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 [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord...

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Brizza

Brizza


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MessageSujet: [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord...   [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord... EmptyLun 17 Aoû - 22:21

Dans un craquement sinistre, elle retira sa lourde masse ensanglantée de la carcasse de sa dernière victime.
"Créature". Toutes étaient nommées ainsi, elle n'avait pas la mémoire des noms, et d'ailleurs ne s'intéressait guère à la faune locale.

Ces créatures se répartissaient en deux castes très distinctes : les nuisibles, et les autres.
Elle fréquentait assidûment les premières, plus par obligation que par goût. Son sacerdoce était d'aider son prochain, et en particulier celui qui n'avait aucun talent martial ou magique pour résoudre les différents problèmes de son existence.

Combattre est une véritable nature chez les siens. Le sentiment guerrier y est encouragé, et parfaitement accepté.
Alors, chasser le nuisible était une occupation aussi saine que socialement reconnue.
Mais contrairement à sa soeur, Brizza n'avait pas embrassé la voie du Guerrier. Confusément, et en dépit d'un tempérament l'y invitant, elle ne succombait pas à cet appel pourtant impérieux.

Quelque chose d'ineffable la retenait. La peur insidieuse d'un gouffre plus profond que celui des Abysses ? Ce sentiment d'incertitude l'avait conduite à suivre la voie du Prêtre. la Foi résonnait en son âme plus que la rage du combat. Mais c'était une lutte de tous les instants.

Ses pensées vagabondaient alors qu'elle semblait fascinée par les gouttes de sang qui ruisselaient de sa masse.

Trop de sang a été versé ce jour. Trop.

Alors que le ciel était radieux, son humeur s'était assombrie en un instant.
Les gouttes de sang étaient devenues une petite flaque, et l'odeur âcre du sang séché sur son armure lui donnait des haut le coeur.

Elle avait l'étrange sentiment d'avoir vécu d'innombrables fois cette scène, et d'avoir ressenti la même sensation de paradis perdu. Brizza était désenchantée, et sa tristesse allait croissante alors que ses pensées s'évadaient au gré d'une brise, d'une odeur, d'un battement de coeur.
Ce monde ne lui semblait pas être le sien, et sa lancinante douleur se changea en colère.

Elle s'en voulait d'être si rêveuse, si fragile. Trop de doutes alors que ce monde était au bord du gouffre.

"Foi et Armes"
"FOI et ARMES"
"FOI ET ARMES !!!!!", cria-t-elle.

Sa colère devint une indicible rage alors qu'un étincelant rayon de lumière déchira le ciel et accessoirement le corps d'une créature.
Sans doute était-ce un nuisible.

Bientôt, ce serait un nuisible mort. Comme tous ceux de ce camp...
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Brizza

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MessageSujet: Re: [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord...   [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord... EmptyMer 19 Aoû - 19:28

Brizza caressait les boucles claires de la jeune fille, avec délicatesse et déférence.
Dix ans sans doute, et elle sourit alors qu'elle se revit courant de manière insouciante dans un pré verdoyant. C'était un temps d'innocence, une ère bénie où l'enfance vous préserve des doutes, des responsabilités.

Dix ans, et pas un jour de plus, pour cette belle enfant dont le coeur s'était éteint...
Qui sait combien de temps elle resta accroupie au dessus de la jeune dépouille, remettant en place chacune de ses mèches, comme si elle allait se réveiller bientôt.
Brizza aurait pu, et sans doute voulu, la pleurer. Mais elle avait oublié.

Elle se releva, se demandant comment on peut oublier une chose aussi simple et humaine que les larmes...

Autour d'elle gisaient d'autres corps, éparpillés. La caravane de ces pauvres paysans avait été balayée par des prédateurs affamés, et l'odeur de sang séché flottait dans l'air avec insistance malgré la petite brise du matin.
Elle regroupa les corps sur le fragile et désormais inutile chariot de bois, tout en récitant des prières pour leurs âmes.

Brizza s'apprêtait à y mettre le feu, mais elle ne pouvait s'y résoudre. Il manquait quelque chose.
Après d'interminables secondes d'introspection, elle s'approcha à nouveau de l'enfant, et coupa avec douceur quelques mèches de sa blonde crinière.
Elle sortit rapidement son mouchoir brodé, et y glissa les mèches.

Quel ordre peut régner dans un monde qui accepte la mort de tels innocents ?

Elle rangea le tout précieusement, et alluma le brasier.
Une fois assurée qu'il ne s'éteindrait pas, elle reprit le chemin d'Akarios. Sans se retourner.
Mais elle n'en avait nul besoin : le visage de la fillette était gravé dans son esprit, et elle sentait le mouchoir contre son coeur...
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MessageSujet: Re: [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord...   [BG] Brizza, au bord du gouffre, tout au bord... EmptySam 5 Sep - 15:11

La bataille semblait jouée d'avance : l'un après l'autre, les adversaires Asmodéens mordaient la poussière.
Concentrée à l'extrême, Brizza veillait à préserver les siens, ses mains en perpétuel mouvement. Elle se sentait baignée dans l'Ether, et elle y puisait, seconde après seconde, l'énergie nécessaire aux soins salvateurs.
Ce serait une grande victoire pour Elysea...

Une faille s'ouvrit, et passée la surprise, l'effroi s'empara de tous quand s'engouffrèrent des légions de Balaurs.
C'était une vision d'Apocalypse : tous étaient balayés par la rage et la violence de ces immondes créatures. Au point même qu'elle vit en un endroit Asmodéens et Elyséens combattre dos à dos, pour tenter une vaine, mais héroïque, résistance.
Leur désespoir avait vaincu leur haine réciproque...

Que des traîtres !

Elle avait été repérée. Trois s'approchaient d'elle à grande vitesse.
Les Abysses étaient instables, des failles s'ouvraient de partout, aléatoirement, dans un chaos d'Ether et de sang indescriptible.

Brizza plongea vers une de ces failles, à grande vitesse.
Tout en se laissant tomber, freinant à peine sa chute par quelques battements d'ailes pour la stabiliser, elle se retourna vers ses ennemis.
Ce plongeon lui sembla interminable, alors que ses mains crispées envoyaient de puissants éclairs d'énergie sur ses poursuivants. Ils ne lâcheraient pas prise...

Focalisée sur les Balaurs, Brizza sentit à peine un corps la frôler, plongeant lui aussi avec l'énergie du désespoir vers cette ultime porte de salut.
Ces monstres étaient si proches... Dans quelques secondes, ils déchireraient son corps. Elle avait désormais du mal à sentir ses bras, épuisés par la vitesse et la puissance des incantations. Mais elle se battrait jusqu'au bout, car tel était son serment envers Aion.
L'espace d'un instant, elle crut sentir leur haleine fétide, mais elle finit enfin par passer la faille qui se ferma derrière elle, comme si elle l'avait attendue.

Le soulagement fut de courte durée. Car il fut vite remplacé par de cinglantes douleurs.
Sa vitesse était telle qu'elle se fracassa sur des arbres, branche après branche, avant de s'écraser lourdement sur une roche qui ne tarda pas à rougir du sang élyséen...
Au fond, avant de perdre connaissance, elle se demanda si elle n'aurait pas préféré mourir au combat qu'ainsi...

Une brise glacée la tira de sa torpeur. Sur son visage, elle sentait encore le froid piquant et éphémère des flocons.
Elle aurait sans doute senti la douce odeur des forêts, si sa bouche ne lui avait pas renvoyé le goût entêtant et amer de son propre sang. L'espace d'un instant, elle se sentit rassurée par la vue de Furie. Malgré toutes ces péripéties, elle ne l'avait jamais lâchée, et elle aurait souhaité en rire.
Mais le coeur n'y était pas : son corps ne lui répondait plus, et cette langueur qui lentement la prenait n'était autre que le signe d'une fin prochaine. Elle se mourrait.

De multiples fractures, sans doute une voire plusieurs hémorragies internes. Même la constitution d'une Daeva ne suffirait pas tant les dommages étaient grands.
Elle s'accrochait à sa volonté comme à une bouée en pleine tempête. Avant de partir, elle voulait se souvenir d'Atréia une dernière fois, et réciter quelques prières. Quelle mauvaise Prêtresse elle ferait si elle se présentait ainsi à son Dieu !

Elle le vit alors.
Brizza aurait voulu se lever, livrer son ultime combat de manière fière et honorable. Las, elle n'avait même plus la force de l'insulter.
Il était là, à un mètre ou deux, c'est difficile à évaluer quand on est un poupée au sol, désarticulée.
Il semblait l'évaluer, mais même un idiot n'aurait pas mis plus de deux secondes à comprendre qu'elle agonisait.

Peut-être était-il en train de se délecter de sa lente agonie ?

*****

Il s'accroupit alors, pour plonger ses yeux dans les miens.

Peut-être espérait-il y lire de la pitié, de la haine, ou je ne sais quoi encore ?

Il ne me l'a jamais dit. Mais toujours est-il qu'il m'a sourit. Je m'en souviens encore. C'était si... incongru et surprenant !
Et ma surprise fut d'autant plus grande que mon corps fut alors baigné dans l'Ether d'un puissant sort de soin. Il me répondait enfin, chaque fibre de mon être m'était comme rendue !

- "Maudit sois-tu", lui lançais-je.

Il s'éloigna de moi lentement, sans agressivité. Il avait dû saisir le ton de ma dernière phrase, car il me gratifiait d'un large sourire narquois.
C'était la première fois de mon existence que je prenais le temps d'observer ainsi un Asmodéen. Du moins sans se saluer à coup de sorts ou de masse.

Il me dépassait d'une tête. En mon for intérieur, je ne pus réprimer un sentiment d'attirance. Il était bien bâti, charismatique, et l'originalité de ses traits ne parvenaient pas à en cacher l'harmonie et la beauté.
Je n'étais qu'un fêtu de paille, même soignée, et malgré cela, il m'avait guérie. Peut-être voulait-il lui aussi un combat honorable, plutôt que de m'achever comme un vulgaire animal blessé ?
Cela ne pouvait être que cela, mais sa posture ne rentrait pas dans ce cadre. Il ne se dégageait aucune agressivité de lui. Mais de l'amusement, ça, c'était plus que palpable.

- "Maudit sois-tu, sale traître ! Et ôte moi ce sourire de ta sale face bleue, avant que je ne m'en charge !"
Je me serais voulu impressionnante, mais son rire puissant m'indiqua que ce n'était pas le cas...
Drôle de manière d'initier un duel en tout cas.

Il leva sa main gauche vers moi, et me fit un signe universel : celui d'un au revoir.
J'étais stupéfaite. Mais là où je fus sidérée, c'est qu'il me fit un clin d'oeil avant de prendre son envol.

Un Asmodéen piégé sur Elysea venait de me sauver la vie.
J'étais abasourdie. Il ne devait être qu'un sauvage sanguinaire, le pire des bâtard, et il avait preuve d'humour, de compassion.

Ce fut la première fois que je me surpris à douter de mes certitudes...

Parfois je songe à lui, me demandant si Aion lui a accordé de retourner dans son monde natal.
Au fond de moi, je l'espère, même si, sans jamais me l'avouer, je souhaite plus encore le revoir un jour...
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