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 La fête des disparus.

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Falkhen

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MessageSujet: La fête des disparus.   La fête des disparus. EmptyLun 31 Oct - 22:19

Dans la cheminée de la taverne de l’astre, un bon feu de bois réchauffait la grande salle principale. Au comptoir, Sawyer essuyait la vaisselle que sa clientèle avait utilisé pour déjeuner tandis que prés de l’âtre, Maric était occupé à plumer quelques villageois à un jeu de carte grâce à son secret : pour gagner, il fallait boire beaucoup moins de bière que ses adversaires. Enfin, assis à une table, prés de la fenêtre, Falkhen avait le regard perdu dehors. Il semblait être en train de rêver quand Sawyer s’approcha de lui.
- « Les arbres de la place sont en train de prendre les couleurs de l’automne. C’est magnifique, pas vrai ? »
Falkhen ne répondit pas. Il tourna seulement la tête vers lui puis lui sourit sincèrement. Sawyer lui tendit une tasse de chocolat chaud.
- « Leiji pense qu’il n’y a pas mieux pour se réchauffer le cœur » dit le tavernier en lui rendant son sourire.
Le templier pris la tasse des deux mains, puis goûta la boisson brûlante. Il ferma les yeux, sans se départir de son sourire.
- « Elle a raison… Ca fait un bien fou. »
Il promena son regard dans la salle. « Dis moi, c’est Shayria qui a apporté ces fleurs ? »
- « Oui. Des roses blanches, les dernières de cette année probablement. Elle les a ramené de la forêt ce matin. Je ne sais pas dans quel coin elle les a dégoté… Elles sont superbes n’est-ce pas ? »
- « Haven les adorerait… »
- « Oui, certainement. »
Falkhen termina sa tasse d’une traite, pris une fleur dans le vase devant lui, et se leva lentement.
- « Je monte. »
Sawyer tapa sur son épaule doucement.
- « Couvre toi… L’Automne est là, et il ne fait pas si chaud que ça là haut. »

Le templier se dirigea vers l’escalier, levant un bras, à la fois pour le saluer et pour dire qu’il ne prêtait que peu d’importance au froid qu’il allait affronter.

Maric leva les yeux des cartes qu’il venait de se faire distribuer.
- « Faut être malade pour aller faire une sieste sur le toit avec un froid pareil. »
Sawyer pris le torchon qu’il avait posé sur son épaule.
- « Il ne monte pas faire la sieste aujourd’hui. »
Maric regarda le tavernier, attendant qu’il en dise plus mais, comme cela ne venait pas, il haussa les épaules, se disant que ce n’était pas la première fois qu’il ne comprenait pas ce qu’il se passait dans la taverne, et retourna à son jeu.

Falkhen se trouvait sur le toit de la grande maison. Une petite brise tiède vint lui ébouriffer les cheveux un instant. Le ciel était d’un bleu azur magnifique et on ne distinguait que quelques nuages qui flottaient paresseusement. Le templier regardait le sommet de la montagne la plus haute. Une sacré ascension… Du moins pour un humain.
Il rit intérieurement à sa réflexion avant de prendre appui, de sauter tout en déployant ses immenses ailes, et de monter dans les airs aussi vite qu’il le pouvait.

Au début, il pensa qu’il n’aurait aucun soucis pour atteindre le sommet par les airs, mais il fut obligé de revoir son jugement en cours de route. En effet, il avait parcouru les trois quarts de son chemin quand il se vit contraint d’atterrir sur un aplomb rocheux. Les vents qu’il avait rencontré en vol avaient été si forts qu’ils l’avaient fatigué plus que de raison et, alors que pour la seconde fois, il faillit s’écraser contre la montagne, il décida que l’escalade serait plus longue mais moins risquée.

Falkhen y mis le temps, mais il y arriva. Les prises étaient faciles à trouver et son corps de daeva ainsi que son entrainement physique lui permirent d’arriver au sommet avant que l’astre ne se couche. Il s’étendit sur l’herbe et se laissa quelques instants pour retrouver son souffle.
Le templier se mit à rire aux éclats.
Il s’était tant de fois imaginé arrivant toutes ailes déployées au sommet, se posant délicatement à l’endroit qu’il avait vu dans ses rêves. Il avait même pensé à un discours pour elle. Quelque chose de touchant. Non pas qu’il croyait la rencontrer ici, même si il devait s’avouer qu’une part infime de lui l’espérait tout de même. Mais il avait l’intime conviction que s’il lui parlait, c’était de cet endroit qu’elle avait le plus de chances de recevoir son message.
Et tandis que tout ses muscles le brûlaient à cause de l’effort qu’il venait de fournir, il ne pu s’empêcher de rire devant le ridicule de la situation.

Il se releva en position assise et oublia tout ça un instant. La vue était magnifique. En contrebas, la forêt de Daminu revêtait tranquillement son manteau ocre et pourpre. Le village, minuscule, brillait sous la lumière du soleil de fin d’après-midi. Un spectacle saisissant… qu’il voyait pour la première fois.

Falkhen se laissa tomber de nouveau dans l’herbe, les bras étendu en croix et se remit à rire.
- « Je ne suis vraiment qu’un idiot… Comment ai-je pu croire que cet endroit ressemblerait à celui que tu m’as montré ? J’ai imaginé tout ça… Non ! Je l’ai rêvé ! » Et il continua à rire de sa bêtise pendant de longue minutes.
Il se calma enfin, puis se releva. Il fouilla dans sa veste et en sortit la rose blanche qu’il avait emmené avec lui.
- « C’est le jour des disparus aujourd’hui… Dans tout Atréia, les vivants fêtent les morts. Et depuis ce matin, je n’ai cessé de penser à toi. Oh, pas moins que d’habitude, mais ce jour à quelque chose d’officiellement mélancolique, et c’est d’autant plus dur à supporter.
Comme tu peux le voir, ta fille a une façon bien plus subtile et plus jolie que moi de montrer qu’elle tient à toi. »

Il lâcha la fleur, qui s’envola instantanément grâce à une bourrasque de vent.
- « j’espère que tu la recevras où que tu sois. Nous pensons tous à toi ! »
Il regarda la rose tourbillonner de plus en plus loin jusqu’à ce qu’elle disparaisse complètement de sa vue.
C’est à se moment que son épée se mit à briller.
Depuis la mort de Rubiatradszerek, il s’était promi de ne plus la quitter et il s’y était tenu jusque ici. Grâce à la pierre divine qui l’ornait, il pouvait savoir, quand celle-ci se mettait à briller d’un rouge vif, qu’un asmodien était dans les parages.
Seulement il ne dégaina pas cette fois. Il resta surpris, bouche bée, ne pouvant détacher ses yeux de son arme. En effet, elle n’était pas rouge, mais dorée. Une lumière jaune brillante qu’il n’expliquait pas.
Et son corps se figea d’autant plus quand il entendit ces quelques mots derrière lui…

- « Bonjour Falkhen. »


Dernière édition par Falkhen le Lun 23 Avr - 8:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La fête des disparus.   La fête des disparus. EmptyDim 15 Jan - 17:39

Le templier ne se retourna pas. Il avait peur d'être déçu en découvrant l'identité de la personne qui venait de s'adresser à lui. Evidemment, il savait déjà que ça ne pouvait pas être Haven qui venait de l'appeler par son nom, mais ne pas s'en assurer lui permettait de ne pas regarder la réalité en face. Il prefera baisser les yeux sur son épée. La lueur dorée avait disparue. La lame avait repris sa teinte habituelle, si bien qu'il se demanda s'il n'avait pas rêvé, tout simplement. Oui, l'éclat de l'arme enchantée ainsi que la voix derrière lui, rien n'était vrai. Il avait passé la journée à penser à sa défunte amie, et celà l'avait marqué au point qu'il commençait à délirer.

- " Je ne vous dérange pas au moins ? Vous êtiez peut être monté jusqu'ici pour être seul. Je peux redescendre si ma présence vous gène. Nous discuterons plus tard."

Cette voix ne sortait pas d'un rêve. Oubliant les raisons qui, quelques instants auparavant, l'avaient tétanisé, Falkhen fit volte face dès qu'il entendit ces mots. Il découvrit alors une jeune femme plutôt jolie. Sa chevelure rouge sombre qui descendait sur ses épaules en anglaises élégantes était éclairé par l'ambre de son regard. Elle avait le corps d'une adolescente, mais quelque chose, comme une aura qu'elle dégageait, montrait qu'elle avait depuis longtemps passé l'âge de raison. Falkhen se demanda où il l'avait déjà vu. Bien qu'il ne fut pas physionomiste, il savait que ce n'était pas la première fois qu'il la croisait, même s'il était incapable de lui donner un nom.

- "Non non, attends... Excuse moi. Ce n'est pas toi qui me gènes. Je pensais tout simplement à autre chose. Nous nous sommes déjà croisé, n'est ce pas ?"

La jeune femme sourit.

- "En effet, mais ce fut éphémère. C'était le jour de l'orage et si je ne me trompe pas, vous aviez d'autres warg à fouéter ce jour là. Je suis Lucia, une... magicienne, oui, une magicienne. Je viens de Sanctum et je m'interesse à vôtre petit groupe et à sa philosophie depuis un moment. Si je connais si bien vôtre nom sans que vous ne vous soyez présenté l'autre fois, c'est parce que quand... Leiji, c'est ça ? Quand elle m'a si aimablement demandé de sortir de la taverne, il pleuvait des cordes. J'ai courru vers la première maison qui se présentait devant moi dans vôtre village si pittoresque et il se trouvait que c'était celle du forgeron, qui est aussi..."
- "mon père..." L'interrompit Falkhen. Il comprenait comment elle pouvait connaitre le nom de Leiji et le sien. " Excuse nous pour l'accueil plutôt désagréable que nous t'avons réservé l'autre jour mais, en effet, le moment était plutôt mal choisit. Je suis enchanté de faire ta connaissance, Lucia."

La jeune femme sourit. En temps normal, elle n'aurait pas hésité à reprendre son interlocuteur sur le fait qu'il l'avait tutoyé sans qu'elle ne l'ai autorisé à le faire, mais, aprés tout, elle avait débarqué dans son dos alors que, visiblement, il aurait préféré rester seul. Elle pouvait bien lui accorder ça. D'autant qu'elle ne voulait pas le braquer contre elle et que, selon la description qu'en avait fait son père adoptif, Falkhen n'était pas toujours regardant en ce qui concernait le "protocole". Elle avait des questions à lui poser et, de plus, si elle voulait un jour pouvoir approcher les Atréides ou mieux, devenir l'une des leurs, elle avait le sentiment qu'il fallait qu'elle fasse des concessions en ce qui concernait ses principes. D'ailleurs, à bien y réfléchir, elle avait adopté ses principes non pas pour se faire respecter, mais plutôt pour tester les gens qu'elle rencontrait, pour étudier leur réaction, leur caractère. Il y avait bien sûr des moyens plus simples de le faire, mais bien moins amusant.
La jeune femme fit quelques pas, puis vint s'assoir sur l'herbe, à côté de l'homme massif.
Il la regarda, soudain intrigué. De nombreuses questions venaient se bousculer dans son esprit à propos de cette femme qui venait de débarquer dans son dos avec un naturel désarmant. Il s'assit de nouveau, se plaçant à côté d'elle.

- " C'est magnifique ici ! Le couché de l'âstre rend les couleurs automnale de la fôret encore plus jolies."
Falkhen regarda le panorama qui s'offrait à eux. Les derniers rayons du soleil éclairaient l'horizon embrumé, transformant les nuages en autant de flammèches dorées. Les ors et les bronzes du ciel tournaient doucement au rouge, puis au mauve.
-" C'est vrai que c'est d'une beauté à couper le souffle... Mais vous ne m'avez pas suivit jusque là pour m'entretenir sur les couleurs du ciel au couché de l'astre, je me trompe ?"
-" En effet" , dit elle en lui souriant. " Je dois avouer que je voulais tenter de vous convaincre que je pourrais faire une bonne Atréide, mais... J'ai eu l'impression, en arrivant, que je vous avais dérangé en pleine conversation."
Falkhen ne pu s'empecher de rougir. Le regard perdu vers le spectacle du couchant, il resta silencieux dans un premier temps, puis décida que parler lui permettrait peut être de se liberer de sa mélancolie.

-" Elle se nommait Haven. C'était une femme extraordinaire. Elle était douce, prévenante, pleine de vie et de joie. Elle n'était pas plus agée que nous et pourtant, elle nous aimait et prenez soin de nous comme une mère aime et prend soin de ses enfants. La vie n'a pas été tendre avec elle et sa famille, mais jamais elle ne s'en est plainte en nôtre présence. Elle mettait toujours un point d'honneur à faire passer nos soucis avant les siens. Elle était une amie pour nous... Plus que ça même. Une soeur peut être... J'ai du mal à définir le statut qu'elle occupait pour chacun de nous mais personne n'avait le droit de lui faire ce que la Dame de Glace lui a fait."
-" La Dame de Glace ?"
-" Je ne connais pas son vrai nom. C'est une asmodienne que nous avons croisé plusieurs fois déjà. Je ne connais pas ses intentions réelles, mais je ne retiens qu'une chose : elle nous a pris Haven. Ca n'a été facile pour personne ici, de se relever aprés ça. Ca fait longtemps aujourd'hui, pourtant, ma haine pour la Dame de Glace est toujours aussi vivace, et... la tristesse qu'a provoqué la perte de mon amie me brûle le coeur toujours un peu plus."
-" Et c'est donc à elle que vous vous adressiez quand je suis arrivé tout à l'heure..."
-" J'ai fait des rêves. J'ai rêvé d'elle, aprés sa mort. A chaque fois, dans mes rêves, c'est ici qu'elle me rencontrait. C'était... Bizarre, presque réel. J'en était même venu à penser que son esprit veillait sur nous depuis cet endroit... Alors j'ai voulu en avoir le coeur net !" Une nouvelle fois, le templier rougit, se rendant compte qu'il livrait trop facilement ses secrets à une personne qu'il ne connaissait pas.
Soudain, il entendit la jeune femme chuchoter des paroles dans une langue qu'il ne connaissait pas et, à nouveau, il vit son épée luire d'une faible lumière dorée. Il écarquilla les yeux, comprenant que c'était elle qui provoquait ce phénomène bizarre, puis tourna son regard vers elle. Elle fermait les yeux, concentré sur son incantation. Falkhen pu discerner nettement une faible aura qui l'entourait, de la même couleur que celle de son épée. Puis tout cessa. Elle rouvrit les yeux et lui sourit.
-" En effet... Elle est bien ici, parmi nous... Mais elle n'est pas plus attachée à cet endroit que n'importe qui d'autre. Elle n'est pas autour de nous. En fait elle est... là" dit elle tout en posant le doigt sur la poitrine de l'Atréide.

Falkhen resta coi quelques secondes puis lui demanda d'une voix sourde :
-" Mais... Mais qui es tu réellement ?"
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MessageSujet: Re: La fête des disparus.   La fête des disparus. EmptyLun 23 Avr - 1:00

L'âstre venait de disparaître complettement derrière les reliefs de Poeta. Les dernières lueurs du jour allaient bientôt céder la place à la nuit. La fôret de Daminu, au pied de la montagne, ne ressemblait plus qu'à un immense océan de pénombre. Des lanternes avaient été allumées dans les rues et la grande place du village, si bien que celui-ci brillait comme un phare lointain gardant l'ôret de la fôret.

- "Qui je suis réellement ?"

Lucia répéta la question de Falkhen d'un ton détaché, presque soupirant. De ce que pouvait encore en discerner le templier dans la pénombre, elle avait les yeux perdus dans le lointain. Ces mots avaient du avoir plus d'importance qu'il ne voulait en donner en exprimant son intérogation.
Le temps passait lentement, mais aucune réponse ne venait.
Falkhen tira alors doucement son épée de son fourreau. Il la teint devant lui et planta enfin la lame dans la terre.
- "C'est une arme que je me suis forgé il y a quelques mois. Mon père m'a tout appris de son art. J'y ai passé un certain temps dessus et les conaisseaurs diront probablement que c'est une arme correcte, mais elle n'est pas extraordinaire pour autant. Elle serait plutôt banale si je n'avais pas fait incruster dans sa garde une pierre divine au pouvoir assez spécial. En effet, quand un asmodien approche à une certaine distance de cette épée, elle se met à luire d'une couleur rouge vif, comme leur yeux quand ils sont déterminés à en découdre avec un adversaire."
La jeune femme posa un regard intéressé sur l'arme plantée dans le sol.
- "En effet, c'est un pouvoir peu commun qui, par les temps qui courent, rend cette lame inestimable.
- C'est vrai, mais là n'est pas le sujet. Si je te parle de ça, c'est parce qu'à ce jour, on ne connait pas d'autre pouvoir à cette pierre divine. Pourtant, tout à l'heure, quand tu t'es mise à parler dans cette langue étrange, mon épée a eu un éclat doré. Ni les asmodiens, ni personne avant toi à ma connaissance n'était capable d'un tel fait..."

La jeune femme paru génée. Implicitement, Falkhen venait de renouveler sa question. Elle tourna de nouveau la tête vers les dernières lueurs de l'horizon et resta silencieuse un moment, si bien que l'atréide commença à se demander si la réponse vallait de prendre le risque de faire le trajet de retour jusqu'au village en pleine nuit. Il allait prendre congé de sa mystérieuse interlocutrice quand celle-ci tendit une main devant elle, paume vers le haut. Elle avait pris une décision.
- "On nous rabache à tous à longueur de temps que c'est Aion qui créa nôtre monde. Quand nous observons le pillier celeste, ou plutôt ce qu'il en reste, il est difficile de le nier. Mais de ce fait, tout le monde est tellement persuadé de cette évience que plus personne ne comprend les autres forces qui composent et parcourent la nature. Le vent, la pluie, le feu, la terre, la foudre, la glace... Tous ces éléments qui interagissent dans un équilibre fragile et qui peuvent tout construire et tout détruire s'ils s'en donnent la peine."
Elle tourna la tête vers l'homme massif qui cru déchiffrer un sourire dans la pénombre.
- "Et bien moi, je peux les voir. Je peux même leur parler."

Elle prononça quelques mots, toujours dans cette langue aux accents mystérieux que Falkhen n'avait jamais entendu auparavant et, instantanément, de petites lucioles lumineuses apparurent sur sa main tendue et s'envolèrent lentement, comme des plumes portées par le vent, pour enfin venir flotter tout autour d'eux. Le visage de Falkhen devint radieux comme celui d'un enfant. C'était magique, certe, mais surtout magnifique. Sans parler de la lame qui se remis à briller faiblement d'une lueur dorée.

- "Bon bon... Mais j'ai plusieurs amis qui sont capables d'utiliser plutot bien les éléments, je ne vois pas ce qu'il y a de si extraordinaire." dit il tout en tentant d'attraper une luciole qui passait à sa porté.
- "Tes amis exploitent la puissance des éléments grâce à des formules magiques qui les asservissent sans leur consentement. Moi, je n'ai d'autre pouvoir que de leur parler. Je ne peux rien ordonner aux éléments, c'est eux qui répondent à mes appels, simplement... On peut dire que je suis une messagère, en quelque sorte."
Falkhen plissa les yeux, visiblement septique.
- "Hum... Bon, si tu veux, mais ça n'explique toujours pas pourquoi mon épée réagit de façon si... spéciale à ton pouvoir !
- Et bien..." De nouveau, Lucia hésita. Une petite luciole de lumière vint se poser sur le haut de son index qu'elle avait déplié pour l'occasion. Elle éclaira faiblement son visage qui laissait transpirer son doute. Elle soupira, tout en fermant les yeux.
- "Je crois que je n'en ai jamais parlé à personne... Peut être parce que personne ne me l'avait jamais demandé avant. Ou peut être parce que je n'en ai jamais eu envie non plus. Enfin, soit... Tu as vu juste. Bien que d'habitude, je fasse croire au monde le contraire, je ne suis ni asmodienne, ni élyséenne. Je n'ai pas d'aile, pas de force surhumaine et je suis incapable de voir ni d'utiliser l'ether. Bien que j'ai conscience de son existence, il reste sourd à mes appels, peut être parce que ce n'est pas un élément."
De nouveau, Falkhen écarquilla les yeux.
- "Tu essaies de me faire croire que tu n'es pas une daeva ? Elle est pas mal celle là ! Comment es-tu monté ici sans aile dans ce cas ?
- Il y a de multiples chemins pour aller d'un point à un autre, et le plus évident n'est pas forcément le plus rapide ni le plus aisé.
- Hum..." Fit de nouveau le templier, toujours plus septique.
- "Et donc, si tu n'es pas une daeva, tu n'es pas immortelle ?"
La curiosité de Falkhen était à son comble.
- "A vrai dire, je n'en sais rien. Comme je te l'ai dis, personne n'est vraiment au courant de mon cas. Moi même, je ne me souviens pas depuis quand j'arpente Atreia. Je sais seulement que, à la différence des daevas, mon aspect n'est pas figé dans le temps.
- Ben voyons... Et ton histoire d'éléments, c'est bien joli, mais ce que tu m'as dis tout à l'heure alors, à propos d'Haven, c'était du vent ! Comment peux tu savoir si son esprit est là ou pas ? Les éléments et les esprits, c'est différent, non ?
- C'est le problème de la plupart des êtres vivants. Ils pensent que s'ils ne voient pas, n'entendent pas ou ne touchent pas, alors c'est qu'il n'y a rien... Vous manquez cruellement de discernement et d'humilité. Les éléments sont partout, ils... sont tout !"
Lucia se tut.
- "Et bien continue, explique moi !
- Non... En fin de compte, je ne pense pas que ce soit une bonne idée de tout te dire maintenant. Tu n'es pas prêt à comprendre. Tu es comme les autres en fin de compte. Peut être qu'un jour, ça changera, mais pour l'instant tu es aveugle, comme tout ceux que j'ai rencontré jusque là."
Elle tendit alors la main vers le templier et, tout en lui touchant l'épaule, elle prononça quelques mots dans sa langue mystérieuse.

Falkhen sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine, alors qu'il avait l'impression de tomber à une vitesse vertigineuse et que sa vision se brouillait. Mais ça ne dura pas une seconde. Quand tout s'arreta, il se trouvait sur le toit de chaume de la taverne. Il tourna la tête à gauche, puis à droite, mais il devait se rendre à l'évidence : il venait de parcourir en moins de temps qu'il ne fallait pour le dire tout le chemin qui séparait le sommet de la montagne à la taverne de l'Astre. A aucun moment, il ne cru avoir revé ce qu'il venait de vivre. L'adrénaline du "voyage" qu'il venait d'effectuer electrisait encore tout son être. Il leva la tête vers le sommet lointain qu'il venait de quitter, qui ne représentait plus qu'une forme noire dans la pénombre du soir.

- "Ben ça... Personne ne va vouloir me croire quand je vais leur raconter ça..."

Il se leva alors, enleva la paille qui s'était accrochée à ses vêtements quand soudain, il se figea. Vivement, il porta la main au fourreau qu'il portait à sa ceinture.

- "Mon épée... Elle a gardé mon épée !"

Le templier se retint de peu de déployer ses ailes pour tenter de rejoindre Lucia au sommet pour lui reprendre son bien. La nuit aurait rendu le voyage dangereux, mais ce n'était pas ce qui l'avait dissuadé de prime abord. en effet, il se dit qu'à la vitesse avec laquelle elle semblait pouvoir voyager, il n'aurait aucune chance de la ratrapper. Il ne lui restait plus qu'à ronger son frein en attendant qu'elle veuille bien revenir de son plein grés.
Il grogna tout en pensant que Lucia ne perdait rien pour attendre.
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