Etrange, etranger

La clerc était plus qu’heureuse que finalement Shairya se rende compte que ôter une vie est parfois nécessaire pour en sauver une autre. C’était la première grande leçon de vie de la jeune rodeuse. Et même si elle savait à quel point cela pouvais être traumatisant, elle savait aussi à quel point c’était indispensable. C’était une des choses que son époux Cathar lui avait enseigné, pour espérer changer quelque chose, il fallait d’abord en saisir le sens. Pour changer la vie, il fallait d’abord la comprendre. Shairya venait de faire un pas dans cette direction. Et Haven n’en était pas peu fière. Un petit sourire de satisfaction, rempli de fierté illuminait son visage.

Toujours souriante et pleine de tendresse elle regarde la Shugo reprendre courage et se lever enfin. Quel plus beau cadeau pouvais t’elle faire à Shairya, surement aucun. Haven sentait au fond d’elle-même que cette petite boule de poil, enfin pas si petite par rapport à elle, possédait en elle une force et un courage hors du commun, qui serait un exemple certain pour la petite. Suite aux paroles de Rubiatradszerek, elle se rendit compte qu’en effet, un bon bain ne lui ferait pas de mal, et çà c’était dans ces cordes !

« Mais bien sur, vous êtes notre invitée pour le temps que vous désirez ».
« Je m’occupe de suite de vous faire monter de l’eau chaude dans une chambre »
« Shairya, installe la dans une chambre veux tu … je vais m’occuper de l’eau ».

Sur ces paroles la Clerc disparue dans l’arrière cuisine pour démarrer le feu. Le pas léger, le cœur léger aussi, heureuse.

Partie comme une furie dans les escaliers, Shairya se stoppa net à l'injonction de Haven, retourna sur ses pas, le visage souriant.


"mada...heu mademoi...heu...." la jeune fille était embetée, ne sachant pas comment appeler la shugo devant elle. Il était loin le temps où elle nommait les personnes selon les traits caractéristiques qu'elle leur trouvait. Elle l'aurait volontier appelée Blanche-Dorée, ou Patte -Faible ou bien encore Fourrure-Tintante, mais là....c'était madame, mademoiselle,...autre chose ....elle soupira et reprit

"suivez moi ..c'est par ici" en se tournant sur ses talons, vive comme l'eclair.

La shugo suivait la jeune rodeuse en clodiquant légèrement, se laissant naturellement distancer par la fleche blonde, qui fit plusieurs aller-retour entre les escaliers et la shugo, toujours en souriant.

"Appelez moi Ruby, c'est mon nom" lui dit la shugo une fois arrivées devant la porte de la chambre attribuée par Shairya.

"Très bien Ruby, ma chambre est en face ça sera plus pratique. Installez vous je vais aider ma maman."

Et elle repartit en courant dans les escaliers, suivie de pret par une Zali affamée qui pensait sans doute qu'arrivée dans la cuisine Shairya lui trouverai bien quelque chose à grignoter.

"maman, je peux t'aider à quelque chose ?" cria t elle à tu tête en entrant dans l'arrière cuisine "je peux apporter du bois si tu veux, c'est la spécialité de la famille" ajouta t elle en éclatant de rires.

Haven rit de concert à la proposition de sa fille. Cette pensée ne lui effleura même pas l’esprit mais … quelle plus belle preuve de la réussite de construction de cette nouvelle et étrange famille. Elles riaient, aussi librement qu’innocemment, et cela leur faisait un bien fou après toutes ces aventures. Elles ne finirent de rire que par décence envers cette pauvre Shugo dont les dernières heures n’avaient pas été drôles du tout. Quelques petits rires fugaces persistent puis le calme revient, précaire, dans cette petite pièce. Le regard que porte Haven à cet instant sur Shairya fût indescriptible.

Jusqu’à présent, c’était la force de l’amour à construire qui poussait la Clerc dans ses mimiques et ses tendresses affichées. Aujourd’hui, pour la première fois, tout c’était déroulé de façon si naturelle, sans volonté d’afficher ses sentiments, sans calcul, même innocent. Se fou rire partagé entre la mère et la fille était bien, enfin, la preuve que tout était dit et fait. La simple vie reprenait son cours normal, comme si de rien était. Comme si ce qui es, avait toujours été. Un frisson parcouru Haven sans qu’elle puisse se l’expliquer. Comme si elle avait oublié quelque chose d’important.

« Non ma puce le bois ce n’est pas notre travail ici » dit-elle mi sérieuse mi souriante.
« Mais tu peux m’aider en commençant à monter l’eau déjà chaude ».

Se disant, elle pointe du doigt un seau déjà plein et fumant.

« Si on se relaye pour monter les seaux ca vas aller vite !! »

C’est ainsi que le balai des deux femmes, entre l’arrière cuisine et là chambre de la Shugo commence. Il ne leur faut du coup pas longtemps pour remplir le demi tonneau qui sert de baignoire. Au final elles sont là, devant leur œuvre accomplie, pas fières, mais simplement contente d’êtres capables d’apporter du réconfort à autrui. ([HRP]et non pas aux truies, ok je sort[/HRP]). Puis Haven prends la parole.

« Voilà qui vous aidera à vous sentir mieux. Si vous avez besoin de quelque chose n’hésitez pas à appeler, nous allons rester pas loin quelques temps au cas où ».
« Prenez le temps qu’il faut pour vous remettre ».

Elle sourit, contente que tout se finisse bien. Pour une fois. Puis quitte la pièce, accompagnée de sa fille, dont sans réfléchir elle avait pris la main.

Un peu honteuse de voir les deux femmes se donner tant de mal pour elle, une étrangère, Ruby voulu aider. Mais malgré les soins de la pretresse, elle n'avait plus aucune force et du se resoudre à les regarder travailler.

Elle les observa donc de ses yeux dorés, bougeant les oreilles à chaque apparition de l'une d'entre elles, ne trouvant pas une seul point commun physique entre la mère et la fille, l'enfant Shairya devait avoir tout prit de son père se dit elle à elle même. Elle soupira, pensant qu'elle aussi aurai pu avoir une enfant à élever, si les choses n'avaient pas été tel qu'elles le sont. Elle secoua la tête comme pour chasser ses pensées tristes.

« Voilà qui vous aidera à vous sentir mieux. Si vous avez besoin de quelque chose n’hésitez pas à appeler, nous allons rester pas loin quelques temps au cas où ».
« Prenez le temps qu’il faut pour vous remettre ».

Et la mère et la fille repartaient main dans la main, comme c'etait touchant en ces temps troublés, après ce qu'elle avait vécu avec son propre père recemment

"Je vous remerzie chère madame et mademoizelle. Je crois que zela zera très bien et pour vous remerzier, je vous preparerais un bon petit plat, zi vous le voulez bien"

La porte se referma et Ruby se plongea doucement dans cette eau tiède et bienfaitrice. Elle resta un moment à mariner, comme elle disait, histoire de bien decroter sa fourrure.

Un temps plus tard, elle était propre, sèche, la fourrure minutieusement brossée et ses vêtements changés. Elle avait troqué sa tunique verte contre une orange plus sobre mais bien plus propre.
Elle alla donc tout droit à la cuisine, son odorat ne la trompait jamais quand il s'agissait de cet endroit magique et frappa à la porte pour demander la permission au maitre des lieux de pénétrer dans ce lieux ô combien sacré.