La rodeuse se jette à l'eau

Des bruits de pas, des chansons, des paroles et des bruit de pintes s'entendaient derrière cette porte, cette porte qui m'horrifiait autant que les banshees. Quelle idée parcourait donc l'esprit de ma maîtresse. Mais je ne pouvais plus reculer, Haven semblait déjà m'avoir acceptée tandis que Shairya paraissait moins enthousiasmée par ma venue. Quand était il des autres ?
J'approchais mes nouvelles griffes de la poignée de la porte et l'abaissait dans un mouvement qui trahissait mes angoisses, mes peurs. La taverne, moins grande que ce a quoi je m'attendais, resplendissait. La faible lumière du soir entrait par les fenêtre, les bougies sur les tables et le feu dans la cheminée contribuaient à la chaleur de la pièce.

À mon entrée, j'eus l'impression que tous les regards se tournèrent vers moi. Je me présentais :

Azph ... Arieluma ! Je me prénomme Valencia, Calline Valencia. Je vous salue en tant qu'allée et en tant que nouvelle soeur des Atreïdes.

Après ces paroles, le silence se faisait lourd. M'étais-je mal exprimée ? Je ne sais pas mais Haven prit rapidement le relais.

Une soirée tranquille comme il y en avait rarement ici, à la Taverne de l'Astre, où Sawyer essuyait ses verres, tranquillement, en observant sa clientèle éclectique.

Le vieux Anton encore en train de raconter ses histoires de pèche, à son compagnon de toujours Jean-Louis sourd comme un pot depuis des années, qui hochait la tête en souriant, goguenard, quand son ami lui décrivait la truite énorme péchée le matin même.

La Dame Sybille et ses nombreux enfants, veuve depuis dix longues années maintenant, qui passait son temps à chercher des hommes de bon parti pour marier ses filles et des femmes travailleuses pour ses garçons. Toujours à l'affut, le regard vif malgré son âge, ayant tenté tant de fois par son intermédiaire d'aubergiste, de marier sa Gwendoline tantôt à Falkhen tantôt à Kalten, ou à tout autre Atreides male qui avait un jour posés ses baggages à l'auberge. Sawyer laissa échapper un petit rire rien qu'à cette idée.

Sylenne et Tobias, un jeune couple marié de l'année, qui venait régulièrement, chaque mardi prendre leur repas. S'offrir une soirée de fête, pour oublier leur vie de labeur et de sueur. A la rondeur du ventre de la belle, Sawyer savait qu'ils allaient bientôt avoir des soucis en plus mais du bonheur à revendre.

Il passait ainsi en revue sa clientèle, qu'il aimait, non pas par convoitise mais parcequ'il aimait la vie, les gens par dessus tout.

La porte s'ouvre violement, laissant entrer une furie blonde, ses yeux d'émeraude reflétant la lumière du soleil couchant.

Le calme n'est pas éternel, se dit Sawyer en entendant la porte claquer, les joues rosis par l'effort d'une course manifestement effrénée, les cheveux légèrement en bataille et les bottes pleines de poussière de la carrière Kaidan, elle ne s'arrêta que devant le comptoir, complètement essoufflée.

"en parlant d'eternelle" laissa-t-il échapper dans un souffle, le sourire en coin.

" Que nous vaut donc cette entrée fracassante, jeune fille" lui demanda t il en lui servant machinalement, un verre de jus de méla.


Shairya, prit le verre et l'engloutit d'un trait, ouvrant des yeux tout ronds au fur et à mesure du vidage de verre.

"nous allons avoir de la visite, une visite spéciale" dit elle en faisant un clin d'oeil à Sawyer, encore essoufflée "je ne peux rien dire, mais il faudrait se préparer et prévenir les autres"

Ne laissant pas le temps à Sawyer de réagir, la petite rodeuse repartie comme elle était venue, grimpant quatre à quatre les marches d'escalier, à la recherche de ses compagnons.

Saywer prit le verre laissé sur le bar, le lava, l'essuya, en haussant les épaules....soupirant en suivant du regard la jeune fille, qui n'était déjà plus dans son champ de vision.

Ce n'est que quelques heures plus tard, que la porte s'ouvrit devant une jeune femme, sans doute rodeuse au vu de son accoutrement.


"Azph ... Arieluma ! Je me prénomme Valencia, Calline Valencia. Je vous salue en tant qu'allée et en tant que nouvelle soeur des Atreïdes."

Courant, volant, sautant, Shairya faisait tout les coins de l'auberge et alentours pour trouver les atreides, en vain.

Elle croisa la shugo qu'elle avait sauvée, qui se morfondait depuis son reveil, de l'absence de son amie qu'elle était venue retrouver ici, bravant moult dangers. Pensant qu'un peu d'activité lui ferait du bien, notre jeune rodeuse lui confia donc la mission de retrouver tout le monde, Falkhen, Leiji, Kalthen, Teseus et Maylanee.

Rubiatradszerek hocha la tête, gonfla son torse de fourrure blanche et salua martialement mais un peu gauchement Shairya et lui dit qu'elle z'occuperait de zette mizion, avec son petit cheveux sur la langue, que shairya trouvait trop mignon.

Puis, se disant que Haven avait du rentrer à la taverne, et que peux etre l'étrangère ne tarderait pas, elle fit demi tour et fonça aussi vite que possible pour ne pas rater une miette de tout ce qui pourrait bien se passer.

Elle ouvrit donc la porte et continua d'avancer alors que Valencia venait juste de se présenter, manquant alors de la bousculer.

"Ho ! vous ici ! déjà ...mince alors !" lança t elle sans réflechir.

"Arieluma" ajouta t elle avec un temps de retard et un grand sourire, se frottant l'arrière du crane comme elle le faisait souvent lorsqu'elle se sentait un peu génée.

C'est couché contre une vieille souche de la forêt de Daminu en train de communiquer avec les esprits à sa manière (avec de forts ronflements) que Rubiatradszerek trouva Teseus.

"Eh bien eh bien que se passe t'il de si important pour que tu me déranges en pleine... Méditation Rubiatradszerek ?"

C'est avec grande surprise que le spiritualiste apprit la nouvelle...

"Diable, une nouvelle Atréide, et je n'en ai même pas entendu parlé ? Ah mais tu as tout à fait raison, je dois aller faire un accueil à toute nouvelle arrivante." un sourire malicieux se dessina sur le visage du jeune Daeva qui imaginait déjà une belle femme toute de cuir vêtue. il se dirigea d'un pas rapide vers la taverne.

Rubiatradszerek, elle, continua sa quête sacrée : retrouver les autres Atréides.

Etrangement tout se passait très vite. Enfin … elle en avait l’impression en tout cas. Entre une Shairya surexcitée à l’idée d’accueillir une nouvelle Atreide, une Shugo bien décidée à trouver ceux qui n’étaient pas encore là, histoire de sortir de son cafard et de sa solitude bien compréhensible depuis son arrivée, et enfin Valencia elle-même, semblant presque pressée d’affronter l’inconnu, que de remue ménage. Non pas que cela l’inquiète vraiment, mais elle savait par expérience, que plus une chose monte vite, que se soit un objet ou un sentiment, et plus la dite chose retombait vite aussi.

Malgré tout, elle ne se sentait ni le cœur ni le droit de modérer la joie et l’excitation ambiante. Après tout, elle-même était ravie d’accueillir un nouveau membre, même si elle savait que les conditions particulières de cette arrivée, ne pouvait laisser présager que d’un départ plus ou moins proche. Mais après tout, elle n’était pas AION, et elle savait oh combien ces voix sont impénétrables. Arrivant juste derrière Valencia à l’auberge, alors que celle-ci est encore sur le pas de la porte, et évitant de justesse une furie blonde qui failli les renversées toutes les deux, Haven pose sa main sur l’épaule de Valencia, et la pousse légèrement pour lui faire comprendre de rentrer complètement, la suivant dans le mouvement.

Voyant alors que l’auberge était vide de clients en cet après midi radieux, elle se décide à prendre la parole devant les présents.

« Je vous présente Valencia, une nouvelle Atreide »
« Sachez quand même que c’est une fidèle servante de notre amie Calli, et que celle-ci l’a envoyée parmi nous pour apprendre notre monde. »
« Elle est et sera cependant Atreide à part entière tant qu’elle résidera parmi nous »

D’un geste simple Haven fait signe à Sawyer, planté derrière son comptoir, de bien vouloir ramener de quoi gouter.

« Valencia, asseyons nous, et raconte nous ton voyage ».

Dit’ elle en lui indiquant une table vide non loin devant elles.

« Les autres ne vont surement pas tarder »

D’un geste simple Haven faisait signe à Sawyer, planté derrière son comptoir, de bien vouloir ramener de quoi gouter.

« Valencia, asseyons nous, et raconte nous ton voyage »

Dit’ elle en m'indiquant une table vide non loin devant nous.

« Les autres ne vont surement pas tarder »

Je ne savais pas véritablement par quoi commencer. Et la gène me bloquait, leur regard pesait sur moi. Regardaient ils ma crinière qui dépassait légèrement de mon habit ? Peut-être observaient ils le carré de peau où Shairya avait posé ses doigts, enlevant le fond de teint et montrant ma vrai couleur. Mon cœur battait la chamade. La peur emplissaient mon ventre. Ceux qui m'avaient tout enlevé tout ce à quoi je tenais étaient comme eux. Pourtant, ils montraient une attitude chaleureuse envers moi. S'ils connaissaient mon passé, il en aurait été autrement, j'en suis certaine.

« Mon voyage a été fastidieux. Figurez vous qu'en traversant une des failles qui rejoignent nos mondes, je me suis retrouvée entourée d'un peuple inconnu chez moi. Ils portaient tous d'étranges casque et paraissaient être prêt à la guerre. Ils ressemblent légèrement aux Maus .»

Je buvais une gorgée du verre qu'on venait de poser devant moi avant de continuer.

« Je m'excuse, vous voyez à quelle point je me trouve mal à l'aise. Vous êtes intimidants à me fixer, je n'ai pas l'habitude de voir des Elyséens alors si en plus vous me détaillez à chaque seconde ... »

Je passais ma langue sur mes lèvres en tentais de retenir les tremblements de peur qui me secouaient. Je reprenais tachant de faire abstraction de mes interlocuteurs.

« Pour venir, j'ai dû subir quelque transformation, et j'espère bientôt les compléter afin de ne plus rien craindre de votre peuple. Mes ailes ont subit des modifications de couleurs, mes griffes sont devenus des boudins ridicules. Et j'espère bientôt pouvoir mieux cacher ma crinière et ma peau. »

Je m'étendais, craquais mes épaules avant de reposer de nouveau mes lèvres au bord du verre.

Cela faisait un bout de temps maintenant que Rubiatradszerek cherchait Falkhen. Galvanisée par sa victoire sur la cachette de Teseus, elle courait pour tenter de fouiller les moindre recoins de la fôret.

Quel dommage pourtant qu'en sortant de la taverne, elle n'ai pas regardé sur le toit de celle-ci. Confortablement installé sur la chaume recouvrant le batiment, les mains derrière la tête, Falkhen roupillait. Sur son ventre, bercé par le va-et-vient de la respiration du templier, Zali, couché en boule, faisait de même.

Malgré l'astre couchant, la brise était tiède et agréable. Lorsque Shairya avait montré à son ami comment monter sur le toit de la taverne, celui ci avait eu peur d'être trop lourd pour la charpente. Mais maintenant qu'il savait qu'il ne risquait rien, rien n'aurait pu le déloger de son perchoir... Pas même l'arrivée d'une nouvelle atréide.