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| [BG] Histoire vécue de Haven l'Atreide - Jeunes années | |
| | Auteur | Message |
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Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
Feuille de personnage Nom Usuel: Haven Age: 38 Classe: Fermière
| Sujet: [BG] Histoire vécue de Haven l'Atreide - Jeunes années Lun 6 Juil - 0:00 | |
| « Bonjour Monsieur, tu as mal ? »
Le guerrier surpris retient un cri de douleur quand tous ses muscles se bandent pour brandir son arme. Pourtant malgré la souffrance qu’il s’inflige pour tenter de sauver sa vie dans un dernier sursaut de courage, il ne peu pas bouger. Les heures qu’il a passé, gisant là sur le sol verdoyant, ne lui ont pas permises de reprendre des forces. A peine quelques secondes s écoulent avant que, résolu à la dure réalité, le guerrier ne se relâche et retombe la tête sur le sol. Dans un geste qu’il pense le dernier, il tourne la tête dans un douloureux effort, il veut voir la mort en face. Jamais il n’a failli ni n’a eu peur au combat. Au moment de subir le dernier assaut, il veut mourir bravement, comme il a vécu.
« Bonjour Monsieur, tu as mal ? » répéta la voix jeune et douce.
Le visage du valeureux guerrier soudain se défait. Non pas que la vision de sa mort ne lui soit insupportable, depuis le premier jour il se prépare à l’inévitable, non. La vision qui s’offre à lui est simplement irréelle. Incrédule, le Daeva regarde son interlocutrice, son visage déformé par la douleur l’instant précédent, n’exprime pourtant plus que de la surprise. De toute façon il a trop mal pour bouger.
Une petite main s’approche alors de lui, sans aucune peur ni tremblement. Il la suit du regard, éberlué. Est cela la mort ? Est-ce ainsi quand on part pour le grand voyage ? La scène est hors du temps. La petite main de la jeune fille finie par frôler le torse endolori du guerrier.
« Tu ne dois pas avoir peur tu sais »
Dans quelle monde était il arrivé. Peut être se trouvait il déjà ailleurs ? Comment cette petite fille pouvait elle le regarder ainsi, en face, sans exprimer la moindre crainte, ni le moindre dégout. Il ne comprenait pas les paroles mais, la voix était si douce et chaleureuse, qu’il n’eu d’un coup plus aucune crainte, persuadé d’être déjà bien loin d’Atréia, dans un monde parallèle. Puis vins le picotement.
« C’est bien tu es sage toi au moins, certaines fois ils fuient et alors je ne peux plus rien pour eux. »
La jeune fille le regarde avec un air satisfait. Lui ne comprend toujours rien. Mais encore une fois les paroles sont si douces. Le regard est si profond et pur, rivé dans ses yeux à lui, sans même sciller une seule fois. La lumière de l’astre qui traverse ses cheveux blonds lui confère une aura magnifique. Le visage de la fillette est serein. Elle est calme et concentrée comme si sa tache était d’une importance capitale. Les picotements se firent plus vifs et se rependirent dans tout le corps du Daeva. Il ne pouvait désormais plus détacher ses yeux de ceux de la petite, comme hypnotisé, hypnotisé par la mort au visage angélique ? Il se posait la question.
« Voilà c’est fini, je ne peux pas faire mieux » Affirma la jeune fille avec un air si sur d’elle que Usthiel lui-même ne l’aurait contredite. Et d’un geste sec elle retire sa main.
Surpris de nouveau, le Daeva lance sa main sur la garde de son épée. Il reste là figé, quelques instants. Il venait sans ressentir la moindre douleur de brandir son épée, tout en se relevant un peu sur le coude. La fillette restait là à le regarder. Elle ne semblait pas craindre cette lame qui pourtant aurait pu finir de s’abattre sur elle et la trancher en deux. Mais peut-on tuer la mort ?
Enfin, après quelques secondes qui lui parurent des heures, il comprit. Elle n’était pas la mort, mais une simple fillette humaine. Elle venait tout simplement, avec une apparente et étonnante simplicité, de guérir les plus profondes de ses blessures. Il ne saignait plus, et n’avait presque plus mal. Seules quelques traces laissaient entrevoir les outrages que son corps de Daeva avait subis. Il regardait le sourire satisfait de la fillette, il ne comprenait pas le geste de cette petite.
« HAVEN !! HAVEN OU EST TU ? »
Le Daeva bondi comme un diable de sa boite, déploya ses ailes noires comme la nuit, et se fondit en elle comme une ombre. Un sifflement et plus rien.
« Haven !! Je t’ais déjà dis milles fois de ne pas t’éloigner du village comme ca !! qui sait ce qui pourrait t’arriver !! Aller rentre vite »
La fillette obéie à sa mère sans discuter.
« Je rentre tout de suite maman » répondit la petite fille, avec un grand sourire.
Elle sautillait de droite et de gauche, précédent sa mère sur le chemin du village. | |
| | | Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
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| Sujet: [BG] Histoire vécue de Haven l'Atreide - Adolescence. Lun 6 Juil - 17:59 | |
| Tout est paisible dans le petit village de la plaine d’Akarios. C’est un tout petit village presque perdu en foret, non loin du bras de rivière grâce auquel les cultivateurs irriguent leurs champs. Les adultes sont occupés à leurs taches quotidiennes. Travailler la terre. Réparer les barrières et les maisons. Nourrir les animaux. Entretenir les installations agricoles, pour que la nourriture ne vienne pas à manquer un jour. Tout ce petit monde est au travail, un travail dur et répétitif, mais quelle plus grande satisfaction en ces temps de guerre, que de pouvoir donner régulièrement à boire et à manger à tout un chacun.
Dans se petit village les portes sont toujours ouvertes et les étrangers bienvenus, surtout si ils apportent des nouvelles de la capitale. Les conteurs vagabonds se prêtent volontiers au jeu, quand on leur offre la nourriture et le gite pour la nuit. C’est leur façon d’offrir une contrepartie, et du rêve. Et vous pouvez êtres surs que ses soirs là, tous les enfants du village sont amassés autour de celui qui raconte avec tant de magie et de verve des histoires de valeureux guerriers. Il suffit de regarder les yeux brillant du conteur, pour comprendre l’immense plaisir que lui procure son métier. En retour, il reçoit les regards des enfants, yeux grands ouverts, bouches grandes ouvertes aussi, subjugués par les paroles presque chantées, captivés par les grands gestes qui miment ces paroles et leur donne vie.
Se soir là, comme à chaque fois que l’un d’entre eux dort au village, Haven est là, parmi les petits enfants. Elle dénote un peu, déjà presque femme. Certains prétendent qu’elle n’a plus l’âge pour « Ses Bêtises ». Parfois des réflexions pas vraiment méchantes mettent sa mère un peu mal à l’aise. Pourtant elle ne lui dit rien et la laisse faire. Il suffit de la voir quand l’histoire commence. Figée comme une statue tellement elle est attentive. Les yeux grands ouverts, mais elle ne voit plus rien. Seule la mélodie des mots parvient encore à son esprit. Esprit qui invente au fur et à mesure des mots, les images qui vont avec.
« La lutte est à son comble !! » Crie presque le conteur dans un élan lyrique. « Le Balaur est épuisé, mais loin d’être vaincu. Le petit groupe savait alors que sa survie dépendrait des capacités de soin de son Clerc. » « Celui-ci incantait aussi vite qu’il lui était possible, protégeant les uns, soignant les autres. »
Le conteur faisait de grands gestes pour mimer le mage en train de soutenir ses amis. Mais Haven elle, ne voyait toujours rien. Ou plutôt si, elle voyait dans sa tête, le Daeva lancer avec force et abnégation des soins plus efficaces les uns que les autres à une vitesse folle. Elle voyait parfois ses ailes se rabattre sur lui pour le protéger. Mais jamais il ne faiblissait.
Puis le conteur passe en revu toute la troupe, décrivant à chaque fois, à grand renfort de mouvements, les actes de chaque classe de Daeva. Le guerrier qui protège le reste du groupe des attaquent trop frontales et pourfend l’ennemi de sa lame gigantesque. Le Mage qui lance ses sorts d’attaque et d’affaiblissement sur l’adversaire, etc. Toute cette troupe imaginaire de Daeva y passe. Mais la jeune femme, dans son rêve éveillée, n’en voyait toujours qu’un, comme subjuguée par l’imaginaire.
« BLinnnnggg »
Dans un bruit de verre, la chope se brisa nette sous le coup. Le conteur, emporté lui-même par son histoire, vient, dans un grand geste, de briser d’un coup de poing sa choppe qui était sur la table. Il saigne un peu, mais ne voulant pour rien au monde briser le rêve et l’ambiance de son histoire, il s’excuse rapidement pour la chope, enroule son poing dans un chiffon, et reprends son histoire de plus belle.
Le début de la nuit passe ainsi. Tantôt dans un silence de mort, tantôt dans un vacarme de guerre et les petits cris des enfants, le tout suivant les fluctuations de l’histoire. Puis la fin arrive, belle bien sur. Les conteurs ne sont pas là pour raconter la vraie vie, juste pour en donner le gout. Les enfants finissent par rentrer chez eux, la tête encore pleine de rêves de guerre et de victoires chevaleresques. Prêts à défier le monde entier s’il fallait !! Et soudain …
« Merci pour cette magnifique histoire conteur »
L’homme est un instant surprit. Il ne faisait plus attention à elle depuis un bon moment, emporté par sa verve. Surprit, mais il ne retire pas pour autant sa main de celle de cette jeune femme qui venait de la lui prendre. Il la regarde un long moment, étonné par cette fille un peu étrange, par son regard qui semble tellement plein de compassion. C’est un picotement qui le sort de son état second. Il retire sa main sans brusquerie. Puis, sans savoir pourquoi, poussé par on ne sait quel raison qui n’en as pas, il défait le tissus enroulé sur sa main. La regarde étonné, ne subsiste plus de la coupure qu’une petite trace blanche sur le coté de la paume.
Son regard croise alors de nouveau celui de la jeune femme, et il prend un air soudainement très sérieux, presque sombre. Ses yeux qui ont vus tant de choses, aussi belles qu’atroces, plantés dans ceux de la jeunette bientôt femme.
« Fait attention à toi. Fait attention à ce que tu veux devenir. Pour avoir de grandes ambitions, il faut faire de grands sacrifices, et tu n’imagine pas le prix à payer. ».
Haven fait la moue, se retourne finalement sans un mot, et rentre chez elle, pensive. Que voulait donc dire cet homme. Les paroles lui semblent tellement étranges. Une fois couchée, elle chasse vertement de son esprit les mots du conteur, et repense, rouge de honte à ce Daeva, Clerc, qu’elle avait imaginée, et qui la subjuguait encore.
[A suivre] | |
| | | Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
Feuille de personnage Nom Usuel: Haven Age: 38 Classe: Fermière
| Sujet: [BG] Histoire vécue de Haven l'Atreide - La Femme. Mar 7 Juil - 0:35 | |
| « Et voilà Mahiem, il ne sentira plus rien du tout, enfin je l’espère. » « Ho bah, avec toi ma p’tite j’ai pas de doutes, depuis le temps que tu soigne nos animaux, je ne vois pas ce qui changerait aujourd’hui ! » « Je prie pour ca chaque jour qui passe» répondit-elle d’une voix douce.
Haven est toujours un peu gênée des commentaires des habitants du village. Bien sur avec le temps, tout le monde avait fini par se rendre compte que la « P’tite » comme ils l’appellent encore affectueusement, était douée pour les soins. Depuis quelques années déjà, il était rentré dans les mœurs et les habitudes du village de faire appel à elle pour un problème de santé. Certains n’ayant pas trop confiance non plus, mais sans vouloir l’avouer, se contentent de la faire venir pour les animaux. D’autres l’appellent aussi pour les humains. Ce qui la gêne franchement, c’est qu’elle ne comprend toujours pas pourquoi. Oh bien sur elle adore soigner, guérir, apaiser. A chaque fois elle se déplace enjouée, radieuse de pouvoir aider un membre du village. Mais à chaque fois aussi, l’angoisse, parfois même la peur au ventre, que cela ne fonctionne plus. Comment savoir.
Tout en grandissant, elle avait de plus en plus peur qu’un jour cette grâce ne cesse. Alors elle se mit à prier chaque soir, AION. Au fur et à mesure que la confiance des villageois grandissait, son angoisse de ne plus soigner un jour, grandissait elle aussi. Des mots lui revinrent alors à l’esprit. Des mots si anciens qu’elle pensait les avoirs oubliés. « Tu ne sait pas le prix à payer ». Le souvenir du conteur refit surface soudainement. Ces souvenirs ne venaient pas vraiment au bon moment pour lui remonter le moral. Elle commençait à se demander quel serait le prix. En même temps qu’elle semblait comprendre un peu mieux les propos du conteur. Et puis la nuit apporte son lot de réconfort et de rêves. Et bientôt un autre jour se lève. Nouveau.
Alors qu’elle se promène comme souvent dans les bois, non loin de la rivière, errante dans cette nature frivole et fragile, perdue dans ses pensées, elle entend des cris. Sans réfléchir, elle se dirige prestement vers ceux-ci.
« Laissez-le ! Regardez, il est déjà à terre et il tremble. Pourquoi vous acharner sur lui ? »
L’homme, l’humain se tiens là, debout, tremblant de peur et de rage, tentant avec un vulgaire bâton en main de tenir à distance 5 Daevas Elyséens qui s’en prenaient à un Kobold esseulé et déjà bien mal en point. Haven un peu effrayée sur le coup, regarde la scène de derrière les arbres.
« Cette fois s’en est trop, tu as eu ta chance l’homme, écarte toi ! » Cria l’un des Daevas.
Et en joignant le geste à la parole, il balaya d’un simple revers de main cet homme qui se tenait devant eux. Celui-ci fut projeté à une dizaine de mètres de là. Aussitôt les 5 se ruèrent sur la bête. Il ne leur fallu pas longtemps pour la massacrer définitivement. Quelques secondes à peine plus tard, après avoir eu le temps de cracher sur le cadavre, ils se tournèrent comme un seul homme vers l’humain.
« Ca suffit, vous avez eu vôtre sang, laissez se pauvre homme. »
L’homme avait déjà la tête posée sur les cuisses de Haven, et les mains de celle-ci étaient déjà posées sur son front et sur son torse. Prodiguant leurs bienfaits. La femme avait parlé sans peur ni haine, ni courage. Le ton de sa voix était chaleureux et tendre. Elle s’attendait à voir les 5 Daevas se ruer sur le pauvre homme, mais ils n’en firent rien. Décidément le monde était bien étrange. Pourquoi ces 5 là lui ont laissé la vie sauve, alors que leurs yeux trahissaient leur rage folle. Les Daevas partirent sans un mot, mais non sans lancer de foudroyants regards noirs à cette femme, qui osait leur tenir tête.
Elle tremblait un peu, après coup, et tentait maladroitement de le cacher à l’homme en lui racontant des banalités dont il se moquait probablement éperdument. Mais la vitesse de son cœur laissait entendre son inquiétude.
« Cathar, je suis Cathar, fils de Heron »
Il venait de parler. D’un coup toutes les peurs s’envolèrent. Toutes les barrières volèrent en éclat. Sa voix était ferme mais chaleureuse, rugueuse à souhait, mais en même temps presque délicate. Il venait de briser la glace.
« Haven, fille de Ravil et Ennya, du village d’à coté »
Elle se senti bête. Sa peau passa du blanc au rouge en un quart de secondes. Elle ne comprenait plus rien. Jamais elle n’avait ressenti cette peur avant. Jamais son cœur ne s’était mis à battre aussi vite. Mais bon sang que se passait il en elle, qu’elle ne maitrisait plus du tout. Elle avait honte.
« Je vais bien grâce à vous madame, merci de votre aide »
Madame, Madame, à qui parlait-il donc ? Haven fit un tour d’horizon rapidement pour voir si quelqu’un était là qu’elle n’avait pas vu … Mais non, personne. Elle se tourna alors vers l’homme, avec un air si éberluée que celui-ci devina de suite le problème.
« Ah pardon, Haven, c est bien cela ? » « Bien …. Ou …. Oui » Balbutia t’elle.
Leurs regards se croisèrent de nouveau, mais cette fois ils ne se quittèrent plus. Haven découvrait pour la première fois son image. Elle se découvrait à travers le regard de cet inconnu. Elle n’était plus la « P’tite » du village mais … Une vraie femme. Le face à face dura des heures. La légende raconte que les oiseaux, seuls, pouvaient entendre ce que se disaient leurs regards. Et que certains d’entre eux en teintèrent de rouge leur plumage à jamais.
Lui n’était pas un dieu, même pas un demi-dieu, juste un homme. Elle n’était pas une déesse, même pas une demi-déesse, juste une femme. La légende raconte encore que, même les plus rouges des oiseaux, n’ont pu rester tout le temps de leur nuit dans ses bois. Je vous laisse imaginer la suite, elle est aussi belle que vous pouvez le penser. | |
| | | Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
Feuille de personnage Nom Usuel: Haven Age: 38 Classe: Fermière
| Sujet: [BG] Histoire vécue de Haven l'Atreide - Le prix à payer. Mer 8 Juil - 14:33 | |
| Les années passent. Relativement paisibles. L’endroit, en plein Poeta, si proche de Sanctum, fait que la guerre n’à pas trop souvent d’emprise sur la petite vie du village. Comme on s’en doute, Cathar décida de rester il y a bien longtemps, au coté de Haven et de ses parents Ravil et Ennya. La maisonnée n’était pas grande, mais dans une famille aussi unie, cela ne pose pas trop de problème. Et grâce à cette immense forêt protectrice, les animaux sont souvent les témoins silencieux de moment forts et intimes. Haven continuait de développer son don, priant chaque jour pour qu’il ne disparaisse pas. Cathar quand à lui, suffisamment gaillard, prêtait main forte aux travaux lourds. Inutile de dire que deux bras solides de plus n’était pas pour déplaire à la petite communauté. En dehors des journées de travail, Cathar, qui connaissait les choses du monde grâce à ses nombreux voyages, raconta à Haven ce qu’il avait appris sur les Daevas et les Empyréens. Il lui parla notamment de Usthiel, un des Séraphims qui, semble t’il, pensait un peu comme elle, que cette guerre n’avais pas de sens, et qu’il fallait cesser de tuer des frères. Et les deux devisaient pendant des heures parfois, rêvant de refaire un monde baigné par la paix.
Tout ce petit monde coulait ainsi des jours heureux. Autant qu’il soit possible d’être heureux en temps de guerre bien sûr. Mais qu’importe, chacun se contente de vivre de presque rien, mais de vivre bien, en harmonie avec cette nature environnante, protectrice et nourricière. Quelle ne fut pas la joie de tout un chacun quand naquis Heriel. Premier enfant de Haven et Cathar. Ils sont si fiers de leur fils. « Il sera aussi fort que son père » de l’avis de chacun au village. Le bonheur fût à son comble, deux ans plus tard, alors que naissait Chaya. Une petite fille aussi douce que sa mère à en croire les grands parents déjà en adoration. Le bonheur ainsi complet semblait ne jamais devoir finir.
Une odeur âcre et désagréable la sort de sa rêverie. L’esprit encore embrumé par des images merveilleuses, Haven tente à la fois de se réveiller, et de comprendre d’où peu bien provenir cette odeur de plus en plus prenante. En plus de l’odeur, se répand dans la forêt une fumée noire, comme une vague de malheur qui déferle sur ce havre de paix. Elle fini par se rendre compte que la fumée vient de la direction du village, et l’odeur aussi. Haven se met rapidement à courir, son cœur bat bien plus vite que la normal, une angoisse sourde inonde doucement son esprit. Plus elle s’approche du village, et plus l’évidence d’une catastrophe s’impose à elle. Dans sa course folle, elle n’entend même pas le sifflement des ailes noires dans l’air vicié de cette forêt souillée. Son cœur bat à tout rompre, ses pas deviennent lourds, elle approche de la maison, mais la fumée l’empêche de voir à plus de cinq mètres devant elle. Quand soudain elle bute sur quelque chose et tombe face contre terre. Maculée de suie et de cendres, elle se retourne, se frotte le visage pour tenter de voir mieux, et découvre enfin ce qui l’à fait trébucher. Un corps étendu là. Un corps brulé, mais pourtant elle le reconnait.
« PAPA ! »
Le cri transperçe l’épaisse fumée et le ciel, glaçant au passage le sang des quelques animaux qui sont terrés non loin. Haven rampe vers lui, désespérée, incapable de marcher, complètement sous le choc. Elle agite frénétiquement ses mains sur le corps meurtri. Mais pour une fois, rien ne se passe. Son pire cauchemar était en train de se réaliser. L’esprit déjà bien loin de tout contrôle, elle se relève et se dirige vers la maison en titubant. Là elle découvre un autre corps un manche de fourche fumant à la main, Cathar. Lui aussi brulé, comme si les flammes de l’enfer c’étaient abattues sur lui. Décomposée, elle ne tente même pas de le soigner et continue vers la maison, qu’elle fini par trouver. Les débris fumants, entrelacés les uns avec les autres, donnaient à ce qui était encore il y a peu une maison, une vision d’apocalypse. La petite maison était tombée comme un château de cartes. Haven se jette alors sur les débris fumants pour tenter de trouver les autres. Plus rien ne contrôle les gestes, ni l’esprit, ni le corps. Malgré tout, son maigre pouvoir lui permit de ne pas bruler en un instant au contact des poutres incandescentes. Elle fini par en retirer deux corps brulés, eux aussi. L’un d’une femme, sans doute Ennya, l’autre d’une fillette, Chaya. Elle resta devant les quatre corps réunis, abattue, hagard. Ce qui ne pouvait pas se produire venait tout juste d’arriver. Une attaque si meurtrière et si rapide, que personne n’en est réchappé.
« Heriel ! »
Elle n’avait pas vu le corps de son fils. Les débris de la maison furent à nouveau retournés. La forêt environnante fut elle aussi scrupuleusement inspectée. Elle criait son nom. Mais rien. Aucune trace. Après plusieurs heures de recherche infructueuse, la femme dans sa folie décide d’agir. Elle rassemble les corps de sa famille, les met dans une petite carriole échappée par miracle de la destruction, et se met en route pour Sanctum. Là, elle en est sûre, les Séraphims pourront soigner sa famille.
Pour rejoindre la route qui traverse la plaine d’Akarios, elle traverse le village, brulé lui aussi, jonché de corps méconnaissables. Parsemé de cadavres dont les visages expriment une souffrance sans nom. Mais rien n’aurait pût la stopper. Elle devait atteindre Sanctum, et sauver sa famille. Elle suivi le bras de mer pendant des heures, peut être même des jours. Jamais elle ne s’arrêtait, pas la moindre pause, pas le moindre répit. Elle en était sûre, la vie de sa famille en dépendait. Le long de la route parfois, des animaux, habitués à elle la regarde passer sans comprendre. Elle avança ainsi sans cesse durant 3 jours. Tirant comme si sa vie en dépendait, la carriole.
Ces forces ne sont plus. Son corps n’est plus. Alors que sans le savoir, elle n’est plus qu’à quelques mètres de la route, elle tombe enfin, inanimée. La forêt elle-même cesse de respirer, comme si dans un dernier souffle elle voulait lui rendre hommage. Puis tout s’éteint, tout se tait, la vie semble quitter se corps vidé de toute substance, de tous rêves, de toute envie de vivre.
La fin est proche.
[A suivre, mais pas par moi] | |
| | | Haven
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| Sujet: Re: [BG] Histoire vécue de Haven l'Atreide - Jeunes années Jeu 1 Oct - 13:55 | |
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