dans les deux cas, elle allait se faire massacrer, et pas forcément par celle que l'on croyait.

Messages : 6 Date d'inscription : 03/08/2010

Le garde maudissait la jeune rôdeuse qui lançait des ordres à tue-tête sans une once de logique. Les femmes, même daeva n’avaient pas à commander, et surtout pas une daeva inférieur à son rang. Elle lui tournait le dos et il avait presque envie de se débarrasser d’elle pour prendre en main la débandade des gardes restants.

Un gargouillis le fit sursauter, il se tourna vers l’origine du bruit, son compagnon était en train de tacher le sol de son sang. Devant lui se tenait la tueuse, noble, belle et froide comme l’acier. L’homme voulu brandir son épée, mais celle-ci gisait loin de lui, à terre, quel abrutit !
Il reçu l’acier en plein cœur, les dents déchirèrent sa peau, le froid l’assaillit de nouveau rapidement, sentant sa vie couler à flot et l’ether l’appellelant près de son obélisque.
Durant les quelques secondes de conscient qu’il lui restait, il observait son ennemi dans une colère noire, tendant lentement son bras pour tenter de la saisir et de l’empêcher de s’échapper. Il vit un éclat de surprise dans l’œil de l’assassine qui disparut dans le vide aussitôt.
Il ne sut si c’était son imagination qui l’avait travaillé proche de sa énième mort ou si cela était réel, mais au même moment un trait de feu passa entre eux-deux Le visage de l’Asmodienne était encore visible à travers les étincelles magiques. Il finit par s’écrouler, inconscient et prêt à retourner douloureusement à son obelisque.

Le trait de feu heurta un mur de maison et y perça un trou, faisant sursauter Leiji qui se retourna, cherchant de ses yeux la nouvelle menace.

« Regroupez-vous au centre ! Chacun dos à dos, que personne ne laisse son dos à découvert ! Aller aller ! Que ceux qui peuvent voir les êtres furtifs s’espacent ! Il faut couvrir toute la zone, dépêchez vous ! »

L’homme qui venait de crier se tenait à quelques mètres d’elle. Il tenait un gros livre dans sa main droite, de l’autre il agitait une main encore fumante en direction de gardes ébahis. Personne ne savait d’où il sortait, mais sa voix autoritaire ne laissait place à aucune contestation. De plus, ses yeux émeraudes qui s’alliaient avec sa chevelure laisser planer aucun doute quand à sa puissance.
Il ne semblait guère paniqué par la situation, limite un peu froid avec ce qui l’entourait. Sa peau pâle, le faisait paraître pour un Asmodien.. Ou en tout cas un Elyséen un peu malade. Il portait la marque des gardes de Terminon et des vêtements assez onéreux mais pas trop ostentatoires. Aucune marque de bataille récente était visible sur lui, ce qui était étrange alors que le coin était depuis un petit moment aux prises avec l’Asmodienne.

Il aboya de nouveaux ordres et peu à peu les gardes formèrent un cercle autour de Leiji. Couvrant ainsi du regard une bonne partie de la place. L’homme se tenait un peu à l’écart, observant Leiji.

« Vous seule savez comment se bat cet assassin. Nous comptons sur vous pour l’abattre avant qu’elle ne s’enfuit. » Il se tourna vers les gardes « Vous autres, faites signe au moindre mouvement suspect et n’attaquez sous aucun prétexte ! »

Ensemble, Leiji, l’homme émeraude et la dizaine de garde attendirent dans un silence de mort et d’agonie un mouvement.

Elle s’ennuyait, tout se passait si facilement. Leiji qui pourtant faisait montre d’une certaine vivacité, et qui réaffirmait également de part la position de son corps en pleine action, qu’elle avait sans nul doute été une farouche combattante il y a peu de temps, n’arrivait pas à se montrer à la hauteur. Lyrianna prit le temps de l’observer, tout en se débarrassant des gardes, prenant toujours soins d’éviter, toutefois, les civils non armés et les enfants, ils ne représentaient aucun danger et aucun challenge à ses yeux.

La rodeuse devant elle avait de bon reflexe, elle avait malgré tout, toujours le regard au bon endroit, sachant observer deux lieux distincts en même temps, pour anticiper une attaque Leiji faisait une très bonne sentinelle finalement. Et même si, elle ne regardait malheureusement pas précisément au bon endroit, Lyrianna percevait l’idée stratégique sous jacente à ces regards, et elle se serait fait prendre si d’aventure elle n’avait pas attaquée en dépit du bon sens, c'est-à-dire à l’opposé du poste de soins, mais l’éradication du camp n’était pas son but, elle voulait observer, et ce qu’elle voyait l’étonnait. Mais Lyrianna observa également autre chose dans le comportement de Leiji, comme une sorte d’abandon, un renoncement, quelque chose en elle qui lui enlevait sa combativité, sa volonté de vaincre….même si dans ses yeux, qu’elle ne voyait que maintenant alors qu’elle lui donnait la victoire étant toujours dans son dos depuis le début de l’affrontement, Lyrianna voyait quand même briller le désir de vivre.

Alors qu’elle terminait d’ôter la vie d’un garde malgré tout un peu plus résistant que les autres, elle n’eut le temps que de se reculer vivement et disparaitre dans l’ombre, afin d’éviter in extremis, une flamme vive, magique gavée d’ether qui vint détruire un mur derrière elle. Allons bon se dit elle, de la sorcellerie maintenant.

Qu’est ce qui avait bien pu déjouer son attention ainsi, pour qu’elle n’ait pas vu arriver ce sorcier se dit elle, alors qu’elle s’était posée sur le toit du bâtiment partiellement détruit. Parce qu’il s’agissait effectivement d’un sorcier, qui prit le commandement de la défense de ce poste de garde, sans se soucier de Leiji, dans un premier temps en tout cas. Et son charisme avait l’air d’être à la hauteur de la soie qu’il portait, les gardes commençaient à former une défense valable. Méfiance ! Pour la première fois depuis le début de cette attaque, Lyrianna se sentit obliger de prendre un peu de recul, et de réfléchir plus sérieusement à sa stratégie. Même si les sorciers, par snobisme, avaient tendance à porter des robes clinquantes mais en fibres et donc ne protégeant pas beaucoup leur précieuse vie, ils n’en restaient pas moins de puissants adversaires.

Elle n’était pas inquiète, des sorciers et des invocateurs à la noix, elle en avait vaincue plus que de raison, mais elle savait reconnaitre la valeur de ses ennemis, et elle se doutait que la simple présence d’un homme aussi charismatique, allait gonfler le cœur des gardes et leur redonner du courage, ainsi qu’à sa rodeuse à la peau cuivrée. Il fallait pourtant agir vite, et prendre une décision, car les ordres qu’il donnait n’étaient pas dénué de sens.

Elle sauta en silence, dans une grâce malheureusement invisible, elle sorti deux parchemins de son petit sac, l’un qu’elle lu en silence et l’autre qu’elle fixa à sa ceinture prêt à l’emploi. Les gardes avaient prit position au centre, lui laissant alors l’opportunité de se débarrasser de l’apprentie soigneuse, qui les avaient plus ou moins tous relevé. Elle était à sa merci, épuisée par les soins qu’elle avait du prodiguer et tellement absorbée dans l’observation de ce beau male aux cheveux verts qu’elle en avait oubliée de se reposer.

Silence frappe droit au cœur, Agonie cogne la tête et l’assomme. Elle perd son sang, mais Lyrianna réapparait, elle sait qu’elle a peu de temps avant que le sommeil ne lui fasse sans doute perdre du temps, les sorciers aiment endormir leurs ennemis. Mais elle a prévu le coup, le parchemin qu’elle vient de lire lui octroye une puissance d’attaque phénoménale. Un coup de genou, et Silence et Agonie refrappent en cœur, une puis deux puis trois fois. Suffisamment pour terrasser la clerc qui tombe en laissant échapper un petit cri de surprise.

Lyrianna ne doit pas rester sur place, elle le sait. Alors, tout en bondissant telle une abbex des montagnes, elle lit son second parchemin et sa vitesse de déplacement défis alors l’entendement.