[BG] Chroniques de Xeldysar

« Dans les Ténèbres, je souffrais pour survivre. Dans la Lumière, je souffrirai de vivre.»

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Un chant cristallin s’envolait dans les airs, les ailes blanches déployées, le jeune homme au cheveux d’or survolait gracilement ses camarades… tous l’écoutaient comme envoûtés par cette douce mélopée qui redonnait de la ferveur à leur coeur. Le jeune aède, disciple de Siel, entonnait ce cantique pour rappeler à ses frères pourquoi ils souffraient et mourraient contre les serviteurs des Dragons, pour ne pas oublier que la cause était juste.

C’était le temps des Balaurs, des raids à n’en plus finir, c’était une ère redoutable, néanmoins c’était tout compte fait, une belle époque pour le jeune homme. Unis et guidés par les Seigneurs Empyréens, tous avaient le même but.

Mais une toute autre menace se levait conjointement au sud, une menace bien pire que les Seigneurs Dragons eux même Ariel
La fin de la Guerre ! la Paix avec les Balaurs ! Elle n’avait que ces mots là à la bouche. Débutant son œuvre qui se voulait pacificatrice elle sema la discorde chez les humains, puis les daevas pour atteindre la haute sphère des Seigneurs Empyréens. Dame Siel, non sans réticence, accepta la proposition.
Puis le jour vint où l’accord devait être étudié et ce fut le commencement de cette longue agonie que nous subissons encore aujourd’hui.

Lorsque la Tour chue, l’aède s’était décidé à monter à son sommet. Il vit alors que sa maîtresse avait donné sa vie pour sauver au mieux ce qu’il restait.

~ ~ Xeldysar, le nouvel Asmodien ~ ~

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Un paysage mortuaire s’offrait à cette nouvelle vie. Les terres étaient stériles, inhospitalières, le sol était dur rendant les déplacements difficiles, les nuits étaient glaciales, la pénombre régnait en maîtresse. Le corps des asmodiens dû s’adapter et c’est ainsi qu’au fil du temps il devint plus bestial : les pieds et les mains s’agrandirent et s’accompagnèrent de larges griffes coupantes, un pelage s’implanta le long de la colonne vertébrale, la peau s’assombrit et noires devinrent les ailes. Xeldysar était un des rares à avoir garder ses ailes blanches, peut être pour lui rappeler le passé ou pour garder intact le cadeau de dame Siel.

De longs siècles plus tard, de mystérieux portails furent découverts et Xeldysar se porta volontaire avec ses compagnons pour partir à la conquête de ces lieux inexplorés, son enseignement dans les arts des chants et du combat au bâton étaient utiles en toute circonstance.
Lors de la première expédition les anciens frères furent retrouvés mais c’est un combat sans merci qui s’était engagea contre eux et ils furent tous massacrés. Depuis ce jour, Xeldysar combat ses frères du passé sans vraiment savoir pourquoi. Un jour, lors d’une mission de reconnaissance, l’asmodien et son équipe tombèrent dans une embuscade. Tous furent tués mais pas Xeldysar, lui fut capturé par la troupe d’un gladiateur
élyséen.

~ ~ Desmond, le gladiateur Elyséen ~ ~

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Les soldats élyséens se firent une joie d’avoir un captif asmodien, enfin ils pourraient en savoir plus. Mais Xeldysar, au péril de sa vie, affrontant tortures physiques et psychologiques, ne faillit jamais. Mais c’était sans compter sur celui qui avait commandé le massacre de ses frères et qui l’avait capturé. Celui-ci désirait plus que tout l’asmodien pour lui tout seul et il réussit secrètement à le garder comme prisonnier dans sa demeure.

Les limbes de l’enfer étaient devenu le pain quotidien de Xeldysar, entre les mains de Desmond qui avait pour but de comprendre les étapes de la mutation des asmodiens. Ainsi, il ne connu que torture, souffrance, humiliation… sa fierté n’existait plus. L’élyséen l’avait tellement martyrisé que l’asmodien ne ressemblait plus tout à fait à ses frères : ses griffes avaient été arrachées, la peau de son dos brûlée mais il n'avait jamais pu voir et avoir ses ailes, Xeldysar les préservait de toutes souillures.

Mais au milieu de tout ce mal était apparu un beau jour une lueur d’espoir. Le vil élyséen s’était trouvé une femme, une belle humaine mais l’asmodien se demandait si Desmond était réellement capable d’aimer.

~ ~ Lysandre, la bienveillante Humaine ~ ~

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Les années passèrent mais pas les supplices de Xeldysar : au fil du temps la folie de son tortionnaire ne cessait d’augmenter et d’inimaginables idées lui vinrent en tête.

Lysandre avait un bien grand cœur qui ne pouvait se résigner à laisser le captif souffrir et dépérir sans rien ne pouvoir y faire. C’est ainsi qu’en secret, elle lui rendait visite, de temps à autre. Elle lui apportait quelques vivres, lui administrait des potions qui atténueraient sa souffrance physique mais surtout elle discutait beaucoup avec lui pour que ne serait ce que durant quelques instants son esprit puisse s’évader de cette prison et ainsi il se sentait « humain ». L’asmodien appréciait ces visites secrètes et la belle l’appréciait aussi. Un jour elle vint lui annoncer une bouleversante nouvelle : enfin elle portait un enfant. Son visage rayonnait à l’approche de l’événement mais Desmond lui semblait toujours aussi impassible. L’heureux jour vint et naquit une bel enfant, hélas le père s’en retrouva déçu… lui qui espérait tant un fils pour lui transmettre tout son savoir.

~ ~ Kallyope, l’Enfant du démon ~ ~

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Belle elle était si belle… Xeldysar ne l’avait vu que peu de fois mais à chaque fois il la trouvait plus belle mais sa beauté était terrifiante : son air noble et impassible, ses traits… elle ressemblait tellement à son père. D’ailleurs il se demandait ironiquement, si la folie aussi
était héréditaire…

Lysandre continuait toujours ses visites mais un jour de maladresse elle commis une faute, anodine en apparence, mais terrible au final. Les clefs de la cellule étaient tombées au sol et l’humaine se retrouva dos à l’asmodien qui en profita pour tenter de s’échapper. Elle le retint alors mais par réflexe Xeldysar la repoussa, oubliant la mesure de sa force et à quel point les humains étaient fragiles, l’humaine s’en retrouva propulsée à travers la pièce et son crâne alla se fendre contre un mur de pierre. Il ne l’avait pas voulu, vraiment, non… il s’approcha du corps pour voir s’il pourrait faire quelque chose et chanta quelques cantiques. Mais il fut paralysé soudainement, Desmond était apparu et l’empoigna violemment, le jetant en cage et pour la première fois l’asmodien vit une expression sur le visage de l’élyséen.

A peine une heure plus tard, Kallyope et son père venaient lui rendre une visite un peu particulière. Fouillant dans ses étagères, ce dernier trouva une fiole contenant un liquide verdâtre et il la tendit à sa fille. Se retrouvant de nouveau paralysé, Kallyope, dont la rage faisait luire ses yeux, entra dans la cellule et fit boire la potion à Xeldysar. Cette potion était la même qui avait servit à brûler le dos de l’asmodien, celle qui avait rongé sa chair et aussi un peu de son éther. Sa gorge s’enflammait de l’intérieur, ses cordes vocales brûlaient littéralement. La souffrance était insupportable, c’était la pire qu’il n’ait jamais subit car là elle était aussi morale : lui qui aimait tant chanter, qui aimait tant à être un aède !

Desmond s’était résolu à faire de sa file sa digne héritière et il entreprit de lui transmettre tout son savoir.
Mais un jour, sans trop comprendre pourquoi au premier abord, Xeldysar vit la jeune femme les larmes aux yeux se précipiter dans la pièce. Elle fourra dans une sacoche quelques potions et repartit aussi vite qu’elle était apparue mais au moment de fuir elle se retrouva face à son père.
Ce dernier lui expliqua qu’elle ne pouvait pas fuir, que ce qu’elle avait découvert devait rester en ces lieux et qu’elle subirait le même sort que l’asmodien.

Xeldysar entendant ces paroles réagit immédiatement, il ne pouvait laisser faire ça, même la fille d’un démon ne méritait de subir ce qu’il avait subit, aussi, il cria de toutes ses forces et déploya ses ailes blanches. Desmond, très surpris par ce cri détourna le regard et là d’un air hagard regarda ces ailes… blanches !
Il avait peut être réussi, enfin il avait réussit à opérer un changement radical : les mutations n’étaient pas irréversibles pensa t il.

Kallyope n’ayant pas vraiment prêté attention à ce qui à l’instant même n’était qu’un détail, profita de ce moment d’inattention pour empoigner l’épée que son paternel portée à la ceinture et la lui planter droit dans le cœur. Bien qu’inerte le corps de Desmond n’était pas vraiment mort car un daeva est immortel, aussi il le dit à la jeune femme.Dans un moment de panique, ne sachant que faire elle libéra l’homme pour qu’il l’aide à faire disparaître son père.

C’est ainsi que l’élyséenne et l’asmodien se retrouvèrent côte à côte, dans les abysses, regardant Desmond se faire emparer par une des asmodiens.

Regardant cette effroyable scène, l’asmodien n’eu qu’une pensée :
« Dans les Ténèbres, je souffrais pour survivre. Dans la Lumière, je souffrirai de vivre.»

~ ~ Xeldysar & Kallyope, les compagnons ennemis ~ ~