Le nouveau monde

Une jeune fille arriva devant la taverne de l'Astre, elle tituba durant quelques mètres, puis tomba dans la boue au seuil de la porte.

Elle était presque nue, saignant de l’entre jambe, affamée et apeurée, la porte s’ouvrit, une personne sortait de l’auberge, la lumière de celle-ci formait comme un halo de lumière autour de la personne. Elle tendit la main, implorant silencieusement l’inconnu.

Kallyope avait passé une bonne partie de la journée dans la bibliothèque de Sanctum. Installée à une table, des centaines de livres s’étaient empilés autour d’elle et avec frénésie elle passait d’un ouvrage à un autre. Six heures après le début de son enquête, elle posa le deuxième tome de l’ « Etudes de la sémantique Balaur » quand un jeune élyséen vint lui parler.

Excusez moi dame mais euh… c’est que ça fait quelques temps que vous êtes ici et hum vous avez comment dire pris euh pas mal de manuscrits que vous n’avez pas ranger alors euh et bien certaines personnes souhaitent consulter certains de ces ouvrages…

Le jeune hommes timide jeta un œil inquiet vers un petit groupe d’élyséens mécontents.

J’ai fini mon travail ici, voilà votre problème résolu.

Kallyope se leva et rangea, un à un, avec minutie et une grande précaution le nombre conséquent de livres qui s’étaient accumulés.

Il était désormais tant de rentrer à l’auberge et une fois arrivée à celle ci, comme la nuit était tombée depuis un bon moment, elle entreprit directement de s’enfermer dans sa chambre pour y dormir.

Les minutes passèrent, les heures aussi et le sommeil ne venait toujours pas. Elle se résolue à sortir de son lit et prendre un bol d’air frais qui l’apaiserai peut être.

Ce n’est pas possible… il n’est pas sorti de nulle part… et d’après l’expression, l’intonation et le contexte il ne me semble pas que cela soit du néologisme…

Quelques temps auparavant Kallyope s’était rendue avec Xeldysar à Verteron et sur leur chemin, devant la porte de la citadelle, il avait rencontrée Cian. Ainsi au cours du discussion d’ordre culinaire, une jeune inconnue s’était immiscée dans la conversation. Son langage était tout à fait étrange et incohérent, elle utilisait des mots inconnus et semblait insisté sur le terme « lol ».

Kallyope qui aimait beaucoup étudier et surtout comprendre le monde qui l’entoure avait cherché, cherché et recherché ce terme, ce mot, en vain donc.

Elle sorti de son lit, s’habilla et se couvrit d’une cape. Rapidement elle se retrouva prête à sortir et ouvrant la porte de l’auberge elle fit une bien singulière rencontre.

Une jeune femme brune lui tendait la main, elle était quasiment nue et semblait épuisée, de plus, du sang s’échappait de son corps. Sans un mot, la daeva détacha sa cape et enveloppa l’inconnue dedans, ainsi elle la porta, dans ses bras, jusqu’à une chambre vide et la coucha dans un lit.

Brizza appréciait particulièrement de jouer aux dés.

C'était un jeu simple et relaxant, et la mauvaise foi représentait une part importante du résultat.
Entre "Oui mais tu les as mal lancés", "Fais les rouler comme il faut, sale tricheur", "Arrête de donner des coups à la table quand je lance", et enfin, l'incontournable "Continuez à fourber comme ça, et c'est ma masse qui va rouler sur vos têtes !", tout le monde pouvait profiter du caractère enjoué et aimable de la Prêtresse.

Elle vit passer Kallyoppe, portant quelqu'un, enveloppé dans sa cape.
Evidemment, les deux femmes n'étaient pas les meilleures amies du monde, mais elle savait que son analyse des situations était claire et objective.
A ce titre, qu'elle ne fasse pas appel à ses services lui laissait à penser qu'elle était à même de gérer la situation toute seule. Ou du moins le croyait-elle...

Kallyope avait nettoyé les plaies superficielles de la jeune femme et l'avait habillé d'une robe à elle, puis emmitouflé dans une couverture bien chaude.

Restez ici dame, je reviens m'occuper de vous.

Elle redescendit dans la salle commune puis s'approcha de Brizza et lui dit quelques mots à l'oreille.

Il y a une jeune fille à l'étage qui pourrait avoir besoin de ton aide. Je l'ai trouvé là devant la porte, je ne sais rien sûr elle hormis qu'elle est en état de choc et blessée. Tu es une guérisseuse de talent donc si tu pouvais ne serait ce que venir jeter un coup d'œil à ses plaies ...

Kallyope a écrit:

Kallyope avait nettoyé les plaies superficielles de la jeune femme et l'avait habillé d'une robe à elle, puis emmitouflé dans une couverture bien chaude.

Restez ici dame, je reviens m'occuper de vous.

La jeune fille se laissa faire docilement, la jeune femme s'occupait d'elle et lui enfila un habit des plus étrange destinée au déesse uniquement. Mirilaime était mal à l'aise dans un tel accoutrement.

Dame ? La jeune fille regarda dans la pièce qui pouvait s'appeler ainsi, les murs était de pierre avec de belle planche, elle était sur une palliasse très jolie et très douce, pas comme la sienne faites de foin. La dame sentait une odeur délicieuse, c'était une Daeva sans aucun doute car une humaine ne pourrait être aussi belle, sentir aussi bon et habitait dans une telle maison. Elle hocha la tête en guise de réponse et attendit silencieusement la tête baisser en se triturant les doigts. Elle avait peur de bouger et de casser un objet de cette déesse qui l'avait pris en pitié.

Kallyope a écrit:

Il y a une jeune fille à l'étage qui pourrait avoir besoin de ton aide. Je l'ai trouvé là devant la porte, je ne sais rien sûr elle hormis qu'elle est en état de choc et blessée. Tu es une guérisseuse de talent donc si tu pouvais ne serait ce que venir jeter un coup d'œil à ses plaies ...

En son for intérieur, il y eut bien deux ou trois piques bien senties qui ne demandaient qu'à jaillir.
Malgré tout, elle se réfréna, et puis, il fallait bien reconnaître que Kallyope y mettait les formes. Donc, dans ses rares moments de sagesse, elle choisit de la suivre.

- "Jouez sans moi, comme ça vous pourrez enfin vous éclater entre tricheurs !"
Ses comparses éclatèrent de rire, et elle partit un sourire aux lèvres dans le sillage de Kallyope.

Son attitude devint plus neutre quand elle entra dans la chambre. L'adolescente était pâle, visiblement exténuée.
Des jeunes filles en détresse, elle en avait croisé plus souvent qu'elle ne l'aurait souhaité. Elysea n'était qu'un paradis d'opérette, une façade pour rassurer un peuple en sursis. Et les humains restaient ce qu'ils étaient, des animaux à peine civilisés.

- "Bonsoir, je me nomme Brizza, et je suis Prêtresse. Nous sommes toutes deux là pour veiller sur toi, il ne peut rien t'arriver.
Je vais poser ma main doucement sur ton front, et tu sentiras une douce chaleur envahir ton corps alors que ma main va s'auréoler de bleu. N'aie crainte, c'est un simple sortilège de soin..."

Sa voix était douce, apaisante. C'était un murmure, un souffle, mais chaque mot était parfaitement distinct.
Elle attendit l'accord, verbal ou tacite, de la jeune fille...

La jeune fille vit entrer une seconde déesse, sa peur grandit encore, elle avait peu l'habitude des femmes Daeva et celles ci l'aimait guère, on ne sait pas vraiment pourquoi.

Brizza a écrit:

- "Bonsoir, je me nomme Brizza, et je suis Prêtresse. Nous sommes toutes deux là pour veiller sur toi, il ne peut rien t'arriver.
Je vais poser ma main doucement sur ton front, et tu sentiras une douce chaleur envahir ton corps alors que ma main va s'auréoler de bleu. N'aie crainte, c'est un simple sortilège de soin..."

Sa voix était douce, apaisante. C'était un murmure, un souffle, mais chaque mot était parfaitement distinct.
Elle attendit l'accord, verbal ou tacite, de la jeune fille...

Oui, comme vous voulez, noble Daeva.
La jeune fille ferma les yeux se tenant les mains fortement. Elle ne savait ce qui l'attendait mais comment pouvait elle ne pas se plier à la volonté des deux déesses.

Mirilaime a écrit:

Oui, comme vous voulez, noble Daeva.
La jeune fille ferma les yeux se tenant les mains fortement. Elle ne savait ce qui l'attendait mais comment pouvait elle ne pas se plier à la volonté des deux déesses.

Sa main s'auréola d'un bleu pâle, et Mirilaime sentit la rassérénante puissance de l'Ether l'envahir.
Son corps ne la faisait plus souffrir, il n'y avait plus de fatigue, de courbature. Elle se sentait comme réveillée d'une longue et réparatrice nuit de sommeil.

Brizza lui replaça délicatement une mèche de cheveu, avant de faire de même pour elle.

- "Daeva ? Pourquoi crois-tu que j'en suis une ? Il y a des guérisseurs chez les humains."

Il n'y avait pas de colère, de jugement, dans son regard. Juste une intense envie de savoir...

Elle entendit Calhaan faire irruption dans la pièce.
Sa seule réponse fut de lever la main gauche, et de lui faire un geste l'invitant à déguerpir.

Dès que Calhaan fit son entrée dans la chambre, Kallyope repoussa celui-ci au dehors.

Pardonne mon manque de politesse mais il ne serait pas de bon ton que tu rentres dans cette chambre, sans frapper qui plus est.

Kallyope savait que la blessure de la jeune femme provenait de son bas ventre et la première hypothèse qui lui vint en tête fut le viol. Ainsi la vue d'un homme pourrait être source de crainte pour la déjà fragile inconnue. De plus, Kallyope n'aimait guère ce manque de manière.

Cette jeune femme est en état de choc et assez fragile, mieux vaut ne pas l'accabler. En revanche, si tu veux te rendre utile demande à Cian de lui préparé quelques victuailles.

Calhaan prit un air désolé.
Ho... Toutes mes excuses demoiselles, je ne voulais en aucun cas vous déranger...
J'ai eu peur pour votre sécurité...

Il se redressa en sortant de la chambre.
Je vous apporte donc cela de suite! Dit il avec un léger sourire.


Il se précipita et voulut tout d'abord chercher Cian, mais il savait maintenant qu'on ne rencontrait cet homme que lorsqu'on s'y attendait le moins.
Or il s'en voulait d'avoir manquer de politesse ainsi, il décida donc de préparer quelque chose.
J'èspère qu'elles s'occupent bien de cette petite...

Son bas ventre ne la brulait plus, et elle ne s'était jamais senti aussi bien, elle se jeta au pied de la pretresse lui baisant les pieds.
Merci merci, déesse, je ne mérite pas tant déesse Brizza.

Brizza a écrit:

- "Daeva ? Pourquoi crois-tu que j'en suis une ? Il y a des guérisseurs chez les humains."

Il n'y avait pas de colère, de jugement, dans son regard. Juste une intense envie de savoir...

Et bien, vous êtes si belle, vos habits sont ceux d'une Daeva, vous sentez très bon et vous avez des pouvoirs magiques que seuls les dieux possèdent. Et vos chambres sont celles de déesses aussi. Mon devoir est de vous servir déesses Daevas.

Elle continua à baiser les pieds de Brizza frénétiquement. Elle n'entendit même pas Calhaan faire irruption dans la pièce.

Brizza fut décontenancée par la réaction de Mirilaime, et elle dut lutter contre son instinct pour ne pas la repousser.
Toutefois, sans violence mais avec une certaine fermeté, elle redressa la jeune fille, et la força à reprendre le lit.

Ses yeux trahissaient un mélange de colère et d'exaspération, raison pour laquelle elle ne la regardait plus directement.
Brizza connaissait bien ses réactions, et à quel point elle pouvait se montrer expressive dans certaines situations. Or, Mirilaime était désemparée, et sous le choc, et elle n'avait pas besoin d'en rajouter.

- "Tu peux m'appeler Brizza, mais je ne suis pas Déesse. Seul Aion est notre Dieu à tous, et Lui seul mérite un tel nom. Nous ne sommes tous que ses créations, et ses humbles serviteurs."

Elle tenta de détendre l'atmosphère, à sa manière.
- "Je sais que je suis la plus belle, mais ne le dis pas à Kallyope, elle préfère vivre dans l'illusion que d'affronter cette cruelle réalité."
Brizza lui fit un clin d'oeil complice, songeant d'avance à la réaction de sa consoeur Atréide.
- "Mais tu es aussi une jolie jeune fille, et tu le deviendras plus encore avec les années.
Et cette chambre n'est qu'une modeste chambre de taverne. Ni plus, ni moins."

Pour la calmer, elle lui caressait délicatement les cheveux, comme pourraient le faire une mère ou une soeur.

- "Je pense que tu as besoin d'un bon repas, et de sommeil."

Kallyope ne fit guère attention à la réflexion de Brizza.

J'ai envoyé Calhaan prévenir Cian pour qu'il lui préparer un repas, cela ne devrait plus tarder.

La jeune fille se laissa faire, elle était de plus en plus plongé dans l'incompréhension ? La pretresse utilisait des mots qu'elle ne comprenait pas. Elle les marmonna faiblement.
Aion ?! Taverne !?

La jeune fille prit ses mains entre ses bras en se recroquevillant sur elle même. Elle pleurait à chaudes larmes.

Pardon, pardon, je comprend pas madame, papi ne m'a pas appris cela. Papiiii... papiii.

Les pleures s'intensifiaient et rien ne semblait pouvoir les arrêter.

Face au flot de larmes, Brizza la prit dans ses bras, tentant de la calmer en la berçant doucement.
Ce n'était pas une professionnelle du calin réconfortant, mais elle y mettait du sien.

Si ça ne marchait pas, elle se dit qu'il lui resterait toujours un bon coup de masse bien placé...

Calhaan remonta l'escalier, tenant un plateau avec divers aliments; Pain, soupe, un morceau de viande et quatres petites tasses de thé.

Il tapota doucement sur la porte.

Désolé de vous déranger une seconde fois demoiselles, mais je vous ai apporté un peu de nourritures, je n'ai pas trouver Sir Cian... Il s'interrompit, entendant des sanglots.

Pauvres petites... Il s'attendait a ce qu'on lui redemande de fiche le camps et se prépara d'un air dur.

Ixia passa une tête furibonde et bouffi de sommeil à travers l'entrebâillement de sa porte. Elle avisa Calhaan devant elle qui toquait doucement à la porte d'une chambre jusqu'ici inoccupée.

-Putain, mais vous allez arretez de chialer et couiner ??? J'essaille de dormir moi ! Donc, veilleuse, ou j'me fache, beugla t'elle.
-Bon, Toi, Calhaan ...., commença t'elle en pointant un doigt menaçant vers le Capitaine sns etre intimidé le moins du monde par leur difference d'age. C'est quoi ce bordel ?!

Ixia avança à moitié dans le couloir.
Elle portait un vieux pantalon marron et une chemise mal lacée et chiffonnée mettant en avant une part de sa poitrine.

Papi ? Tu as donc de la famille ... ?

Kallyope fit interrompue par l'arrivée de Calhaan.

Merci Calhaan.

Tout en le remerciant elle prie le plateau et le mena à la jeune fille, fermant au passage, la porte d'un geste du pied. Elle n 'entendit même pas les railleries d'Ixia.

Elle releva la tête timidement pour regarder Kallyope.

Papi est mort, il a était mangé par une énorme chose recouverte d'écailles, mon pauvre gentil papi.

La jeune fille essaya de regarder par la porte qui était ce "Calhaan", peut-être un autre Dieu se dit elle?

Citation :

Merci Calhaan

Il eut juste le temps d'attraper la tasse qu'il s'était fait pour lui.

Il se retourna et vit arriver la guerrière vers lui, légèrement dévêtue, mais cela faisait bien longtemps qu'il ne souciait plus de ces détails.
Toutes mes excuses demoiselle, mais il semblerait qu'une jeune humaine soit venue chercher refuge ici, et...

Il regarda sa tasse.

Vous voulez? Cela vous aidera à vous rendormir.

Il se dit qu'il vaudrait mieux qu'il reste devant la porte, il savait par expérience que tous les Daevas n'appréciaient pas les humains...

Ixia attrapa la tasse d'un geste vif - ne jamais refuser un cadeau - et en prit une gorgée.

- Une humaine ? ici ? Elle à quoi ?, demanda t'elle simplement. Brizza ou Haven sont prévenue ? continua t'elle en étouffant un baillement.

Il souria en regardant la guerrière boire cul sec ce thé qui aurait brulé n'importe qui d'autre.

Citation :

Une humaine ? ici ? Elle à quoi ?

Il se gratta la barbe.
Hum je ne sais pas, ces demoiselles ne m'ont pas laissées entrer, mais je suis sûr qu'elles s'en occupent bien.

Citation :

Brizza ou Haven sont prévenue ?

Demoiselle Brizza est à l'intérieur.

Il reprit la tasse vide.
Allez vous recoucher demoiselle. Dit-il en souriant.

Kallyope a écrit:

Mange un peu jeune fille, tu en as besoin.

Comment t'appelles tu et d'où viens tu ?

Brizza gardait le silence.
Ce genre de choses semblait plus du ressort de Kallyope. Faire preuve de douceur, de compréhension, trouver les mots justes...
Ce n'était pas forcément l'envie qui manquait dans des moments comme celui-ci, mais quand on ne sait que faire la guerre, affronter les horreurs de ce monde et des Abysses...

Elle dévisagea la jeune fille.
D'où venait-elle, quelle était réellement son histoire, elle était curieuse. Mais en cet instant, ce serait sans doute aussi malsain que cruel.
Alors Brizza fit ce qu'elle fait très rarement : elle se tut et observa...