Saison Rouge

A la Taverne de l'Astre, l’ambiance était animée : c’était jour de fête ce soir là: la saison sèche s'achevait et les récoltes de la saison rouge allaient commencer. Cela signifiait surtout que l’alcool coulerait à flot. La musique, le brouhaha des conversations, le plafond enfumé, les serveuses frêles et aguicheuses qui vous proposaient toujours un autre verre mais qui sortaient la dague si vos mains s’aventuraient un peu trop audacieusement, tout ce qui avait trait aux plaisirs de la fête et de la bonne chère se concentrait des les quelques mètres carrés du petit établissement humain sur la Grand Route de Sanctum.

Personne ne fit attention à la silhouette massive qui s'avançait avec précaution dans la salle. Encapuchonnée de la tête au pieds, elle louvoyait entre les tables et les fêtards, esquivait habilement quelques soiffards qui beuglaient l'une ou l'autre de ces chansons paillardes et se laissa porter ainsi jusqu'au comptoir. Là, le dos tourné à la salle, elle marqua une pause avant de poser un poser un poing ganté qui vint frapper d'un bruit mat le chêne lustré du bar. A part ce gant, le reste du corps de la silhouette disparaissait sous des capes lourdes de voyageur.

Sawyer, sur les rangs depuis le début de la soirée, astiquait une choppe gigantesque de presque un gallon derrière son comptoir lorsque le coup sourd, à quelques pouces de sa tête, le fit sursauter.

Il avait acquis une technique habile, avec le temps, pour faire tourner rondement son affaire sans jamais se faire avoir. Sawyer ne buvait qu'avec prudence. Il trinquait, remplissait les verres, rigolait, payait même ses tournées parfois, mais lui même, finalement faisait toujours très attention à ne jamais perdre le contrôle. Des accidents sont vite arrivés passé un certain degré d'alcool ingéré, les meubles de la taverne en faisaient parfois l'expérience.

Ce soir, gros rassemblement et gros débit de boisson oblige, il n'avait pas touché à une once d'alcool. Les yeux qui le fixaient n'étaient donc pas le fruit de son imagination et il déglutit lorsqu'il entendit les première paroles de cette face d'un autre monde.

"- N'aie crainte tenancier, je ne te veux point querelle et n'en viens pas chercher ici. "

Sawer s'était relevé, mais resta figé, incapable de se détacher des deux pupilles rougeoyantes qui le fixait. A l'évidence, son improbable visiteur prenait lui même mille précautions pour ne pas se faire remarquer. Le son de sa voix ne devait d'ailleurs même pas atteindre les conduits auditifs du père Liora et des jumelles Allidan, en grande conversation, à quelques pas de là. Estimant urgent de ne rien faire dans la précipitation, Sawer ne bougea pas plus.

"- J'ai appris que l'on pouvait trouver des Atréïdes ici."

La voix de l'Asmodéen étirait les mots, dans un murmure tendu, une atmosphère irréelle à couper au couteau. Les yeux rouges brillaient et bougeaient légèrement au rythme de la respiration du visiteur.
Le poing était toujours sur le comptoir, et l'homme restait le plus immobile possible. Seule, sa respiration un peu rauque, trahissait sa tension ou peut être sa fatigue, au choix. Sawyer avait repris quelques couleurs et la première chose qu'il fit, c'est déglutir. Une manière comme une autre de reprendre contenance et bien évaluer la situation.

Derrière l'Asmodéen, Umgar avait levé sa choppe à l'intention de Sawyer et avait croisé son regard paniqué. D'un geste de la tête, il lui demanda silencieusement si tout allait bien.

Sawyer ne répondait pas. Son regard alternait entre les yeux rouge et Umgar qui fronçait les sourcils.

Umgar s'approche un peu.

"- Tout va bien Sawyer?"

Les yeux rouges ne cessaient de le fixer. Sawyer commençait à transpirer, toujours indécis. La respiration de l'Asmodéen s'était accélérée légèrement.

"- Ow? Sawyer? t'as des problèmes?"

Les yeux lui parlèrent. Ou plutôt, ils ne l'avaient pas quitté en se renfonçant légèrement sous la capuche sombre. Un souffle quasi inaudible, tendu à l'extrême était alors venu comme une supplique.

" - Je... Messire, je vous en prie... Pas de querelles... les Atréïdes..."

- Ow? Le messire te fait des difficultés Sawyer? s'élevait la voix de plus en plus inquiète d'un Umgar qui avait aussi alerté Oggi entre temps."

Les deux forgerons avaient fait un pas un direction du comptoir, torses bombés, les manches en train d'être retroussées.

Peut être dans un autre monde, ou une autre vie, se déroulait une fête dans une auberge, en pleine saison chaude. Mais Sawyer était visiblement à plusieurs centaines de lieues de celle-ci à cet instant précis. Des yeux le fixaient rougeoyants ou déterminés et il lui faudrait tôt ou tard prendre une décision.

Très loin d'ici, une chanson paillarde était reprise en cœur par une demi-douzaine d'Elyséens euphoriques.

[Edit: 1er passage sur Sawyer retravaillé suite à demande en mp.]

Alors qu'Omgar et Oggi continuaient à approcher du comptoir en commençant à retrousser les manches, Sawyer reprit ses esprits. aprés tout ce n'était pas le premier asmodien qu'il voyait...

Citation :

- Ow? Le messire te fait des difficultés Sawyer?

" Oh non point du tout point du tout... Allez vous asseoir, vous savez bien que je n'aime pas le grabuge dans cette bâtisse ! Laissez donc mon client tranquille, j'étais juste perdu dans mes pensées..."

Les deux brutes prêtes à en découdre retournèrent à leur table en grognant en direction de l'homme encapuchonné.

Sawyer refixa l'étrange qui venait de s'adresser à lui. Son air de panique se tranforma rapidement en un air des plus sérieux et posé. Il balaya du regard les alentours, vérifiant qu'il n'y avait pas d'oreilles attentives à leur conversation.

"Alors comme ça vous venez voir les Atréides messire. Vous avez du faire un bien long et périlleux voyage pour venir jusqu'à cette humble repère. Avant d'aller plus loin pourquoi voulez vous entrer en contact avec eux ? Et où avez vous entendu prononcer le nom d'Atréide ? Je suis désolé d'être si curieux mais se sont des précautions des plus nécessaires. N'allez pas croire que je me suis laissé impressionné par le fait que vous soyez... de l'autre bord, l'origine de mes hôtes n'a que peu d'importance pour moi. J'ai juste été surpris de vous voir si loin en territoire Elyséen, il est rare de voir des gens de votre ... Origine içi."

Sawyer reprit sa tâche d'essuyage pour donner le change vis à vis des autres clients. Il ne voulait surtout pas éveiller les soupçons sur l'étranger avec tous les Elyséens qui trainaient dans les parages.

[Je précise donc, contexte post fondation]

Haven vaquait de ci de là dans la salle. Elle aimait prêter main forte à Sawyer les jours de grosse clientèle. Aider à servir, faire la vaisselle, le nettoyage, ranger un peut. Cela lui permettait aussi de se changer les idées, l’entrainement était dur et intensif à Sanctum. Aussi, dès qu’elle le pouvait, elle venait se réfugier à la taverne. Et sans attendre que Sawyer soit débordé, elle venait aider en salle. Sa façon à elle de lui dire son admiration pour son travail et son dévouement à la cause.

Elle ne remarqua pas de suite l’étranger. Quand il est entré elle se trouvait à l’autre bout de la salle, et sa discrétion fit qu’elle ne s’aperçu de sa présence que lorsque les deux forgerons se levèrent pour rejoindre le bar. C’est seulement à cet instant qu’elle nota la tenue de l’étranger. Nul doute dans son esprit, ceux qui viennent ici encapuchonnés de la sorte ne sont pas des clients comme les autres, et elle savait bien ce que cela signifiait.

Il ne lui fallu que quelques secondes pour entrapercevoir l’air grave de Sawyer. Même si pour un simple client il donnait le change en lavant ses choppes. Elle décida donc de les rejoindre. Sans précipitation, sans geste brusque, comme si elle allait naturellement au bar pour une tache quelconque. Les deux forgerons étaient rassis, rien ne pressait donc. En arrivant, discrètement, elle ne put entendre qu’un seul mot « Origine ». Elle n’en aurait pas juré mais, elle pensait bien comprendre. Elle se posta au comptoir, juste à coté de l’individu, à le frôler. Puis elle prit la parole avec un sourire radieux et une voix si douce et apaisante.

« Un ami Sawyer ? »
« Veut tu que nous t’attendions un peu plus loin, dans la réserve ? »

[Je ne sais pas si je pourrais continuer ce WE, alors pas de bêtises hein ^^]

Citation :

« Un ami Sawyer ? »
« Veut tu que nous t’attendions un peu plus loin, dans la réserve ? »

Sawyer gardait un air grâve, fixant toujours l'étranger en essuyant ses verres. Il se tourna alors vers la douce Haven qui l'aidait en cette journée de fête et d'affluence, un sourire bienveillant à son attention.

" Je veux bien que tu conduises cet homme dans la réserve, je vous y rejoinds dés que je le pourrai. Il a une commande "spéciale", je te laisse le servir en m'attendant."

Sawyer fixa les yeux rubis du visiteur.

"Cette dame va vous accompagner en arrière salle, je ne vous précise pas qu'il serait inutile de tenter quoi que ce soit de stupide dans l'enceinte de cette taverne. Si vous avez entendu parler de nous, vous devez aussi savoir que nous ne sommes pas des enfants de choeur."

Sawyer pouvait paraître sur la défensive, mais il répugnait à laisser Haven avec un étranger aux intentions mystérieuses.

Elryaas tressaillit.

Il avait sentit le contact fugace de la jeune femme, mais instinctivement, il s'était décalé, hors d'atteinte, hors du contact.

Elle est subtile.

Il savait pertinemment qu'elle aurait pu se poser à quelques pouces de lui, mais elle avait choisi de le frôler. Cette attention, fort délicate au demeurant, lui paraissait superflue. Il avait senti son odeur flotter vers le comptoir aux milieu des effluves d'alcool, de sueur et de suie. Il avait saisit ses gestes calmes, presque trop naturels, mais pas encore forcés, l'intonation travaillée de sa voix et cette remarque anodine qui ne faisait que lui crier:

Je sais ce que tu es, je me méfie, mais sois le bienvenu.

Il hocha la tête à destination du dénommé Sawyer.

"- Je te remercie tavernier. J'apprécie l'honneur que tu m'accorde en m'invitant plus avant chez toi alors que je n'ai pas encore eu la politesse de répondre à tes questions. Je te suis donc redevable."

Elryaas se tourna vers la jeune femme qui affectait de le prendre pour un client ordinaire. Un client ordinaire qui ne buvait pas en ce soir de fête. Il la dévisagea un instant et capta au passage le regard fugace qu'elle lui adressa avant de se pencher au-dessus du comptoir pour se saisir de verres que personne n'avait dû commander... Peut être un peu embarrassé par sa réaction au contact de la jeune femme, il se décala, face à elle et ouvrit des mains gantées et massives en guise de signe de compréhension.

"- Je vais vous suivre, dame. Vous n'aurez rien à craindre de moi, je ne suis armé que des seules lames nécessaires à la survie d'un voyageur, mais je ne crois pas qu'elles trouveront prétexte à être tirées de leurs fourreaux ce soir..."

Prêt à emboiter le pas de la serveuse si subtile, il inclina légèrement la tête vers Sawyer et esquissa un sourire.

"- Quant à mes origines messire tavernier, j'ai bien peur qu'elles ne soient pas si éloignées des vôtres finalement."

Haven continuait de sourire calmement. Tout avait été dit. Au moins pour le moment. Elle invita donc l’étranger d’un simple geste à la suivre, et se dirigeât vers l’arrière de la taverne, celle là qui il y a à peine quelques années fut le siège d’un spectacle bien étrange.

Après s’être assuré que l’homme la suivait, elle continua tout en marchant de sourire aux clients qu’elle surveillait du coin de l’œil. Même une fois hors de leur vision, elle ne changeât rien dans son attitude ni sa démarche. Une porte en bois. Le pêne grince, puis la porte bascule autour de ses gonds mal graissés.

Elle entre la première sans se retourner. Se place au bout de la porte, prête à la refermer dès que l’homme serait entré. Ce qu’elle fit, sans empressement. Puis elle l’invita d’un geste à s’assoir, tout en le faisant elle-même sans attendre sa réaction.

Elle le fixa enfin, avec une sorte de regard … pas vraiment bienfaisant mais … juste apaisant, puis elle lui dit enfin ces quelques mots de sa voix chaleureuse.

« Je crains les armes par choix vous savez. »
« Attendons un moment, Sawyer arrivera dès que possible. »

Elle s’était installée pour attendre, légèrement tendue mais pas effrayée, elle laissait ses yeux se promener sur les objets de la réserve, et de temps en temps sur lui.

Brizza poussa la porte de la taverne avec la délicatesse qui la caractérisait.

Néanmoins, elle s'adoucissait toujours au gré de la rassérenante chaleur qui régnait en ces lieux.
Elle fit un geste de la main en guise de rapide salut, à l'assemblée en général, et à Sawyer en particulier, tout en se rendant à une table bien précise.

Manque de chance, celle-ci était déjà occupée.

- "Messires, je suis lasse, et j'aimerais prendre possession de notre table. Je vous remercie de nous en avoir chauffé les places, mais je vous saurais gré de me la libérer.

Merci d'avance pour votre diligence, je n'aimerais pas... et vous aussi... que ma lassitude se change en courroux."

Les trois personnes furent d'abord surprises, puis commençèrent à manifester un certain désaccord avec la demande.

Brizza leur fit un large sourire, accueillant presque avec joie les ennuis qui se profilaient à l'horizon.

- "Ah !!!! Mes braves amis ! Sans doute ne connaissez-vous pas Furie ?! Furie est donc cette masse à mon côté, qui présente l'avantage d'être aussi lourde et mortelle, que bénie. Si d'aventure vous souhaitiez lui confier vos prières, elle serait à même de recommander vos âmes à Aion !"

Son regard ne trahissait aucun doute : elle était vraiment prête à en découdre pour s'assoir à cette table.
Mais eux n'était visiblement pas prêts à mourir pour cela... Ils se levèrent en maugréant, et s'éloignèrent de la vindicative Prêtresse.

- "Oui, oui, c'est cela, moi aussi je vous aime..."

Elle s'assit enfin, lourdement, comme épuisée de porter soucis et si lourde armure.

Elryaas l'avait sentie. Cette légère distance qu'avait pris la jeune femme. Il avait compris le message: "nous allons te tester."

Il s'inclina à son invitation à s'asseoir et ne se posa sur sa chaise qu'une fois qu'elle l'eut fait. Après quelques secondes à examiner la pièce dans laquelle il avait été emmené, son regard se porta un instant sur la jeune femme.

"- Il est sage en effet de les craindre."

L'asmodéen laissa son regard s'évader, vaguement centré sur la porte toujours fermée derrière laquelle battait le rythme d'une fête qui se terminait. Il laissa passer quelques secondes, comme à chaque fois qu'il répond à une question, ces paroles semblent pesées, distillées à dessein avec parcimonie.

"- Pour les avoir si longtemps fréquentées, je crois pouvoir dire qu'elles engendrent souvent plus de maux que le bien qu'elles elle sont sensées servir..."

Il eu un demi sourire et hocha un peu la tête, à nouveau perdu dans ses pensées.

Sawyer regardait avec un mélange d’amusement et d’inquiétude la Daeva. Il savait que leur lien serait fort un jour ou l’autre. Pour ca, il faisait confiance à Will. S’il avait été capable de faire cette apparition si étrange, il ne pouvait se tromper vraiment. Mais il la savait aussi déterminée et si … froide face à au combat. Il faut beaucoup de courage pour affronter la mort, et beaucoup d’intelligence pour reste en vie, et Brizza démontrait qu’elle avait bien les deux. Le temps prend sont temps pour tisser les liens, mais ils n’en deviennent que plus eternels. Aussi il n’intervint pas. Après tout, ses clients étaient des hommes, et ils auraient pu choisir de ne pas se laisser faire.

Il finissait d’essuyer nerveusement ses choppes, espérant croiser le regard de Brizza. Son visiteur impromptu, sans l’inquiéter vraiment, ne le rassurait pas non plus. Depuis les derniers événements, il n’avait aucun doute sur le fait que d’autres allaient chercher à détruire cette alliance contre nature. Et que cette menace, malgré leur implantation Elyséenne, ne viendrait pas forcement de ce coté d’Atréia. En plus Haven était seule du coup avec lui. Une chance qu’il ne puisse pas soupçonner ce qu’elle sait faire ou non.

Il devait faire quelque chose. Son esprit cherchait une solution pour faire bouger les choses, les clients n’étant pas encore partis. Alors contre toute attente, mais pas sans arrière pensée, il se mit à l’interpeller à haute voix. Avec son plus beau et naturel sourire.

« Hey Brizza, vient donc me donner un coup de main à la réserve, j’ai besoin de toi. »

Il savait bien qu’elle capterait l’inquiétude dans son regard, et qu’elle comprendrait cette familiarité, les mots clefs ayant étés prononcés.

Malgré son aplomb apparent, Haven n’était pas rassurée du tout. Elle savait à quoi s’en tenir. Elle savait qu’un jour peut être, elle ferait une erreur de jugement. Elle le paierait alors de sa vie surement, mais qu’importe, elle avait accepté cela depuis bien longtemps.

Les mots de l’homme eurent une résonnance en elle, les armes lui ayant déjà enlevé tout ce qu’AION lui avait donné. Elle ne savait que trop bien le prix à payer. Mais aussi, sa vie d’avant, lui avait appris un tas de choses. Et elle ne pouvait rien oublier, jamais.

« Pourtant l’arme n’est rien, sans le bras qui la porte ».
« Qui donc devrions nous blâmer, celui qui l’a inventée pour défendre sa vie ?
Celui qui la fabrique et en nourri sa famille ?
Celui qui l’achète, ou bien encore celui qui l’utilise … »
« Je ne sais pourquoi vous en portez une, et tant qu’elle ne se tourne pas du coté vers lequel je regarde, comment savoir si elle est portée justement ».
« Une des choses que mon mari m’a apprise, est de ne pas juger ».

Haven se mit à rougir comme une enfant qui serait prise la main dans le placard à gâteaux. Elle se sentait si gênée d’avoir autant dévoilé de choses à cet inconnu et baissa un peu le regard. Puis pour essayer de se donner une contenance elle reprit.

« Sawyer ne devrait plus tarder désormais, soyons patients ».

Sawyer a écrit:

« Hey Brizza, vient donc me donner un coup de main à la réserve, j’ai besoin de toi. »

Brizza leva la tête vers Sawyer, franchement surprise.
Il n'était pas dans ses habitudes de filer un coup de main à l'aubergiste, et encore moins d'aller se perdre dans la réserve.

Enfin si, une fois... La seule fois où elle aurait dû se raviser, contenir sa curiosité, et sans doute n'aurait-elle pas connue ce ramassis de doux rêveurs idéalistes qu'étaient les Atréides.

Si Sawyer lui lançait ce type "d'invitation", c'était assurément pour lui parler de quelque chose d'important, en privé. Ce n'était pas très fin, ce n'était pas très discret, c'était du Sawyer tout craché.

Elle lança à l'assistance en se levant : "Je laisse Furie veiller sur ma place, alors gare aux velléités d'invasion !"
L'imposante masse était bien en vue, posée sur une chaise.

Du pas lourd de celle qui porte une armure de mailles, elle se dirigea donc vers la réserve.

Ixia entra dans la taverne en faisant à moitié sauter la porte d’un coup de pied. Elle avait les bras chargés de caisses contenant des bouteilles de vins et un tonneau de bière était accroché dans son dos à l’aide d’un sac en osier et de corde de lins. Son pantalon de toile noire et sa chemise rouge étaient tachés de sueur et de poussière.

La fête battait son plein et elle se fraya un chemin comme elle le pouvait jusqu’au comptoir de la taverne. Sur le chemin, Ixia salua plusieurs habitués qui lui rendirent son salut sans s’étonner le moins du monde de la voir trimer ainsi..
Il était fréquent qu’elle aide Sawyer à ré-approvisionner ses stocks ; après tout, elle évitait de payer son ardoise et elle avait la certitude de savoir où trouver les bonnes bouteilles. De plus, ça ne la gênait pas et ça lui donnait l’occasion de se changer les idées loin des tracas de la guerre.

Ixia déposa enfin son barda en grognant et se servit une bière avec juste ce qu’il fallait de mousse : depuis le temps, elle était passé experte dans le service des alcools.

Du coin de l’œil, elle avisa Furie laissée comme garde de leur table fétiche : Brizza n’était donc pas loin.
En souriant, elle se dirigea avec sa boisson vers la table réservée, tira une chaise et s’y installa en posant comme à son habitude les pieds sur la table.
Un plaisantin en avait profiter une fois pour la faire chuter. Plus personne n’avait ensuite tenté de refaire ce genre de blague au vu de la correction qui s’en était suivis sur le malheureux.

Sawyer attendait un peu nerveux, dans le couloir, que Brizza le rejoigne.
Quand celle-ci fût à sa hauteur il se mit à parler à voix basse.

« Nous avons un …. Invité, particulier, si vous voyez ce que je veux dire »

Sawyer fixait Brizza, un peu déçus qu’elle reste comme à son habitude, de marbre. Sans doute aurait t’il aimer voir en elle un soupçon d’inquiétude ou de crainte qui l’aurait finalement rassuré. Mais non. Elle restait imperturbable. Il fini par laisser tomber et lui lâcha.

« Vous entrez avec moi ? »

Citation :

« Nous avons un …. Invité, particulier, si vous voyez ce que je veux dire »
« Vous entrez avec moi ? »

Après quelques longues secondes d'impassibilité, Brizza finit par lui répondre.
- "Alors, dans l'ordre :
1- Non, je ne vois pas ce que tu veux dire.
2- Si tu veux que nous entrions avec toi, pourquoi tout ce cérémonial ? La peur est un sentiment naturel, très largement partagé, tu peux donc parfaitement nous avouer que tu as les chocottes d'un gars que tu ne connais pas..."

L'air de Brizza devenait goguenard. Elle adorait titiler la susceptibilité masculine de Sawyer

Sawyer trépignait sur place, grinçant presque des dents. La situation était réellement inquiétante, et elle s’amusait à le faire tourner en bourrique !!

« Mais vous le faites exprès …. » grinça t’il.
« D’abord j’ai pas les chocottes, je suis inquiet pour Haven, voilà ! »

Quelques grandes inspirations et Sawyer finit par retrouver son calme. Il détestait qu’on se moque de lui de la sorte, mais bon. Il en avait pris son parti depuis un moment, et essayait de prendre avec philosophie ces moqueries.

« Bon alors. L’invité en question a prononcé le nom des Atreides, et sûrement pas par hasard. »
« En plus il a les yeux plutôt rouges vifs et brillants ».
« Et pour finir il est seul la dedans avec Haven, qui a pris sur elle de le sortir de la salle commune ».
« …. »
« Alors ? On peut entrer maintenant ? Vous venez avec moi ? »

Elle soupira face à l'inquiétude exagérée de Sawyer.

- "Tu sais, Haven est une grande fille, et je pense qu'elle sait se défendre toute seule. Après, si c'est un Asmodéen vindicatif, je lui présente Furie, on fraternise dans une gerbe d'Ether, et après, dans le feu de l'action, on lui offre les derniers sacrements derrière l'auberge, parce que nous ne sommes pas des sauvages sans coeur..."

Sawyer posa sur elle les yeux du désespoir.

- "Mais je plaisante heu !!!! Allez viens, gros angoissé, je te suis, montre moi le chemin du grand méchant inconnu aux yeux rouges !"

Résigné, il prit le chemin de la salle commune, avec une Brizza qui savourait sa victoire sur l'humeur de son aubergiste préféré...

Elryaas eu une ébauche de sourire. Coincé là, au milieu des effluves d'alcool et de nourriture de ce qui semblait être la réserve de l'auberge, il se dit qu'il aurait pu être en moins bonne compagnie. La jeune femme semblait à fleur de peau, mais déployait des efforts inouïs pour se garder une contenance.
Il finit par hocher la tête et la tourner vers elle.

"- Votre mari était courageux de penser ainsi. Nombreux sont ceux qui préfèrent juger sur les apparences..."

Elryaas marqua une pause et se massa les mains et les avant-bras, comme si quelque chose le démangeait.

"- Quant à moi, cela fait bien longtemps que je n'ai plus de jugement définitif sur les choses. Je laisse cela aux dieux et aux oracles. S'il doit leur revenir de nous Juger définitivement sur notre lit de mort, alors cela n'a finalement plus beaucoup d'importance il me semble. En tous cas, après tout ce qu'il m'ait été donné de voir, je préfère juger sur les actes et non plus sur les paroles. Celles-ci sont bien trop fragiles..."

Elryaas s'interrompit, des bruits de pas se faisaient entendre de l'autre coté de la porte.

« Mouais … Haven une grande fille … tu parles … »
« Parfois je me demande si elle va vraiment aux entrainements »
« Bon bref … allons-y »

Sawyer préféra passer sur les taquineries de la Prêtresse. Il savait au fond de lui qu’elle était bien plus à l’affut qu’elle ne voulait bien le laisser voir. Lui était inquiet, elle sur ses gardes, que demander de mieux …

Au moment où il allait se retourner vers la porte de l’arrière boutique, Sawyer avisa Ixia derrière le comptoir. Il se demandait toujours si elle ne buvait pas plus qu’elle ne rapportait, mais après tout, elle aidait vraiment à la tache alors bon … Il lui fît donc un grand signe de les rejoindre, silencieux.

Enfin il se tourna vers la porte. Toqua sur celle-ci trois fois, doucement, comme si c’était un code, puis fit glisser le loquet. La porte était à peine entrebâillée qu’il se mit à parler à voix basse.

« Nous entrons, nous somment trois, n’ayez craintes, ici il ne vous sera fait aucun mal »

Enfin il fini par ouvrir en grand, puis pénétra dans la pièce un peu sombre. Une sorte d’apaisement se lit sur son visage quand il vit que Haven était là, sereine et en bonne santé. Puis il se tourna derrière lui, comme pour se rassurer de la présence de la Prêtresse et de la guerrière, qui il l’espérait les avait rejoins. Enfin il se tourna vers l’inconnu.

« Voici quelques uns de ceux que vous avez nommés, vous pourrez parler dès que la porte sera refermée. »

Sawyer alla se poster près de Haven tout en surveillant les entrées de Brizza et Ixia.

Avisant le geste d'invitation de Sawyer au moment où elle allait enfin boire une gorgée de sa bière, Ixia souleva un sourcil.
Il était rare que Sawyer l'invite de cette façon, le plus souvent il agitait son torchon en l’appelant ou bien l'invectivait d'un doigt vengeur lorsqu'il la surprenait à ramener de bonnes bouteilles sans qu'elle lui ai demandé son avis ; jamais il ne faisait ça sans bruit.
Il devait donc se passer un truc et en plus Brizza venait de le précéder dans l'arrière salle.

En se levant, la guerrière regarda Furie, la masse fétiche de la prêtresse Brizza - qu'elle avait prise l'habitude de surnommer "frangine" à cause de son habitude à vouloir diriger tout le monde.
Elle se demanda rapidement s'il était utile de la prendre ou s'il valait mieux la laisser à monter la garde. Avec un haussement d'épaule, Ixia prit l'arme : aprés tout, elle ne doutait pas s'il fallait demander à des gens de dégager de leur table ceux ci obtempéreraient avec hâte.
Brizza et Ixia étaient connus pour leur manque de patience.

D’un pas souple elle se dirigea donc à la suite de Sawyer, Furie dans une main - prete a etre rendu à sa proprietaire- et sa choppe dans l’autre main.

Brizza pénétra dans la pièce, avec une attitude pouvant laisser croire à une parfaite décontraction.
Ceux qui la connaissaient savaient qu'il n'en était rien : son regard inquisiteur trahissait la plus grande concentration.

Haven était là, avec le fameux inconnu qui intriguait tant Sawyer. A sa vue, la Prêtresse ressentit une sorte de malaise. Ce n'était pas tant la pénombre, l'accoutrement, c'était une sensation indicible et ineffable. Peut-être était-ce le souvenir de sa première rencontre avec Xel qui faisait à nouveau surface, tant les circonstances se ressemblaient...

- "Je n'ai jamais aimé l'ombre, laissez-moi apporter en ces lieux la nécessaire lumière pour que chacun puisse profiter du visage de l'autre..."

L'Ether, imperceptible pour le commun des mortels, commença à se concentrer autour de la main gauche de la Prêtresse, créant lentement une douce lueur dorée.

- "Et la lumière fut. Je suis Brizza, et je n'apprécie pas d'interrompre un repas. Alors, je suis aussi curieuse qu'impatiente d'évaluer le véritable intérêt de cette rencontre..."

Sa voix était douce, posée, presque mélodieuse. Mais derrière ces accords trop parfaits, on sentait toute la directivité du propos. Elle attendait des réponses, et elle ne les attendrait pas longtemps...

Brizza et Ixia étant entrées dans la pièce. Sawyer referma la porte pour se prémunir des importuns.
Brizza venait de briser la glace à sa manière, nul doute qu’elle aimait savoir de quoi retourne les choses, et c’était le bon moment pour l’inconnu de parler un peu de son voyage, et de ce qui l’amenait dans cette auberge, avec se nom aux lèvres.

« Comprenez étranger, que notre existence est en danger à chaque instants. Et en prononçant le nom des Atreides, vous nous avez prouvé que vous aviez un avantage sur nous, et cela nous met mal à l’aise. »

Sawyer posa juste un coup d’œil sur Haven, elle ne semblait pas avoir peur outre mesure. S’étaient t’ils parler déjà ? Il le saurait plus tard. Car la douce et Timide Haven restait muette, maintenant que la prêtresse et la guerrière étaient là. Elle observait.

« Allons, pour détendre un peu l’atmosphère, peut être pourriez vous commencer par votre nom ? »

Elryaas les avait senties. Clairement. Avant même que la porte ne s'ouvre. Cette décharge dans l'échine, cette... sorte de courant incroyablement puissant qui vous parcours de la plante des pieds à la pointe des ailes. Il y en avait d'autre. D'autres que lui ici dans cette taverne.

L'Asmodéen s'était levé à l'entrée des deux femmes et du tavernier. Il inclina la tête à leur intention et rabattit sa capuche.
S'il y avait eu un doute quant à sa nature, il était effacé à l'instant même où Elryaas s'était découvert. De part et d'autre de ses yeux rougeoyants, se découvrait une peau d'un bleu sombre, presque indigo et striée de cicatrices. Sa chevelure d'un blanc éclatant, presque lumineux, tombait en arrière dans une cascade de mèches ondulées. Timides, deux oreilles pointues ne pouvaient faire autrement que d'émerger de sous la nappe blanche des cheveux.

"- Sachez avant tout que je suis honoré d'être reçu ici. On ne m'avait donc pas menti à votre sujet et malgré la méfiance évidente que vous pourriez avoir à l'égard d'un inconnu comme moi, vous avez accepté de me recevoir sans même connaître mon nom. C'est déjà plus que je n'en aurais espéré."

L'Asmodéen, debout, parlait avec une économie de mouvements qui confinait presque à la raideur. Seules ses deux mains accompagnaient quelques fois ses propos, toujours visibles, ne s'approchant jamais de l'ouverture de la cape ou d'hypothétiques fourreaux cachés dessous.

"- Je suis Eliaquim Ryama Ashengor dën Sarekhi. Mais on m'appelle plus simplement Elryaas. "

Elryaas s'inclina à nouveau légèrement devant les trois arrivés et tourna la tête vers la jeune servante avec qui il avait parlé.

"- Il s'avère qu'en fait, si je connais votre nom, c'est uniquement par quelque facétie du destin. Il m'a été soufflé par un vieil homme a qui j'ai posé des questions. Il m'a simplement donné votre nom en me disant qu'à défaut de les trouver ici, je pourrais chercher les réponses avec vous."

L'Asmodéen s'arrêta un instant, fixant son auditoire et pesant ses mots. Il hocha la tête puis repris.

"- J'ai vu des choses, assisté à des événements extraordinaires à l'explication simpliste en apparence, mais qui aujourd'hui me plongent dans un abîme de doutes et de questionnements. Cela fait bien longtemps maintenant que je cherche ces réponses et que je voyage dans ce monde de chaos pour les trouver. "

A nouveau, l'Asmodéen fit une pause, mais cette fois ses yeux se posèrent directement dans ceux de la prêtresse. La femme qui tenait sa masse dans ses mains comme on le ferait d'un être cher. L'onde énergisante lui parcourait encore les membres lorsqu'il continua.

"- Je suis un Daeva."

N'importe qui dans la pièce aurait juré avoir vu les yeux rouges, passer de ceux d'Ixia à ceux de Brizza, briller un peu plus, l'espace d'une seconde.

"- Mon ascension date la Guerre du Millenium. J'ai...

Pour la première fois, l'Asmodéen semblait hésiter.

J'ai vécu les événements qui ont précipité la chute de la Tour et l'avènement de de ce monde coupé en deux. C'est au milieu de cette folie qu'a basculé mon existence. J'y ai... J'y ai perdu certaines choses. Terriblement précieuses pour moi. Quand je dis perdu, c'est que je ne connaît pas leur sort. Je... je ne sais même pas s'il existe une chance que je les retrouve..."

Elryaas marqua une pause, les yeux désormais posés sur le sol, perdus dans ses pensées. Il se passa une minute avant qu'il relève la tête et termina.

"- Ces événements sont cruellement liés à ceux qui ont conduit à la destruction de la Tour et aujourd'hui, j'ai trop cherché pour ne pas avoir soulevé un trop grand nombre de questions sur cette période funeste qui sont restées sans réponses concluantes.
Si je suis ici ce soir, c'est pour rencontrer des gens qui peut-être partagent quelques unes de ses interrogations et qui ne seraient pas effrayés à l'idée de ... répartir se fardeau avec une humble volonté se présenterait à eux..."

Elryaas hocha une dernière fois la tête et laissa son regard passer de l'un à l'autre des Atréides présents dans la pièces

Ixia lacha un petit "Ah, un de plus" lorsque l'homme dévoila son "affiliation".

Elle e déplaça d'un pas ou deux, à coté d'un gros tonneau et se contenta d'observer.
Elle était légèrement de biais sur le coté gauche de Brizza et clairement devant Swayer. Sa position était nonchalante, sa main gauche était posé à plat sur le haut du tonneau, la droite tenait toujours sa choppe remplie de bière.

Elle surveillait, gratifiant l'homme d'un sourire en coin.

Maintenant qu'elle maitrisait - et surtout comprenait - ce qu'etait le Voile Rouge, Ixia n'avait pas de grandes craintes face à l'Asmodien, surtout avec Brizza et Haven à ses cotés. De plus, cette salle servant parfois de lieux de réunions plus ou moins clandestines n'était pas dénués d'armes cachées : l'une d'elle, une épée courte, était d'ailleurs juste derriere le tonneau.

Durant toute ses explications, elle fixa les mains de leur "ennemie", prête à toutes éventualités.
Elle tiqua lorsqu'il parla d'un vieil homme et une image de Will se forma instantanément dans son esprit.

Elle resta silencieuse ... Brizza, bien qu'aussi patiente qu'elle avait un don pour faire parler les gens.
Haven aussi, mais elle semblait vouloir rester silencieuse.

Brizza poussa un profond soupir...

D'un pas lent, elle s'approcha d'Elryaas. Elle se planta devant lui, à quelques centimètres à peine. Leurs regards se croisèrent comme d'autres pourraient croiser le fer, et ce pesant face à face dura d'interminables secondes. L'Asmodéen pouvait sentir le parfum très agréable de la Prêtresse, bien qu'il lui fut difficile de le décrire exactement.

Il la dépassait d'une tête, mais elle ne semblait pas impressionnée le moins du monde. Au contraire, elle le toisait avec un dédain palpable. Mais pas de haine, ce qui n'était pas anodin pour deux Daevas supposés être des ennemis jurés.
Elle finit par le gratifier d'un sourire narquois, avant de commencer à tourner autour, comme on pourrait observer une bête au marché.

Il ne ressentait aucune animosité, mais sa manière de faire était troublante. Il était très difficile de ne pas être mal à l'aise avec un tel manège, et surtout un regard qui semblait lire en vous, tout en vous déshabillant.

- "Ainsi donc, en voilà un nouveau... Comment est-il possible qu'un pareil trou paumé puisse attirer toute la fange échouée des Abysses ? Et je reste polie, car il paraît que nous sommes les hôtes..."

Elle n'était plus qu'à une poignée de centimètres, presque au contact. On aurait presque pu croire qu'elle allait l'embrasser dans le cou.

- "La sueur du voyage, et la puissance des immortels... Un suave mélange de salé et de sucré..."

Elle acheva son manège et vint se replacer près d'Ixia.

- "Comme je suis attristée que ma haine pour les Balaurs soit plus forte que mon envie de faire couler le sang des frères ennemis... J'aurais pris du plaisir à te faire implorer la grâce d'Aion..."
Elle sourit à sa masse, comme un défi lancé à Elryaas.

Citation :

- "Comme je suis attristée que ma haine pour les Balaurs soit plus forte que mon envie de faire couler le sang des frères ennemis... J'aurais pris du plaisir à te faire implorer la grâce d'Aion..."

-"Le veinard", gloussa Ixia.