Les Larmes de Hydaelyn

Vous n'êtes pas d'ici, n'est-ce pas ?

Non, bien sûr. Je me trompe rarement pour dénicher les aventuriers fraîchement débarqués à Limsa Lominsa. Oh, je vous rassure, j'ai beau être physionomiste, je n'ai pas la prétention de connaître tous les habitants de cette ville immense. En fait, c'est votre regard qui vous a trahis. Visiblement, vous ne savez pas où aller et vos yeux cherchent désespérément un point de repère. Et bien, pour ça, je crois que je peux vous aider.

*Tape du plat de la main la pierre du quai*

Venez donc vous asseoir à côté de moi. Vous verrez, je ne mords pas. Et puis l'air du port à quelque chose de revigorant et le soleil d'automne chauffe encore suffisamment pour être agréable, par ici. A Limsa Lominsa, l'été tarde toujours à laisser la place au froid hivernal.

Allez, ne me dites rien. Vous êtes un aventurier en quête de gloire et de richesse. Ce n'est pas difficile... Ils le sont tous plus ou moins. Et bien soyez rassuré. Je suis prêt à vous aider. Votre bijou là... Oui, celui que vous portez autour du cou. Il est magnifique, Avec son cristal aux reflets bleutés, en forme de larme. Combien en voulez-vous, vôtre prix sera le mien.

Pas à vendre ? Je suis pourtant prêt à y mettre le prix. Non ? Bon... Je ne vais pas insister alors. A vrai dire, je me doutais déjà de vôtre réponse avant même que je vous fasse cette proposition. Mais qui ne tente rien n'a rien, comme on dit.

Je vais être franc avec vous. Des aventuriers qui se demandent où ils ont débarqué, j'en croise des centaines tous les jours. Si je vous ai arrêté, c'est surtout parce que vous portez cette pierre à la vue de tous. Savez vous au moins ce qu'elle représente ? Pour vous, pas plus qu'un héritage de vôtre famille je suppose. Bingo...

Sachez déjà qu'elle n'est pas unique. C'est la troisième que je vois dans ma vie. La première, je l'ai vu sertie sur le bracelet de mon ami d'enfance. Pendant quinze ans, je l'ai côtoyé, et il ne l'a jamais quitté, même pour se baigner. A l'époque, j'étais jeune, et je n'en avais pas fait grand cas. Mais il y a peu, j'ai revu la même pierre, identique à la vôtre, aux mains d'un vieux roegadyn. Il se trouvait sur les quais de Limsa Lominsa. Il tenait la pierre devant lui, au niveau des yeux, et il pleurait. Je me suis approché et il a caché son trésor. Mais quand j'ai vu la taille de ses bras, je me suis bien gardé de le traiter de voleur... Et j'ai eu raison. J'ai fait des recherches partout où il me semblait judicieux d'en apprendre plus sur ces bijoux. Sa pierre n'était pas celle de mon ami d'enfance. Il en existe plusieurs. Et la votre semble être authentique aussi.

Pour dire vrai, je crois bien que tout ceux auprès de qui j'ai fait mon enquête doivent me prendre aujourd'hui pour un fou. Je n'ai rien pu tirer de toutes les personnes à qui j'ai posés mes questions. La seule preuve que j'ai trouvé pour démontrer que mon histoire tient la route réside dans un texte que j'ai déniché dans une vieille bibliothèque de Gridania. Ne me demandez pas comment j'y ai eu accès, je ne vous répondrai pas *sourit en coin*

Puisque vous avez cette larme, peut être que vous pourrez me dire si ce texte vous parle... Le voici...

*Se racle la gorge*

Aujourd'hui, c'est le printemps
Et j'ai vu un grand arbre blanc.
Il est d'une essence que j'ignore
Mais, dans mon œil, il se reflète encore.

Car j'aime toute cette belle nature,
Si grande, si forte, si faible, si pure
Et mon arbre blanc dans le ciel bleu
Me remplit le cœur et les yeux.

C'est au printemps que la nature se réveille,
Comme si elle sortait d'un long sommeil.
C'est à ce moment que tout refleurit,
C'est à ce moment qu'on apprécie la vie.

L'été arrive, avec ses jours pleins de promesses.
Le soleil nous touche de sa chaude caresse.
On se prend à rêver d'instants parfaits
Et on voudrait que cela ne finisse jamais.

En automne, les couleurs deviennent plus sombres.
La nature devient un théâtre d'ombres.
Les journées sont de moins en moins clémentes
Et la solitude devient plus pesante.

L'hiver arrive, la nature se repose
En attendant que refleurissent les roses.
On va se calfeutrer dans nos maisons,
En attendant que revienne la belle saison

Hydaelyn, si forte et si fragile,
Avait décidé que les peuples, dans leur cruauté,
Abriteraient des vigiles
Et viendraient la protéger.

Aujourd’hui ou demain,
A jamais et pour toujours,
Des larmes pour les guider,
Des armes pour les sauver.

Ne riez pas... Si j'ai raison, ce texte vous concerne bien plus que vous semblez le penser. Je suis sûr qu'il contient la clé. Ce n'est pas un simple bijou que vous portez autour du cou, croyez moi. Je parierais même que c'est cette pierre qui vous a choisit plutôt que le contraire.

Je me trompe peut être... Tout ceci ne repose que sur ces quelques lignes et ces fameuses pierres en forme de larmes. Mais avec la menace permanente de la guerre, j'en viens à espérer que j'ai raison.

*se lève*

Je ne vous retiens pas plus longtemps. Réfléchissez à tout ça.

*Commence à s'éloigner, puis s'arrête, le regard perdu sur l'océan.*

A Limsa Lominsa, on a toujours une arrière saison magnifique... Et aujourd'hui, comme hier, nous avons un temps éclatant et un soleil radieux... Mais les nuages noirs s'amoncellent à l'horizon... Je parie qu'on va avoir une tempête terrible. Un sacré déluge dont tout le monde ne sortira pas indemne... J'espère seulement que vous serez prêt quand elle sera sur nous.