La vie, c'est comme... !

Messages : 14 Date d'inscription : 11/02/2011

La vie, c'était une sorte de grosse boîte de chocolat. Mais pas n'importe laquelle hein ! Non, c'était MA grosse boîte de chocolat, et elle restait toujours pleine. Toujours toujours, parce que le chocolat... ha, le chocolat, c'était surtout pas bon pour ma ligne...

J'étais donc à la recherche d'un pot de glace puisque l'on m'avait confisqué ma boîte de chocolat. Oui, après tout, la vie pouvait bien être un gros pot de glace non ? Donc, j'étais à la recherche d'un pot de glace à me mettre sous la langue, quand elle s'est imposée devant moi. La plus groooosse piste de glissade que j'avais encore jamais vue ! Et vous pouvez me croire, les glissades et moi, on était trèèès intimes.

Ça a été le truc le plus éclatant de ma carrière de gliss... glissadeuse ? glisseuse ? bref, de ma carrière ! Tellement bien même que si je n'étais pas passée directement par la case vortex en arrivant en bas, j'aurai tout remonté - et à pied s'il vous plait - juste pour m'éclater encore un coup. Parfois, la vie c'était aussi une bonne glissade, souvent même. Plus que les glaces en tous cas, à part si on prenait comme de la glace celle qu'on mange quand on finit les dents par terre ? Boh, chocolat, glace et glissade donc, pas de jaloux.

Les vortex, c'était fun. On n'savait jamais où on allait atterrir et en général je finissais toujours par me dégotter une bonne piste de glissade - même si je devais geler moi même l'herbe ou le sable - puis par trouver un gentil marchant pour quelques chocolats et un gros pot de glace.

Ce vortex là, je l'adorai déjà donc ! Je ressortais dans un coin jamais vu encore et sautillais comme une gamine à la perspective d'un peu d'exploration. Bon, si on pouvait rajouter quelques chandelles dans cette... heu... grotte, ça serait déjà plus chouette. Puis quelques coussins, matelas, tapis... Dans ce noir, j'étais sûre que ma peau bleue pâle luisait comme un ver, et par réflexe j'ajustais ma tenue et mes cheveux un grand sourire plaqué sur le visage.
Je sifflotais un air que je massacrais allègrement alors que je parcourrai la grotte de long en large, tout en m'arrêtant régulièrement pour grimper sur les murs. Escalader, ça allait être ma nouvelle passion ! Et puis je tombais sur une forêt, dans laquelle je courrai, courrai !! Libre comme l'air, je déployais mes larges ailes noires chaque fois que je le pouvais, roulant boulant dans les fourrées quand je négociais mal mon atterrissage et riant tellement que j'en avalais de l'herbe.

J'en avais tâché ma plus belle tenue, le rose virait un peu trop au vert et jurait avec mes cheveux. Mais la chance était de mon côté aujourd'hui, quand je distinguais une grande maison, juste derrière les arbres là bas ! C'est à peine si je pris le temps de retirer l'herbe de mes cheveux que je poussais déjà la lourde porte, juste pour me retrouver nez à nez avec une bonne humeur contagieuse. Les gens riaient, buvaient, et s'amusaient. Une taverne, chic !!
Je sautillais, tapais des mains, et dansais jusqu'au comptoir.
- Hello sexy boy... Dis moi que t'as de la glace, par pitié !!

Messages : 5 Date d'inscription : 31/03/2011

M'aurait-on menti? Je suis un assassin, une professionnelle et à ce titre, l'anatomie ça me connait. Pourtant, j'avais beau la connaître depuis des lustres, je ne m'expliquais toujours pas comment elle pouvait vivre sans sa matière grise. Ou alors elle avait virée d'une autre couleur qui la rendait disons... Défectueuse, inopérante même. Le rose peut-être... Ou le vert herbe dont elle était maculée.

Je ne sais pas pourquoi je me sentais obligée de la suivre à chaque fois. Peut-être qu'au fond son côté attachant fonctionnait sur moi aussi. La bonne blague. Instinct protecteur dirons-nous. Malgré toutes nos différences cette survoltée demeurait ma "soeur".

Sur ce coup là, elle avait fait fort: congeler des déserts et givrer des prairies ok, ça on en avait l'habitude. La voir partir propre comme un sou neuf et revenir en haillons, un grand sourire aux lèvres et expliquant et en prouvant qu'elle s'était mise seule dans cet état, passe aussi, n'est pas Tchaye qui veut mais elle, elle ne s'était pas ratée. Mais là... Sauter dans un vortex en criant "Youhou!", il ne faut pas abuser. Et si elle était tombée en plein campement ennemi? Est-ce qu'elle y avait seulement réfléchi? ... Hmpf! Idiote que je suis, Tchaye ne réfléchit pas voyons.

J'étais donc là, à la filer comme une proie, m'inquiétant pour deux vu que cela ne faisait clairement pas partie de ses compétences, d'autant que le paysage baigné de lumière qui nous attendait ne me rassurait pas vraiment. En plein territoire élyséen. Bravo Tcha, bravo. J'avoue avoir soupiré de soulagement en voyant cette grande bâtisse au loin, je m'étais laissé aller à penser que de par la logique, elle se sentirait contrainte de rebrousser chemin, ne voulant quand même pas tomber au beau milieu d'un nid de pigeons mal réveillés qui se chargeraient d'elle avec un plaisir non dissimulé. Je m'asseyais donc tranquillement sur l'herbe, un sourire victorieux parsemé d'un soupçon de mesquinerie en attendant son demi-tour. Elle ne pouvait pas me rater.

Croyez-le ou non, elle l'a fait. Cette folle l'a fait! Elle n'est pas revenue vers moi non! Elle est entrée!!! Et avec grâce et fierté! "Bonjour à vous chers amis, je suis la belle Tchaye, sorcière Asmodienne de mon état, Banshee de naissance, je viens en paix, surtout si vous avez de la glace ou du chocolat!" J'hallucinais.

En une fraction de secondes j'étais sur ses talons, j'allais l'attraper par les épaules lorsqu'elle me cloua sur place. A peu de choses près, son entrée était celle que je m'étais imaginée. J'avais au moins la glace de bon dans l'histoire. La bouche ouverte, la main tendue vers cette insouciante qui avait déjà filé au comptoir, le regard de tous ces gens posé sur nous... Je le sentais mal... Ooooh mais alors vraiment, vraiment mal...

Décidément, ce vin était délicieux. Assis en équilibre sur une chaise avec les pieds sur la table, ce qui ne manquait pas de faire râler Sawyer, je dégustais mon deuxième verre de ce que mes papilles et mon odorat traduisaient comme un nectar. Sawyer n’avait pu me cacher bien longtemps l’emplacement de sa réserve et il me mettait toujours un petit pichet au frais, sachant que j’en étais tombé amoureux. Je m’occupais même personnellement de son approvisionnement.

Dans l’auberge, c’était l’heure d’affluence. Les rires se mélangeaient aux discussions et tout le monde semblait de bonne humeur. Même les habitués des dés jouaient avec le sourire. Il faut dire que la vue de la guisarme à mes côtés permettait de tempérer les esprits les plus fougueux. Les premières fois, quand le ton montait, je m’approchais des excités avec mon arme et je leur montrais son tranchant sur une énorme buche, toujours présente à cet effet. Puis je me tournais vers eux avec un petit sourire et mon regard leur promettait quelques tourments bien pensés s’ils ne se calmaient pas.
Mais ça, c’était avant. Maintenant, les rares fois où je devais intervenir, je leur montrais ma guisarme et la buche. Et tout ça en restant assis.
Oui, l’ambiance était excellente. C’est peut être pour ça que personne ne fit attention aux arrivées stylisées des deux arrivantes.

« Hello sexy boy…Dis moi que t’as de la glace, par pitié !! »

Douce voix que cette voix là. Tout en me retournant, je me demandais à quelle jolie femme mes yeux allaient être confrontés.
Peut être que ce fut la vue des deux Asmodiennes, ou alors le fait que j’avais avalé de travers ma énième gorgée de vin blanc, mais en tout cas leur entrée sur scène eut pour effet de me faire lamentablement tombé par terre, cul par dessus tête. Je me relevai immédiatement, à portée de main de mon arme, la bouche ouverte, me demandant si j’avais trop bu.

Deux Asmodiennes se tenaient bien devant moi. La première, sourire aux lèvres, semblait danser sur place. Je remarquai les nombreuses touffes d’herbes accrochées un peu partout, ce qui me fit sourire intérieurement. La deuxième semblait figée, regardant avec anxiété ce qui allait arriver par la suite. Et leurs yeux…J’avais toujours eu un faible pour les yeux des Asmodiennes.

« Des Asmodiennes ! Seigneur, protège-nous ! »

Des Asmodiennes ? Où ça ? Ah oui, me détacher de leurs regards…

« Pas de panique, tout va bien. » J’avais repris inconsciemment mon ton autoritaire et direct. « Mesdames et messieurs, je vais vous demander de sortir calmement car nous fermons. » Je me tournai vers l’assemblée, quelque peu paniquée par la présence de ces deux invitées.
« Rentrez chez vous ou retournez à vos occupations. Nous allons gérer cette situation comme il le faut. » Mettant ma main sur la guisarme, je rajoutai « Et inutile de prévenir le guet. Nous n’en aurons pas besoin. Je n’ai pas besoin de vous rappeler que Falkhen se fera un plaisir de vérifier la solidité de vos portes si des soldats devaient arriver. »
La vision du templier pulvérisant leurs portes eut pour effet de faire détaler les occupants de la salle. Bientôt, ne resta plus que ces deux charmantes, du moins l’espérais-je, Asmodiennes, Sawyer et moi.
Tout en restant à proximité, j’enlevai ma main de mon arme et me tournai de nouveau vers ces deux merveilleux regards…..argggghhh !!!…..reprends toi Maric…vers les deux jeunes femmes. Vu leur arrivée mutuelle et vu leurs réactions actuelles, je me disais qu’elles ne venaient pas pour se battre. Je me détendis donc.
« Bien le bonjour, mesdemoiselles. Désolé pour la réaction de mes compatriotes mais ce n’est pas tous les jours que nous recevons ce genre de visite. Et pour répondre à votre question, oui nous avons de la glace.»

L'âstre haut dans le ciel, chauffant doucement le toit de chaume de la taverne. Une petite brise tiède, transportant les éfluves agréables des fleurs, annonçant la belle saison. Dans le bide, un bon repas dont seul Sawyer, le tavernier, avait le secret. Et sur le bide, Zali, le petit écureuil de Shairya, roulé en boule, dormant paisiblement...

Oui, cette sieste digestive, loin des combats, des cris, du bruit, des gens... La vie, c'était ça... C'était ce moment de calme et de bonheur.

Oh, bien sûr, j'entendais bien les bruits du village. La poisonnière qui cherchait son mari pour l'aider, alors que celui-ci jouait au dé en éclusant des litres de bière, quelques étages en dessous. Ou bien le chien de l'armurier, un énorme molosse aboyant à tout rompre sur les clients sans que son maître n'ai encore compris pourquoi son commerce ne marchait pas mieux que ça en temps de guerre. Mais ces bruits là faisaient partis de mon moment de calme et de bonheur... Un tout que j'appréciais follement.

Enfin que j'appréciais jusqu'à ce que Zali bougea une oreille. Une fois d'abord, puis trois fois, avec insistance. Il se décida à ouvrir les yeux, posant son regard embué sur moi.

- "Hey, j'y suis pour rien moi, boule de poils !"

Un moustique ? une odeur particulière ? Je me demandais ce qui avait troublé nôtre sieste. Zali en avait une idée, lui, et apparemment, il désirait vérifier s'il avait raison. Il déscendit de mon ventre avec un petit saut gracieux et s'approcha du bord du toit en trotinant. Là, il se pencha et ne bougea plus, tel une gargouille, assistant à un spectacle probablement inhabituel.

Je me mis en position assise, désireux de savoir ce qui avait motivé Zali à mettre un terme à nôtre rituel sacré de la sieste, et je pu alors voir tous les clients de la taverne sortir sur la grand place. Certains courraient, d'autres trainaient la patte et deux ou trois zigzaguaient. La poissonière ne manqua pas de pecher son mari au vol avec une tripoté de jurons qui me tirèrent un sourire.

Zali se retourna et me regarda en penchant la tête sur un côté.

- " Ouais, t'as raison, c'est pas commun ça ! Il se passe quelque chose là dessous. Allons voir !"

l'ecureuil n'attendit pas que je me lève. Il détala vers la lucarne et disparu par la fenêtre ouverte en un bond.

Envolé, le moment de bonheur... J'espérais que la raison pour laquelle j'allais rejoindre Sawyer et Maric en vallait la peine. J'allais le savoir bientôt.

Messages : 14 Date d'inscription : 11/02/2011

J'observais le sexy boy en face de moi en train de nettoyer un verre consciencieusement et mon sourire s'élargit encore, me mangeant la moitié du visage. Il avait des gestes précis et sûrs et je ne pouvais que m'émerveiller de remarquer qu'il ne cassait pas un seul verre. D'ailleurs, si une exclamation ne m'avait pas fais me retourner, je me serai emparée de son chiffon et d'un verre pour voir si j'arrivais à faire aussi bien que lui ! Certaines mauvaises langues diraient que le pire avait été évité sans doute, mais après tout, elles n'y connaissaient rien hein.

En voulant regarder ce qu'il se passait, je marchais sur un bout de mes bottes qui commençaient à avoir du mal à survivre à mes expéditions et manquais m'étaler par terre. Je ne du mon salut qu'à un mignon petit Elyseen qui filait vers la sortie, et auquel je m'accrochais au cou comme je savais si bien le faire. Il trébucha lui aussi, fit quelques pas sur un pied pour se rattraper et se dégagea brusquement avant de filer sans demander son poutou. Non mais quel gougeât !!
Et puis d'abord, pourquoi ils partaient tous hein ?? Ha oui, sexy sword-man gérait la situation. Bah, s'il voulait hein, mais il allait devoir compenser ! Avec... une double dose de glace chocolat !!

Oooh, et puis ma Kyuu était là elle aussi ! Et elle, elle se rapprochait de moi plutôt que de se sauver, ce qui m'arrangeait parce que j'avais moins loin à faire pour lui sauter dessus et m'accrocher à elle pour un câlin made-in Tchaye. C'était pas tout, mais j'avais besoin de ma dose journalière moi ! D'ailleurs, si elle était là tout de suite, c'était forcément pour ça non ?

La porte se ferma et le brouhaha cessa, rendant l'atmosphère tout de suite moins joyeuse, mais bien plus intime. Sexy boy et sexy sword-man rien que pour ma Kyuu et moi, chouette alors !! Et puis des montagnes de glace aussi, puisqu'apparemment, c'était mon jour de chance.
Je lâchais ma copine de câlin, et avançais vers mon sauveur en roulant des hanches, enroulais mes bras autour de son cou et me collais contre lui. Seconde dose de câlin en cours, yes !!

" Alors... glace au chocolat pour tout le monde maintenant qu'on ne craint plus de se la faire voler ? C'était rusé, j'adoooore ! "

Comptez sur moi pour ne surtout pas perdre le nord ! Ou le sud... La direction quoi ! Enfin... l'essentiel même. Je me frottais encore un peu contre lui puis virevoltais vers le sexy boy, le dévorant des yeux comme s'il était une glace vivante. Dommage que le comptoir ne m'empêche - pour le moment - de prendre ma troisième dose de câlins.

Ceci dit, alors que je sifflotais de nouveau, je ne pouvais m'empêcher de me dire que la vie, c'était quand même super cool ! Il suffisait après tout de faire quelques maths pour s'en rendre compte : Chocolat + glace + glissade + vortex + câlins = journée idéale. Et sur ce coup, Ish serait fière de moi !

Messages : 5 Date d'inscription : 31/03/2011

Sincèrement, j'ignore combien de temps j'ai pu garder cette posture idiote et embarrassante mais plus j'y pense, plus je lui en veux! Pourtant sur le coup, j'étais bien trop ébahie par la scène qui se déroulait devant nous pour songer à mon style. En temps normal, des élyséens paniqués qui courent et hurlent comme des damnés, fuyant loin de nous, ça c'est bon signe que l'effet Beluslan comme on l'appelle est toujours opérationnel. Mais cette fois-là, l'effet n'y était pour rien, ou alors dans une bien moindre mesure... C'était comme si on vidait la salle pour mieux nous accueillir! Non, ce n'était pas "comme si", ma main à couper que là était le but de cet homme qui semblait perdre ses yeux sur nous. Là encore ce n'était pas qu'une impression, l'effet Tchaye était aussi opérationnel.

Le souci avec une personne qu'on ne voit jamais sérieuse, même en période de crise, c'est qu'il est totalement impossible de prévoir ses actes. Le quotidien avec Tcha... A la voir onduler et se déhancher puis s'attacher à cet homme comme un poulpe, le voir sans réaction face à elle... Oui... J'ai cru que pour une fois elle ferait ce qu'elle était censée faire: tuer froidement puis disparaitre sans laisser de trace. Pour m'avoir fait ça je lui aurait même accordé un sourire. Mais calmons-nous. Il ne s'agit pas de n'importe quelle assassin élevé et conditionné pour tuer! Non non! Il s'agit de Tchaye...

Nulle intention belliqueuse, nulle tentative de séduction pour distraire la cible non... Juste une... Une quoi? Vous trouvez un qualificatif pour cette femme vous? Bref une elle omnubilée par sa glace et ses doses de câlin. J'en pleurerais presque, qu'est-ce que je fichais là? Pourquoi a-t-il fallu que ça me tombe dessus?

Il y a tout de même un étrange phénomène qui se produit dans ce genre de situation: on est tellement occupé à se demander comment elle fonctionne et d'ailleurs SI elle fonctionne, qu'on en oublie toute notion de danger. Je ne devais pas être la seule en état de choc ou alors...

Me décidant enfin à fermer la bouche et à reprendre une posture plus...Digne, j'observais les deux hommes présents: rien. Pas une once de peur ou d'agressivité, la sérénité dans toute sa splendeur. Que signifiait tout ceci? Ces derniers mois sans activité en territoire ennemi nous auraient-ils privé d'informations capitales? Cet homme était un guerrier, sa guisarme parlait pour lui alors pourquoi n'attaquait-il pas? Tchaye a beau être douée, d'habitude ça ne les empêche pas de se ruer sur nous...

Secouant la tête et tentant de reprendre mes esprits, je me hasardais à ouvrir la bouche, avec mon élyséen d'école primaire teinté d'un fort accent asmodien qui me fait honte à moi-même quand j'y repense.

"... ... Péliode de tlève?"

C'est tout ce qui avait réussi à sortir. Etrangement, plus les minutes défilaient et plus je sentais que cette journée serait particulièrement longue. Longue mais riche... Allez savoir pourquoi...

La scène de cette jeune Asmodienne semblant s’effondrer et se rattrapant in extremis sur le jeune Levos me fit cette fois réellement sourire. C’est avec certitude que je me détendis entièrement. Et puis, je savais Falkhen posté sur le toit, sans doute lui aussi la bouche ouverte gobant les mouches devant ce qu’il se passait. En cas de problème, il interviendrait dans la seconde.

Tout à coup, l’Asmodienne déambula en roulant des hanches et s’agrippa à moi, me collant comme si sa vie en dépendait. Un regard à son amie ne fit que confirmer ce que je pensais. Cette petite avait un tempérament aussi fougueux que la couleur de ses cheveux. Et je compris alors que la deuxième Asmodienne devait être là pour la surveiller et éteindre tous les brasiers que sa jeune amie allumait. Cette fois, c’est un petit rire sincère qui sortit de ma gorge.
La deuxième Asmodienne bougea enfin, reprenant ses esprits mais semblant encore un peu dépassé par les évènements. Je ne pouvais pas la blâmer. Elle avait dû s’attendre à une réaction un peu plus belliqueuse de la part des Elyséens que nous étions. Et paf, voilà qu’elle et son amie atterrissent à l’un des très rares endroits où on leur tend la main.

D’ailleurs, en parlant de tendre la main….

« … …Péliode de tlève ? »

Bon sang ! Elle parle l’Elyséen ! Me détachant de ses magnifiques yeux, j’essayais de me rappeler de mon Asmodien, aussi sommaire fut-il.

Je mis une main sur mon cœur et me penchais un peu, espérant qu’elle prendrait ce signe pour un gage de bienvenue.
« Vous être sécurité ici. Sur mon honneur » répondis-je. Quelle catastrophe mon Asmodien !

Je montrai des chaises et une table.
« Voulez-vous asseoir pour manger ? Boire ? Discuter ? »

j'arpentais le couloir des chambres en suivant Zali de loin. Je le vis bifurquer vers celle de Shairya. Hum... Zali était un écureuil dégourdit et intéligent. Si son instinct le poussait à retourner auprés de sa maîtresse, c'était qu'il devait se passer en bas des choses vraiment pas communes. Devais-je passer par ma chambre pour prendre un semblant de protection ? Pas le temps évidemment. Je savais que Maric laissait toujours trainer son jouet pour dissuader les fortes têtes. Et puis il y avait l'espadon du vieux Will qui était accroché au dessus de la cheminé. Faute de mieux, nous ne serions pas sans armes en cas de coup dûr.

Je descendais les escaliers deux par deux pour arriver plus vite en bas, puis je m'arretais net une fois au rez de chaussé.

- " Mais que..." furent les seuls mots que je reussis à articuler. Pourquoi diable n'avais je pas pris le temps de me proteger mieux que ça. Deux asmodiennes. Et pas de simples soldats, c'était évident. Leur position dans la salle, leur posture. Tout démontrait qu'elles étaient dangereuses. Surtout celle aux cheveux platines. Elle était sur le qui-vive, prête à réagir au moindre geste hostile. Maric était atablé et Sawyer, derrière son comptoir était dangereusement prés de la femme aux cheveux roses. Que faire ?

"Les tuer", me dit une voix froide, "pour venger Haven". heureusement, une voix bien plus douce m'empecha de faire un geste malheureux. La voix de la clerc forcement.

Torturé par mes états d'âmes, je ne fis pas un geste. La porte de la taverne s'ouvrit alors. Les problèmes ne faisaient que commencer.

Messages : 3 Date d'inscription : 02/04/2011

Zekha marchait paisiblement le long du chemin qui la menait vers son village natal. Les mains jointes derrière le dos, elle sautillait, empreinte d'une humeur joyeuse. Le temps splendide y était pour beaucoup, mais pas seulement. Elle revenait de Sanctum. Elle y avait passé trois ans, s'entrainant dûrement aux combats, devenant une gladiatrice talentueuse. Et, la veille au matin, elle avait subit l'ascension. Désormais, elle paraitrait dix huit ans toute sa vie.

trés fier de son nouveau statut de Daeva, elle se mit à courir, puis sauta et déploya ses ailes. Elle plana sur une trentaine de mètres avant d'aterrir et de partir dans un fou rire dont elle avait le secret. Elle se sentait toute puissante, en pleine forme, malgré son armure de soldat conventionnel et sa guisarme dans le dos. Elle se remit en route, accélérant le pas en découvrant le village à l'horizon. Elle avait hâte de montrer ses belles ailes à son oncle.

En traversant la place du village, elle se demanda pourquoi la taverne semblait éveiller la curiosité de tant de monde. Les enfants comme les adultes se bousculaient pour avoir une place devant les fenêtres du batiment et tenter de voir ce qui se tramait à l'interieur. Elle s'arreta, mit les mains sur les hanches et se demanda ce que son oncle avait bien pu encore inventer pour attirer l'attention comme ça. A moins que ce soit l'un de ses protégés. Elle avait beau aimer leur présence, elle se demandait souvent ce qui liait son oncle à cette bandes de gens bizarres.

- " bah, aprés tout, y'a qu'un moyen de savoir !!!"

Elle poussa la porte tout en lançant un jovial "TONTON SAWYER, C'EST MOI, JE SUIS DE RET..."

Le reste se passa trés vite. Découvrant la salle presque vide, investie par deux asmodienes, et reconaissant son oncle dans un combat singulier avec l'une d'entre elles, elle n'hésita pas une seconde. Tout en attrapant son arme dans le dos, elle bondit vers l'ennemi en criant "LACHE LE !"

Messages : 14 Date d'inscription : 11/02/2011

Non mais... Non mais c'était quoi ça ? Complètement éberluée, je regardais ma Kyuu se ridiculiser en baragouinant quelques mots d'Elyséen, puis tournais la tête vers le sexy sword-man pour l'entendre massacrer notre belle langue. Certains n'avaient peur de rien, mais alors de rien du tout hein ! Pourquoi fallait-il qu'ils me fassent honte comme ça hein ? A écorcher les mots et à se faire des politesses, j'allais finir par devoir attendre ma glace encore longtemps moi !

Soupirant bruyamment, je me laissais tomber... ou sautais pour me laisser tomber plutôt, sur le bar lui même, bougeant mes jolies jambes au rythme d'une musique imaginaire. Au passage, j'envoyais mon plus joli sourire à sexy boy, parce que lui au moins, il n'avait pas ouvert la bouche pour balancer des obscénités. Pas comme les deux autres, pfff. Franchement, qui ne savait pas parler Asmodien et Elyséen hein ? C'était facile pourtant, il suffisait de... ben... de parler. Y avait franchement rien de difficile là dedans. D'un autre côté, je devais bien avouer, et avec une certaine fierté, que j'avais toujours été douée pour les langues. Et... N'importe lesquelles, qu'on se le dise !!

Là !! En plein dans mon champ de vision ! Rhoo, il fallait que j'ajoute ça à ma liste moi : la vie, c'était définitivement des beaux mecs. Sérieux, ils les gardaient planqués dans cette taverne ou quoi ? Sexy... sexy-muscle, c'était carrément pas joli, encore qu'il les portait suuuuper bien lui ! Sexy sexy... hum... Tout en réfléchissant à son nouveau prénom, je lui adressais un grand signe de la main et mon autre plus beau sourire, alors que je voyais qu'il restait figé devant ces pauvres escaliers chanceux. Il pouvait bien s'approcher un peu plus par là, j'y voyais aucun inconvénient moi !!

La porte s'ouvrit, mais mon espoir qu'un autre sexy Elyseen n'en passe le pas fondit bien vite. Comme Neige au soleil, la pauvre ! On venait de troquer mon plaisir des yeux par... une gamine. Une gamine armée d'une guisarme qui semblait vouloir me faire un gros câlin. Nan nan nan nan, c'était absolument hors de question ! No way ! Trois beaux mecs dans la salle, j'allais pas faire un câlin à cette gamine hyperactive. Et puis quoi encore hein ? Vendre des glaces dans le désert aussi ? Arrêter les glissades ?

Comme elle arrivait un peu vite quand même, j'optais pour une retraite stratégique : glisser sur le bar et me retrouver de l'autre côté, avec mon sexy boy. D'ailleurs, on m'avait demandé quoi ? De le lâcher ? Mais j'pouvais pas lâcher quelque chose que je ne tenais pas, n'est-ce pas ? Riant toute seule de ma trouvaille, je sautais sur mon sexy boy pour l'entrainer dans quelques pas de danse un peu loufoques. De mon point de vue, la performance valait le coup d'œil quand même, même si ça manquait de fluidité encore. Bah, on allait travailler tout ça hein ?

Pour le moment, je finissais par le lâcher et levais mes mains au ciel pour les montrer à tout le monde.
" Voilàààààààà, lâché !! Happy kid ? " le tout ponctué d'un sourire, bien évidemment. Et puis, pour faire bonne mesure, je rajoutais encore quelques pas de danse dans mon coin, agrémenté d'un clin d'œil à ma Kyuu.

Messages : 5 Date d'inscription : 31/03/2011

Qu'est-ce que je disais? Longue journée en perspective... Mais quelque chose me rendait heureuse: vu la tournure que prenaient les choses, il y aurait de l'action! Et comme Aion faisait bien les choses, nous n'étions même pas celles qui allaient engager les hostilités. Enfin nous... Peut-on considérer le fait de câliner et embrasser un adversaire comme un acte hostile? De mon point de vue oui, c'était certain. Mais ces deux hommes là ne semblaient pas partager ma vision. L'armoire à glace près des escaliers par contre... Lui, il m'intéressait. Je ne savais pas s'il hésitait ou s'il réfléchissait à la meilleure stratégie à adopter mais j'étais son homme! Enfin sa femme! ... Ce que je cherche à dire c'est que je l'affronterais volontiers.

Tchaye continuait à virevolter et à gratifier l'assistance de ses sourires idiots et de ses pas de danse ridicules, sûrement plus captivée par la musculature du géant que par ses éventuelles compétences au combat. Chacun sa passion me direz-vous. Moi, tout ce que je voyais c'était que nous étions subitement passées en sous-nombre, bien que celui qui semblait être le tenancier n'avait pas grand-chose d'un combattant, il valait mieux se méfier. Je reculais donc discrètement pour avoir une meilleure vue d'ensemble, les mains posées sur la garde de mes lames, juste à côté de la porte.

C'était la troisième erreur de la journée: d'abord, avoir suivi la folle-dingue, ensuite, avoir tenté de la retenir avant qu'elle ne pénètre dans cette auberge et enfin, me poster près de la porte... Oh sur le coup je n'y voyais en rien une sottise! Je ne le compris que quelques instants après, lorsque la porte s'ouvrit brusquement, m'écrasant le visage contre le bois épais...

"TONTON SAWYER, C'EST MOI, JE SUIS DE RET..."

Je ne savais pas à quoi ressemblait la détentrice de cette voix de crécerelle mais j'étais d'ores et déjà décidée à lui en faire avaler moi des Tonton Sawyer! Poussant la porte avec rage, le nez en compote et la colère montant en moi petit à petit, j'eus tout juste le temps de voir cette gamine se ruer sur Tchanie, guisarme au poing. Réflexe protecteur une fois encore. C'est vrai qu'elle est insupportable et excelle dans l'art de me mettre mal à l'aise mais c'est mon amie. L'une des plus précieuses depuis pfiouu... Je ne sais même plus quand. Hors de question qu'une petite surexcitée lui fasse le moindre mal. Sans même réfléchir à la façon dont nous avions pourtant été accueillies par les autres élyséens, sans même penser au fait que j'allais peut-être tuer une toute jeune femme, ni imaginer un seul instant que cela pouvait n'être qu'une erreur de jugement, j'attrapais et lançais ma dague en direction de l'assaillante. Pour moi, tout se figea à ce moment là, sans que je ne comprenne vraiment comment...

Messages : 3 Date d'inscription : 02/04/2011

Ce n'étais pas le grand costaud qui fit que Zekkha stoppa net son offensive. Il semblait complettement dépassé par les évenements. Bloqué dans le passage menant à l'escalier, il n'avait pas fait un geste pour sauver son oncle des griffes de cette harpie.

Ce n'était pas non plus le chevelu beau parleur... Assit à sa table, il semblait observer la scène avec délice. A croire qu'il était de mèche avec l'ennemi.

Ce n'était même pas l'asmodienne aux cheveux rose, qui pourtant avait levé les mains comme pour se rendre. Ses instructeurs de Sanctum avait été bien clair sur ce sujet : aucune pitié. Les ailes noires n'étaient pas digne de confiance. Il ne fallait jamais, au grand jamais, leur accorder une once de crédit.

Si Zekha stoppa le tranchant de sa guisarme à une trentaine de centimètres du cou de l'asmodienne, c'était du seulement au regard ferme que Sawyer, son oncle, lui avait jeté. Un regard qu'elle connaisait par coeur. C'était celui qu'il lui réservait quand, plus jeune, il la surprenait en train de mentir ou de faire une bétise. L'effet fut net. Elle n'hésita même pas. Elle arrêta son mouvement et devint telle une statue représentant une guerrière en plein combat, guisarme dressée.

Puis sa guisarme tomba au sol, en même temps que le regard de Sawyer changea du tout au tout. Celui ci, c'était un regard de detresse... Le même que celui qu'il avait eu le jour où il avait appris la mort de sa soeur. C'était ce jour là qu'il avait pris sa nièce sous son aile, et qu'il lui avait donné tout l'amour d'un père.

Zekha baissa la tête et vis la pointe de la dague ensanglanté ressortir de son abdomen. Elle vit son sang gouter par terre, et c'est à ce moment là qu'elle sentit la douleur. Une douleur vive, insuportable. Pourtant, elle ne cria pas, elle ne fit pas même un gémissement. Elle se sentit partir en arrière, tombant au ralentit. Tout devint flou. Les couleurs s'estompèrent. Elle entendit son oncle crier quelque chose qu'elle ne comprit pas. Son nom peut être...

Puis tout devint noir.

L'impardonnable venait de se produire.

Zekha n'avait pas encore touché terre que Falkhen décrochait déjà du montant de la cheminée l'espadon imposant qui avait appartenu au vieux Will, le premier Atréide. Il allait montrer à cette meurtrière où elle pouvait se la carrer, sa "péliode de tlève"...

Tel un ours en colère, il s'approchait de l'asmodienne aux cheveux platines. Dans son esprit, aucune petite voix ne vint le contredire. Vouloir la paix était une chose, mais jamais, jamais au prix de tels sacrifices.

Sawyer, tout en faisant le tour de son comptoir, cria le nom de sa nièce. Falkhen posa les yeux sur elle, puis sur son oncle terrifié devant la situation, et sa rage doubla. Il allait fondre sur son ennemi quand, dans une bourrasque de vent et d'ether que le templier ne connaissait que trop bien, une petite tornade de lumière se forma au dessus de Zekha et deux ailes immense, d'un blanc pur, apparurent dans son dos. Elles étaient déployées, puis se replièrent doucement autour de leur propriétaire comme pour former un cocon protecteur. Enfin, son coprs meurtris devint transparant et finit par se fondre complettement dans l'ether.

Falkhen resta coi devant ce spectacle... Une Daeva, Zekha était devenue une daeva. Il pu lire la surprise dans les yeux de Sawyer. Puis celle-ci fit place au soulagement, à la fierté et a une multitude d'autres sentiments qui firent à la fois sourire et pleurer le tavernier.

Pour le coup, Falkhen, une nouvelle fois, hésita. L'asmodienne devait être puni, il en restait persuadé, mais la donne avait changé. Il se contenta de lui jeter un regard sombre qui ne mentait pas quand à ce qui pourrait arriver si elle se permettait un nouveau geste déplacé.

Messages : 14 Date d'inscription : 11/02/2011

Incrédule, les mains toujours en l'air, je regardais le corps de la gamine s'effondrer alors que le sexy boy criait son nom. Un drôle de nom d'ailleurs, qui me faisait l'effet d'être tout râpeux sur la langue. Beuark ! Pauvre gamine, j'en avais pitié pour elle, ça devait pas être facile tous les jours. Boh, ça n'avait plus d'importance maintenant hein ? Et puis d'abord, elle venait d'où cette dague hein ? Hein ? Hein ?

" C'pas moi ! " Et puis c'était vrai d'abord ! Déjà, les dagues ça coupait, et j'étais fichue de me massacrer les cheveux avec en voulant en lancer une. Ça, ou bien me couper un doigt, au choix. Mauvaise idée donc, j'aimais mes cheveux, et j'avais besoin de mes doigts ! Et puis en plus, j'avais toujours les mains levées, et j'avais beau être un génie et une magicienne de talent, j'inventais pas des dagues comme ça ni ne les lançais en un clin d'œil. Ceci dit, j'pourrai peut-être tenter le coup un jour, des fois que j'arrive à invoquer des glaces ? Hum... A retenir. Et pis... et pis sûrement plein d'autres raisons que je trouverai plus tard !

Sexy-no-name avait pas perdu de temps en tous cas, qu'il avait déjà empoigné cet espèce de machin qui semblait super lourd. Bon, avec des biscotos pareils, il pouvait bien se le permettre, et quelle allure, whaaa ! Sexy-sword-man n'était pas en reste non plus après analyse plus poussée. Ouaip, j'aimerai pas me trouver en face d'eux avec le regard qu'ils tiraient là maintenant. Ça allait chauffer, et avec ma Kyuu on allait assister au spectacle, chouette ! D'ailleurs, ma Kyuu... Han !! Mais han !! Mais... Oh, comme c'était joli !!

Ces ailes blanches qui apparaissaient d'un coup comme ça, c'était vraiment stylé. Et d'un puuuuur, trop beau ! Fallait que j'demande ça en cadeau d'ailleurs, un jour. Bon, le blanc, c'était salissant, mais c'était classe quand même. Mon sexy boy s'en était même laissé tombé à genoux plein d'émotions dites-donc, c'était bien que ça valait le coup non ? Tous ces hommes à mes pieds, huuuum... En tous cas, la gamine étant Daeva - c'était vraiment offert à n'importe qui ce truc là -, elle allait bientôt retourner d'où elle venait et arrêterait de tâcher le sol avec son sang. C'était un coup à laisser une marque à vie ça, j'vous jure ! Et puis en plus, j'aurai le sexy boy rien que pour moi après, chouette !

Un grand sourire aux lèvres, je levais mes deux pouces au ciel : on avait évité la catastrophe ! J'en soufflais même une poignée de givre qui virevolta dans la pièce en une multitude de petits flocons scintillants. Ça ne valait pas un feu d'artifice, mais ça avait son petit effet aussi. En tous cas, ça avait calmé les deux autres sexy Élyséens. Tant mieux, parce que cette espèce de gâcheuse de journée là, elle était pour moi ! Je la gratifiais d'ailleurs d'un regard noir que je ne sortais que dans les grandes occasions. J'me demandais même si elle l'avait déjà vu tiens... Héhé, si en plus je l'inaugurais, c'était encore mieux ! Je plaquais un poing sur une hanche, et de l'autre la pointais du doigt.

" Si jamais on a plus de glace après ça, je.... je... " je cherchais dans ma tête la pire des menaces possibles avant de sortir un très ferme " ... je boude ! " Voilà, na !
Et l'instant d'après, j'éclatais de rire.

Messages : 5 Date d'inscription : 31/03/2011

D'aucuns se seraient certainement calmés net devant cette scène, Kalish par exemple, si Aion n'avait jugé bon de nous l'enlever aussi brusquement. D'autres en auraient profité pour tenter d'anéantir tout ce qu'il restait de vie dans cette auberge, tout à fait le style de Shadow. Mais pas moi... Non, pas moi.

Moi, j'étais toujours à la même place, ma dernière dague tirée, les pieds parfaitement ancrés sur le sol, en posture défensive prête à en découdre avec ce décidément immense élyséen qui s'était enfin mis d'accord avec lui-même, déterminé qu'il semblait à réduire de quelques bonnes centaines d'années mon espérance de vie. Mais une fois encore, il s'était arrêté. Net. Comme tout à l'heure, devant les escaliers. A croire qu'ici, voire éclore les ailes d'un Daeva vaincu était un évènement qui ne se produisait qu'une fois par millénaire... Le tenancier en pleurait de joie et l'autre... Il ne bougeait toujours pas.

Le grand guerrier me lança toutefois un de ces regards qui signifient que le prochain geste de votre part risque fort d'être lourdement sanctionné, un regard auquel nous, Banshees, répondons en général avec un sourire de défi ou un rictus méprisant, selon les caractères. Mais je n'eus pas le temps de me demander quel était mon caractère et par conséquent l'attitude à adopter, une nouvelle fois trop captivée que j'étais par le toupet de la toupie. Croyez-le ou non, j'étais en train de me faire remonter les bretelles, devant tous ces inconnus, pour avoir commis l'ô combien impardonnable blasphème d'avoir voulu sauver son derrière bondissant et par la même, qu'Aion me prenne en pitié, mis ses chances de manger une glace en toute quiétude sur un territoire ennemi en un équilibre instable!!!

Je sentis à ce moment même quelquechose de bouillant et de hautement négatif naître du bout de mes bottes et filer droit vers l'extrémité de mes cornes. Je la fixais, incrédule, partagée entre l'idée d'aller lui expliquer «calmement» mon point de vue sur la question, solution lente, ou tout simplement poursuivre sur ma lancée et lui balancer ma deuxième lame en pleine figure. Rapide. Discret. Efficace.

L'indécision du géant devait être contagieuse... Alors en le regardant fixement je lui dis dans mon élyséen «parfait»:

«Letenez-moi ou je fais un malheul...»

Je sentais mes doigts se crisper sur la poignée de l'espadon du vieux Will. Tout mon corps était figé dans une posture offensive. Si j'avais du me comparer à une arme, alors j'aurais été une flèche, encoché dans un arc bandé au maximum, et pointant sur l'asmodienne aux cheveux platines. Je ne savais pas ce qu'il en était de Sawyer, de Maric, ni même de cette autre asmodienne excentrique. En fait, je pariais sur le fait qu'elle se soit montré moins belliqueuse que la meurtrière et surtout sur le fait que mon frère d'armes la surveillait.

«Letenez-moi ou je fais un malheul...»

En fait non, je ne la retiendrais pas. Si même elle pouvait prendre la sage décision d'en rester là et de décamper avec sa copine, cela nous éviterait l'inévitable. Pourtant, si je n'avais pas encore foncé sur l'assassin, c'était probablement parce que dans son cas, j'aurais réagit de la même façon. En fait, tout n'avait été qu'un enchainement d'actes malheureux mais parfaitement cohérents. Ces deux femmes qui viennent ici malgré la dangerosité de la situation entre nos races, Zekha qui débarque aprés trois ans d'absence et qui croit son oncle menacé... Et enfin cette femme qui défend son allier comme je l'aurais fait si un atréide avait été menacé. La seule bonne surprise dans cette histoire de dingue était que Zekha avait subit son ascention pendant son long apprentissage. De ce fait, sa mort avait revetu un aspect beaucoup moins tragique.

Malgré tout, il fallait qu'elles partent. N'importe qui l'aurait compris. Mon adversaire le savait d'ailleurs, celà se voyait dans ses yeux. Mais visiblement, son amie en avait décidé autrement, et elle ne partirait pas sans cette dernière.

J'entendis Sawyer se lever doucement. Il devait se remettre difficilement d'avoir vu sa nièce se faire tuer sous ses yeux, même si cette mort n'était pas irréversible. Sans un mot, il fit quelques pas, ouvrit une porte, probablement celle qui reliait la salle commune de sa cuisine, puis, aprés quelques secondes, revint. Malgré l'envie qui me rongeait de savoir ce qu'il fabriquait, je ne cillais pas un instant. La moindre respiration de la dame aux cheveux platines ne pouvait m'échapper.

- " Voilà toute la glace au chocolat que nous possédons aujourd'hui. Prenez tout... Et partez. Vous comprendrez j'espère que c'est la meilleure chose que vous puissiez faire à la vue de la situation.
Partez... Et ne revenez plus. Je déplore cette guerre et toutes les raisons qui ont fait et qui font encore que nos peuples se déchirent, mais je ne peux accepter chez moi des personnes qui s'en prennent à ma famille.
Jeune femme, je comprends vôtre réaction quand vous avez vu ma nièce débarquer dans cet établissement... Mais elle, elle a su s'arreter à temps.
Le sang n'a déjà que trop coulé ici aujourd'hui. Partez. "

j'eu toutes les peines du monde à ne pas montrer ma surprise et à résister à mon envie de regarder le tavernier dans les yeux. Je connaissais bien Sawyer, depuis mon enfance. Mais je crois c'était la première fois que je l'entendais donner un ordre si lourd de sens.

Messages : 14 Date d'inscription : 11/02/2011

Sur ce coup, j’hésitais. Franchement hein, pas le genre d’hésitation toute nulle juste pour faire bonne mesure alors que le choix était déjà fait. Nan nan, j’hésitais : la vie, c’était plutôt des sexy boys avec un balais dans le cul, ou cet énorme pot de glace qu’on venait de me refourguer dans les bras ? Sacré dilemme. Même pas besoin de regarder ma Kyuu pour savoir qu’elle penchait en faveur des balayeurs de toujours. C’était déloyal ça !! Et puis après tout, je pouvais bien leur laisser le côté chiant et prendre le truc succulent à souhait. Rien que pour moi, yes !!

Je serrai le pot de glace de toutes mes forces, envoyant un éblouissant sourire à mon sexy boy. Lui au moins il m’avait comprise, un gars bien j’vous dis ! J’aurai pas eu les bras remplis de merveilles chocolatées glacées que je lui aurai fais un super câlin pour le remercier.

“ Hé Kyuu, t’as vu ça ? Il est énooooooorme ce pot ! Thaaaaank you ! ” Et un clin d'œil de plus, un ! Personnellement, je l’aurai bien avalé ici, rien que pour le plaisir des yeux mais puisque toute la bonne humeur était retombée comme un soufflé - pouf ! - autant aller manger ma glace ailleurs. Encore que, mon sexy-no-name avait une sacré classe avec cet espadon, mais vu le regard qu’il lançait à ma Kyuu, c’était clair qu’il en pinçait plutôt pour elle. C’était vraiment, vraiment, vraiment pas juste ! Bah, enjoy, ça m’en ferait plus à déguster, hé hé hé !

Puisque mon pot taille king size était en train de gentiment me geler les mains et que j’pouvais en toute décence pas le laisser faire, j’allais devoir trouver un endroit digne de ce nom pour lui faire sa fête. J’avais bien aimé la forêt juste dehors mais j’étais sûre que ceux que mon sexy-sword-man avait foutus dehors allaient vouloir me piquer ma glace sitôt que mon joli minois aurait passé la porte. J’aurai bien expérimenté aussi le toit de leur taverne si sexy-no-name s’y reposait mais j’avais pas envie de tenir la chandelle : comment j’aurai fais pour déguster mon bac tout chocolat avec une main en bougie hein ?

Ma main dégagée un tout p'tit peu de mon encombrant délice, j’me sentais en équilibre précaire précaire et sautais sur un pied ou l’autre pour éviter de tout foutre par terre, moi la première. Normalement, c’était le moment où un délicieux sexy boy m’attrapait par la taille - ou les hanches ! - pour me stabiliser. Là, j’avais juste le droit à des regards pas funs du tout, à croire qu’ils ne savaient rire qu’une fois dans la journée. Bah, j’y remédierai une prochaine fois, j’avais plus important à faire là ! D’un geste de la main approximatif et quelques grandes incantations pour faire bien, et surtout parce que les regards étaient sur moi comme ça, j’ouvrai un portail qui allait me mener vers une éclate totale ! De quoi terminer la journée comme il se devait !

J’esquissais une courbette du mieux que je le pouvais et sourit de toutes mes dents à tous les sexy boys du coin. “ Merci pour la glace ! … et la vue hein ! ” rajoutais-je avec un regard appuyé sur ce qu’il y avait de joli à regarder chez eux. “ Ceci dit, avec un sourire, z’êtes encore plus mignons, alors cheeeeese ! ” Si j’avais eu mes bras de libre, je leur aurai montré comment faire, mais fallait respecter les priorités. La glace d’abord, les sourires ensuite. Voilà. “ Tu viens ma Kyuu ou tu dragues encore un peu ? J’dirai rien aux autres, promis ! T’as super bon goût en tous cas ! Allez, see you later beaux gosses !! ” Et sur ces belles paroles je sautais dans mon portail avec un grand rire, me retrouvant instantanément sur une pente de glace glissante que je dévalais sur les fesses, morte de rire. Et le tout, en conservant mon pot adoré, qu’on se le dise !

Messages : 5 Date d'inscription : 31/03/2011

Nous étions bien loin de l'issue à laquelle je m'attendais et plus les secondes filaient, plus je me sentais idiote. Je me fichais bien des états d'âme des deux Elyséens, si cette jeune femme avait eu une once de jugeotte, elle ne se serait jamais précipité en hurlant de la sorte vers son "adversaire" qui d'une part, se contrefichait pas mal de sa présence, qui ne portait aucune arme, qui affichait un sourire tout à fait naturel bien que parfaitement stupide et qui enfin, ne faisait preuve d'aucune agressivité... Nous parlions tout de même de Tchaye, est-il nécessaire de le rappeler? Bref, une meilleure analyse m'aurait épargné un nettoyage de dague dans les règles de l'art et par dessus tout... M'aurait évité de me faire réprimander comme si j'étais la coupable. Il en avait de bonnes lui, j'aurais bien aimé le voir à ma place! Si j'avais été cette écervelée qui se rue sur les gens en criant...

Pardon? Tchaye? Non je parle de l'autre fille, il faut suivre voyons!

Si j'avais été cette jeune Elyséenne donc, que je m'étais ruée de la même façon qu'elle sur l'un de ses proches, non seulement lui mais tous ses acolytes me seraient tombés sur le dos! Qu'ils osent le nier! Quoiqu'il en soit, et aussi étrange que cela pouvait paraître, Tchanie avait filé sans demander son reste. ... Oui, c'est vrai qu'on le lui avait offert son reste, c'est bien ce qu'elle voulait non? Décidément, quelle plaie cette fille! Je jure devant l'Astre que jamais plus je ne la filerai! Qu'elle se débrouille seule! De toutes façons, elle en est plus que capable. Quant à moi, je ne pouvais me résoudre à quitter ce lieu de cette manière. Au fond de moi, la culpabilité se faisait plus présente, oppressante même, le comble. J'allai donc récupérer mon arme ensanglantée sur le sol et m'inclinai respectueusement face au tenancier.

"Je vous plésente mes plus sincèles excuses poul ce geste tlop vif. Je vous assule toutefois que je ne pensais qu'au bien êtle de ma soeul, c'était un acte instincitf. J'en suis désolée. Je complends et applouve votle léaction mais... Je vais attendle son letoul. Elle leviendla d'une façon ou d'une autle, à ce moment j'ilais m'excuser auplès d'elle, puis je paltilai. Vous avez ma palole de Banshee. Mais je ne veux pas vous imposer ma plésence alols... J'attendlais dehols. Messieurs..."

Calmement je me dirigeai vers la sortie non sans avoir salué de la tête les derniers occupants. Elle avait intérêt à revenir avec autant de hardiesse que tout à l'heure cette petite, je ne comptais pas m'éterniser ici...

» Juste comme ça pour craner..
» être une bonne petite rodeuse comme il faut