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 L'histoire de Sadsaar - Solitude

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AuteurMessage
Sadsaar




Messages : 4
Date d'inscription : 28/12/2009
Localisation : Sur Terre

Feuille de personnage
Nom Usuel: Sad'
Age: 15
Classe: Spiritualiste

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MessageSujet: L'histoire de Sadsaar - Solitude   L'histoire de Sadsaar - Solitude EmptyVen 1 Jan - 6:17

L’histoire de Sadsaar - Solitude

Les plaines de mon pays sont froides, très froides. Je suis née à Beluslan, sous les débris de la forteresse, que l’artefact du temps parvient encore à maintenir. J’ai ouvert mes yeux et la première chose que j’ai vue sont des débris, un morceau de chaos dans lequel tout mon peuple, et moi dans mon peuple, doit subir la présence perpétuelle, oppressante.
Je suis née dans la douleur, dans la douleur de ma mère, et cette douleur ne m’a jamais quittée. C’est inscrit dans ma vie, et dans mon nom. C’est la première chose dont je me souviens. C’est mon tuteur, celui qui se disait mon père adoptif, qui me l’a dit, avant de me jeter dehors, dans le vent glacé. Il hurlait, et dans ses cris de bête, il utilisa mon nom comme injure, comme une malédiction. Il m’a dit que Sadsaar signifiait “la tristesse de l’avenir”, et que je devais mon nom à mon père, qui était parti se perdre de folie en même temps que je tuais ma mère. Elle m’avait donné la vie, sa vie, et l’autre, ce bâtard qui m’a fait, m’a jetée; il a jeté la vie de celle qu’il devait aimer, il a tué tout ce que j’aurais pu faire. Il a détruit mon avenir, mon présent, mon corps.
Mais je ne suis pas morte. J’aurais pu mourir mais mon tuteur s’est vu confier ma vie. Notre peuple se doit de s’entraider, c’est notre force. Nous sommes les enfants de l’ombre, que quelques reflets de lumière viennent faire pâlir. Pourtant ma haine envers mon père ne s’éteint pas. Contre mon tuteur je n’ai aucune passion, rien. Il a eu peur, et je ne suis rien pour lui, Mais un jour je trouverai mon père.
Quand je me suis retrouvée seule, j’ai été envahie par cette ombre qui s’étend à l’infini sur les terres d’Asmodae. J’ai commencé à me laisser emporter par la folie. Je pense avoir été folle, et si une chose m’a laissée du côté de la vie, c’est elle, c’est cette folie que je léchais sur mes mains.
Car j’ai longtemps parcouru les terres gelées, avec la solitude comme compagne. Je lui parlais, je la nommais, je la regardais et sa présence me rendait moins seule. Je lui racontais ce qui me faisait mal, ce que je voulais faire le jour; mais, surtout, je lui racontais, comme si c’était une histoire fraîchement vécue, tout ce que j’avais jamais pu concevoir pour le jour où je trouverai mon père.
Quand un soir je chassais un lampyre, je tombai sur un être humain, à la peau brune, aux cheveux courts et aux griffes émoussées, je crû mon jour arrivé, ma patience récompensée. C’était le premier de ma race que je rencontrai depuis mon rejet de Beluslan, j’avais parcouru des lieues sans nombres, et un temps inconnu avait transformé mon corps. J’étais méconnaissable, même pour moi. J’étais faible, mais je ne le savais pas. Je m’étais approchée de cette image paternelle, je voulais lui sauter dessus, le déchirer pour que son corps ressemble à mon âme, lui faire mal, aussi longtemps que possible, le faire hurler, lui arracher la chair de mes dents, qu'il supplie pour sa mort et ma pitié. Je lui aurais dévoré les yeux et le foie, pour que le délice de mes années d’errance plonge en lui. Je voulais qu’il souffre.
J’étais ligotée, contre un mur, lorsque l’eau glacée inonda mon visage. Les Asmodiens qui m’entouraient me regardaient en riant. Ils exploraient mon corps qu’ils avaient dépouillé des fripes qui le couvraient. Je n’avais pas honte, je ne connaissais pas vraiment mon corps, car je n’avais eu aucun semblable avec qui le comparer. Je voyais juste qu’ils le convoitaient, mais qu’ils hésitaient également.
Ils me gardèrent attachée, ils ne m’approchèrent pas. Ils avaient peur, mais de quoi...?
Après trois jours, un autre Asmodien entra dans mon champ de vision. Il ne me vit tout d’abord pas. Il passait, de pièce en pièce, et j’entendais parler d’argent. Quand il me vit, il sursauta, et tourna le visage vers mes geôliers. La dispute fut violente, et les mots qu’il employa, même si je ne les comprenais pas, étaient si durs que les autres Asmodiens baissèrent les yeux. Puis l’un d’eux quitta la pièce un instant et revint avec des morceaux de tissus bruns qu’il me jeta. Puis il me libéra de mes liens de cordes, sans cesser de me regarder dans les yeux.
Je m’habillai, puis l’étranger me saisit par le bras, sans me faire mal mais avec force, et m’obligea à le suivre. Au dehors, il y avait une calèche que tiraient un grand nombre de petites bêtes à la peau bleue.
Il m’emporta vers un campement, fait de tentes et de barrières de cordes. Un téléporteur était là et grâce à sa magie je me retrouvais entouré d’arbres verts et de lacs où l’eau était tiède de fraîcheur. Le vent était chaud, doux, tellement doux qu’il réussit à m’arracher une larme, qui me changea à jamais.
C’est sur cette île que je compris que mon imagination n’était pas la seule avec laquelle je conversai. Les éléments m’avaient constamment protégée. Je découvris ma faiblesse, et avec elle je scellais un pacte avec mes gardiens.
J’appris à vivre avec ma race. Je quittai mon mutisme; on me coupa les cheveux; je redevenais une bête sociable. J’appris même à sourire, et avec le pouvoir que contenait ce sourire. Je pouvais de nouveau vivre, parfois je ris.
J’ai ri quand mes ailes de Daeva se révélèrent. C’était tellement ironique : Moi, l’enfant matricide, compagne de sa propre solitude, fille adoptive des brigands, je suis saluée dans les rues de Pandémonium.
Je souris toujours. Pourtant derrière ce sourire, il y a toujours ce rêve : Je retrouverai celui qui m’a donné mon nom, même s’il est prisonnier, perdu au fond des geôles du vaisseau des Balaurs, je le retrouverai, et je lui arracherai le cœur pour le jeter dans la fournaise de mon gardien infernal, et je ferai tout pour qu’il le voit, pour qu’il ne meurt pas trop vite après cela, pour qu’il me voit sourire de son dernier soupir.
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