[BG] Velwyn - Schizophrénie- Tome 1 les mémoires de Kaelmina

Tome 1 - les mémoires de Kaelmina -

Chapitre 1 - La sirène et le soldat -


08 mars...Quelque part dans une lointaine contrée asmodienne...

Une ville parmi tant d' autre. La vie se poursuivait inlassablement pour ses habitants malgré les menaces de guerre imminente. Chacun vacquait à ses occupations quotidiennes. La place grouillait de marchants en tout genre et le brouhaha ambiant s' élevait tel une sourdine libérée soudainement de ses chaines. Les rares oiseaux qui survolaient encore la ville quelques heures auparavant avaient maintenant rejoint leurs nids douillets. Une nouvelle journée débutait en effet. Loin de la guerre.

Un homme marchait d' un pas précipité le long de la rue principale. Une saccoche sous le bras. Pour lui, la paisible quiétude de la ville ne serait pas éternelle. La guerre arriverait tot ou tard. Ce n' était qu'une question de temps. Il en était toujours ainsi. A ceux qui croyaient que le malheur n' arrivait qu'aux autres, il répondait que pour votre voisin, vous étiez forcement un autre. Question de point vu. Elementaire.
Plongé dans ses pensés, il s' engouffra sous un portique étroit et se dirigea vers l' entrée principale. Comme chaque jour. Un éternel recommencement...Devant lui, un soldat lui barra la route. L'homme s'arreta et leva les yeux vers son ami.

- Bonjour Kalem. Je viens prendre la relève. Rien de spécial ?

Le soldat répondit d'une voix chargé de colère :

- Rien de plus qu'hier. Je te souhaite juste d' avoir plus de chance que moi. L' élyséenne à chanté toute la nuit et je n' ai pas fermé l'oeil. Maudit soit-elle ! Si ça ne tenait qu'à moi elle serait deja six pieds sous terre. Je ne comprends pas cette manie de faire des prisonniers. Surtout ici. C'est une petite prison. Elle aurait du etre tranférée à la capitale !

Lyumhen ne partageait pas le meme avi, mais pour des raisons que son ami ne comprendrait pas, il préféra répondre simplement :

- Sans nul doute tu as raison. Mais que veux-tu c' est ainsi. Faisons contre mauvaise fortune bon coeur.

Kalem haussa les épaules et prit congé. Lyumhen le regarda s'éloigner en silence. Qu'il était difficile de cacher ses sentiments. Il donnerait cher pour pouvoir se confier à quelqu'un. Enfin ...Las et le regard vague, le nouvel arrivant pénétra à l'interieur du batiment. La pièce était plutot grande et les quelques soldats qui étaient encore de service semblaient plongés dans le plus profond des ennuis. Lyumhen les salua rapidement et monta directement à l' étage. Il n'y avait personne. Excepté bien sur les deux prisonniers éliseens. Chacun était enfermé dans sa propre cellule. Lyumhen s' approcha de la première et ouvrit la petite trappe sur la porte. Le daeva dormait, couché sur le dos. Comme souvent. Il referma la trappe et se decida enfin à aller s' asseoir sur sa chaise, déposant négligeament au passage sa saccoche sur la table.

Il fit mine de farfouiller dans ces papiers, mais son esprit était ailleurs. Il leva la tete et osa un regard vers la seconde porte. La ou, derrière, se dissimulait l'interdit...Cette tentation secrete...Oserait-il ? En avait-il le droit ? Il en était obsédé. Son coeur ne l' avait jamais fait autant souffrir.

Lyumhen se leva et s' approcha tout doucement de la porte. Au moment ou il arriva au niveau de celle-ci, tout son corps tressailli. Un chant d' une beauté inouie venait de naitre de l'autre coté. Il s'arreta. Quelle merveille ! Fermant les yeux, le jeune homme se laissa transporter par la beauté à l' état pure. Ce chant cristalin l' envoutait. Cette femme l' envoutait.... Au fond de lui meme il savait déja qu'il passerait le reste de ses jours avec elle...

Il avait et raison et tort en meme temps....


L'intendant Herlod faisait les cent pas dans la pièce. Une grimace soucieuse accentuait d'avantage ses rides. Il ne parlait pas. De temps en temps un grognement s' échappait, vite rejoint par un las soupir de désapointement.
Le jeune capitaine de la garnison de la Wyvern, Hadeza, ne quittait pas des yeux son supérieur. Il connaissait bien sur les accès de colère de l' intendant, les ayant lui-meme subis plusieurs fois. Il fallait attendre. Ca finirait par lui passer.

Au bout de quelques minutes, l' intendant Herold se retourna vers le capitaine :

- Vous etes certain de vos informations capitaine ? Il n' y a aucun doute quand à la véracité de vos dires ?

Hazeda bomba légerement le torse et répondit d'une voix claire :

- Absolument. Le contact à été rompu et nous sommes sans nouvelles de nos éclaireurs. J' ai peur qu'il ne faille s'attendre à ...

- Lorsque j' aurais besoin d' un conseil tactique capitaine, soyez certain que je ne ferais pas appel à vous. Alors épargnez moi vos peurs ou vos suggestions et contentez-vous des faits !

Piqué au vif, Hazeda ne répondit pas. Herlod enchaina :

- Avez-vous fais venir les deux personnes que je vous ai demandé ?

- Oui intendant, elles attendent dans le couloir.

- Faites les entrer !

Hazeda se retira avec souplesse et ouvrit la porte. IL marmona quelques mots incomprehensifs et se recula pour laisser passer les deux invités.

Le premier, un homme de petite taille, rodeur sans aucun doute, s'avança avec grace jusqu'au bureau de l'intendant. Derrière lui, une femme dont le capuchon cachait son visage, le rejoignit et pris place à ses cotés.

Hazeda referma la porte et fit quelques pas. Il ne quittait pas des yeux la femme. Il éprouvait comme d' habitude un malaise inexplicable en sa présence. Celle-ci tourna la tete et leurs regards se croisèrent. Un froid glacial s' empara du jeune homme. Que le destin ne fasse pas d' elle mon ennemi pensa-t-il. Une goutte de sueur se forma à la base de sa nuque et descendit lentement le long de son dos.


12 mars

Lyumhen avait pris sa décision. Il l'aimait. Il se fichait que son amour fut contre nature. Au diable la raison ! Il était pret à tout risquer pour elle. Celle qui avait réussi à faire fondre son coeur... Il ne pouvait pas l'abandonner. Il fallait la sauver...quelqu' en soit le prix.
L'asmodien rangea son épee dans son foureau et sorti de chez lui en claquant la porte.
Il n' avait pas eu le temps de dire adieux à ses proches. De toute façon, ils ne comprendraient pas...Il reprendrait contact avec eux plus tard, en fin de semaine si tout se passait bien pensa-t-il...

Mais il se trompait....
Plus jamais il ne reverait ses proches.


La jeune femme continuait de chanter. Elle ne voulait pas s'arreter. Enfermée dans sa cellule depuis maintenent deux semaines, elle savait que ce soir serait le dernier. Il allait venir. Et il l' emmènerai avec lui. Loin de tout. Son exitation grandissait au fil des minutes. Elle l' aimait. Il l'aimait aussi, elle en était persuadée. Ce soir sera celui de la délivrance...de la liberté....et de l'amour...Oui elle l' aimait de tout son coeur.



13 mars


L'intendant Herlod était assis confortablement dans son siège. Face à lui, le capitaine Hazeda, accompagné aujourd'hui encore de la mystérieuse femme et du rodeur, le regardait d'un air inquiet.

- Ainsi donc l'éliséenne s' est enfui avec l' aide d' un de nos soldats....interressant....

Herlod posa son regard pénétrant sur Hazeda.

- Je vous donne cinq jours pour les retrouver. Et je suis généreux. Le rodeur ici présent vous aidera. Il n' a pas son pareil pour retrouver les fugitifs. Quand à cette lady, ses ....talents particuliers vous rendront bien services, commme vous pourrez le constater...A ce propos, rappelez-moi votre nom demoiselle ?

La femme retira son capuchon pour dévoiler son visage. Ses longs cheveux d'or retombèrent sur ses épaules.

Hazeda poussa un cri de surprise :

- Mais c' est une éliséenne !

L'intendant Herlod afficha un large sourir de contentement :

- En effet. Et une de nos meilleurs espionnes.

La jeune femme fit un pas en avant et se présenta :

- Je suis à votre service intendant Herlod, et je me nomme Kaelmina...