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 Le choix d'une vie

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Maric




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MessageSujet: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyJeu 5 Avr - 13:49

Chapitre 1


Courir. Courir pour fuir. Fuir pour lui laisser du temps. Mais le temps manque de plus en plus. Comme l’oxygène dans ses poumons brûlants.
La pluie brouille sa vue. Un pied dans un trou. La chute.
Se relever. Se relever et courir. Encore. Ne pas regarder derrière. Ne pas voir qu’ils se rapprochent. Ne pas paniquer et continuer à courir, malgré la pluie battante, malgré sa peur, malgré la souffrance de son corps.

Continuer pour lui laisser du temps.

Ils ne savent pas. Ils ne doivent pas savoir. Pas encore. Tenir encore un peu, pour elle. Tenir !

Le sol s’élève. La plaine s’arrête. La Theine, ses plateaux tout en longueurs, ses crevasses, déchirures semblant boire la colère du ciel.

Fatigue. Peur. Tenir !

L’Elvaane se retourne. L’heure est arrivée. Son corps refusera cette montée.
Doucement, elle dépose un paquet.
Prier. Vider son esprit. Accepter ce qui va être. Lui envoyer un message de paix. Se retourner et les voir arriver.

Fatigue. Détermination. Tenir !

Un chien se jette sur elle, cherchant le sang.
Coup de bouclier. Le chien tombe, jappant. Puis il ne bouge plus, une épée permettant à la terre de boire le liquide vermillon sortant du ventre de l’animal.

Se relever. Se retourner et voir qu’ils sont là, l’entourant. Tenir !

« Ce fut une belle chasse. Tu nous auras donné du mal. Mais c’est fini. »
Une Mithra descend de son chocobo et s’avance, remettant en place sa mèche blanche.
« Tu fais honneur à ton peuple. Laisse moi la prendre et tu vivras, je te le promets. »
Ne pas baisser la garde. Mais que ce bouclier est lourd. Tenir !
« Tu sais très bien que je ne le ferai pas. »
« Je sais » répondit la Mithra. « C’était pour la forme. »
« Avant que tu ne meurs, saches que je m’incline devant la bravoure de ton groupe. Vous étiez de valeureux adversaires. »
La Mithra sortit ses dagues.
« Le combat est trop inégal. Si tu le souhaites, je te laisse reprendre des forces. »

Récupérer. Entendre encore un peu le bruit de la pluie. Aimer encore un peu la vie. Revoir le visage de son amant, de ses amis. Ce serait si bon !

« Ce n’est pas la peine. Mais je te remercie pour l’offre. »

La Mithra bondit. Bouclier contre lame. Lame contre épée. Coup de bouclier pour repousser un second assaut. Murmure des silhouettes retenant les chiens.

Fatigue, mais pas de peur. L’Elvaane sait que la fin du combat est proche.

« Belle défense. Voyons ce que tu vas faire contre ça. »

La Mithra bondit une nouvelle fois. Une nouvelle fois, le bouclier pare l’attaque de la lame. La Mithra plonge, roule pour éviter l’épée et se relève, sa deuxième dague ensanglantée, la pluie cachant le cri de douleur de l’Elvaane.

« Rends toi. Tu ne tiens plus que sur une jambe. Arrête maintenant. »

Douleur. Ne pas pleurer. Aimer la vie. Même à la fin. Surtout à la fin. La réconforter elle. Surtout elle.

N’aies pas peur. Tout va bien se passer. Altana prendra soin de toi.

« Je suis encore debout. »

« Bien. » La Mithra s’incline et lance une dague. Encore une fois, bouclier contre lame. Mais la Mithra plonge sous le bouclier, enfonce sa dague dans le bras tenant l’épée et s’écarte.

Les chiens jappent, sentant le sang.

La paladine tombe à terre, épuisée, son bras armé devenu invalide. Elle est proche du vide. Ne pas tomber.

La Mithra range ses dagues après les avoir nettoyées. L’un des assaillants s’approche alors du paquet et le déroule.

Vide.

La paladine sourit. Elle a tenu aussi longtemps qu’elle a pu.

La pluie s’arrête. Un rayon de soleil illumine la scène, tragique. La fin de la pièce approche, le rideau va bientôt tomber. Bientôt, mais pas encore. Tenir encore et toujours ! Gagner de précieuses secondes.

La Mithra applaudit.
« Bravo. Belle détermination. Beau stratagème. Tu l’as laissée sur ton chocobo et tu es partie seule, en effaçant tes traces. »
L’Elvaane hoche la tête.
« Oui. J’ai effacé mes traces, sachant que tu suivrais quand même ma piste. »
La Mithra s’accroupit à côté de la paladine.
« Tu voulais me faire croire que tu l’avais avec toi. Alors qu’elle est sur ton chocobo. Bravo. »
La voleuse se redresse, un sourire aux lèvres.
« Mais deux de mes hommes rattrapent actuellement ton chocobo. Je me suis douté d’un possible piège et je les ai envoyé à sa poursuite pendant que je m’occupais de toi. Tu vois, ce n’est qu’une question de temps avant que je ne la récupère. »
La paladine sourit à son tour.
« Bien des choses peuvent arriver d’ici là. Et ils ne sont que deux. »
« Maintenant, il est temps de mourir. »
La Mithra sort ses dagues.
« Tu ne souffriras pas. »
L’Elvaane se redresse, malgré la douleur de son bras et de sa jambe.
« Je ne mourrai pas de ta main. »
Elle fait un pas en arrière.

Elle sait que, tout en bas, ses amis l’attendent. Elle voit même le sourire de son amant. Et elle sourit.

Bien plus loin, sur un chocobo, un petit être pleure.
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyMer 11 Avr - 13:46

Chapitre 2


« Tu pourrais faire attention quand même ! Ca fait deux fois en une heure ! »
« Et en plus, ça va être ma faute ? » répondis je.
Petitetaru remonta sur son chocobo, grommelant et pestant.
« Les cranes d’œuf, ça fait rien de bien » marmonna-t-elle.
« Hey, le culbuto, tu ne t’endormirais pas sur ton chocobo, ça n’arriverait pas. »
Deux jours que nous avions quitté San d’Oria. Deux jours que Petitetaru tombait de son chocobo.
« Les voyages, ça m’endort. C’est bien pour ça que mon chocobo suit le tien de près » dit-elle en haussant les épaules.
« Bin voyons. Mademoiselle est adepte de la facilité, n’est ce pas ? »
« Evidemment ! Je suis Petitetaru, tu l’oubliais ? »
Je rapprochai mon chocobo du sien.
« Allez, zou ! Tu passes devant, Petite. Ca te fera le plus grand bien de faire le chemin en tête. »
« QUOI ???? Tu m’aimes plus, hein ? Tu cherches à me faire mal, c’est ça ? »
Des fois, je me disais que la vie pourrait être plus simple.
« Mais ça n’a rien à voir avec le fait que je t’aime bien ou pas, Petite ! »
Elle me regarda alors avec des yeux de bastore sardines fries.
« Petite…..voyons…. »
Ses yeux semblaient contenir toute la misère du monde.
« Raaaaaaa, ça va, n’en rajoute pas non plus ! Je reprends la tête. Et tâche de ne pas t’endormir cette fois. »
Elle me gratifia d’un grand sourire.
« Merci, grand frère. »
Que voulez-vous faire contre ça ?

Notre destination était le lac Mechieume, dans la forêt de Jugner. Je voulais montrer à Petitetaru la berge du lac en passant par la Tombe du Roi Ramperre. J’étais persuadé qu’elle aimerait cette sortie.

Il nous restait encore une bonne heure de route. Tout en regardant le chemin, je repensais à ma discussion avec Satines et Yris. D’après elles, Norg recherchait activement Epok. Et toujours selon elles, Falkhen en savait un peu plus. J’allais devoir prévoir un voyage à Norg et une explication avec Falkhen.
Cela faisait un an qu’Epok avait disparu. Aucune nouvelle, aucun indice. Rien. Même ces anciens « collègues » ne trouvaient trace de son passage. Et maintenant, voilà que Norg affichait des avis de recherche la concernant. Cela ne présageait rien de bon.

Tout en réfléchissant, une petite alarme se déclencha dans ma tête. J’arrêtai mon chocobo, celui de Petitetaru faisant automatiquement de même.
« Quoi encore ? » grommela-t-elle.
Voyant mon air légèrement inquiet, son ton changea.
« Azure ? »
J’opinai de la tête.
Azure semblait soucieuse. Quelque chose la contrariait. Et pour contrarier une wyvern, il fallait que ce soit sérieux.
« Petite, en te concentrant, est ce que tu ne sentirais pas quelque chose d’anormal ? »
Petitetaru perdit automatiquement son air enfantin. Fermant ses yeux, elle redressa légèrement sa tête, ses petites mains l’une contre l’autre. Les mages pouvaient ressentir les effluves magiques à une certaine distance. Petitetaru était très douée à ce jeu.
Soudain, elle se réveilla.
« Vers l’Est, je ressens vaguement quelque chose. Allons voir. »

Après avoir attaché nos chocobos, Petitetaru lança un Omnibouclier et un Omnibarrière. Au bout de cinq petites minutes de marche, nous pouvions entendre un Hume.
« Allez, ne fais pas la gamine. Suis-moi sans faire d’histoires. Mon compagnon et moi ne te voulons aucun mal. »
A l’abri derrière un bosquet, nous pouvions voir deux Humes s’approchant d’une fillette. Cette petite ne semblait pas avoir plus de cinq ans. Mais que pouvait bien faire une enfant dans cet endroit ? Et que voulaient ces Humes ? Et pourquoi semblaient-ils se méfier d’elle ?
« Pas gentils. Vous tuer chocobo. Moi pas vouloir venir. »
La petite Hume se cachait derrière le cadavre d’un chocobo. En regardant celui-ci, je pus voir une flèche plantée dans sa gorge. La petite semblait terrifiée.
Il fallait intervenir !
« Petite, il va falloir… »
« Hey, vous deux. Elle a dit qu’elle ne voulait pas aller avec vous. »
Petitetaru était sorti du bosquet et tenait son bâton dans les mains.
Je soupirai. Bravo pour les prendre par surprise.
Les deux Humes se retournèrent, surpris.
« Ne t’occupe pas de ça, Tarutaru. Cette petite fille a fuguée et ses parents nous ont envoyé à sa recherche. »
« C’est pour ça que vous avez tué son chocobo ? Vous me prenez pour un Quadav ou quoi ? » répondit-elle.
« Dernier avertissement pour toi, la mage. Va-t’en. Tu es seule et nous sommes deux. »
Je sortis à mon tour de ma cachette.
« Erreur l’ami. Elle n’est pas seule. Nous sommes trois. »
Les deux Humes étaient maintenant moins sûr d’eux.
Me concentrant une seconde, je fis appel à l’autre moitié de mon être.
« Azure, mon amie, j’ai besoin de ton aide. »
Automatiquement, une wyvern apparut. Azure vint se mettre à côté de moi.
« Maintenant que nous avons fait les présentations, si vous nous expliquiez tranquillement ce que vous voulez à cette petite ? »
Pour toute réponse, l’un des deux Humes lança une dague dans ma direction. Faisant une roulade sur le côté, je pus l’éviter. Le lanceur accourait vers moi. Il était à distance suffisante maintenant.
Me redressant, je fis un Saut qui le blessa suffisamment pour le ralentir. J’effectuai rapidement un Saut Aérien, entendant Petitetaru marmonner un sort. Revenant à terre, je m’aperçus que le deuxième Hume ne pouvait plus bouger. Petitetaru avait lancé un sort d’entrave. Le premier Hume, bien que blessé, avait deux autres dagues sur lui et plongea sur moi. Azure lui asséna un coup, ce qui le déséquilibra et me permit de lui porter un coup puissant avec ma lance. Il ne se releva pas, mort.

« Mais qu’est ce que c’est que cette histoire ? »
Petitetaru était sur ses gardes et semblait se demander ce qu’il s’était passé. Tout était allé très vite.
Je m’approchai du Hume entravé, l’air menaçant.
« Tu vas rester en vie, l’ami. Pas par bonté d’âme. Mais je ne veux pas te tuer devant les yeux de cette petite fille. Par contre, tu vas me dire ce que voulez à cette petite. Maintenant ! »
Le Hume, contrairement à ce que je pensais, me fit un sourire puis contracta sa mâchoire. Son corps fut parcouru de spasmes violents, de la bave apparaissant aux lèvres. Puis il s’effondra, mort lui aussi.
Pourquoi ? Pourquoi tout ça ?
Rangeant nos armes, nous nous approchâmes de la petite Hume. Elle était accrochée au cou du chocobo mort et nous regardait, apeurée.
« Coucou petite fille, tu veux un gâteau ? »
Petitetaru tendait un cookie à la petite. Celle-ci sembla se calmer un peu, mais restait toujours accrochée au chocobo.
« C’est bon tu sais. J’en ai beaucoup en réserve, parce que j’ai souvent faim. »
« Tu ne vas pas commencer à nous raconter ta vie, Petite ! »
« Hé ho ! J’essaie de la calmer. Alors, rend toi utile et fais quelque chose. »
Tout à coup, la fillette pleura. Ses nerfs avaient lâché. Elle laissa son chocobo et courut se réfugier dans mes bras.
Etonné, je la pris et commençai à la bercer.
« Vas-y, pleure. Ca va te faire du bien. »
Petitetaru s’approcha, perplexe.
« A défaut de plaire aux femmes, tu sembles plaire aux enfants. C’est sans doute le tatouage » dit elle d’un air mi sérieux, mi amusé.
Je la regardai d’un œil noir.
« Au lieu de philosopher, regarde sur le chocobo si elle n’a pas un sac ou quoi que soit qui puisse nous aider à comprendre. »
Et pendant que Petitetaru inspecta le chocobo, je sentis la fillette s’alourdir dans mes bras, ne pleurant plus. Quelques secondes plus tard, elle dormait.
« Bon sang, qu’est ce que je fais, moi, maintenant ? » me demandais-je.
Petitetaru revint de son inspection avec un petit sac à dos.
« C’était accroché à la selle » dit-elle doucement pour ne pas réveiller l’enfant.
« On l’ouvrira quand nous serons rentrés à San d’Oria. Le lac attendra, Petite. Ce sera pour une prochaine fois. »
« Oui. Avec un peu de chance, nous aurons des réponses » dit elle en secouant le sac.
Elle me fit un grand sourire.
« Tu prends la tête pour le chemin du retour ? »
Un soupir fut ma seule réponse.
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyVen 13 Avr - 13:36

Chapitre 3


Trois coups dans la porte, un temps mort, puis deux coups. J’attendis quelques secondes avant d’entendre le verrou. Puis la porte de ma maison mog s’ouvrit.
« Merci Mupopo. »
Le moogle referma la porte derrière moi, non sans avoir vérifié que personne ne nous observait.
« Alors ? » me demanda Petitetaru. « Tu leur as dit ? »
« Non » répondis je. « Je leur ai juste demandé de me prévenir si quelqu’un posait des questions. Tant que nous n’en saurons pas plus, rien ne sert de s’affoler. »
Petitetaru fit une grimace.
« N’en sois pas si sûr. »
Elle s’assit, grimpa serait plus exact, sur un tabouret et prit une liasse de feuilles dans ses mains pour me la montrer.
« J’ai ouvert le sac de l’enfant. J’y ai trouvé des documents et je les ai lus en t’attendant. »
Le fait qu’elle avait un regard sérieux ne me plaisait pas. Elle me fixa du regard.
« Te voilà gardien d’Altana, grand frère. »
Je la regardais, ne comprenant pas ce qu’elle me disait.
« Cette petite s’appelle Miala et c’est une enfant d’Altana. »
Je haussai les épaules.
« Et alors ? Comme nous tous en ce bas monde. »
Petitetaru hocha la tête.
« Miala est différente, Kalten. Elle semble descendre directement d’Altana. Elle en est une incarnation si tu préfères. »
Je regardais la petite, Miala, dormir. Son souffle semblait régulier. Elle tenait dans ses mains une des poupées de Petitetaru. Elle dormait paisiblement.
« Qu’est ce que c’est que ces salades ? L’incarnation d’Altana ? Qu’est ce qui le prouve ? »
« C’est ce qui est écrit dans ces papiers » répondit Petitetaru. « Plusieurs personnes semblent avoir laissé des explications. Sans doute ces fameux gardiens. Il est dit que cette petite choisit elle-même la personne qui doit la protéger. Certains d’entre eux affirment avoir vu Miala utiliser des pouvoirs proprement hallucinants et au-delà de toute description. »
Petitetaru chercha quelques instants dans les feuilles.
« Quelqu’un a même marqué que ça roxxait grave. Encore un qui sait parler on dirait. »
Je souris à la remarque de la Tarutaru.
« Petite, voyons. Pas de remarques désobligeantes. Tu ne connais pas cette personne. »
Elle me tira la langue.
« Tous ceux qui ont écrit expliquent qu’ils on été choisis par Miala, sans rien lui demander. Quant à sa descendance plus ou moins directe avec la déesse, le premier gardien explique qu’il a trouvé un bébé sous une statue d’Altana dans la Péninsule de Buburimu. »
« Il n’y a pas de statue à l’effigie d’Altana à Buburimu » répliquais-je.
Petitetaru continua comme si elle ne m’avait pas entendu.
« Quand il a pris le bébé dans ses bras, il a entendu une voix lui dire qu’il était désormais le premier gardien. Puis, il a vu la statue s’évanouir et disparaître complètement. »
Petitetaru me regarda, sérieuse.
« Kalten, je suis mage blanche. Je crois tout à fait à ce récit. Tu es le nouveau gardien de cette petite. »
« Gardien ? Pourquoi ? Contre qui ou quoi ? Ca n’a pas de sens. »
Je pris un siège pour me mettre à côté de Petitetaru.
« Je ne sais pas de qui ou quoi je dois la protéger. Je ne sais pas pourquoi je dois la protéger. En plus, tu connais mes idées sur Altana. Je n’estime aucun dieu, aucune déesse, et tu sais pourquoi. Alors, que MOI je devienne le GARDIEN d’une incarnation d’Altana. Je trouve ça…..c’est…..bon sang ! »
Je ne trouvais pas mes mots pour expliquer mon étonnement. Petitetaru sauta de son tabouret pour atterrir sur mes genoux. Elle me tapa affectueusement la tête.
« Je sais tout ça, crâne d’œuf. Je sais aussi que c’est une enfant et qu’elle a besoin d’aide. Je te connais. Tu n’aimes pas que l’on fasse du mal à des enfants. Tu la défendras. Si ce n’est pas par conviction, ce sera par idéalisme. Tu es comme ça. Et puis, je serai là pour t’aider. Tu ne sais rien faire de correct sans moi. »
Je regardais ma petite sœur, un sourire aux lèvres.
« Fiche le camp de mes jambes, culbuto. Je ne suis pas un paillasson. »
Elle sauta par terre, hilare.
« Je vais chercher quelques affaires et je reviens. Je vais rester quelques temps dans ta maison mog, Kalten. J’essaierai de parler avec Miala. Avec un peu de chance, elle pourra peut être nous donner des renseignements. »
« Comme tu veux, Petite. »
Petitetaru partie, je m’approchai pour vérifier que Miala dormait paisiblement.
« Gardien d’Altana » murmurai-je. « Et puis quoi encore ? »
J’allais devoir prévenir tout le monde. Qu’ils soient sur leurs gardes.
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyMar 17 Avr - 14:24

Chapitre 4


Ils n’avaient pas pu tous venir. J’avais appelé tous les membres de ma guilde, leur précisant que c’était très important. Je leur avais donné deux jours pour arriver. Pour une raison que j’ignorais, je sentais que je n’avais pas beaucoup de temps devant moi. J’avais loué une grande pièce à un habitant afin de disposer d’un lieu discret. Ceux qui ne pouvaient pas être présents allaient suivre la conversation par perle de communication. Par précaution, je leur avais demandé de venir avec des cotillons, comme pour un anniversaire. J’avais poussé ma méfiance jusqu’à commander un gâteau d’anniversaire à un artisan San d’Orien. J’espérais que quiconque nous verrait penserait qu’il s’agissait ni plus ni moins que d’une fête classique. En les voyant arriver un par un avec leurs accessoires de fêtes, je ne pus m’empêcher de penser que je devenais sans doute paranoïaque.

Petitetaru s’occupait de Miala. Elles jouaient toutes les deux aux poupées ou à se courir après. En voyant la petite, tous m’avaient demandé des explications. Je ne leur avais rien répondu, l’air soucieux. Je regardais mes compagnons, mes amis. Je me remémorais toutes les fois où nous nous étions aidés, tous les coups durs que nous avions passés, et que nous continuerions à passer. Du moins l’espérais-je.

Falkhen, notre chef de guilde, était présent. Hume blond de Bastok, c’était un invocateur réfléchi et à l’écoute de ceux qui en avaient besoin. Son frère, Loacoon, était bloqué à Windurst . Il faisait parti de ceux qui interviendraient par le biais de la perle de communication. A côté de Falkhen était assise une petite mage noire Hume, Yris, de San d’Oria. Il était évident que notre chef en pinçait pour elle. L’inverse semblait s’avérer vrai également. Yris avait un mauvais caractère, toujours grincheuse, prête à vous remettre à votre place si elle estimait que vous le méritiez. Apparemment, nous le méritions très souvent. Cependant, à s’aventurer avec elle, on découvrait une jeune femme fragile, cherchant ses repères, et quelque chose d’autre, mais ne voulant pas le montrer. Venaient ensuite nos paladins, au nombre de trois. Tout d’abord, Midgard, grand Hume barbu San d’Orien et à l’armure rutilante. Sans doute un brin narcissique mais une foi inébranlable envers la Lumière. Et prêt à se sacrifier pour sauver une vie. Une valeur sûre en cas de coup dur. Darkenz, autre Hume blond, de Bastok. Toujours présent quand vous avez besoin d’un coup de main, le premier à se jeter dans la mêlée, le dernier à en sortir, c’était un compagnon à l’efficacité prouvée. Notre troisième paladin était une paladine, Mariana. Comme la grande majorité des Mithras, elle aimait plaisanter. Ainsi que connaître les derniers potins. Du moins, tant que sa double personnalité lui permettait. Quelques fois, une autre Mithra paraissait devant vous, avec une grande faux et une armure noire à la place de l’épée et de l’armure brillante des paladins. Cette Mithra là semblait beaucoup moins attirée vers la Lumière. Cependant, on pouvait toujours compter sur son soutien. En tout cas, pour le moment. Au fond de la pièce se tenait un mage bleu, Micka. Pour le qualifier, les mots discrétion et efficacité étaient appropriés. Il était aussi une source intarissable de renseignements sur l’histoire de notre monde. A côté de lui, Kurashuji, marionnettiste Elvaan San d’Orien et barde à ses heures perdues. D’une amabilité et d’une gentillesse sans égales, il nous avait soutenu de bien nombreuses fois avec ses chants. Maintenant, il s’était trouvé une passion pour sa marionnette. Passion cependant secondaire par rapport à celle, dévorante, qu’il éprouvait pour une belle Elvaane nommée Eolya. Eolya, originaire de San d’Oria, était notre puit de sagesse. Malheureusement, elle n’avait pas pu arriver à temps. Les derniers membres présents étaient Petitetaru et Peepolopee, Tarutarus de Windurst, tous deux mages blancs, et tous les deux actuellement occupés à faire rire Miala. Peepolopee débutait dans son art. Cela ne l’empêchait pas de vouloir faire de son mieux pour nous aider. Gourmand, comme tous les Tarutarus, il était jeune et avait encore du mal à appréhender les difficultés du monde l’entourant. Espérons qu’il gardera toujours un peu de cette innocence qui nous plaisait tous. Restait donc Petitetaru, notre mascotte. Débordante de vie, elle avait l’art de nous charmer. Elle aimait utiliser des poupées nous représentant. C’était aussi une dévoreuse de nourriture et une mage blanche hors paire. C’était aussi ma petite sœur de cœur, une part importante de ma vie. Outre Loacoon et Eolya, je savais que d’autres n’avaient pas pu venir. Mais ils étaient à l’écoute, leur perle de communication prête. Nomahios, Satines, Shapiras, Lisa, Tiddus. Et Epok. Ma bien aimée Epok, celle à qui appartenait mon coeur. Disparue il y a plus d’un an, je n’avais jamais eu de cesse de trouver un indice pouvant me dire ce qu’était devenue ma voleuse. Je me refusais à croire qu’elle était morte. Au fond de moi, je savais qu’elle était vivante. Mais où ?

C’est en pensant à elle que je sentis quelqu’un me donner un petit coup de pied dans mon armure.
« Allez Kalten. Ca va être le moment de commencer. »
Petitetaru vint s’asseoir à côté de moi, Peepolopee ayant fait de même. Du coin de l’œil, je vis que Miala jouait avec l’une des poupées de Petitetaru. Bien. Il était temps de se lancer.
« Je vais vous expliquer qui est cette petite fille. »
Je leur fis alors un compte-rendu détaillé de notre rencontre avec Miala et de ce que Petitetaru avait découvert dans son sac à dos. Après mon discours, le silence dura plusieurs secondes. Ce n’est pas tous les jours qu’une incarnation de la Déesse vous demande de l’aide.
« Tant que nous ne connaissons pas notre ennemi et ses intentions vis-à-vis de la petite, il va être difficile d’établir une stratégie. »
La voix d’Eolya résonnait dans nos têtes.
« A mon avis, se cacher ne servira pas à grand chose. De toute façon, ils finiront par retrouver la trace de Miala. »
« Pour cette raison, soyez sur vos gardes » répondis-je. « Involontairement, je vous ai tous mis en danger avec cette histoire. »
« Tu n’as pas eu le choix, Kalten » me dit Kurashuji. « Et puis, le danger fait partie de la vie d’un aventurier, qu’on le veuille ou non. »
« Attirons-les. »
Nos yeux se tournèrent vers Micka.
« Premièrement, nous ne savons pas qui est notre ennemi. Deuxièmement, nous ne savons pas pourquoi ils sont à la poursuite de Miala. Troisièmement, se cacher ne sert à rien sur le long terme, sauf à la mettre en danger. »
Le mage bleu me regarda.
« Kalten, je pense que tu devrais te promener en ville avec la petite. Il faut que l’on sache qui veut l’enlever. Ensuite, nous pourrons définir la marche à suivre. »
« Non mais ça va pas la tête ! »
Yris semblait hors d’elle.
« Miala n’est pas un objet que je sache. C’est une petite fille. Et toi, tu veux la mettre en danger. »
« Yris, as-tu mieux à nous proposer ? » répondit Micka. « Certains d’entre nous vont rester à San d’Oria pour aider Kalten. Nous le suivrons, cachés. Dès qu’un problème apparaîtra, Kalten nous appellera par la perle de communication. »
Yris marmonna.
« Il doit y avoir une autre solution. »
Falkhen soupira.
« Je dois reconnaître que la solution de Micka est loin d’être sans dangers. Mais je ne vois pas ce que l’on peut faire d’autre. »
Yris lui lança un regard noir.
« Ca me convient. » Plus j’y pensais, plus je me disais que nous ne pouvions pas faire autrement. « Je ferai visiter la ville à Miala. Avec toutes les attractions de la Saint Valentione, elle aura de quoi s’amuser. Je serai à côté d’elle et si notre ennemi se dévoile, je prononcerai les mots vous aimez le chocolat ?. Ce sera le signal d’un danger. »
Ils acquiescèrent tous. Même Yris.

« Che vais aller me rencheigner à la bichebliothèche. »
En baissant les yeux, je vis Petitetaru et Peepolopee en train de manger des parts énormes du gâteau que j’avais commandé.
« Il est bon ? » demanda Midgard avec un sourire amusé.
Peepolopee haussa les épaules.
« Cha che laiche manger. »
« Tu disais, Petite ? » demandais-je gentiment.
« Che dichais… » Elle avala un morceau. « Je disais que je vais aller à la bibliothèque. La cathédrale de San d’Oria regroupe un nombre très important de livres en tout genre. Je vais voir si je peux trouver des renseignements sur des histoires d’incarnation d’Altana. »
« Bonne idée » répondit Falkhen.
Je me levai de mon siège. Tout semblait avoir été dit.
« Bien. On commence demain. Je vous avertirai de mon itinéraire au fur et à mesure. »
Midgard s’approcha.
« Je te raccompagne jusqu’à ta chambre. Darkenz, Yris et Falkhen viennent également. La maison mog de Darkenz est juste à côté de la tienne. Je dormirai chez lui ce soir. Nous serons deux en support si tu as un soucis.»
« Alors, allons-y. »

Nous nous quittâmes une fois arrivée à ma maison mog. Après un brin de toilette, je mis Miala au lit en lui souhaitant une bonne soirée. Elle me retint par le bras.
« Une histoire, s’il te plait ? » me demanda t’elle, les yeux pleins d’espoir.
« Je suis désolé, Miala. Je n’ai pas de livres d’histoires pour enfants. »
Petitetaru me tira par la manche et me mit un livre sous le nez.
« Tiens, en voilà un. »
Je pris le livre. Un petit Elvaan était dessiné dessus, entouré par des animaux.
J’étais surpris.
« Mais, Petite, je n’ai jamais… »
« Tu t’en sortiras très bien, tu verras »répondit-elle.
Myala me regardait, curieuse. Je soupirai.
« D’accord, Miala. Une histoire, et après, tu dors. Demain, on va se promener. »
« Promis » me dit-elle, l’air enjouée.
Je m’assis sur le bord du lit, et ouvris le livre.
« Voici l’histoire du petit Ranel » commençai je.
Petitetaru était assise sur une chaise, en face de moi, un grand sourire aux lèvres tout en nous regardant.

La lune était pleine ce soir là. Le ciel ressemblait à une guirlande brillant de mille feux. Quelques nuages servaient de décoration comme des boules sur un sapin. Il faisait frais mais cela ne semblait pas gêner la Mithra, perchée sur l’un des toits des maisons mogs. D’un gracieux mouvement, elle remit en place l’une de ses mèches blanches.
« Ainsi, tu as trouvé un autre gardien, Miala. Tu es débrouillarde, c’est bien. A bientôt, petite fille » murmura t’elle.
Un nuage cacha quelques instants la lune, plongeant le quartier résidentiel des aventuriers dans le noir. Quand la lumière revint, la Mithra avait disparu.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyLun 7 Mai - 12:44

Chapitre 5


La Saint Valentione battait son plein. Partout dans San d’Oria, des chocolats s’échangeaient. Le Comité Moogle avait une fois de plus fait les choses en grand. Le jeu pouvait se résumer ainsi : un moogle vous donnait une moitié de chocolat en forme de coeur. Un enchantement permettait de trouver la personne qui disposait de l’autre moitié de votre chocolat. Tout le monde participait : les habitants, les aventuriers, les jeunes, les moins jeunes…tout le monde passait du bon temps. Alors que de multiples dangers mettaient en péril l’équilibre des races vivantes, il était réconfortant de pouvoir s’amuser et de penser à autre chose que sa survie.

Miala, comme tous les enfants, riait aux éclats à chaque fois qu’un petit garçon lui offrait du chocolat. Etrangement, elle avait très vite trouvé l’autre moitié de son cœur. Je n’avais pu m’empêcher de sourire en la voyant échanger avec un petit San d’Orien son chocolat. Je restais aussi près d’elle que possible. J’avais délaissé mon habituelle armure contre une tenue plus appropriée à l’évènement. J’avais également échangé ma lance contre une courte épée. Je pouvais ainsi me défendre en cas de besoin. Je savais que j’étais discrètement suivi par mes compagnons d’armes. J’attendais et j’observais. Mais rien ne se passait. La journée avançait, entre rires et larmes de joie, et toujours aucun contact avec un potentiel ennemi. Quand le soleil déclinant commença à atteindre l’horizon, je décidai de rentrer.
« Miala, je vais devoir m’absenter. Je vais te laisser avec Petitetaru. »
Miala me regarda, l’air pensive. Son sourire s’était effacé et j’avais la sensation qu’elle devinait ce que je voulais faire.
« D’accord » finit elle par répondre.
Après m’être assuré que Miala ne courait aucun danger, je pris la direction de la cathédrale de San d’Oria non sans prévenir mes compagnons de mon absence.
« Je n’en ai pas pour très longtemps. »
« Tu ne devrais pas partir seul, Kalten. »
« Pas d’inquiétude, Eolya, je ne sors pas de la ville et je vais rester dans un endroit où il y aura du monde. »

La nuit était encore fraîche et l’humidité se déposait sur les végétaux. Même si la fête ne battait plus son plein, de nombreuses personnes dansaient et chantaient dans les rues. Une fois arrivé à la cathédrale, je m’approchai d’une croix et déposai à ses pieds une moitié de chocolat et une rose.
« Pour toi, Epok » murmurai-je.
Devant veiller sur Miala, je n’avais pas eu le temps de penser à celle que j’aimais. Bien sûr, à voir des couples main dans la main, partager un moment de bonheur ensemble, ne pensant qu’à eux comme si rien d’autre n’existait que leur seul amour, tous ces moments délicieux me faisaient penser à ma tendre voleuse. Mais j’avais une mission. Maintenant que je me retrouvais seul devant cette croix, je ne pouvais retenir mon émotion et quelques larmes m’échappèrent. Un flot d’émotions trop longtemps retenues me submergea.
« Epok, où es-tu ? »
Sous l’émotion, je dus me mettre à genoux. J’avais mal.
Tout à coup, j’entendis une petite voix chanter. La voix était légère et enfantine, ni triste, ni gaie. Elle arriva comme une caresse sur mon cœur. A l’écouter, je me sentais mieux. En levant les yeux, je cherchai qui pouvait chanter un tel réconfort mais je ne vis rien. Personne ne chantait et pourtant j’entendais cette voix, cette voix qui me redonnait courage. Au bout d’un instant qui me sembla trop court, la voix se tut progressivement, telle la brise passant son chemin. Etrangement, je me mis à regretter de ne plus entendre cette petite voix. Je restai un moment sans bouger, profitant de cet instant de plénitude.
« Vous l’aimiez ? »
Surpris, je me retournai. Je restai pétrifié ! Non, ça ne pouvait pas être vrai !
« Un Hume qui pleure devant une rose et un cœur en chocolat aujourd’hui me force à croire qu’il s’agit d’un amour perdu. » continua la voix.
Je devais rêver ! Ca ne pouvait pas être
« Epok ! »
La Mithra me dévisagea, étonnée.
« Pardon ? »
« Tu…vous… » Je n’arrivais pas à trouver mes mots.
Elle me sourit.
« Mon nom n’est pas Epok si cela peut vous aider. »
Je retrouvai peu à peu mes esprits. J’avais devant moi le sosie parfait d’Epok : une Mithra de taille moyenne, aux mèches blanches et aux courbes affolantes. Son visage aux traits délicats encadrait des yeux couleurs émeraude.
« Excusez-moi. Un instant, j’ai cru reconnaître quelqu’un qui m’est cher. »
La Mithra pencha la tête, un petit sourire aux lèvres.
« Je pense avoir ma réponse alors » dit elle en regardant la rose au pied de la croix.
« C’est effectivement pour une femme. Elle vous ressemble comme deux gouttes d’eau. »
« Alors elle doit être très belle » dit-elle dans un rire.
Mon rire se mêla au sien, ce qui sembla déplaire aux rares personnes priant en silence dans la salle.
« Vous venez souvent vous recueillir ? » me demanda t’elle.
« Je ne viens que très rarement. J’ai certaines idées sur la théologie qui ne plaisent pas forcément à tout le monde. »
Elle hocha la tête.
« La perte d’un être cher vous force parfois à revoir vos convictions. »
Je la regardai, perplexe.
« J’ai aussi perdu quelqu’un que j’aimais » me dit-elle. « Cela m’a forcé à voir certaines choses sous un angle différent. »
« Je comprends. »
« Un jour, je le retrouverai. Mais avant, je dois finir un petit travail. »
« Je souhaite sincèrement que vous réussissiez dans votre quête, mademoiselle. »
Elle sourit.
« Ce n’est qu’une question de temps. Je finis toujours ce que j’entreprends. »
« Vous lui ressemblez vraiment. Même volonté, même regard. Vous avez aussi le même sourire, les mêmes yeux. Il ne manquerait plus que vous soyez une adepte de la furtivité.»
« Attention, vous avez déjà déposé votre demi cœur » me répondit-elle avec un sourire malicieux.
Je retins un rire, repensant à l’endroit où je me trouvais. Il était temps que je retourne auprès de Miala.
« Merci pour cet agréable moment, mademoiselle, mais je vais devoir vous laisser. J’espère sincèrement que vous trouverez ce que vous cherchez. »
« J’ai aussi apprécié notre discussion » acquiesça t’elle. « Bonne chance pour la suite. Et faites attention à vous. »
« J’y veillerai » répondis-je. « Peut être nous reverrons-nous. »
« Le monde est petit. Nous nous reverrons, j’en suis certaine » dit elle.
Je partis le cœur plus léger qu’en arrivant. En prenant la direction des maisons mog, je me dis que la journée n’avait pas été si monotone.


La Mithra me regarda partir. Cette fois, elle ne souriait pas.
« Nous nous reverrons, chevalier. » murmura- t’elle.
Elle semblait songeuse.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyJeu 10 Mai - 17:00

Chapitre 6


Petitetaru poussa sa chaise pour mieux étirer ses membres ankylosés. S’ensuivit inévitablement un bâillement. Son petit ventre lui rappela qu’il restait quelques pamamas intacts à côté d’elle. Elle en prit un et commença à le grignoter, songeuse. Cela faisait maintenant deux jours et deux nuits qu’elle avait commencé ses recherches. Une nouvelle matinée commençait. Elle pouvait voir les premiers rayons de soleil illuminer les cheminées. Elle se permit quelques minutes de repos. Dans ces instants, elle repensait souvent à sa Windurst natale. Sa ville, quelque fois, lui manquait ; sentiment inhérent à la majorité des aventuriers.

Elle fut tirée de sa rêverie par l’assistant bibliothécaire, qui arrivait les bras encombrés de livres.
« Ce sont les derniers que j’ai pu trouver, mademoiselle. »
Elle le regarda. Il avait quelques cernes. Lui aussi avait passé ses derniers jours à l’aider. Quel meilleur endroit que la bibliothèque de San d’Oria pour trouver des renseignements sur la déesse Altana ? Leur recherche avait été méthodique. Ils avaient commencé par répertorier tous les livres parlant d’Altana, puis ils les avaient classés par catégories : naissance du culte, histoire, préceptes, traités philosophiques, légendes, essais contestataires…Ensuite venait la partie la plus longue : la lecture. Bien entendu, il ne s’agissait pas de lire les livres en entier. Il leur aurait fallu des mois pour cela. En fait, ils parcouraient tous les deux les livres suivant des critères bien précis. Malheureusement, ils n’avaient encore rien trouvé de concret. Ils étudiaient actuellement les légendes se rapportant au culte d’Altana. La Tarutaru devait avouer que ce n’était pas le plus inintéressant, malgré les nombreuses idioties qu’elle avait pu lire. Mais toujours rien se rapprochant de ce qu’elle cherchait.

Petitetaru remercia le jeune Elvaan et poussa un soupir de lassitude en voyant les volumineux livres encombrant sa table de travail. Elle se décida à faire quelques pas parmi les nombreux rayonnages de la bibliothèque, un pamama au lait dans chaque main. Le nombre d’ouvrages remplissant la salle l’impressionnait. Evidemment, rien ne valait la bibliothèque de Windurst sur ce qui traitait de la magie. Mais même ici, elle pouvait y dénicher quelques trésors. Pour le reste, San d’Oria était reconnue dans le monde entier.

Petitetaru reprit son travail une fois ses pamamas engloutis. Elle commença par le plus petit des livres disposés sur sa table, le jeune aide bibliothécaire prenant le plus gros. En commençant sa lecture, elle se promit d’y réfléchir à deux fois avant de se proposer.

Les minutes passaient, le silence s’imposant dans la salle. Dehors, le ciel semblait s’assombrir, sans doute annonciateur de pluie. Tout à coup, les yeux de la Tarutaru se plissèrent. Pour la première fois, sa lecture semblait l’intéresser. Puis elle passa de l’intérêt à l’étonnement, et de l’étonnement à la crainte. Ses lèvres bougeaient par moment, silencieuses. Quelqu’un sachant lire sur les lèvres aurait compris : « ce n’est qu’une légende, rien d’autre. » Comme pour se rassurer, elle regarda de nouveau le titre du livre. Puis elle relit encore et encore le même passage. Au bout d’un instant, elle referma le livre et resta assisse sur sa chaise. Elle semblait réfléchir à ce qu’elle avait lu. Elle finit par se lever. Dehors, la pluie commençait à tomber.
« J’ai trouvé ce que je cherchais. »
L’aide bibliothécaire se leva et commença à ranger les livres.
« J’aurais perdu beaucoup de temps sans votre aide. Merci. »
L’Elvaan lui sourit.
« Ma récompense est que vous ayez trouvé votre réponse. J’avoue ne pas être doué dans le maniement des armes, ni la magie. Je n’ai pas non plus le tempérament aventureux. Par contre, j’ai un certain talent avec les livres. J’essaie de faire bénéficier les aventuriers comme vous, mademoiselle, de mes maigres capacités. »
« Merci » répondit elle. « Nous avons besoin de personnes comme vous. Je vous assure que vous m’avez été d’un grand secours. Quelque fois, une piste se trouve non pas sur un sentier mais dans les pages d’un livre. C’est le cas aujourd’hui, grâce à vous. »
Petitetaru sortit une petite bourse de sa poche.
« Un maigre dédommagement du temps que vous avez investi à m’aider » dit elle en réponse au regard étonné de l’Elvaan. « Acceptez cet argent, s’il vous plait. »
L’aide bibliothécaire prit la bourse.
« Je ne peux accepter votre bourse, mademoiselle. Je n’ai fais que mon travail. Avec votre accord, j’utiliserai cet argent pour améliorer le fonctionnement de cette bibliothèque. »
Petitetaru fit une petite révérence.
« Je dois partir au plus vite annoncer le résultat de mes recherches. Ce sera un grand plaisir de vous revoir. »

Elle quitta la bibliothèque, se disant que, finalement, tout comme ceux qu’elle connaissait personnellement, certains Elvaans n’étaient pas arrogants. Elle se dirigea machinalement vers la grande salle de la cathédrale. Elle s’arrêta devant une statue d’Altana. La scène représentait Altana bénissant de sa main des pèlerins.
« Kalten, je dois te parler » dit elle en se concentrant sur sa perle.
Elle fixa la représentation d’Altana en pensant à ce qu’elle avait lu.
« Ce n’est qu’une légende, une histoire pour faire peur aux enfants » se répéta-t-elle.
Un frisson la parcourut. Elle se concentra à nouveau.
« Kalten, réponds, crâne d’œuf. J’ai des informations très importantes. Ca te concerne personnellement. »
La Tarutaru se sentit soudainement mal à l’aise à regarder la scène d’Altana. Elle sortit de la cathédrale. Il pleuvait et l’orage grondait. Son impression ne passait pas.
« Falkhen, c’est Petitetaru. Kalten doit avoir des problèmes, je n’arrive pas à le joindre. J’ai….un…mauvais pressentiment. »
Quelques instants après, la réponse arriva.
« Kalten a toujours des problèmes, Petite. Je crois qu’il aime ça. On se retrouve à la taverne du Lion. Tout de suite. »
Petitetaru partit vers la taverne en courant.

La pluie ricochait sur les dalles de pierre de la cathédrale. A son sommet, une flaque commença à naitre. L’eau ruisselante venait alimenter cette réserve d’eau. Quand la pluie cesserait, ce cadeau du ciel permettrait à de nombreux oiseaux de s’abreuver, leur permettant de continuer à vivre. Altana soit louée ! Tout à coup, un grand halo apparut au-dessus de la mare. Une silhouette se dessina quelques secondes dans le halo puis celui-ci disparut, laissant la silhouette encapuchonnée baignant dans la flaque d’eau. L’inconnue semblait agitée de sanglots.
« Tu es comme moi ! »
Le manteau tomba, laissant apparaître une Mithra aux mèches blanches. Ses larmes se mêlaient à la réserve de d’eau prodiguée par le ciel, par Altana.
« Tu connais ce vide, ce désespoir. »
Elle se redressa en hurlant, son visage ravagé par le chagrin faisant face au ciel déchainé.
« TU ES COMME MOI ! TU DOIS ME COMPRENDRE ! »
Un éclair zébra le ciel, accompagné de son éternel compagnon de voyage, assourdissant.
La Mithra ne semblait pas ressentir la pluie cinglante, ni l’orage au-dessus d’elle. Elle défiait les éléments, elle défiait à ce moment la création elle-même.
« Quant à toi qui m’as tout pris, je te retrouverai ! »
Ses bras étaient levés. Non pas levés pour une offrande, mais levés, les poings serrés, menaçants.
« TU PAIERAS DE TA VIE ! » cracha-t’elle.
Un deuxième éclair apparut, lui répondant avec force, vrillant les tympans de quiconque aurait été aussi proche de la Mithra. Mais elle s’en moquait.

La silhouette se recroquevilla dans la mare, pleurant encore, ses bras l’entourant.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyVen 18 Mai - 9:53

Chapitre 7


En me voyant, Falkhen aurait rit. Je m’affairais à ce qu’il appelait le « syndrome du chauve » : je nettoyais mon armure. Comment pouvait-il comprendre qu’une armure rouillait rapidement, lui qui était un adepte du tissu ? Je devais quand même avouer que je la nettoyais plus que de raison. Narcissique le chauve tatoué ? Peut être un peu. En tout cas, suffisamment pour ne pas me considérer comme un moins que rien, une petite raclure comme j’avais pu en rencontrer au cours de mes quêtes. Mais pas assez pour me prendre pour le nombril du monde. Alors, oui, je nettoyais mon armure. Elle était pour moi une partie de ma vie. Pas une raison de vivre…quoi que, en y réfléchissant…

Nous avons tous un but à atteindre dans notre (courte ?) vie. Du moins, nous espérons en avoir un. Une raison de vivre dans Vana’Diel, notre monde qui cherche lui aussi sa voie. Il paraitrait que tout tourne autour du Cristal et des Dieux. Nous sommes les enfants d’Altana. Ca me fait une belle jambe. A quoi peut donc bien servir d’être les enfants d’une déesse si nous passons notre temps à essayer de survivre ? Survivre aux épidémies, survivre à nous même, survivre aux dangers qui nous guettent à chaque instant : hommes bêtes, seigneur noir, dieu se réveillant pour tout détruire… Et je suis sûr que j’en oublie. Des fois, je me demande si nous ne sommes pas juste-là pour amuser nos déités. Vu comme ça, ce n’est pas enthousiasmant d’être enfants de déesse.

C’est pourquoi nous cherchons des raisons de vivre, de croire en des jours meilleurs ; chacun avec sa façon de faire ou voir les choses. Moi, j’avais ma wyvern, mon petit dragon aux pouvoirs et à la sensibilité des plus extraordinaires, une vision de la vie, des vies, bien particulière. Une façon de vivre. Un choix. J’avais aussi Petitetaru et Epok. En y réfléchissant un peu plus, je devais quand même avouer que j’avais de la chance. De la chance d’être aussi riche : ma wyvern, Petitetaru, ma voleuse Mythra revenue de je ne sais où, mes amis. Bien des personnes ne possédaient pas autant.

Après, il y avait notre part d’ombre.

Pas de fumée sans feu. Et bien, l’ombre existe à cause (grâce) à la lumière.

Nous avons tous nos secrets. Douloureux, dangereux, qui nous forcent à nous dépasser, qui nous plongent dans la plus profonde des fosses à purin. Bref, nous avons tous notre part d’ombre, que nous cachons par peur, superstition, ou je ne sais quelle foutue raison.

J’en étais là de mes réflexions quand Miala arriva en courant de la chambre, le visage tendu.
« Bonjour Miala. Déjà réveillée ? »
« Nous partir, Kalten. Je devoir trouver quelqu’un. Important. »
Bon, elle parle mieux. Ce n’est pas encore ça, mais ça viendra. Ou pas.
« Et je suppose que tu ne peux pas m’en dire plus pour le moment ? »
La petite hocha la tête et partit s’habiller. Des fois, j’avais l’impression qu’elle était plus âgée que ce qu’elle pouvait laisser paraître. Je regardai mon armure et ma lance, espérant ne pas rencontrer de pluie qui me forcerait à tout recommencer.
Pendant que je revêtais ma cuirasse, j’entendis Miala s’impatienter.
« Kalten ! Etre urgent ! » dit-elle en tapant du pied, le regard sévère.
« Une armure ne s’enfile pas aussi rapidement qu’une robe, Miala. Et j’en ai besoin pour te protéger. »
Elle roula des yeux et jura dans une langue que je ne connaissais pas. Je ne voulais pas non plus savoir ce qu’elle disait.

Une fois prêt, elle insista pour que nous nous fassions téléporter à Yhoat. Heureusement, il me restait des gils. Je pus payer le transport au Tarutaru qui me fit cadeau du passage de Miala.
« C’est gratuit pour les enfants de moins de huit ans » m’avait-il dit.
Quelques instants après, nous étions dans la jungle de Yhoat : luxuriante, humide, dangereuse.
« Pourquoi ne pas prévenir les autres ? C’est peut être dangereux là où tu nous emmènes. Je ne tiens pas à me retrouver face à plusieurs ennemis.»
« Non, pas maintenant. Kalten voir quelqu’un d’abord. Ensuite prévenir les autres. »
Elle me fit un grand sourire enfantin. Je déteste quand elle fait ça ; j’ai l’impression de me faire avoir à chaque fois.
« Je pas laisser faire mal à toi. »
Avec un soupir, je me dis qu’élever un enfant devait parfois être compliqué.
« Où devons nous aller ? »
« Avant poste de la forêt, Kalten »
« Comment connais-tu cet avant poste, Miala ? » demandais-je, étonné.
Elle haussa les épaules, comme si la réponse était évidente.
« Moi savoir. »
Pour aller plus vite, et pour éviter certaines rencontres, je décidai de prendre un chocobo. Le trajet se fit donc sans encombre, Miala collée contre moi, dormant. Son côté enfant me touchait plus que je ne voulais l’admettre. Je m’attachais à cette petite.

Arrivé à l’avant poste, je fis mon possible pour ne pas la réveiller. Ne voyant personne et ne pressentant aucun danger, je l’installai sur une couverture et commençai à la veiller. Qui donc voulait-elle me faire rencontrer ? Et pourquoi ? Et comment devais-je…
« Bonjour Kalten. »
Je bondis, ma lance prête à frapper.
« Ne vous énervez pas. Je ne vous veux aucun mal. »
Un Galka se tenait devant moi. Je n’avais rien entendu. Plus inquiétant, Azure n’avait rien ressenti non plus. Je sentais son agacement, mais pas d’avertissement.
« Qui êtes-vous ? »
Le Galka restait à une certaine distance. Je ne tenais pas à ce qu’il s’approche davantage.
« Je suis celui que Miala veut vous faire rencontrer. Vous êtes son gardien et je viens pour vous donner quelques explications. »
Voyant que je restais sur la défensive, il ferma les yeux et remua les lèvres. Miala se réveilla et eut un grand sourire en voyant le nouvel arrivant. Avant que je puisse réagir, elle couru vers le Galka.
« Tarik ! Miala contente de voir toi ! »
Le dénommé Tarik sourit en recevant Miala dans ses bras.
« Je suis content de te retrouver aussi, Miala. Pourrais-tu dire à ton gardien que je suis venu en ami ? »
Miala se tourna vers moi, un sourire aux lèvres.
« Tarik ami, Kalten. Devoir parler à toi. »
« Dites, si vous êtes son ami depuis longtemps, pourriez-vous lui donner quelques leçons de langage ? » dis je en baissant ma lance.
Tarik haussa les épaules, défaitiste.
« J’essaie. Je n’ai pas beaucoup de succès de ce côté-là, mais j’y travaille. Miala fait un peu ce qu’elle veut par moment. »
Celle-ci nous gratifia d’un juron et nous tira la langue. Tarik s’assit sur l’une des marches de l’escalier. J’allais enfin commencer à avoir des réponses.

« Que savez-vous de Miala, Kalten ? »
A mon tour de hausser les épaules.
« Pas grand chose. C’est une petite fille, une incarnation d’Altana, si c’est vrai. Elle a besoin de gardiens pour je ne sais quelle raison et elle est recherchée par un ennemi que je ne connais pas mais qui semble déterminé. C’est à peu près tout.»
J’observais Tarik. Il est assez difficile de donner un âge à un Galka. Je n’arrivais pas à décider si je devais le considérer comme vieux ou jeune, malgré sa robuste constitution et sa démarche légère. Cependant, une impression de sagesse émanait de sa personne. Un autre fait m’étonnait : il portait une tunique blanche lui descendant jusqu’au cheville. Une ceinture, blanche également, lui serrait la taille. Yhoat était une forêt luxuriante et humide. Un vêtement en tissu devait donc prendre rapidement l’humidité et se salir. Mais la sienne semblait devoir rester immaculée.
« Je vais répondre à vos questions, Kalten. Vous devez savoir certaines choses concernant cette mission. »
Miala se promenait à côté de nous, ne s’éloignant pas de l’avant poste.
« Miala est bien une incarnation de la déesse Altana. Elle est une sorte d’envoyée sur Vana’Diel. Elle prend la forme d’une enfant car on s’apitoie plus facilement que s’il s’agissait d’un adulte. Et puis, on a tendance à plus embrasser une petite fille qu’un petit garçon. Miala adore ça. »
L’intéressée se retourna pour nous faire un grand sourire.
« Qu’est ce que je viens faire là-dedans ? » demandais je.
« Je vais y arriver. Tout d’abord, je vais vous expliquer ce que moi, je fais ici. Je suis son guide. Miala n’est pas Altana, mais comme je l’ai dit, une envoyée. Ce qui veut dire qu’elle ne connaît pas ce monde. Elle le découvre avec la vision d’une enfant. C’est pour cette raison que je suis là. Pour la guider. Je suis moi-même investi de certains pouvoirs divins. J’ai été recruté dès mon plus jeune âge pour cette fonction. Recruté par mon prédécesseur. Une fois prêt, je dois attendre l’arrivée de l’incarnation. S’il doit y en avoir une. Malheureusement, je ne connais pas l’endroit où elle apparaît. Je dois attendre qu’elle utilise ses pouvoirs pour savoir où la trouver. »
« Une minute. »
Quelque chose n’allait pas dans son discours.
« Vous dites qu’elle a utilisé ses pouvoirs, c’est ce qui fait que vous pouvez la trouver. Je ne l’ai pas encore vu faire quoi que ce soit. »
Tarik me sourit.
« Miala a utilisé ses pouvoirs. Je puis même dire sur qui. Vous souvenez-vous d’avoir entendu une voix chanter dans l’église ? Une voix enfantine qui vous a réconfortée ? »
Je le regardais, surpris.
« Comment….comment le savez-vous ? »
« Une fois qu’elle a utilisé ses pouvoirs, je peux la localiser. En tant que son guide, j’ai la possibilité de communiquer avec elle. Un peu comme vous et votre petit compagnon ailé. »
« Cette voix, c’était elle alors ? »
Tarik acquiesça.
« Mais moi, que… »
Tarik mit subitement sa main sur mes lèvres, se leva et ferma les yeux.
« Quelque chose de sombre approche, petit Hume. »
Cette voix ! Cela faisait un moment que je ne l’avais pas entendue ! Instinctivement, ma main se posa sur le foulard enlaçant mon cou. Pourquoi me mettait-il en garde ? Dans quel intérêt ? Miala se rapprocha de moi. Elle aussi semblait sentir que quelque chose allait arriver.
Tarik rouvrit ses yeux, son expression étant toujours sereine. Il se tourna vers la jungle. Une silhouette encapuchonnée sortit de la végétation et s’approcha tranquillement de nous. Etrangement, je me disais que je connaissais cette personne. Ce qui ne m’empêcha pas de pointer ma lance dans sa direction.
« N’avancez plus ! » ordonnai je alors que l’inconnu était à dix mètres de nous. Et l’inconnu s’arrêta.
Tarik avança de quelques pas.
« Bonjour, déchue » dit-il d’une voix dure.
Déchue ? Comment connaissait-il cette personne ?
L’inconnue fit une petite révérence puis ôta sa capuche.
« Vous ! » m’exclamais-je.
« Bonjour Kalten. Je t’avais bien dit que nous nous reverrions. »

La Mithra aux mèches blanches ne souriait pas.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyLun 21 Mai - 9:17

Chapitre 8


« Ainsi, vous vous connaissez. »
Tarik ne semblait pas surpris.
« Nous nous sommes rencontrés dans la cathédrale de San d’Oria. »
Le Galka eut un petit sourire.
« Il est étonnant qu’Altana t’ait accordé le droit d’entrer dans un Sanctuaire, déchue. »
La Mithra le foudroya du regard.
« Comment connaissez-vous mon nom ? »
« J’ai mes sources » me répondit-elle.
Tarik se tourna vers moi.
« Savez-vous ce qu’elle est, gardien ? Du moins, savez-vous ce qu’elle était ? »
En voyant mon air interrogatif, Tarik hocha la tête.
« Laissez-moi vous raconter une histoire que peu de mortels connaissent. Il est nécessaire que vous sachiez certaines choses. »
Miala regardait la Mithra avec tristesse. Pourquoi ?

« Les peuples de Vana’Diel connaissent Altana et Promathia, Déesse et Dieu aux destinées différentes. Mais très peu d’entre vous connaissent Soria, Déesse des vents. »
Soria…. Ce nom me disait quelque chose…
« En voyant les enfants d’Altana, et après en avoir discuté avec elle, Soria décida de les protéger en donnant naissance aux Pahalgrins et aux Raihgrins. »
Tiens donc ! Cela ne te rappelle personne, petit Hume ?
Cette voix dans ma tête ! Il fallait toujours que ça arrive au moment le moins opportun.
Trop étonné par ces déclarations, je n’eu pas le réflexe de la faire taire.
Tarik vit ma surprise.
« Qu’y a-t-il, Kalten ? Savez-vous ce que sont les Pahalgrins et les Raihgrins ? »
« J’ai croisé une fois un aventurier qui m’a déjà parlé d’une certaine Déesse Soria. C’est tout. »
Un rire dans ma tête…
Et bien, petit Hume. Tu ne veux pas leur dire la vérité ? Tu ne veux pas leur dire que tu connais personnellement des Raihgrins et des Pahalgrins ?
« Ferme là ! » murmurai-je.
Tarik et la Mithra me regardèrent, étonnés. Miala me fixait, songeuse. Trouver une réponse, vite !
« Je réfléchissais. Ce n’est rien. »
De nouveau un rire dans ma tête.
« Les Pahalgrins avaient pour mission de vivre parmi les enfants d’Altana, de les aider et de les aimer. Les Raihgrins, quant à eux, devaient veiller sur ces mêmes enfants. Ils disposaient d’ailes, comme les anges, et avaient la faculté de lire dans les cœurs. »
La voix de Tarik se chargea de tristesse.
« Mais la nature instable des enfants d’Altana provoqua une guerre entre les Pahalgrins et les Raihgrins. Ces derniers ne bénéficièrent plus de l’amour de Soria. Ils se tournèrent alors vers Promathia, apportant folie, mensonge, tristesse et mort dans Vana’Diel. »
« Certains survécurent à cette guerre et continuèrent à œuvrer. Les Pahalgrins aidèrent les peuples d’Altana. Les Raihgrins reprirent leur travail de peur et de destruction. Altana entendit les pleurs de ses enfants et prit la décision d’intervenir. »
Une intuition me forçat à prendre la parole.
« Laissez-moi deviner. Altana, pour une obscure raison, a décidé d’envoyer une petite fille. En fait, Altana n’est pas Miala et Miala n’est pas Altana, mais elle en est une partie. »
Tu comprends vite, petit Hume.
Cette fois, je m’attendais à une de ses interventions. Je réussis à ne pas broncher. Tarik hocha la tête.
« C’est à peu près ça. Miala est investi de l’esprit d’Altana. Cependant, c’est une petite fille. Pour sa mission, un adulte aurait compliqué les choses. »
Miala était à côté de moi, nous regardant tous les trois. Elle avait ce regard étrange, intemporel et sage.

Petit Hume, des forces obscures approchent.
« Comment le sais-tu ? »
Je me rendis compte un peu tard que j’avais parlé à voix haute.
« Parce que je suis son guide. »
Tarik avait répondu le plus laconiquement du monde. Il ne s’était rendu compte de rien. A l’inverse, la Mithra et Miala me regardaient avec attention.
N’oublie pas qui je suis, petit Hume. Je sens ce genre de choses. Ce qui s’approche est dangereux.
« Nous ne sommes pas seuls, on dirait. »
Je regardai la Mithra.
« Tu nous a tendu un piège. Voilà pourquoi tu restes là sans bouger. »
Son regard vert émeraude était menaçant.

Ils sortirent de la forêt à ce moment. Au nombre de cinq, ces créatures étaient plus grandes que moi. Elles n’avaient pas de pieds et semblaient flotter à quelques centimètres du sol, une vapeur noire s’échappant de leurs corps, noirs eux aussi. Je ne voyais pas de bras, mais leur tête était dotée de sortes de petits tentacules vaporeux. Leur bouche émettait un petit sifflement persistant. Quant à leurs yeux, ils me donnaient l’impression de plonger en eux, de tomber dans un vide sans fin, me prenant…
NE REGARDE PAS LEURS YEUX PETIT HUME !
Ce cri dans ma tête ! Douleur ! Mais je reviens à la réalité. La douleur passe, lentement. Le sifflement des créatures continue, entêtant.
« Pas la peine de crier » dis-je les dents serrées. « J’ai entendu. »
La Mithra n’avait pas bougé. Elle me fixait, menaçante.
« J’ai compris » murmura t’elle.
Je tenais solidement ma lance, tournant autour de Miala, Tarik à mes côtés. Les créatures s’approchaient. Elles semblaient obéir à cette Mithra. Elles avançaient doucement, pourquoi ?
Surtout, ne les laisse pas te toucher. Je peux te protéger de leur contact mais elles sont nombreuses.
« Fais de ton mieux » rétorquai-je. Pas le moment de poser des questions.
Tarik leva les bras.
« Tu n’auras pas ce que tu cherches aujourd’hui, déchue ! »
Mais la Mithra n’écoutait pas. Elle me regardait, étonnée. Miala, elle, chantonnait doucement, ce qui avait pour effet de diminuer le sifflement des créatures, apaisant mon esprit.
« Ainsi, tu n’es pas seul, toi aussi » me lança t’elle.
Soudain, un vent terrible se leva, entravant l’avancée des créatures.
« Kalten, je dois te parler. »
La voix de Petitetaru résonna dans ma tête. Désolé, Petite, je ne pourrai pas te répondre. Je suis légèrement occupé.
Le vent s’intensifiait. Les créatures, ne pouvant plus avancer, tendaient leurs tentacules mais une barrière invisible les bloquait. Miala continuait à chantonner, accrochée à ma ceinture. La Mithra me fixait toujours, mais je n’entendais pas ce qu’elle disait. Tarik, que je soupçonnais être l’auteur de cette mini tempête, marmonnait quelque chose. Et moi, je tenais ma lance, prête. Prête à quoi, je ne le savais pas, mais c’était toujours mieux que de ne rien faire.
« Kalten, réponds, crâne d’œuf. J’ai des informations très importantes. Ca te concerne personnellement. »
Encore Petitetaru. Tu choisis mal ton moment, petite sœur.
Soudain, Tarik baissa les bras. Immédiatement, le vent s’arrêta, mais Miala continuait à chanter. La douleur arriva au moment où nous disparaissions. Un tentacule m’avait touché. Je ne pus retenir mon hurlement. Avant de m’évanouir, j’entendis Miala crier mon nom, puis ce fut le noir total.

Les branches des arbres arrêtèrent de remuer. Les animaux, effrayés, se cachaient. Il ne restait près de l’avant poste qu’une Mithra aux mèches blanches, les yeux dans le vide, et ses serviteurs, noires créatures, se regroupant autour de leur maitresse.
« Toi aussi tu es deux » marmonna t’elle. « Tu as fait comme moi. »
Pas de sourire sur son visage, plutôt un air attristé par ce qu’elle avait discerné.
« Alors tu es comme moi. Qu’as-tu fait pour mériter ça, Kalten ? »
Elle reprit ses esprits et regarda autour d’elle.
« Repartez d’où vous venez. Attendez mon appel. »
Les créatures disparurent en quelques secondes. La Mithra matérialisa dans son esprit la Cathédrale de San d’Oria et incanta un sort de rapatriement.

La forêt retrouva son calme. Pas un bruit ne pouvait parvenir à un éventuel aventurier passant par là. La forêt semblait comme figée. A côté de l’avant poste, cinq traces de brûlures apparaissaient sur le sol.
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyMar 29 Mai - 11:43

Chapitre 9


J’ouvris les yeux. Il faisait noir, je n’y voyais rien. Mais où suis-je ?
« Dans ton esprit, petit Hume. »
Encore lui.
« Tu as été touché par un tentacule. »
« Je croyais que tu devais me protéger de leur contact » rétorquai-je.
« C’est ce que j’ai fait. Tu n’es pas mort et tu as gardé ton âme. »
« Comment ça ? Je ne comprends pas. »
« Les créatures que tu as vues s’appellent des Manges-Morts. Si jamais un Mange-Mort touche un être pourvu d’une âme, il la perd ainsi que sa vie. Je t’avais promis de te protéger mais pas de leur contact. C’était ton travail. »
« Que s’est-il passé alors ? »
« Au moment où le sort du Galka allait se déclencher, il y a eu un laps de temps suffisant pour l’un des Manges-Morts de lancer une attaque. Ce qui est étonnant, c’est que tu étais la cible. Tu étais directement concerné. »
« Une coïncidence peut être. »
« La Mithra dirigeait les Manges-Morts, petit Hume. Ce genre de créatures n’a pas de volonté propre. Soit ils sont dirigés pour attaquer, soit ils sont provoqués. Je te laisse deviner ce qu’il s’est passé. »
« Pourquoi m’aurait-elle visé ? C’est Miala sa cible, pas moi que je sache. »
« C’est pour cette raison que je voulais te parler, petit Hume. »
Le noir dans lequel je me trouvais me rendait mal à l’aise.
« J’aurais préféré que l’on se voit à une table d’une taverne, un feu de cheminée me chauffant le dos et une choppe à la main. J’ai l’impression d’être dans un vide, actuellement. »
« Ton esprit ne s’est pas encore remis de l’attaque. »
Tout à coup, je me sentis aspiré vers l’avant. Je me dirigeais à une vitesse vertigineuse vers un point brillant. Le point grossissait au fur et à mesure que je me rapprochais. Pour une raison que j’ignorais, je n’avais pas peur. En quelques secondes, je me retrouvai assis dans ce qui ressemblait à une salle de taverne. Plusieurs tables, vides, étaient disposées de façon géométrique. En me retournant, je vis un feu crépitant dans une cheminée. La chaleur diffusée était agréable. Tenue par un crochet, une odeur de ragoût émanait d’une petite marmite. Mon ventre se mit à grogner.
« Bon sang, où suis-je encore ? »
« Dans une taverne, petit Hume, comme tu le voulais. »

Me retournant à nouveau, je vis quelqu’un adossé derrière le bar. « Il » approcha et je découvris, stupéfait, que j’étais face à Falkhen. Voyant ma surprise, « il » sourit.
« J’ai rajouté quelques petits détails par rapport à ce que tu voulais. Comme un ragoût de lapin, derrière toi. Tu peux en prendre, si tu veux. Il est bien chaud. Mais je préfère te dire que tout ceci se passe dans ton esprit. Tu ne mangeras pas vraiment, même si tu en auras la sensation. »
« Il » me tendit une choppe.
« Vin rouge de San d’Oria, première qualité. Tu m’en diras des nouvelles. »
Tremblant, je pris la choppe que je portai à mes lèvres. Le liquide coula dans ma gorge, rempli de saveurs à la fois fruitées et boisées.
« Délicieux » dis-je, émerveillé.
« Il » me fit une petite révérence.
« Je te remercie. L’avantage des illusions, c’est que l’on peut tout se permettre. Veux-tu des danseuses ? Des bardes ? Tout est possible. »
« Ca devrait aller » répondis-je. « Mais pourquoi as-tu fait ça ? Et pourquoi as-tu pris cette apparence ? »
« Il » s’assit en face de moi, une chaise apparaissant comme par miracle.
« Il faut que l’on parle. Tu dois connaître quelques petites choses. Alors, comme tu parlais d’une taverne, je me suis dit que ce serait plus tranquille pour toi que dans ton esprit encore traumatisé. Bien que nous soyons toujours dans ton esprit. »
« Quant à mon apparence, ce sera plus facile pour toi de discuter devant quelqu’un que devant le vide. J’ai donc pris l’apparence d’une personne que tu sembles apprécier. Tu ne veux pas goûter à ce ragoût ? »
Une assiette apparut devant moi, remplie à ras-bord de ragoût. Un délicieux fumet s’en échappait.
« Pourquoi tout ça ? Je veux dire, tu es un démon. Tu veux mon âme, ce que j’ai accepté en échange de ton aide pour ce que tu sais. Alors, pourquoi toutes ces attentions ? »
« Il » ne put se retenir de rire.
« Tu as beaucoup à apprendre, petit Hume. Alors, pour toi, parce que je suis un démon, je devrais te torturer l’esprit, commettre des crimes, effrayer les enfants et tout ce que le folklore Hume te dit ? Pourquoi n’aurais-je pas le droit de faire autrement ? »
Je ne savais pas quoi répondre. Depuis l’enfance, les enfants d’Altana apprennent que les démons sont mauvais, prêts aux pires atrocités. Et voilà que je me retrouvais habité par un démon qui me montrait le contraire. C’est ce que je lui expliquai.
« Il » hocha la tête.
« Je ne te dirai pas que nous sommes tous gentils, agréables ou ce que tu veux. Ce serait bien évidemment faux. Je vais commencer mon explication par ça. »
« Il » fit apparaître deux autres choppes. « Il » m’en offrit une, gardant la deuxième pour lui.

« Je suis bien un démon. Du moins, c’est comme ça que vous autres, enfants d’Altana, m’appelleriez. Le monde d’où je viens est un univers parallèle à Vana’Diel. Je ne t’en dirai pas plus, ce serait assez compliqué. Saches juste que là d’où je viens, nous avons la possibilité de rejoindre ton monde, sous certaines conditions. Mes « compatriotes » et moi-même ne sommes pas faits de chair et de sang. Nous sommes des consciences, des entités vivantes, et nous prenons forme dans votre monde car nous n’avons pas d’autres possibilités. Et tout comme sur Vana’Diel il existe des personnes suivant des vies différentes, il y a des « démons » aux caractères différents. »
« Il » me laissa quelques secondes pour digérer ces informations. Ces déclarations étaient à la limite de l’hérésie pour certains ecclésiastiques. Même moi j’avais du mal à accepter tout ça.
« Mais pourquoi venez-vous dans notre monde ? » demandai-je à mon professeur.
« Pour les mêmes raisons qui vous font vivre, vous autres enfants d’Altana : la curiosité, la jalousie, l’envie, l’amusement. Pour nous occuper, aussi. Pour toutes ces raisons et bien d’autres. Et parce que nous avons le choix de le faire ou non, tout comme toi et tes semblables avez des choix à faire durant votre courte existence. Comment trouves-tu mon ragout ? »
« Délicieux. Je vais même en reprendre. Il faut que tu saches que j’ai du mal à croire ce que tu me dis. Non pas que je ne veuille pas te croire, mais cela ébranle tout ce que j’ai appris, toutes mes certitudes sur ce sujet. »
« Il » leva la main.
« Je te comprend. Nous n’irons pas plus loin dans cette discussion. Je continuerai une autre fois. Mais cela ne veut pas dire que je suis un enfant de chœur. Nous avons conclu un pacte. Tu me donnes ton âme et en échange, je t’aide dans ta quête, aussi insensée soit-elle. »
Gavé, je repoussai mon assiette. Et dire qu’en réalité, c’est comme si je n’avais rien mangé.
« Très bien. Que voulais-tu me dire à propos de ce qu’il s’est passé ? »


« Il dort. »
Le Galka se tourna vers les personnes derrière lui, attendant le verdict.
« Il dort mais son esprit n’est pas au repos. Je ne peux accéder à l’endroit où il se trouve, ni moi ni Miala. »
Falkhen s’approcha du lit et regarda le Hume chauve, allongé et semblant serein.
« Que pouvons-nous faire ? » demanda Petitetaru.
« Attendre » répondit Falkhen. « Attendre qu’il se réveille. Petite, je vais commencer à le veiller. Va te reposer un peu. Ce n’est pas la peine de tous rester dans la chambre. »
Midgard s’approcha de Tarik.
« Nous allons protéger Miala en attendant que Kalten puisse reprendre sa charge. En tant que chef des Pahalgrins de Soria, j’aurais quelques questions à te poser, Tarik, par rapport à votre rencontre avec cette déchue. »
Tarik et Midgard sortirent de la chambre, accompagnés des autres membres de l’alliance. La chambre retrouva son calme, laissant Falkhen seul à veiller son ami.

« Tu sais maintenant que tu avais face à toi des Manges-Morts et que ceux-ci n’ont pas de volonté propre. Ces créatures peuvent être invoquées par certains de mes semblables. »
Il me laissa réfléchir à la conclusion. J’ouvris de grands yeux.
« Tu veux dire que cette Mithra est elle aussi possédée ? »
« Tout à fait, petit Hume. Elle est possédée par un esprit beaucoup plus belliqueux que moi. Et tout comme moi, cet esprit n’intervient pas dans les décisions prises par la Mithra. »
« Connais-tu celui qui l’habite ? »
« Non, je n’ai pas eu le temps de le reconnaître, si je le connais. »
« Pourquoi ne le connaitrais-tu pas ? »
« Il » me répondit d’un air agacé.
« Connais-tu tous les enfants d’Altana, petit Hume ? Connais-tu seulement tous les habitants de Bastok ? »
Je me sentais soudain très bête.
« C’était une question stupide, en effet. J’aurais du le savoir. »
« Lui non plus ne m’a pas reconnu. Dans le cas contraire, j’aurais ressenti quelque chose. Cependant, méfies-toi d’une chose, petit Hume. »
« De quoi dois-je encore me méfier ? »
« La Mithra sait que tu es possédé. Elle avait des soupçons. C’est pour cette raison qu’elle t’a attaqué. »
Je réfléchis quelques secondes à ce que cela impliquait.
« Sait-elle que je suis encore en vie ? »
« Tu n’as pas réagi comme ceux qui perdent leur âme. Elle sait donc que tu es vivant. De ce fait, elle sait aussi que tu abrites une entité. »
« Il » se leva.
« Il va falloir que tu partes. Non pas que je n’apprécie pas ta compagnie, petit Hume, mais ton esprit est suffisamment reposé maintenant. Il te faut retourner dans ton monde. »
« Une dernière question avant. As-tu un nom ou quelque chose s’en rapprochant ? »
« Il » sourit et retourna vers le bar, disparaissant progressivement de ma vue.
« J’ai un nom. Mais tout comme je n’utilise pas le tien, tu n’utiliseras pas le mien tant que la condition n’est pas remplie. Peut être un jour, mais n’espère pas trop, petit Hume. »
Sa voix était de plus en plus lointaine.


« Quelle condition ? »
« Et bien, je ne m’attendais pas à ce genre de réveil. »
J’ouvris les yeux et je vis des poutres en bois. J’entendis des pas se rapprocher et Falkhen entra dans mon champ de vision.
« Content de te voir réveiller, Kalten. De quelle condition parles-tu ? »
Je le regardais, l’esprit encore un peu brumeux.
« Tu ne sais pas… ? » je réalisai à ce moment que j’étais revenu dans mon monde.
« Non, ce n’est rien. J’ai fait un rêve, c’est tout. »
Un rire dans ma tête.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyLun 4 Juin - 13:46

Chapitre 10


Merenil avançait prudemment. La lune était haute et illuminait les plaines du Gustaberg mais il avait toujours un peu de mal à s’orienter la nuit. Ici, l’air était frais et pur, pas comme dans les rues de Bastok. Ce soir, il allait enfin pouvoir finir sa quête. Il avait la viande qu’il fallait pour trouver ce loup se promenant sur les pentes de la Vomp Hill. Evidemment, il fallait faire attention aux Gobelins, mais il était suffisamment entraîné pour les éviter. Il obtiendrait bientôt la récompense de ses efforts et pourrait enfin acheter la bague qu’il comptait offrir à cette jeune couturière du marché. Il ne connaissait pas son nom mais, dès leur première rencontre, il avait su qu’il ne lui était pas indifférent, et lui avait été subjugué par son sourire.

Un bruit sur sa gauche le ramena à la réalité. Il s’accroupit, attendant d’en connaître l’origine. Il fut soulagé de voir passer un mouton. Se relevant, il remarqua alors une faible lueur devant lui. Il savait que les Gobelins ne faisaient pas de feu, afin de passer inaperçu. Ne restait qu’une possibilité : des aventuriers. Il hésita quelques secondes, se disant qu’il arriverait à se débrouiller seul. Puis il se dit qu’à plusieurs, il parviendrait rapidement à trouver ce loup. Tout en avançant, il remarqua quelques cadavres d’animaux et de Gobelins. Il mit sur le compte de l’obscurité le fait de ne voir aucune trace de coups. Arrivé à portée de voix, il préféra s’annoncer. Ce serait stupide de se faire tuer parce qu’un aventurier aurait entendu du bruit.
« Bonsoir. Puis-je m’approcher de votre feu ? »
Aucune réponse ne lui parvint. Il décida de s’approcher et vit alors une Mithra, assise en tailleur.
« Mademoiselle ? Puis-je m’approcher ? »
Merenil se dit que cette aventurière était stupide de ne pas se protéger d’une éventuelle attaque. Elle semblait dormir debout et rien n’y personne ne la protégeait.
« Vraiment n’importe quoi » se dit-il.

Tout à ses réflexions, Merenil ne vit pas la silhouette se faufiler derrière lui. La douleur qu’il ressentit le fit crier. Se retournant, il vit une créature qu’il n’avait encore jamais rencontrée, semblant flotter dans les airs. En voulant sortir son épée, il entendit une voix murmurer.
« Ton âme m’appartient désormais. Il est inutile de lutter. Tu es déjà mort. »
Paniqué, il oublia la Mithra et prit la fuite, se demandant ce qu’il se passait ici.
« Cours si tu veux, petit Hume. Ce qui est fait est fait. »
Merenil sentit ses jambes devenir lourdes, son esprit s’embrumer. Il ne pouvait plus courir.
« Je ne veux pas mourir, je ne veux pas mourir,» murmurait-il.
Etrangement, il ne doutait pas de la voix. Il sentait au plus profond de lui-même que son âme s’étiolait. Il avait l’impression de se vider. Et cela lui faisait peur.
Il marchait maintenant, les yeux fixés vers les lumières de Bastok, si loin de lui. Il voulait sentir l’odeur minière des rues de la cité. Il voulait attendre dans les files menant à l’Hôtel des Ventes. Il voulait parcourir à nouveau le monde à dos de chocobo. Il voulait vivre !

La dernière chose qu’il vit en s’effondrant fut un lapin se nourrissant d’une touffe d’herbe. La dernière pensée qu’il eut fut pour cette jeune couturière du marché. Il ne pourrait jamais plus revoir ce sourire. Quand Merenil rendit son dernier souffle, il pleurait.

Voyant sa proie morte, le Mange-mort revint doucement vers le campement et reprit sa ronde de surveillance.

Faire le vide. Ne penser à rien.

Elle arrivait de mieux en mieux à se concentrer. « Il » lui avait expliqué la théorie et l’avait guidé les premières fois. Maintenant, elle se débrouillait seule.

Ne pas réfléchir, ne pas méditer, juste….faire le vide.

Au début, le fait de se savoir vulnérable pendant cet état de transe l’empêchait de se concentrer convenablement. Elle avait appris à faire confiance à ses sentinelles pour se consacrer entièrement à sa tâche.

Sentir la vie autour de soi, sentir son propre corps, sa propre âme.

Elle se sentit sortir de son enveloppe charnelle et s’élever au-dessus du sol. La sensation n’était pas désagréable, au contraire, mais il fallait s’habituer. En se retournant, elle vit son corps. Celui d’une Mithra assise en tailleur devant un feu de camp. Elle ressentit plus qu’elle ne vit ses Manges-mort circuler autour, la protégeant. Ils récoltaient des âmes. Beaucoup de lapins et de gobelins. Elle vit même le corps d’un aventurier et en fut attristée. Une victime innocente de plus payait pour les autres. Mais ce soir, autre chose lui importait. Elle devait trouver une issue, une possibilité. Se retournant encore une fois, elle vola en direction de ces minuscules points de lumière qu’elle sentait au loin, vers Bastok.

Les premières fois, elle avait été émerveillée de pouvoir se faufiler à travers les rues. Elle n’était même pas une ombre, pas même un reflet. Elle était une entité pouvant s’aventurer où elle voulait sans jamais être vue, une conscience s’insinuant dans les pensées de celui ou celle qu’elle désirait. Cela l’excitait et lui faisait peur en même temps. Mais « il » n’était jamais loin pour la rassurer, lui rappeler sa promesse.

En arrivant dans Bastok, elle se dirigea rapidement vers le quartier des aventuriers. Elle savait qu’elle trouverait ceux qu’elle cherchait là-bas. Elle sentait leurs âmes, ces petites lumières qu’ « il » aimait par-dessus tout.

Ils étaient là. Pas tous, mais suffisamment pour qu’elle puisse chercher. Malheureusement, elle vit une lumière différente, une âme capable de la repérer. Elle devait attendre que ses proies s’éloignent de ce chevalier dragon, ce Kalten. Si elle avait eu encore des doutes, ce qu’elle voyait lui prouvait qu’elle avait raison. Le protecteur de Miala était possédé par une entité, comme elle. Elle s’éloigna juste ce qu’il fallait pour ne pas se faire détecter. Quant elle « lui » en avait parlé, « il » lui avait expliqué pourquoi l’âme du chevalier était inaccessible, ainsi que ses pensées. Elle s’aperçu que d’autres lumières étaient différentes elles aussi. Différentes mais accessibles. Elle devait juste attendre avant de pouvoir commencer.

Son premier choix se porta sur un couple de Humes, un invocateur et une mage. Elle s’insinua dans leurs esprits, conscience discrète violant les pensées les plus intimes de ses proies. Elle sourit quand elle découvrit la vérité les concernant. Elle pourrait toujours s’en servir le moment opportun. Mais ce soir, elle les laisserait se rapprocher encore plus, se découvrir et s’ouvrir l’un à l’autre. Cela lui rappelait tant de souvenirs. Elle les envia et quitta leurs esprits, leur souhaitant silencieusement le plus pur des bonheurs.
Elle décida alors de s’approcher de ces âmes différentes des autres. Curieuse, elle dériva lentement vers eux quand, soudainement, elle comprit. Elle s’arrêta, pensant que cette guilde était vraiment particulière. Elle avait en face d’elles des âmes appartenant en partie à des Pahalgrins et des Raihgrins ! Elle préféra ne pas s’approcher davantage et « lui » expliqua pourquoi.
Elle partit vers une nouvelle proie, de nouvelles pensées. Elle fit le tour des personnes présentes, découvrant leurs secrets, leurs peurs, leurs désirs, mais aussi leurs joies, leurs volontés. Cela la déroutait quelquefois, la faisait sourire à d’autres. Mais par-dessus tout, elle trouvait parfois ce qu’elle voulait. Ce groupe était différent de ceux qu’elle avait déjà sondés dans le passé. Chacun avait ses particularités, bien sûr, mais celui-ci était vraiment étrange. Ils étaient à la fois si différents les uns des autres et si proches en même temps. Elle se surprit à penser qu’elle aimerait les connaître, partager leurs vies.
« Il » lui rappela qu’elle devait revenir, son corps physique commençait à fatiguer. Elle les quitta donc, retournant vers ses pensées à elle, ses secrets. Tout en survolant le Gustaberg, elle repensa à cette mage Tarutaru qui accompagnait souvent le chevalier dragon. Son âme était limpide, ses pensées claires (et utiles) mais une sorte de mur l’empêchait de découvrir le fond de son âme. La Tarutaru semblait ne pas se rendre compte qu’il lui manquait une partie de sa vie, et cela dérangeait la Mithra. Elle devait « lui » en parler.

Quand elle ouvrit les yeux sur le monde réel, les premières lueurs du jour apparaissaient. Elle était contente, elle avait trouvé plus que ce qu’elle espérait. Elle allait pouvoir se préparer pour la suite. « Il » lui confirma qu’ils approchaient du but. Tout en souriant, elle prit la direction de Bastok et s’arrêta devant le corps de l’aventurier. Quand elle repartit, le corps avait disparu. A la place, il y avait un petit monticule de terre avec une croix faite de branchage.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyVen 8 Juin - 11:22

Chapitre 11


Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis mon réveil et le quotidien avait repris sa place. Peepolopee était reparti s’entraîner dans les Dunes de Valkurm, mais cette fois en tant qu’invocateur, ce qu’il avait toujours espéré. Petitetaru avait repris ses cours de cuisine, mettant les bouchées doubles pour rattraper son retard. Le reste de la guilde vaquait à ses occupations : entraînement, mission, découverte de nouveaux lieux, ou tout simplement repos. Je faisais parti de cette dernière catégorie. J’appréciais ces moments de calme après tout ce qu’il s’était passé. Et j’avais besoin de réfléchir aux paroles de Petitetaru.

Notre conversation datait d’hier. Nous avions accompagné Peepolopee à Selbina, puis nous nous étions tous séparés. Ne restaient dans le petit village côtier que Tarik, Midgard, Petitetaru, Miala et moi. Je m’étais dit que l’air marin ne pouvait pas faire de mal à la petite. De plus, j’avais l’impression d’être en vacances. Je voulais profiter quelques jours de ce moment délicieux. Nous étions tous les cinq sur la plage, Miala courant après les Pugils et autres Crabes. Petitetaru me donna un coup de pied, signe chez elle qu’elle voulait capter toute mon attention.
« Kalten, il faut que tu saches certaines choses sur ta mission. »
Je m’assis à côté d’elle, Tarik et Midgard faisant de même.
« La bibliothèque de San d’Oria renferme quelques trésors dans ses rayons » commença t’elle « et j’ai trouvé quelques renseignements. »
Petitetaru sortit des gâteaux de son sac.
« J’ai cru un moment que je ne trouverais rien, et je suis tombé sur un livre parlant de légendes et de contes pour enfants. Toutes ces histoires avaient un point en commun : Altana. »
Elle croqua dans un cinnacookie. Nous dûmes attendre qu’elle finisse son gâteau avant d’entendre la suite.
« L’une d’elles, cependant, a retenu mon attention. Un aventurier avait un jour trouvé un bébé au pied d’une statue représentant Altana. Etrangement, le bébé était calme. L’aventurier prit le bébé avec lui et rejoignit le village le plus proche. Il trouva un couple de fermiers acceptant de prendre le nouveau-né. Mais au moment où il voulut repartir, le bébé se mit à crier. Le couple n’arrivant pas à calmer l’enfant, l’aventurier, un voleur du nom de Kernt, repris le bébé qui se calma aussitôt. Après plusieurs tentatives, les fermiers dirent à Kernt que l’enfant semblait vouloir rester avec lui. Notre voleur essaya avec d’autres couples qu’il rencontra mais la même chose arrivait : à chaque fois qu’il voulait partir, l’enfant se mettait à crier. Sachant qu’il ne pouvait pas garder ce bébé avec lui, il arriva à la cathédrale de San d’Oria pour leur remettre le nourrisson. Le prêtre, après avoir entendu l’histoire de notre aventurier, emmena celui-ci voir le père abbé. Ce dernier lui dit alors qu’il avait été choisi par Altana pour protéger l’enfant. Kernt rejoignit sa guilde plusieurs heures après avec le bébé dans les bras et leur raconta toute l’histoire. »
Petitetaru fit une pause en mangeant un autre gâteau. Il y avait beaucoup de similitudes avec le cas de Miala mais je ne voyais pas en quoi cela me concernait directement.
« Kernt garda donc l’enfant avec lui. Il vivait avec une aventurière, voleuse également. Les années passèrent et le bébé grandit. Il s’agissait d’une petite fille. Sa croissance semblait s’être arrêtée vers l’âge de huit ans. Tout se passait bien jusqu’à un évènement tragique. »

Quelque chose commençait à m’inquiéter dans cette histoire. Il y avait beaucoup trop de ressemblances avec Miala. Je jetai un œil à mes compagnons. Midgard regardait gravement Petitetaru. Miala courait autour de nous et Tarik avait le regard perdu au loin. Petitetaru regarda le Galka avec un sérieux que je ne lui connaissais que quand la situation était grave.
« Je pense ne pas me tromper si Tarik peut raconter la fin de l’histoire » dit-elle.
Quoi ? Tarik ?
« Une chose encore, crâne d’œuf, à propos de cette histoire. La compagne de Kernt était une voleuse Mithra aux mèches blanches, et la petite s’appelait Miala. »
Heureusement, j’étais assis.
« Tarik, explique-toi ! » dis-je d’un ton froid.
Celui-ci expulsa un soupir puis me regarda.
« Cela faisait parti de ce que je devais te dire dans la forêt avant que nous soyons attaqués. »
Midgard émit un petit rire, sans conviction.
« Oui, je comprends mieux maintenant. Kalten, tu sais que j’ai une double personnalité et qu’il s’agit du chef des Pahalgrins de Soria. A l’époque, il n’était que simple soldat de cet ordre et avait une identité propre. Il connaissait cette Mithra car elle aussi faisait partie des Pahalgrins. Par contre, ce qu’il ne sait pas, c’est pourquoi elle a disparu du jour au lendemain. »
Tarik hocha la tête.
« Je vais aussi pouvoir l’expliquer. Miala avait grandi ce qu’il fallait pour commencer sa mission. Elle avait choisi elle-même ce Kernt pour la protéger. Ne me demander pas pourquoi, je n’en sais rien. Elle a sa propre façon de penser, à la fois enfantine et infiniment sage. Elle savait également que cette Mithra, qui s’appelle Sorane, était une Pahalgrin, chargée de veiller sur les enfants d’Altana. Un guide existait déjà à l’époque, et c’était moi. »
Le Galka secoua la tête, tristement.
« Kernt et Sorane formaient un couple. Ils vivaient l’un pour l’autre. Un jour, des Raihgrins les ont attaqués. Ils en voulaient à la fois à Miala en tant qu’envoyée d’Altana et à Sorane en tant que Pahalgrin. Kernt et moi étions présents et avons participé au combat. Des renforts de leur guilde sont arrivés et nous avons pu nous en sortir. Sauf Kernt. Il s’est fait tué par un Raihgrin en voulant protéger celle qu’il aimait. Sorane a tué son agresseur mais il était trop tard. Elle a supplié Miala de le faire revenir, que ce combat ne concernait pas Kernt. Miala s’est contenté de regarder tristement Sorane et de pleurer à côté du corps de Kernt. Voyant l’impuissance de Miala, Sorane a hurlé de détresse et s’est effondrée. Quand elle s’est relevée, son regard avait changé. Elle prononça des paroles de menaces envers Miala et devant tous ceux présents rejeta son affiliation à Soria et Altana, jurant de faire revenir celui qu’elle aimait de n’importe quelle façon, quitte à tuer la petite. Je me suis interposé alors qu’elle avançait vers Miala, son arme à la main. J’ai été blessé et les membres de sa guilde sont intervenus pour la maîtriser. J’en ai profité pour m’enfuir avec Miala. J’ai du la laisser trouver d’autres gardiens le temps de guérir. Je suis revenu pour te voir, Kalten. »
Tarik se permit un petit sourire.
« Le temps ne passe pas de la même façon là où j’étais. Cette histoire a été écrite par l’un des membres de la guilde. Il reste encore la fin à te raconter.»
Petitetaru sortit le parchemin trouvé dans le sac de Miala et me le tendit.
« Regarde le premier nom de la liste, crâne d’œuf. »
Je pris le parchemin et ne put retenir un juron.
« Comme tu dis » rajouta Petitetaru.
Le nom du premier gardien était Kernt.

Midgard reprit la parole.
« Ca explique pourquoi elle a quitté les Pahalgrins. »
« Mais ça n’explique toujours pas exactement la mission de Miala » insistai-je.
L’intéressée s’était assise entre Petitetaru et moi.
Tarik s’éclaircit la gorge.
« En plus d’essayer de ramener le calme entre les Pahalgrins et les Raihgrins, elle symbolise l’amour d’Altana pour ses enfants. Elle tente de réconcilier ceux-ci entre eux. »
Je ne pus me retenir de rire. Miala me regarda avec énervement.
« Tu n’y es pour rien, Miala, je le sais bien. Mais pour le moment, le résultat est le suivant : nous avons une ancienne Pahalgrin qui cherche vengeance suite à la mort de celui qu’elle aimait. Celui-ci ayant été tué par un Raihgrin. Raihgrins les ayant attaqué car une Pahalgrin et Miala étaient présentes. C’est d’une logique à toute épreuve. »
Tarik me foudroya du regard.
« Tu es un gardien aux paroles acides, Kalten. »
« Je n’avais rien demandé ! » dis-je, énervé. « Je n’ai pas choisi d’être son gardien. Je suis même étonné de ce choix vu ce que je pense des Dieux. »
Je regardai Miala, celle-ci semblait triste de ce que je disais.
« Malgré ça, je me suis attaché à elle. Je ne supporterais pas qu’on lui fasse du mal. »
Miala se leva, un sourire aux lèvres, et m’embrassa tendrement sur la joue.
Midgard lança une pierre dans l’eau, soucieux.
« Une autre question se pose. Sorane semble utiliser des pouvoirs étranges. Comment a-t-elle pu les avoir ? »
« Je peux y répondre » dis-je.
Un rire dans ma tête.
Ainsi, tu te décides à leur dire la vérité ?
Tous me regardaient, sauf Petitetaru qui savait déjà.
« Sorane est habitée par une entité venue d’ailleurs. Elle a passé une sorte de pacte pour disposer de ses pouvoirs en échange d’une promesse. Cette entité n’intervient pas dans sa vie, mais peut la guider et l’aider. »
« Et comment peux tu être sûr de ce que tu dis ? » m’interrogea Tarik.
« Pour une bonne et simple raison. Je suis, moi aussi, habité par une entité. Depuis plusieurs mois même. »
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyLun 11 Juin - 13:15

Chapitre 12


J’attendis leur réaction.
« Kalten, tu te rends compte…. ? »
« Mais comment as-tu pu… ? »
Petitetaru regardait ses cinnacookies. Miala, elle, me tâtait de ses doigts.
« Habitant faire mal ? » me demanda t’elle le plus sérieusement du monde.
J’éclatai d’un rire franc et joyeux.
« Non Miala, rassure toi, il ne me fait pas mal. Il m’a fait comprendre que d’autres formes de vies pouvaient exister ailleurs et qu’elles n’avaient pas forcément de mauvaises intentions. »
Ni forcément de bonnes, petit Hume.
« Pour couper court à vos remarques et à vos questions, cette entité, cet être vivant devait m’aider à retrouver Epok. Il disposait de certains pouvoirs pour cela. Maintenant qu’elle m’est revenue, sans qu’il y soit pour quelque chose ma t’il affirmé, je dois honorer ma part du marché. Mais cela ne regarde que moi. Je ne vous en dirai pas plus pour le moment, ce n’est pas le plus urgent. »
« Et tu peux me dire ce qui est urgent alors ? » me questionna Midgard.
Nos perles se mirent à vibrer. La voix d’Eolya résonna dans nos têtes.
« Attention à vous tous. Kurashuji et moi avons été attaqués par des hommes de mains de cette Mithra. Je viens d’être avertie que Falkhen, Yris et Nomahios également»
Midgard se leva rapidement.
« Kalten, regarde. »
Tournant la tête vers où il regardait, je vis un groupe de guerriers courant vers nous, armes à la main.
Les vacances semblaient se finir.

Midgard sortit son épée.
« Tarik, Petite, vous restez en arrière avec Miala. Kalten, avec moi. Il y a un mage avec eux. Il faut le tuer en premier. »
Tout en courant vers nos assaillants, j’invoquai ma wyverne. Dans le même temps, je sentis l’effet d’un sort de bouclier. Je fis un bond pour interrompre une incantation du mage, passant au-dessus des guerriers. Midgard en profita pour trancher la tête d’un de nos assaillants et lança une dague en direction du mage. Dans le même temps où le mage se pencha pour éviter la dague, je lui plantai ma lance dans le ventre. Il s’écroula, mort. Il ne restait plus que deux assaillants. C’était trop simple.
« KALTEN, AU SECOURS ! »
Petitetaru criait dans la perle.
Me retournant, je vis la Tarutaru se débattant avec un assaillant, Tarik l’aidant du mieux qu’il le pouvait. Un peu plus loin sur la plage, je vis deux autres guerriers s’approchant du groupe de Miala. Une diversion !
« Vas-y Kalten. Je m’occupe de ces deux là »
Remerciant silencieusement Midgard, je courus vers Petitetaru. Son assaillant semblait autrement plus coriace que ceux de Midgard.
Je n’avais que quelques dizaines de mètres me séparant de Petitetaru mais je m’aperçu que je n’arriverais pas à temps. Si je ne tuais pas le premier guerrier, Petitetaru et Tarik ne pourrait pas se protéger pour l’affrontement suivant. Je pris instinctivement une décision.
« AZURE ! » criai-je.
Entendant et comprenant mon appel, la petite wyverne frémit de tous ses membres. Elle rapprocha ses pattes de son corps et augmenta la cadence de ses battements d’ailes. Rapidement, elle me distança, fondant à une vitesse folle sur l’assaillant de Petitetaru. J’avais demandé à Azure d’abandonner toute prudence et de se jeter sur un ennemi, au risque de se sacrifier. Et elle avait décidé de me faire confiance.

Le guerrier ne vit rien venir. Il entendit juste un feulement plein de fureur et ne put voir une wyverne se fracasser contre lui, griffes et dents en avant. L’impact fut si violent qu’il fut projeté plusieurs mètres en arrière, le visage et le torse sérieusement tailladés. Azure s’effondra au sol, à moitié assommée. Petitetaru prit rapidement la wyverne dans ses bras, pour la protéger. Tarik en profita pour abattre son bâton sur le guerrier. Un craquement sinistre précéda sa mort. S’apercevant que l’effet de surprise n’avait pas joué en leur faveur, les deux guerriers restants firent demi-tour et s’enfuirent. La promesse d’une longueur de lance dans le ventre et d’un coup de bâton meurtrier eut raison de leur ardeur.
Le temps d’arriver auprès de Petitetaru, Azure avait tout juste repris ses esprits.
« Merci Azure. Tu as été très courageuse » dit la Tarutaru.
« Comment va-t-elle ? » demandais-je, inquiet.
« Elle n’a rien » me répondit Petitetaru. « Elle est juste un peu sonnée. Après un tel choc, ç’est bien normal. »
« Tu as un étonnant compagnon ailé, Kalten » me fit remarquer Tarik.
J’acquiesçai de la tête.
« J’avais déjà remarqué. »
Je pris Azure dans mes bras. Celle-ci me regarda et me gratifia d’un petit hululement.
« Elle a tout de suite su ce que je voulais d’elle sans que je lui dise quoi que ce soit. Et elle l’a fait sans penser à sa propre sécurité. »
Je lançais Azure et la wyverne pris son envol, allant de mieux en mieux.
« Une sacré wyverne que tu as là, Kalten. »
Midgard arriva en essuyant son épée avec la cape de l’un des guerriers.
« Preuve s’il en est que tu ne formes qu’un avec elle. »
De nouveau, j’opinai de la tête. Me tournant vers le cadavre à nos pieds, une question me brûlait les lèvres.
« Question à mille gils : cette diversion avait pour but de kidnapper ou tuer Miala. Mais est-ce vrai ? N’y at’il pas quelque chose d’autre caché derrière cette attaque ? »
« Et pourquoi n’avons-nous pas été les seuls à être attaqués ? » reprit Midgard.
Nos perles vibrèrent à nouveau. La voix de Falkhen résonna dans nos têtes.
« Tout le monde semble avoir été attaqué. Les autres membres de l’alliance viennent de me contacter, mis à part Peepolopee et Loacoon. »
« Nous irons voir Peepo» répondis-je. « Il s‘entraîne actuellement. »
Tarik leva son bras en direction des dunes.
« Je crois que ce n’est pas fini. »

En effet, un guerrier venait d’apparaître au loin. Mais il semblait seul et était à l’arrêt. Nous le vîmes bander un arc et lancer une flèche haut dans le ciel. Il était évident qu’il ne visait aucun d’entre nous. Alors quoi ? La flèche se planta dans le sol de sable et le guerrier partit en courant. Nous demandant ce qu’il se passait, nous nous approchâmes de la flèche et je vis un parchemin attaché dessus. Je pris le papier et, après l’avoir déplié, commençai à le lire. Je tendis le parchemin à Midgard qui lâcha un juron après avoir parcouru ce qui était écrit.
« D’accord avec toi, Mid. »
Midgard se concentra sur la perle.
« Falkhen, on a un problème. Nous ne pourrons pas joindre Peepo et Loacoon. Ils ont été capturés. »
Une pléthore de jurons répondit à ses paroles.
« Ca signifie que toutes ces attaques avaient pour but de s’emparer de nous au cas où Miala n’aurait pas été kidnappée » signifia Falkhen.
« Ce n’est pas tout » continuai-je « On nous demande de venir avec Miala à l’Arbre Boyahda pour un échange ce soir.»
« On nous demande ? » s’étonna Eolya.
« Ca sent le piège à plein nez » remarqua Petitetaru.
« Bien sûr que c’est un piège » répondit Falkhen. « Je pense même que nous sommes actuellement épiés. »
« Quelle est ta décision, Kalten ? »
« Comment ça quelle est ma décision ? »
Midgard haussa les épaules.
« Tu es le Gardien de Miala. Le choix t’appartient. »
Je lançais un regard noir au paladin. Mais il avait raison. Le choix m’appartenait d’y aller ou pas. Je savais que si j’acceptais, ils viendraient tous. Sans hésiter. Sans peur. D’un côté, la vie de deux de mes compagnons, de l’autre, celle d’une petite fille élue de la Déesse.
« Bon sang ! » fulminai-je, m’étant éloigné des autres.
Je sentis une petite main dans la mienne. Baissant les yeux, je vis Miala me faire un grand sourire.
« Nous devoir aller là-bas, Kalten. »
Je pris la petite dans mes bras.
« Cette Mithra veut t’échanger, Miala. Tu sais ce qu’elle est et ce qu’elle veut. »
Je déposai un baiser sur sa petite joue. Elle me gratifia d’un autre sourire.
« Et je ne sais pas comment tout ça va finir, Miala. Plusieurs personnes risquent de mourir. »
« Kalten pas avoir peur » dit elle en passant ses bras autour de mon cou. « Moi être élue d’Altana. Moi pas peur. Tout finir un jour de toute façon. »
Je regardais cette petite fille. Petite par la taille et ses manières d’être mais combien de vies avait-elle déjà pu vivre ? Qu’avait-elle déjà pu voir de la nature des Enfants d’Altana ? Et malgré ça, elle restait souriante et pleine de vie.
Je revins près de mes compagnons.
« Très bien. Je vais aller à ce rendez-vous. Ca va être très dangereux et ce n’est pas votre mission. Je comprendrais tout à fait si vous ne vouliez pas venir. Cela ne regarde que cette Mithra et moi. »
« Compte là-dessus », « Chouette, un peu d’exercice », « Tu sais rien faire sans moi, crâne d’œuf », « On parle où on y va alors ? », « Attendez moi, je dois juste passer à l’hôtel des ventes pour me prendre une nouvelle arme »…
Ils avaient tous décidé de m’accompagner. Pas un ne voulait rester en arrière. Une fois de plus, je leur étais redevable. Une fois de plus, l’Alliance de Vana’Diel partait en guerre, d’un seul mouvement commun.

Quelques minutes plus tard, nous avions décidé de tous nous retrouver au Sanctuaire de Zi’Tah.

Dans ma tête, une petite voix me répétait : Vous n’êtes pas prêt !
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptySam 16 Juin - 18:45

Chapitre 13

En arrivant à l’entrée de l’Arbre Boyahda, un comité d’accueil nous attendait. Des hommes de main et des Mange-Mort formèrent un demi-cercle devant nous. L’un des Humes s’approcha, nous regardant un à un.
« Vous êtes lourdement armés à ce que je vois. Vous prévoyez des complications ? »
« Il m’arrive d’être prudent » répondis-je.
Je montrai les Mange-Mort du doigt.
« Et vous ? »
Le Hume eut un sourire.
« Je n’aime pas les surprises. Suivez-nous. »
« Nous y voilà » murmurai-je pour moi-même.

L’Arbre Boyahda. Un vaste réseau de galeries et de salles sous le Sanctuaire de Zi’Tah. Des couleurs, une faune et une flore étonnante et exubérante. La dernière fois que j’étais venu ici, je cherchais une paire de vieux gants pour mon équipement de Chevalier Dragon. Un agréable souvenir. Mais cette fois, ce n’était pas aussi réjouissant.
Nos guides nous amenèrent dans une vaste salle voûtée. Une rivière souterraine traversait la caverne et, en regardant autour de soi, rien ne laissait penser que nous nous trouvions sous terre. Une légère brise soufflait et on pouvait voir les animaux manger tranquillement des baies ou de l’herbe. Trouver cette végétation sous terre était toujours à mes yeux une surprise de la nature.
Sur une hauteur, je pus voir la Mithra avec deux Humes encadrant Loacoon et Peepolopee. Celui-ci était bâillonné. Arrivé à quelques mètres les uns des autres, nous nous arrêtâmes. Miala était à côté de moi. Pendant quelques secondes, rien ne vint troubler la quiétude des lieux. Nos deux groupes se faisaient face. On entendait le clapotis de la rivière ainsi que la légère caresse du vent.

La Mithra rompit le silence en désignant Epok.
« Je vois que tu as retrouvé celle que tu aimes, Kalten. Je suis sincèrement contente pour toi. »
« Merci » fut ma seule réponse.
Les deux Mithras se défièrent du regard.
« En effet, elle me ressemble comme deux gouttes d’eau. »
« La ressemblance s’arrête là » répondit Epok.
Sorane la gratifia d’un sourire.
« Pourquoi Peepolopee est-il bâillonné ? » demanda Falkhen.
« Rien de grave, je vous rassure. »
Sorane regardait le Tarutaru.
« J’ai été obligée de le faire car il parle vraiment beaucoup. Il n’a pas arrêté de poser des questions ! Et en plus, il faut toujours qu’il dise monsieur, mademoiselle ou madame ! Il ne veut pas simplement utiliser nos prénoms. Comment faites-vous pour le supporter ? »
Je ne pus m’empêcher de sourire.
« Nous avons le même problème » répondit Nomahios en riant. « Il fait la même chose avec nous. »
« Bon, vu que Peepo et Loacoon sont présents, que faisons-nous ? » demandais-je.
Sorane haussa les épaules.
« Voici comment je vois les choses. Miala s’avance et je fais avancer vos deux compagnons. Je récupère la petite et nous repartons chacun de notre côté. »
J’opinai de la tête.
« Ca me semble correct. »
Mon ton se durcit.
« Sauf que je garde Miala avec moi. »
Les hommes de main et les Mange-Mort nous encerclèrent immédiatement.
Petitetaru se rapprocha de Falkhen.
« Normalement, il n’aurait pas du utiliser le plan A ? Il n’aurait pas du essayer de ruser un peu ou de gagner du temps ? »
Falkhen sourit à la remarque de la Tarutaru.
« Tu sais bien que Kalten n’a jamais été porté sur la stratégie. »
Loacoon se mit à rire.
« Je vous avais prévenu qu’il n’accepterait pas. »

La Mithra soupira.
« Tu ne me facilites pas la tâche, Kalten. Il n’y a plus beaucoup d’options maintenant. »
« En effet » répondis-je. « Première possibilité, Loacoon et Peepo viennent et nous repartons avec Miala. »
« Tu sais bien que ce n’est pas possible » me dit-elle.
« J’en suis conscient. Deuxième possibilité, tu les tues par représailles et comme il n’y a plus de monnaie d’échange, nous nous battons tous jusqu’à la mort. »
« Je n’ai aucune raison de les tuer, Kalten » s’offusqua Sorane.
« Heureux de te l’entendre dire. »
« Kalten, des fois, tu me fais peur » dit Nomahios.
Je fixais les yeux de la Mithra. Elle faisait de même.
« Il ne reste plus que la troisième possibilité, Sorane. »
« Dans ce cas, j’ai l’avantage » Elle désigna ses Mange-Mort.
Midgard et Nomahios s’avancèrent.
« C’est là que tu te trompes, Sorane » Midgard souriait presque en parlant.
« Cet Elvaan et moi sommes des représentants Raihgrin et Pahalgrin. Nos âmes ne sont pas à porté de tes Mange-Mort. Nous pouvons donc les combattre. »
Sorane hocha la tête.
« J’avais bien discerné que vos âmes étaient différentes. Ainsi que la tienne, Kalten. »
« Oui, moi aussi je suis habité par une entité qui peut me protéger de tes Mange-Mort. »
« Je comprend » dit-elle.
Elle fit un signe et les Mange-Mort disparurent.
« Dans ce cas, il ne me reste qu’une seule chose à faire. « Il » avait raison. »
Elle recula de quelques pas et se concentra.

L’air sembla s’alourdir anormalement. Autour de Sorane, une boule ténébreuse commença à se former.
Il sort, petit Hume. Elle est en train de l’invoquer pour vous combattre.
Avant que je ne puisse réagir, les hommes de main encerclèrent la Mithra pour la protéger de nos attaques.
« On est mal » dis-je. « Elle invoque son entité. Le temps de tuer ses hommes et elle aura fini. »
Nous sortîmes nos armes, prêt à combattre.
La boule ténébreuse pris une vague forme insectoïde au fur et à mesure qu’elle enflait. Après un dernier effort qui sembla lui faire mal, Sorane s’effondra au sol, haletante.
L’entité avait pris forme et nous regardait.
« Vous allez me donner vos âmes, petits êtres. »
Les hommes de main de Sorane ne savaient pas trop quoi faire. Nous combattre ou fuir devant cette apparition ?
Je ne pourrai pas protéger tes compagnons, petit Hume. Uniquement toi.
« Merde » pensai-je.
L’entité tendit un membre vers nous.
« Vous allez me donner vos âmes. MAINTENANT ! »
Un flash nous aveugla tous et une forte douleur nous assaillit. Tous tombèrent à terre, haletants et ne comprenant pas ce qu’il s’était passé. Tous, sauf Midgard, Nomahios et moi.
« Il les a eu ! » cria Nomahios, horrifié.
« Oui, petit être. Leurs âmes sont maintenant miennes. Ils n’ont plus que quelques minutes à vivre. Après, je m’occuperai de vous trois. Et ensuite, je m’occuperai de ce monde que vous appelez Vana’Diel. »
« NON ! » cria Sorane, en larmes.
« Tu devais m’aider à retrouver celui que j’aime en échange des âmes de mes ennemis ! Tu ne devais rien faire d’autre ! »
L’entité se mit à rire.
« Tu étais tellement désespéré, petit être, que tu aurais accepté n’importe quoi. C’était tellement facile de te tromper. »
« Tu m’as menti ! Tu ne m’aideras jamais ! »
« Bien sûr que si, petit être. Je t’ai promis que tu retrouverais celui que tu aimes. Tu va le rejoindre….dans la mort. »
Sorane bondit, ses lames prêtes à frapper. Mais au moment de porter son coup, l’entité l’intercepta et l’envoya atterrir lourdement sur une roche. Sorane ne put se relever, à moitié assommée.
Tout semblait perdu. Mais ce que personne ne savait, c’est que le destin allait s’en mêler.

En effet, Petitetaru semblait réagir différemment. Comme tous autour d’elle, elle savait que l’entité avait réussi : il les avait dépossédés de leurs âmes. Mais elle n’avait pas reçu cette impression de décharge, de vide absolu et de peur. Au contraire, elle se sentait sereine. Quelque part dans sa petite tête, quelque chose s’était enclenchée, comme en réponse à cette agression. Elle se sentait soudainement consciente des problèmes et de la douleur de Vana’Diel. Elle se sentait remplie d’une sagesse, d’un savoir qu’elle ne connaissait pas mais qui lui rappelait un vague souvenir d’enfance. Elle regarda ses compagnons, ses amis qui eux aussi savaient. Ils savaient qu’ils allaient mourir. Et ça, elle ne le supportait pas !
Son visage, d’habitude si enjoué, se durcit. Son regard, d’ordinaire si pétillant de gaieté, se fronça tout en regardant l’entité qui buvait les âmes de ses amis.
« D’accord » murmura t’elle « c’est un défi. J’aime les défis. »
Alors Petitetaru se concentra. Sans se demander pourquoi ni comment elle le savait, elle allait les sauver. C’était son rôle, ce pour quoi elle était née.

L’entité sentit une vague d’énergie qu’il ne connaissait pas. Essayant d’en déterminer l’origine, il vit la petite Tarutaru debout, sereine, comme si rien n’était arrivé. Pourtant, il savait que son âme lui appartenait. Il la vit s’élever dans les airs au fur et à mesure que la vague d’énergie enflait autour d’elle.
« Tu n’arriveras à rien, petite idiote. »
Et il lança sur la mage blanche une énorme boule de feu.
Je me sentais faible. « Il » m’avait prévenu qu’ « il » ne pourrait pas me protéger de la puissance de cette entité.
Il nous restait à tous quelques minutes à vivre. Il fallait faire quelque chose ! Nous ne pouvions pas mourir si facilement !
« Petit Hume, une magie très puissante est apparue. »
Je l’avais également ressentie. En regardant mes compagnons, je m’aperçu qu’ils observaient tous quelque chose derrière nous.
« Pas quelque chose, petit Hume, mais plutôt quelqu’un » me dit-« il ».
En me retournant, je vis Petitetaru flottant dans les airs. Elle semblait si….tranquille.
« Petite sœur » murmurais-je « qu’est ce qu’il se passe ? »
C’est alors qu’une boule de feu s’écrasa sur elle. La déflagration fut si puissante qu’elle nous projeta tous dans les airs. Je me relevai avec peine, sentant ma vie s’écouler à chaque battement de cœur.
« Mon dieu, Petite ! » pensai-je.
Je regardai avec la peur au ventre ce qu’il lui était arrivé.
Elle n’avait rien eu ! La boule de feu semblait ne lui avoir rien fait. Elle flottait toujours dans les airs, concentrée, avec toujours cette impression de sérénité. Elle ouvrit alors les yeux !

Petitetaru pouvait ressentir le monde autour d’elle. Elle ne cherchait même pas à savoir ce qu’il lui arrivait. Elle n’avait qu’une idée en tête : trouver la solution qui les sauverait tous.
Dans sa tête, elle entendit alors une voix très ancienne, mais qui lui rappelait un être cher.
« Bonjour Leeloa, bonjour ma fille. »
Ma fille ? Petitetaru ne comprenait pas. Une image se forma dans son esprit. Un Tarutaru apparut. Elle savait qu’elle le connaissait ! Elle chercha alors dans les moindres recoins de son esprit, la magie affluant encore plus vite dans son petit corps. Elle remontait les années, les dizaines d’années de sa vie. Et elle trouva.
« Papa » murmura t’elle.
Le Tarutaru sourit.
« Oui Leeloa. Je suis Awakaru, ton père. »
« Papa » répéta Petitetaru. « Que se passe-t-il ? Où étais-tu ? Et pourquoi m’appelles-tu Leeloa ? »
« Cherche, ma fille. Remonte dans tes souvenirs et tu trouveras les réponses. »
Petitetaru obéit. Sans savoir pourquoi, elle savait qu’il s’agissait bien de son père. Elle remonta encore une fois le fil de sa vie. Ses compagnons de guilde, sa rencontre avec Kalten, son apprentissage de mage blanche, sa famille d’adoption. D’adoption ? Elle fronça les sourcils, se concentrant encore et encore. Et elle comprit ! Un nouveau déclic se fit dans son esprit !
« Oui Leeloa. Tu es la dernière de notre clan. Tu es détentrice d’un pouvoir dépassant l’imagination, d’une sagesse infinie. Mais il a fallu te protéger de nos ennemis le temps que tu sois suffisamment mûre. Nous avons choisi de mourir pour que tu puisses vivre. Il a fallu te faire oublier ta véritable identité, tes véritables dons et te faire adopter. En attendant que tu retrouves un jour la mémoire pour sauver ce qui doit être. »
Awakaru prit son enfant dans ses bras. Petitetaru pouvait sentir le contact doux et réconfortant de son père.
« Maintenant, tu vas devoir faire un choix, ma fille. Toi seul a le pouvoir de décider. »
Elle leva ses petits yeux d’enfant vers son père. A cet instant, elle était Leeloa, elle était cette petite fille joyeuse et espiègle qui aimait les courses de chocobos agrippée aux jambes des disciples de son père et qui mangeait goulûment des cinnacookies.
« Tu es en mesure de sauver tes compagnons. Le don ultime de toi-même, sans peur, mais sans retour. »
Petitetaru comprenait ses paroles.
« A toi de choisir ma fille. Tu es la Vie, tu es le Choix. »
L’image d’Awakaru devenait floue.
« Papa ! Ne t’en vas pas ! »
La petite fille avait les larmes aux yeux.
« Ne pleure pas Leeloa. Je ne m’en vais pas. Je retourne là où je dois être. Dans ton cœur, dans tes souvenirs. Et lorsque le moment viendra, nous nous retrouverons. C’est une promesse. »
La petite fille souriait.
« Je t’aime Leeloa. »
« Je t’aime papa ».
Awakaru avait disparu. La petite fille réfléchit alors aux paroles de son père. Le don ultime, sans peur, mais sans retour.
Elle savait ce qu’elle devait faire. Elle avait choisi.
Elle ressentit alors une vague d’énergie. Sans regarder, elle savait que l’entité l’avait attaquée. Elle ne fit rien pour éviter la boule de feu. Elle l’accueillit, comme on accueille un ami. Elle était la Vie, elle était le réceptacle de toutes choses.
Leeloa repartit elle aussi dans ses souvenirs. Elle avait fait son choix, sans peur, sans retour.
Et Petitetaru ouvrit les yeux.

L’entité vit que la petite mage le regardait et il prit peur. Pour la première fois de son existence, il douta.
Falkhen tenait aussi fermement que possible Yris. Il ne voulait pas qu’elle meurt. Il avait peur pour elle. Elle lui sourit, essayant de le rassurer. Elle savait que leur fin était proche et lui prit la main, se tournant vers la petite mage. Falkhen suivit son regard. Il connaissait Petitetaru, et malgré ses taquineries, il avait vite compris qu’elle était un peu le ciment de leur guilde. Elle apportait beaucoup d’amour et de gaieté au groupe.
« Ne fais pas de bêtises, Petite. Cette fois, ce n’est pas un jeu » pensa t’il.
Petitetaru regarda autour d’elle. Ses amis étaient tous là, l’observant. Elle sentait la vie s’écouler de leur corps comme une rivière remplissant un trou béant. Elle se tourna alors vers ce trou. Elle reconnu son ennemi. Il prenait la vie pour se nourrir, elle donnait la vie par amour. Elle sourit. La lutte éternelle du bien contre le mal. Elle vit alors Sorane, terrifiée, se rendant compte de ce qu’elle avait fait. Petitetaru lui envoya un message d’amour. La Mithra s’apaisa, regardant avec étonnement la petite mage.
Petitetaru se tourna alors vers Miala. Leurs regards se croisèrent et elles se sourirent mutuellement. Elles se comprenaient. Miala hocha la tête. Le temps était venu.
Petitetaru écarta les bras et parla d’une voix douce et réconfortante.
« Vous tous qui vous battez pour sauver ce qui doit être, recevez ce que j’ai de plus précieux, recevez mon amour. »
« BENEDICTION » cria-t-elle.
Soudain, un vent violent envahit la caverne, suivi immédiatement d’une aveuglante lumière blanche. Dans le même temps, l’entité hurla de douleur. Une vague de magie curative d’une puissance inimaginable souffla. Un à un, chaque membre du groupe sembla renaître. Et aussi vite que cela était apparu, tout redevint calme.
Petitetaru retoucha terre et s’assit tranquillement, le dos contre une pierre.
« Je me serai bien amusée. » Elle souriait. « Fais attention à toi, grand frère. Pas de bêtises » dit-elle en me regardant.
Elle ferma alors les yeux.
Rien n’est plus exubérant qu’une Tarutaru pleine de vie. Rien n’est plus discret qu’une Tarutaru qui se meurt.
Petitetaru avait fait son choix, sans peur, sans retour.
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Maric




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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyMar 19 Juin - 14:58

Chapitre 14

« NOOOONNN ! »
Je criais en courant vers Petitetaru. Elle avait réussi à sauver tout le monde, mais au prix de sa vie ! Je m’écroulai devant son petit corps et le prit dans mes bras.
« Réveille-toi Petite ! Réveille-toi Petite ! »
Je ne pouvais penser à rien d’autre qu’elle. Elle devait vivre ! Je regardais désespérément Miala.
« Sauve là ! Fais la revenir ! Elle n’avait pas à se sacrifier ! »
Miala me regardait, les larmes aux yeux.
« Fais quelque chose, Miala ! »
La petite fille pleurait, ne faisant rien. Et « lui », toujours dans ma tête !
Elle a fait son choix, petit Hume. Librement.
« La ferme ! » hurlais-je. Tous se tournèrent vers moi.
« Tu ne peux rien faire ! » criais-je en fixant Miala.
Je déposai Petitetaru au sol et pris ma lance.
« Pourquoi ne fais tu rien ? Tu es l’enfant d’une Déesse et tu ne peux pas sauver ceux qui t’aident ? »
Une autre voix se fit entendre.
« Oui, petit être. Elle ne sait que se cacher derrière les autres. Et tu laisses faire ? »
Je me tournai vers cette voix. Vers l’entité. L’insectoïde semblait avoir été ébranlé par la magie curative de Petitetaru et avait du mal à récupérer.
« Cacher derrière les autres » répondis-je.
« Oui, petit être. Tu dois te protéger et protéger tes amis. »
« Protéger…mes amis. »
« Kalten, non ! »
Un coup de poing me fit reculer. Sortant de ma stupeur, je fis face à Sorane, elle aussi les larmes aux yeux.
« Ne l’écoute pas ! Regarde ce que j’ai fait en acceptant ce qu’il me disait ! » Elle me criait dessus. Et moi, je la regardais, hagard.
« Tu veux tuer ceux que tu veux protéger ? Tu veux tuer celle que tu aimes ? Tu veux tout perdre ? Alors fais comme moi ! »
« Non, petit être. Toi et moi, nous pouvons faire de grandes choses. »
Je regardais mes compagnons. Certains essayaient de combattre l’insectoïde, mais n’arrivaient pas à le toucher. Les autres étaient autour de moi et Petitetaru.
Petitetaru….
Une main se posa sur mon épaule. Me retournant, Epok se blottit dans mes bras.
« Penses à Petite, Kalten. Elle nous a sauvés. »
Petitetaru…petite sœur…
Je souris tendrement à ma voleuse et me rapprochai de Miala, les yeux lourds de chagrin.
« J’ai failli à mon rôle de gardien, Miala. Puisses-tu me pardonner un jour. »
Soudain, une idée me traversa l’esprit et je mis un genou à terre devant la petite fille.
« Je fais le serment de te protéger, toi et tous ceux dans le besoin. Je fais le serment d’être ton gardien, petite Déesse. »
Miala se mit à applaudir de ses petites mains et déposa un gros baiser sur ma joue.
Je me tournai vers l’entité. Il reprenait peu à peu ses esprits et donnait beaucoup de difficultés à ses assaillants.
« Maintenant, à nous deux. »
Ainsi soit-il, petit Hume.

Eolya quitta le combat pour nous informer d’une mauvaise nouvelle.
« C’est de la magie, de l’énergie pure. Les armes ne lui font rien, nos sorts non plus. »
Je peux le combattre, petit Hume. Je suis comme lui.
« Pourquoi ferais-tu ça ? » demandais-je.
J’ai mes raisons.
« Peux-tu m’aider à le tuer ? »
Je peux passer mon énergie dans ta lance, si c’est ce que tu veux dire.
« Eolya, dis à tout le monde de s’éloigner. »
Et je bondis vers l’entité.
« Kalten, reviens ! »
Non, Epok. C’est à moi et à lui de jouer.
« Reculez. Vous ne pouvez pas le toucher. »
Ils reculèrent donc. Loacoon, Peepolopee, Mariana, Satine, Micka et tous ceux qui combattaient. Je m’approchais de l’insectoïde, celui-ci ayant retrouvé ses esprits. Du coin de l’œil, je vis certains de l’alliance se répartir autour de nous. Que les guérisseurs.
« Hey l’insecte ! Ca te dit de tenter ta chance avec moi ? »
L’entité me regarda, menaçant.
« On va jouer tous les deux. Une seule règle : mort au perdant ! »
Je fis un saut qui me permit de lui asséner un coup. Il hurla quand ma lance le toucha, créant un éclair bleu.
« Tu utilises ton entité, petit être ! » cria t’il.
« Une seule règle, l’insecte. Je n’ai jamais dit que je ne tricherais pas. »
Le duel s’engagea. L’entité était rapide et précis. D’autant plus que j’avais du mal à voir ses mouvements vaporeux. Mais dès qu’il me touchait, je pouvais ressentir un soin prodigué par l’un des guérisseurs. De son côté, l’insectoïde ne pouvait pas se permettre d’attaquer l’un des mages car il se recevait dans la seconde un coup de ma lance.
Nomahios s’approcha du groupe qui n’était pas occupé à me protéger.
« Ca semble marcher. Je ne sais pas combien de temps Kalten va tenir, ni nos mages, mais il arrive à le blesser. On va se répartir autour d’eux, prêt à intervenir. On ne sait jamais. »
Tous acquiescèrent, se demandant ce qu’ils pourraient faire à un ennemi qu’ils ne pouvaient pas toucher. Mais s’ils devaient mourir, ce serait en combattant.
Le combat dura un certain temps avant qu’ « il » n’intervienne. L’entité ne semblait pas contre un répit.
Il nous faut prendre l’avantage, petit Hume. J’ai une idée.
Me concentrant sur l’insectoïde, j’attendis la suite.
Je vais l’affronter directement. Mais je vais donner une petite partie de mon énergie à chacun d’entre vous. Vous pourrez tous le combattre. Il est suffisamment épuisé et énervé pour que ça marche.
« Tu ne tiendras pas longtemps si tu n’utilises pas ton énergie au maximum. »
Je sais, petit Hume. Mais de cette façon, nous avons une chance de gagner.
« Tu risques d’être tué. Pourquoi fais-tu ça ? »
Disons que j’ai appris certaines choses à tes côtés.
« Non ! Je ne veux pas prendre le risque de te sacrifier aussi. »
J’évitai une attaque fulgurante de l’entité.
Tu ne veux pas que je meure, petit Hume ? Et pourquoi ça ? Je t’offre la possibilité de rompre notre pacte.
Je bondis pour asséner un coup et me mettre hors de portée. Azure virevoltait autour de l’insectoïde en le griffant et le mordant.
« Et alors ? J’ai appris aussi à te connaître et je ne veux pas que tu prennes ce risque. »
Désolé, Kalten. A mon tour de choisir.
Ma lance se mit à briller intensément. Si intensément que personne ne put garder les yeux ouverts. Chose étonnante, l’entité semblait attendre. Quelques secondes passèrent sans que quiconque ne puisse bouger. En rouvrant les yeux, nous n’arrivions pas à croire ce que nous voyions.
Une nébulosité lumineuse et tout aussi vaporeuse faisait maintenant face à l’entité. Mais le plus incroyable, c’est que cette nouvelle nébulosité semblait avoir pris la forme d’une…..Tarutaru !
Retrouvant mes esprits, je communiquai rapidement avec les autres.
« Préparez-vous. Vous allez pouvoir toucher l’insecte maintenant. Mais il va falloir faire vite. Ce…cette….la Tarutaru que vous voyez vous a passé une partie de son énergie. Elle ne pourra tenir très longtemps. »
Tous convergèrent alors vers les deux formes vaporeuses.
Un nouveau combat commençait.

Ce fut notre entité qui attaqua en premier. Nous suivîmes immédiatement. L’insectoïde commença à reculer devant le nombre de coups qu’il recevait. Chaque fois que nous le touchions, un éclair bleuté apparaissait et il hurlait en conséquence. Mais bizarrement, il ne nous attaquait pas. Il se contentait d’essayer d’esquiver nos attaques et se concentrait sur notre nouvel allié.
« Bon sang, il est tenace le bougre ! » cria Darkenz.
« Frappe au lieu de parler ! » lui répliqua Yris, récupérant son mana.
Il fallait se rendre à l’évidence. Nous n’aurions pas assez de temps pour le vaincre. Notre entité alliée s’affaiblissait de plus en plus.
« Reviens te protéger dans mon corps » hurlais-je.
« Non, Kalten. Je dois rester pour que vous combattiez. Si je reviens, il aura le temps de vous terrasser. »
Je grinçai des dents. Encore un innocent qui allait mourir. Il fallait trouver une solution.
« Kalten, rappelle ton ami. »
Alors que la linkperle nacrée me rapportait son ordre, je trouvai Falkhen loin du combat, hors de vue de l’insectoïde.
« Je l’ai senti moi aussi. Sa force baisse. Mais il a choisi. Je ne peux aller contre ça. Et de plus, si je le rappelle, nous sommes tous morts ! C’est lui qui nous permet de le toucher ! »
« Si tu ne le rappelles pas maintenant, il va finir par perdre le peu d’énergie qui lui reste, bien avant que l’entité soit inquiétée, et le résultat sera le même… Nous serons tous perdus. »
« Tu l’as vu comme moi… Petite s’est sacrifiée pour nous… Et tu voudrais que nous baissions les bras maintenant ? JAMAIS ! »
Il y eut un silence de quelques secondes. Falkhen était loin de moi mais je le sentais bouillir. Malgré tout, il me répondit d’une voix calme.
« J’ai un plan, Kalten. Mais pour ça, je vais avoir besoin de toi et de ton ami. »
« Tu penses à quoi ? »
« Je vais tenter une invocation qui pourrait nous tirer d’affaire. Mais elle requiert beaucoup d’énergie. Pour la mener à bien, je vais avoir besoin que tu me couvres. Et pour ça, il faut que ton ami réintègre ta lance. »
« Tu es dingue ? Sans son aide, tu ne pourras pas toucher ce monstre. »
« Il ne pourra pas esquiver ce sort, j’en suis certain. »
« Je ne sais pas… »
« Kalten, ça fait des années que tu m’appelles chef ! Alors, pour une fois, essaie de m’obéir, tête de mule ! Il faut tenter quelque chose ou on va avoir un gros problème ! »
Je devais reconnaître qu’il n’avait pas tort. Il fallait que je « lui » demande son avis.
« Ca peut marcher, Kalten. J’espère juste que ton ami sait ce qu’il fait. Ne penses pas à ce qu’il peut m’arriver. Je vais transférer mon énergie sur ta lance, tout ce qu’il me reste. Je vais faire de mon mieux, mais je ne te promets pas de pouvoir tenir longtemps. »
Je m’écartais du combat pour pouvoir communiquer tranquillement avec tout le monde.
« Faites attention, Falkhen va tenter quelque chose. »
« Il va faire quoi ? » s’inquiéta Yris.
Falkhen tourna la tête vers celle qu’il aimait et eut un regard triste. Il jouait gros sur ce coup et il comptait sur moi. Je n’avais pas le droit de le décevoir.
« Maintenant, Kalten ! » cria notre allié.

Je sentis immédiatement un flux d’énergie envahir mon corps. Azure hulula d’étonnement.
Sans prendre le temps de réfléchir, je hurlai en courant sur l’insectoïde. Celui se retourna vers moi, ne réagissant pas. J’étais devant l’entité, et Falkhen se trouvait derrière elle. Je le vis écarter les bras et commencer à réciter les vers de son invocation. Son corps se nimba d’une faible aura orange. Il fallait que je gagne suffisamment de temps. Je bondis, Azure à mes côtés et portai une multitude d’attaques, ne retenant aucun de mes coups. Les guérisseurs faisaient de leur mieux pour me maintenir en vie. Malgré tout, je sentais leur sort de moins en moins efficace. Parallèlement, l’énergie qui entourait ma lance faiblissait sensiblement elle aussi. J’entendais Yris crier et se débattre. Elle était difficilement retenue par Kurashuji et Nomahios.
Je portai deux autres coups de lance puissants, mais j’eus la mauvaise surprise de voir qu’ils ne lui firent aucune blessure.
Je… Je n’en peux… plus, Kalten…
L’insectoïde se cabra en arrière et hurla à sa victoire.
« C’est fini… Vous êtes finis ! HUHAHAHAHAHAHA ! »
Son rire éclata, résonnant dans la caverne, mais s’évanouit rapidement quand il se rendit compte qu’il se trouvait au milieu d’un énorme pentacle lumineux.
Falkhen avait fini son incantation. Connaissant le pouvoir d’un invocateur, je savais qu’il avait ouvert au maximum les portes de son flux astral. L’énergie l’enveloppant en témoignait.
Un geyser de feu jaillit du pentacle, faisant hurler la bête. L’avatar pouvait donc blesser l’entité. Nous avions une chance. Mais « il » me parla.
Tiens-tu à ton ami, Kalten ?
« Je… Bien sûr, quelle question… »
Alors, arrête-le… de suite.
« Mais c’est notre seule chance ! Et puis… Falkhen est un bon invocateur. Que risque-t-il ? »
Regarde plus haut.
Les flammes qui avaient jailli m’avaient fait penser qu’il avait appelé Ifrit… Je restai ébahi devant l’avatar qui surplombait l’aire du combat.
Un magnifique oiseau au plumage enflammé déployait ses ailes gigantesques au-dessus de notre ennemi.
Phénix, Kalten. C’est un spectacle rare que nous avons là. Mais ton ami est condamné. L’oiseau immortel ne se déplace pas pour rien. Vous allez gagner…et perdre…
Je repensai au regard triste qu’il avait lancé à Yris.
« Que… NON ! »
Je hurlais, lâchant ma lance et tendant la main vers notre chef de guilde, vers mon ami.
« FALKHEN ! ARRETE CA ! »
Le mage, nimbé de lumière, faisait face à l’entité qui avait compris que son salut résidait désormais dans l’élimination de l’invocateur. Falkhen sourit.
« Merci » fut la seule réponse que nos perles nous transmirent.
L’insectoïde s’élança vers Falkhen. Au même moment, celui-ci sembla hurler un ordre. L’oiseau replia alors ses ailes sur la surface de combat et le feu l’entourant s’intensifia. La lumière et la chaleur devinrent difficilement supportables, si bien que nous dûmes tous détourner le regard. Presque immédiatement, un vacarme assourdissant et une déflagration nous projeta tous dans les airs. J’atterris lourdement, épuisé. Pourtant, il fallait se relever. Tant bien que mal, je réussis à me mettre debout.
Tout à coup, Yris hurla le nom de Falkhen. Je la vis tomber à terre, ne pouvant se retenir de pleurer. Tous semblaient épuisés et regardaient tristement le résultat de notre tentative.

Il ne restait plus de la surface de combat qu’un énorme cratère. La chaleur de l’explosion avait vitrifié la roche encore fumante. Et ce cratère était vide. L’entité insectoïde avait bel et bien disparu. Avec Falkhen.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyVen 22 Juin - 12:37

Chapitre 15

Quand quelqu’un décide de devenir un aventurier, outre les dangers inhérents aux diverses situations rencontrées, il faut savoir faire face à la solitude et, en même temps, à la communauté. Un aventurier va commencer sa carrière dans un anonymat plus ou moins complet. Mais s’il veut survivre et se faire une renommée, il doit se trouver des compagnons. La plupart du temps, il rejoindra une guilde. Sinon, au fil de ses rencontres, il en formera une. Bien sûr, certaines quêtes nous entrainent loin de nos amis. Très loin même. Quelque fois, il peut arriver que l’on se sente terriblement seul. Mais nos linkshells sont là pour nous rappeler qu’il suffit d’un appel pour se retrouver entouré de ses compagnons d’aventure, prêts à aller jusqu’au bout avec vous uniquement parce que vous aviez besoin d’eux.

Deux de mes compagnons d’arme, mes amis, sont morts. Petitetaru s’est sacrifiée pour nous insuffler l’espoir. Falkhen a décidé de nous offrir la victoire. Mais cette victoire est cruelle. L’inverse est rarement vrai dans notre métier.

Cela fait maintenant un mois qu’ils nous ont quittés. Peu de personne savent ce qu’il s’est passé à l’Arbre Boyahda. Officiellement, les autorités ont déclaré qu’un monstre d’origine inconnue avait été éradiqué par l’Alliance de Vana’Diel. Pas de noms cités pour honorer nos morts. Pas de déclarations publiques pour les remercier de leur sacrifice. Jamais. Le peuple ne doit pas savoir quel danger a été évité. Mais nous sommes quelques uns à connaitre la vérité. Autour de nous, certains aventuriers ont bien remarqué que Petitetaru et Falkhen n’étaient plus là. Eux aussi savent que la vérité n’est pas exactement ce qui a été dit. Mais c’est notre métier. Notre fichu métier.

Cela fait maintenant un mois que je n’ai pas enfilé mon armure. En fait, cela fait maintenant dix jours que je ne sors plus de San d’Oria. J’arpente les rues et je regarde tous ces nouveaux aventuriers courir vers ce qu’ils espèrent, ou redoutent, être leur destin. Chaque membre de l’Alliance a plus ou moins repris ses activités. Techniquement, je suis toujours le gardien de Miala. Tarik veille cependant sur elle. Epok a encore disparu mais cette fois après m’avoir expliqué qu’elle devait régler par elle-même certains contentieux. Même Lui me laissait seul. Un mois qu’il n’interférait plus dans mes pensées.
La solitude de l’aventurier.

Cette fois, mes pas m’avaient porté jusqu’à un des nombreux squares de la ville. Je ne m’en rendis compte que quand Azure m’envoya une pensée. Elle était désorientée. Essayant de reprendre un peu pieds dans la réalité, je vis devant moi une statue d’Altana. Bizarrement, je ne me rappelais pas la présence d’une statue dans ce square. La Déesse semblait me tendre les mains. Sans savoir pourquoi, je tendis les miennes. Au moment de toucher la statue….

…un flash aveuglant….pas de douleur…pas de peur….juste… de….la ….surprise….

….je regarde autour de moi. Ce silence, ce calme. Tout semble flou, à part la statue qui me regarde. Et me sourit.

« Bonjour Kalten »
Une statue qui parle ?
« Oui, c’est bien moi qui te parle. Du moins, ma représentation. »
Une statue qui parle et qui lit dans les pensées ?
« Pas exactement. Disons que j’interprète la tête que tu fais actuellement. Et je te comprends. »
Ma tête ? Quelle tête ? Ah oui, je referme ma bouche qui béait lamentablement.
« Kalten, Miala s’inquiète. Elle ne sait pas quoi faire pour que tu reviennes. »
« Comment ça que je revienne. Je suis toujours là. » Je regarde autour de moi. « Bon, en ce moment, je ne sais pas trop où je suis. »
« Physiquement, oui, Kalten. Tu es toujours là. Mais tes pensées, ta façon d’être toi…tu suis un chemin qui va te perdre. »
« Oui, je sais que je dois veiller sur Miala. Je suis son gardien. Mais pour le moment, je n’arrive pas…je ne peux pas… »
Je n’arrivais pas à expliquer ce que je ressentais.
« Tu n’as pas à m’expliquer, Kalten. Je sais ce que représentent pour toi tes compagnons. Et je sais également que tu vas pourtant devoir repartir en quête. »
« Repartir en quête ? Et de quoi cette fois ? Qui vais-je devoir sacrifier maintenant ? »
La statue d’Altana me regardait toujours avec tendresse.
« Cette fois, Kalten, la quête que tu vas devoir faire te concerne directement. Si quelqu’un doit être sacrifié, ce sera toi. Et uniquement toi. Mais pas pour moi, ni pour Miala. Cette quête, si tu l’acceptes, tu devras la faire pour redevenir toi-même. »
« De bien grands mots et de bien belles paroles. Même pour une Déesse. J’ai déjà donné.»
Décidément, mes relations avec les Dieux n’étaient pas prêtes de s’arranger.
« Kalten, écoute-moi. Tu vas devoir retrouver Petitetaru et Falkhen. »
Je ne pus me retenir de rire.
« Oui, je me vois déjà devant la Mort et lui demander : excuse moi, la vieille grincheuse, mais par hasard, accepterais-tu de laisser revenir mes compagnons ? En échange, je t’offre une bonne bouteille. Tu verras, c’est du bon.»
« C’est là que tu te trompes, Kalten. »
La voix d’Altana était très douce.
« Ils ne sont pas morts. »


Dernière édition par Maric le Dim 1 Juil - 20:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyLun 25 Juin - 9:47

Chapitre 16

Cette fois, je ne riais plus.
« Arrêtez ça tout de suite ! J’ai vu moi-même ce qui leur est arrivé. »
« Oui, tu as vu ce que tes yeux t’ont montré. »
« Et alors, quelle différence ? » Je ne comprenais pas ce que me disait Altana.
« Tu les as vu tomber. Tu as dressé un bûcher en l’honneur de ton amie. Quant à Falkhen, le Phénix l’a emporté. »
« Et alors ? » répétais-je.
« La Mort ne les a pas reçus. Je suis bien placée pour le savoir. Leurs âmes sont quelque part, hors de ma portée et de celle de la Mort. »
Je me pris la tête dans les mains.
« Je ne comprends plus rien ! Où sont-ils dans ce cas ? »
« A toi de chercher les indices, Kalten. Accepte cette quête, redeviens toi-même. Maintenant, tu dois retourner parmi les tiens. »
« Attendez ! Par où commencer ? »
« Suis ta voie, Kalten. Redeviens toi-même…. »


…un…flash…..aveuglant….le bruit….autour…de moi….

« Ca y est, il revient à lui. »
J’ouvris les yeux. J’étais allongé par terre, plusieurs personnes autour de moi. Un paladin était agenouillé à mes côtés.
« Doucement, mon gars » me dit-il « Je t’ai vu tomber et j’ai cru que je n’arriverai jamais à te ranimer. »
Je me levai, remerciant au passage ce paladin Galka. La statue avait disparue. Avait-elle été là, de toute façon ? Je souriais. Pour la première fois depuis longtemps, je savais ce que je devais faire. Remerciant une fois de plus le paladin, je pris la direction de ma maison Mog.

Je me présentai devant la maison d'Yris le jour suivant. Je n’avais jamais osé le faire depuis tout ce temps. Je frappai à sa porte, ne sachant pas comment elle allait réagir. Personne n'ouvrit. Je frappai à nouveau. Toujours rien. Le plus étonnant était que même son Mog ne semblait pas être présent. Etait-elle sortie ? Ne voulait-elle pas ouvrir ? Je pouvais la comprendre.
Tant pis pensais-je. Autant tout dire quand même.
C'était devant une porte close que je me mis à parler.
« Yris, je ne reste pas longtemps. Je sais que tu m’en veux pour Falkhen et je ne viens pas te demander de m’excuser. »
Toujours rien.
« Je pars, Yris. Tu ne me reverras sans doute plus. Je te dois bien ça. Cependant, je pars en espérant que tu retrouveras le sourire un jour. »
« Adieu, Yris. Garde espoir. »
Quand je partis, la porte était toujours close.

Quelques instants après, je sortis mon armure du coffre où elle était rangée. Ma lance était déjà prête. Mupopo, mon moogle, avait entretenu mon équipement pendant mon absence. Je ne saurai jamais comment le remercier. Tarik et Miala était à mes côtés.
« D’accord Tarik. Je comprends qu’en tant que gardien de Miala, il faut qu’elle vienne avec moi. Mais vous ? »
« Je suis son guide, Kalten. Ne l’oubliez pas. Et puis, je pourrais vous aider pour analyser certaines situations qui pourraient être….ésotériques. »
Il marquait un point.
« Je comprends, Tarik. Dans ce cas, aidez moi à enfiler mon armure, voulez-vous. Il est temps d’y aller. »
Après avoir laissé des consignes à Mupopo, nous primes la direction des écuries.
Deux personnes que je reconnus semblaient attendre sur leurs chocobos.
« Peepo, Sorane, que faites vous là ? »
« Nous t’attendions, Kalten »
Sorane dirigea son chocobo vers moi.
« Je sais ce que tu vas faire. Je suis une voleuse, rappelle toi. Je sais comment obtenir certaines informations. Et tu ne m’empêcheras pas de venir. Rien ne m’y empêchera. »
Sorane avait le caractère d’Epok. Elles étaient pareilles. Je ne pouvais qu’accepter son aide.
« Et toi, Peepo ? Pourquoi viens-tu ? Je croyais que tu voulais maitriser les avatars ? »
Le petit Tarutaru haussa les épaules.
« Mam’zelle Petitetaru m’a toujours dit que vous pouviez rien faire sans elle. Alors, un jour, je lui ai juré de prendre soin de vous si elle devait partir, M’sieur. »
Je souris aux paroles de Peepolopee.
« Alors, ton aide sera la bienvenue, Peepo. Je suis content que tu sois là. »
« Et moi alors, je m’impose, c’est ça ? »
« Mais non, Sorane, ce n’est pas ce que je voulais dire. »
La Mithra me souriait.
« Je sais, nigaud de Hume. »
Décidément, elle ressemblait trop à Epok…

Nous étions sortis de San d’Oria quand Peepo posa la bonne question.
« Et maintenant, on va dans quelle direction, M’sieur ? »
Je levai la tête vers la nuit étoilée. Je souriais en trouvant ce que je cherchais : une étoile brillante d’une constellation qui me tenait à cœur.
« Suivre ma voie » murmurais-je pour moi-même.
Je pris la tête du groupe.
« Nous allons suivre cette étoile, mes amis. Elle s’appelle la Voie du Dragon. »
Allons-y, Kalten. J’ai hâte de t’aider, mon ami. A l’occasion, il faudra que je te donne mon véritable nom.
Cette voix dans ma tête. Pour une fois, je l’accueillis avec bénédiction.
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MessageSujet: Re: Le choix d'une vie   Le choix d'une vie EmptyLun 2 Juil - 23:08

Eclairée par les reflets d’argent d’une lune à moitié rongée par l’obscurité qui semble s’admirer sans retenue dans une mer d’huile. Une ombre se fond discrètement avec le bord déchiré de la falaise. A peine dérangée par le halo tremblant et pâle de la lumière du phare, la silhouette immobile est comme absorbée par le paysage rocailleux et froid des falaises de Bastok. Sans y prendre garde on aurait pu la prendre pour un rocher étrange, témoin de la fureur dont est capable cet océan pourtant si calme se soir. Même les animaux ne semblent pas y prêter attention, et vaquent à leurs occupations nocturnes, comme si de rien était.

Figée, et silencieuse. Pas un bruit, pas un souffle, à peine le battement d’un cœur aussi discret qu’un battement de cil. Un cœur qui hésite entre battre plus fort ou se taire à jamais, dans un dernier soupir de détresse, dans un dernier écho de désespoir. C’était la seconde fois. La seconde fois qu’elle se retrouvait seule, abandonnée. Ou plutôt non, c’était la troisième. Mais la première fois, c’était ses parents, une enfant aime toujours ses parents par-dessus tout, quoi qu’il arrive, c’est dans la nature des enfants d’Altana. Mais les deux autres fois …

Les deux autres coups portés à son cœur l’ont étés par celui qu’elle avait choisi d’aimer, d’aimer plus que sa propre vie, sans que rien ne l’y oblige, sans partage et sans conditions. La mage a toujours été entière, blanche, ou noire, mais sans compromis. Tout le peuple des enfants de la Déesse la laissait de glace, avant que ne fonde son armure pour celui qui devait devenir son unique raison de vivre. Et voilà que pour la seconde fois, il l’abandonne … encore.

Voilà que pour la seconde fois, elle se retrouve là, hésitante. Bercée de douces illusions et de rêves d’une vie passée. Traversée d’images de visages et de lieux que rien ni personne ne pourrait effacer de son esprit, tant ces images sont synonymes de joies et de bonheurs, tellement grands que les mots pour les décrire n’existent pas encore. Puis, comme une vague qui a repris son souffle en pleine mer, et reviens avec force et courage attaquer cette falaise qu’elle ne vaincra jamais, ressurgissent les images de morts. Peines, pleurs, cris et larmes. Alors d’un coup son espoir s’éteint, comme la lumière de ce phare au petit matin, quand l’huile manque et que l’astre vient prendre la relève de cet artifice de pierre. Les enfants de la déesse sont ils si ridicules …

Deux fois qu’elle le perd. La première sans un mot, sans un bruit, sans même une lettre ou un signe, emplissant son cœur d’un mélange doux amer de rage et d’espoir, frôlant la folie. Et la seconde sous ses yeux, sans qu’elle n’y puisse rien. Simplement parce que celui pour qui elle aurait donnée sa vie, avait décidé de donner la sienne. Impossible de dire ce qui la rongeait le plus. La culpabilité, la rage, le désespoir, peut être un mélange de tout. Elle n’avait pas su le garder en vie, lui sans qui elle n’était plus que l’ombre d’une ombre, perdue dans une obscurité totale, envoutante et perfide.

Après cette terrible lutte. Après le sacrifice de Petite, puis de … Falkhen. Elle s’était téléportée, sans un mot, le visage fermé, ravagé par la douleur et la peine, méconnaissable tant il reflétait le vide qui la submergeait soudain. Pas un de ceux qui étaient là n’osa bouger quand elle commença son incantation. Ils savaient que cela aurait été vain. Et à cet instant, elle ne pouvait inspirer qu’effroi.

Pendant plusieurs semaines, Yris disparue totalement de la surface des terres connues. Pendant plusieurs semaines elle ne mangea plus, buvant les gouttes que le ciel parfois faisait pleuvoir sur ses lèvres closes. Etait ce des larmes divines. Elle était devenue un fantôme, une ombre. Une apparition dont certains aventuriers débutant faisaient parfois le récit dans les tavernes de Bastok, narrant avec verve et grandiloquence leur rencontre avec le monstre. Racontant à qui voulait l’entendre comme ce fantôme était hideux, inquiétant. Finissant par hurler en agitant les bras, pour effrayer l’assistance, mimant grossièrement qu’elle leur courrait après pour les dévorer vivant !

La journée elle se terre dans une grotte profonde. Et chaque soir, l’ombre reprend sa place parmi les rochers. Chaque soir, que la tempête fasse rage et que les vagues se déchainent en écho à la colère du ciel, ou que la mer et le vent dans un pacte fragile décident de se taire, elle est là. A l’endroit précis où un jour elle ouvrit son cœur pour la première fois. Là où toute sa rancœur, sa haine et sa peur des êtres vivants disparurent enfin. L’instant où il la prit dans ces bras. Là où elle lui avoua enfin que rien de ce qu’il lui demanderait ne serait un obstacle à son amour. Y compris le sacrifice ultime.

Elle se tait car elle n’a plus de voix pour parler. Ses yeux ridés et secs n’ont plus de larmes pour pleurer. Son visage n’a plus de joie ni de sentiments pour s’exprimer. Même pas de haine, il l’en avait débarrassée. Elle ne vie plus, car elle n’a plus de raison de vivre. Alors qu’attend-elle pour mourir … enfin.

A l’aune du trentième jour de sa disparition pourtant, quelque chose d’étrange se produisit. C’était une de ces nuits où même les éléments avaient décidés de respecter sa peine. Pas un souffle pour étouffer celui qu’elle n’avait plus. Pas un bruit pour couvrir celui qu’elle n’était plus capable de faire. Pourtant son regard qui ne regardait plus rien depuis longtemps fût troublé par quelque chose. Quelque chose que jamais encore, depuis sa retraite, elle n’avait vue. Une lueur étrange, flottant dans les airs.

Il lui fallu faire un effort inouï pour que son esprit daigne prendre le dessus sur le vide qui l’habite, ne serait ce que quelques secondes. Quelques secondes pour comprendre de quoi il s’agissait. Pourtant, à quoi bon comprendre. Mais sa conscience finie par s’éveillée péniblement. Ainsi elle vît la chose descendre du ciel, avec une lenteur incroyable.

C’était petit. Une lumière pâle et diffuse, entre l’ocre et le rouge, entourait la chose qui semblait virevolter de droite à gauche, au grès du souffle des esprits malins qui bousculaient sa trajectoire, incongrue et désordonnée. Venant de nulle part, cet objet hors du temps semblait vouloir prolonger sa vie, avant de finir à jamais perdu dans le cœur de cet océan gigantesque. Il passa à quelques mètres à peine du fantôme. Elle avait les yeux posés sur lui. Chose déjà assez incroyable, depuis le temps qu’ils ne se posaient plus sur rien. Mais son esprit lui aussi était en éveil. S’en était presque douloureux.

C’est alors que cette pâle lumière se reflète dans les yeux du fantôme, au moment ou cette étrange chose passe à hauteur de son visage. Sa pupille tout d’abord, puis son esprit ensuite reçoivent le message lumineux, comme si le faible halo rouge venait d’éclairer son esprit, jusqu’à son âme endormie. Toute la baie du sud de Bastok semble alors figée sur place. Le monde cesse d’exister pour elle, le temps qu’elle comprenne enfin.

Fébrilement, une main tremblante, dans un geste d’enfant, hésitant et peu assuré, se faufile dans une poche de la guenille qui fût jadis une magnifique tunique de soie. Quelques instants plus tard, elle en ressort quelque chose. Quelque chose qu’elle serre très fort, comme si c’était son propre cœur, son bien le plus précieux, le seul qu’elle a en fait. Avec une lenteur indescriptible, la main s’ouvre sur l’objet si précieux. C’est une perle. Mais pas n’importe laquelle. C’est une perle de communication.

Tout en se recroquevillant sur elle-même, car sinon elle serait incapable d’y arriver, la silhouette fantomatique porte la perle à son oreille, puis la frotte quelques secondes. Sa bouche s’ouvre … mais aucun son n’en sort. Alors son visage se tord, déformant encore plus, si cela avait été possible son aspect cadavérique. Au prix de milles grimaces, de milles douleurs, enfin quelques sons se firent entendre. Hachés, incompréhensibles, sa voix est méconnaissable, chevrotante, il lui fallu de longues minutes pour réussir à prononcer un seul mot. Mais à force de lutter contre elle-même, elle fini par le dire, ne sachant même pas si seulement quelqu’un entendrait, ni même s’ils la reconnaitraient.

« c… C… C’est … plume …… une ….. Plume »

Sans attendre de réponse, le fantôme se lève avec difficulté, puis se dirige d’un pas lent et peu assuré, mais visiblement décidé, vers les portes magnifiquement sculptées de la ville. Une lueur rouge vif brillant au fond de ses yeux noirs.
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