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| Journal de rapport | |
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+6Leire Ayalee Shairya Haven Rubiatradszerek Leiji 10 participants | |
Auteur | Message |
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Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
Feuille de personnage Nom Usuel: Haven Age: 38 Classe: Fermière
| Sujet: Re: Journal de rapport Mer 22 Sep - 14:16 | |
| Haven eu finalement un sourire amusé.
Il est vrai que la réaction de Leiji pouvait sembler brutale. Mais si on y réfléchissait bien, c’était prévisible. Et surtout, sa réaction n’avait rien d’une réprimande. La clerc resta perplexe quelques instants, se demandant comment allait réagir sa fille. Puis finalement elle fût rassurée. Shairya ne le prenait pas trop mal. Même si son explication était étrange. Enfin surtout pour quelqu’un qui ne connait pas les rituels des Ethernelles.
Finalement elle trouva que cette explication était sans doute sommaire, mais cela la fît sourire. Elle prend alors sa fille dans ses bras tendrement.
« Shairya, que sait tu de moi, je veux dire, de mon passé. ». « Peut être que j’était une très méchante femme avant … qui sait ».
Cette dernière phrase était dite avec un énorme sourire que dans sa position, la rodeuse de pouvais pas voir.
« Leiji est mystérieuse sur son passé, car il lui appartient à elle, et à nul autre ». « L’important c’est qu’elle nous aime et que nous l’aimions ».
« Et puis c’est quoi le … heu … Comchar ? »
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| | | Shairya
Messages : 957 Date d'inscription : 25/09/2009 Age : 50
Feuille de personnage Nom Usuel: Shairya Age: 14 ans Classe: rodeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Mer 29 Sep - 11:30 | |
| Elle profita du câlin qui lui était donné, ces moments étaient si agréables qu’elle ne s’en lassait jamais, pourtant la phrase de Haven la laissa perplexe un moment, n’écoutant alors que d’une oreille distraite la suite concernant Leiji et sa question sur le Kom'sharh.
Et c’est d’ailleurs cette question posée avec un accent plutôt étrange qui lui fit reprendre pied à la réalité, laissant un instant de coté ses réflexions. Elle était surprise que depuis le temps qu’elle partageait sa vie avec les Atreides et autant de femmes d’un certain âge, elles n’avaient jamais abordé la question du Kom'sharh, et pourtant Haven était mère, elle avait enfantée en vrai, pas comme pour l’adoption qu’elles avaient mutuellement acceptée toutes les deux.
« Ho maman, il y a encore tant de chose dont nous devons parler » lui répondit Shairya d’un ton mélangeant curiosité et lassitude, avec un soupçon de fatigue ne nous le cachons pas.
La petite rodeuse se détacha de la douce étreinte de sa mère, pour lui faire face et lui prit la main, pour les diriger vers la tasse de chocolat de Haven qui se refroidissait lentement, elle la lui désigna et s’assit sur la chaise.
« Maman » dit elle d’un ton sérieux, le visage toutefois souriant, les yeux remplit d’étoiles comme souvent « déjà je crois que cela n’a aucune importance que je ne sache pas tout de ton passé, tu es maman, tu es la plus douce des Clerc et honnêtement je ne crois pas que tu ai été une méchante femme, ça certainement pas » elle ponctua cette phrase pas un clin d’œil et un grand sourire.
« Quant à Leiji, oui je l’aime très fort, c’est mon amie mais j’ai du mal à comprendre son détachement, j’ai du mal à saisir cette fuite dans laquelle elle vie constamment. Si nous devons faire fie de son passé et l’aimer telle qu’elle est, pourquoi ne pourrait elle pas en faire autant à son propre compte ? J’ai vécue dans une société communautaire tu sais, les âmes solitaires nous en avions et je sais les reconnaitre, mais elles n’étaient pas heureuses je pense. » Elle soupira « elle doit avoir souffert énormément je pense et j’aimerai tant l’aider…. »
Elle regarda de nouveau Haven, son visage se ferma légèrement, elle avait son petit regard sérieux, d’enfant sage, celui qu’elle avait quand elle discutait de quelque chose de grave.
« le Kom'sharh ! » elle blêmit légèrement « c’est étrange que vous ne connaissiez pas ici, vous devez le nommer autrement j’en suis certaine »
Elle se tapota machinalement le menton, et prit une respiration profonde, s’apprêtant à donner une explication compréhensible.
« Comment dire simplement. Pour tout avouer je ne sais pas exactement ce dont il s’agit en réalité. Tout ce que je sais c’est qu’à un moment, les dieux portent un regard sur les femmes qui les met dans une période terrible. Le premier Kom'sharh d’une éthernelle est un évènement où les toute la tribu se met en deuil car l’ethernelle en question devient une cible, elle est maudite, elle devient enfantable. Vois tu ? Ensuite, selon les humeurs des dieux, l’ethernelle, périodiquement, est en Kom'sharh. »
Elle soupira de nouveau, l’air triste et teinté de colère.
« Tu sais je ne connais le pourquoi du comment, mais c’est comme ça. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il semblerait que les hommes, guidés par leur instinct bestial ou par des dieux facétieux ou mauvais. Car il en existe n’est ce pas ? Reconnaissent les femmes ayant fait leur Kom'sharh. Jamais ils ne se sont trompés à ce sujet. Jamais »
Elle secoua la tête négativement, prise soudainement de mélancolie.
« quant à moi, je ne sais pas quand j’aurais ce déshonneur, je ne sais pas si je l’aurais un jour, où si … » elle blêmit et serra ses petits poings devant sa poitrine. « où si j’ai déjà subit cette malédiction sans m’en apercevoir. Car …je n’en connais pas les manifestations physiques."
Elle secoua de nouveau la tête mais dans son regard l’on pouvait y lire plus de la peur et de la peine qu’autre chose.
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| | | Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
Feuille de personnage Nom Usuel: Haven Age: 38 Classe: Fermière
| Sujet: Re: Journal de rapport Mer 29 Sep - 19:05 | |
| Haven écoute sa jeune fille, plus si jeune que ca en fait … Tenter de lui expliquer quel est cet événement étrange dont elle lui parle. Et plus Shairya décrit la chose, et plus Haven ouvre de grands yeux … Décidément, cette communauté de femmes recèle des secrets plus étranges les uns que les autres. A croire que les Ethernelles étaient vraiment une race de femme à part. La Clerc était vraiment perdue dans une incompréhension totale, et comme elle ne pouvait rien cacher de ses émotions, surtout pas à sa fille, celle-ci finirait bien par s’en apercevoir.
Elle tenta pourtant de rester la plus neutre possible, pour au moins ne pas choquer, ou disons, perturber trop la rodeuse. Alors elle cherche au plus profond de sa mémoire, a toute vitesse, pour essayer de comprendre, de raccrocher la description qui lui en es faites d’un fait qu’elle aurait déjà vu ou dont au moins elle aurait entendue parler mais … rien. Elle avait beau se creuser les méninges, rien de ce qu’elle connaissait ne pouvait ressembler à la description de Shairya.
« Et bien ca a l’air vraiment très étrange comme … ‘Chose’ … »
Elle avait l’air contrit, vraiment très embarrassée de ne pas être capable de répondre à sa fille, pour une fois.
« Mais si tu pense que tu cours un danger quelconque, il faut que l’on aille voir les sages de Sanctum, peut être trouverions nous des réponses la bas ? » « Qu’en penses-tu ? »
Au final, la chose qu’elle avait retenue, c’est que sa fille était peut être en danger !! Et çà ! C’était inacceptable !!
Puis elle repense à la conversation sur Leiji.
« S’accepter soit même est souvent plus difficile que de l’être par d’autre ». « Leiji est très exigeante envers elle-même, bien plus qu’envers nous, sans doute est-ce plus compliqué pour elle de s’aimer sans détour » « Mais je suis sûre que si nous continuons de l’aimer de tout notre cœur, elle finira par y arriver ! ».
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| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Jeu 30 Sep - 22:01 | |
| La porte venait à peine de se refermer que déjà l'orage emplissait tous ses sens : l'odeur de la terre mouillée, l'eau qui gouttait sur sa peau, la noirceur du ciel, le bruit du tonnerre et ce gout amer dans la gorge. Sans qu'elle ne puisse se contrôler, les larmes coulèrent librement sur ses joues, se mêlant discrètement à l'eau de pluie.
Fébrilement, elle retourna sur le banc sur lequel elle s'assit lourdement et enfouit son visage entre ses mains. L'obscurité lui promettait d'être tranquille au moins quelques instants alors elle ne chercha pas à se retenir et laissa librement couler les pleurs et s'exprimer les sanglots, finissant par se rouler en boule sur le banc. Elle ne savait même pas vraiment pourquoi elle pleurait. Un peu tout peut-être, comme si elle laissait vraiment derrière elle une page de sa vie. Restait sans doute à déterminer ce dont il s'agissait au juste.
Quand elle se mit à frissonner, clairement gelée, elle commença à se dire qu'elle allait devoir rentrer. Le regard à présent rivé sur la porte d'entrée, elle se demanda un instant si elle allait oser rentrer par ici. Peut-être pourrait-elle grimper sur l'arbre et essayer de rejoindre sa chambre ? Après tout, sa fenêtre était encore ouverte, le plus dur serait sans doute de passer de l'arbre à la fenêtre. En passant par le toit peut-être ? " Avance sans te retourner, sans avoir aucun remord. Prend en compte le jugement des autres, mais en aucun cas ne te laisse affecter par celui-ci... " Elle entendait encore son ancien maitre lui dire ces quelques paroles. La première phrase qu'il avait du lui dire en fait. C'était un principe qu'elle n'avait jamais totalement oublié. Occulté par contre... Quoi qu'il en soit, il avait raison, elle n'aurait jamais du se mettre dans des états pareils pour si peu. Elle affronterait dignement ses accusations et regards interrogateurs.
Quand elle poussa pour la énième fois la lourde porte en betua de la taverne, elle fut étonnée de voir toujours de la lumière à l'intérieur.
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| | | Haven
Messages : 894 Date d'inscription : 24/06/2009 Age : 59 Localisation : IdF
Feuille de personnage Nom Usuel: Haven Age: 38 Classe: Fermière
| Sujet: Re: Journal de rapport Jeu 7 Oct - 14:37 | |
| La grande salle était vide. Mais non loin de la porte, sur une petite table, fumait un bol de chocolat chaud qui rependait dans la pièce une douce odeur de miel, à coté, une serviette visiblement propre et sèche, pliée soigneusement. Shairya voulait laisser un mot mais sa mère l’en avait dissuadée.
La Clerc qui venait à peine de monter se coucher, entendit de loin la porte grincer sans délicatesse, poussée par la rodeuse. Les yeux clos, un immense sourire apparût sur son visage. Instinctivement elle serra un peu plus fort dans ses bras sa fille, à qui elle avait demandé de rester avec elle un moment. Puis elle lui chuchota brisant le fragile silence de la chambre.
« Tu vois ma puce, au moins là elle est sûre qu’on l’aime telle qu’elle est, tu ne crois pas ? »
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| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Dim 10 Oct - 16:48 | |
| Si elle avait vraiment voulu être de mauvaise foi, elle aurait dit que le fait qu'il n'y ait plus personne dans la pièce prouvait qu'elle était et se débrouillerait encore seule. Le chocolat et la serviette ? Un oubli sans doute... Comme tout le monde, il lui arrivait d'être de mauvaise foi, surtout quand cela touchait aux sentiments, mais il était impossible qu'elle ne songe une minute à penser d'une telle façon à ce moment là.
Le chocolat fumait encore et avait sans nul doute été confectionné avec la même recette que celui qu'elle leur avait servi auparavant. Etant complètement frigorifiée, celui-ci était plus que le bienvenu, de même que la serviette sèche pliée à côté. C'était curieux, cette sensation qui la faisait sourire sans même qu'elle ne s'en rende compte, mais pas désagréable. Elle savait qu'elle comptait pour ses amis Atréides, mais en avoir une sorte de trace lui réchauffait le cœur. Elle était d'autant plus touchée que cette action venait après son éclat : comment pouvait-elle penser qu'on lui en voulait avec ça ? Une petite voix lui soufflait que c'était aussi dans le caractère de la clerc et de la jeune rôdeuse et que ce n'était pas forcément ce que ferait n'importe qui. Elle balaya cette pensée d'un mouvement de tête, un léger sourire toujours sur les lèvres, et s'approcha de la table.
La serviette était douce entre ses doigts, la tasse chaude, et ce sentiment de douceur l'apaisait finalement bien plus que tous les entrainements et tous les orages possibles. Rapidement, elle monta à l'étage, les deux items soigneusement dans ses mains, et retourna dans sa chambre. La fenêtre fut fermée, l'eau par terre rapidement essuyée avec les moyens du bord, sa tunique enlevée et bien vite remplacée par sa robe légère et ses cheveux furent séchés vigoureusement. Elle songea un instant qu'elle devrait se refaire une tunique pour les cas similaires : il était hors de question qu'elle revête son armure pour aller dormir ! La robe était ample et le tissu confortable, tout autant que le lit était moelleux et la tasse de chocolat réconfortante dans ses mains. Promenant son regard sur la pièce autour d'elle, elle ne vit non pas une pièce impersonnelle et simple, mais son chez soit. Elle s'était trompée, elle avait bel et bien une famille finalement.
Quand la tasse fut vidée et que la douce sensation de chaleur fut remplacée par le froid et l'humidité ambiante, elle se releva. Dans un coin de la pièce, elle avait conservé quelques fleurs de Lumésia, souvenir de son passage chez Solkan où elle aimait les récolter. C'était une fleur importante à ses yeux : une senteur subtile et fraiche et des couleurs chatoyantes pour peu que l'on sache regarder correctement. " Avance sans te retourner, sans avoir aucun remord. " Se rappeler était bien, mais les souvenirs devaient suffire et elle devait quitter ce pied qu'elle gardait dans son passé. Plus facile à dire qu'à faire, sans aucun doute, mais elle pouvait commencer en douceur. Les fleurs furent divisées en trois petits bouquets : un premier fut déposé dans la chambre de Shairya, vide de son occupante ; un second chez Falkhen qui ronflait allègrement, et le troisième serait pour Haven.
Elle n'avait voulu réveiller personne, mais elle ne put s'empêcher de frapper légèrement contre la porte avant d'entrer et d'habituer ses yeux à la noirceur de la pièce. Comme elle l'avait fait précédemment, elle s'approcha sans bruit du lit, et déposa son petit bouquet à son pied, avant de sourire et de murmurer un "merci" sincère.
Le cœur plus léger, elle retourna dans sa chambre et se glissa sous les couvertures chaudes de son propre lit. | |
| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Mar 28 Déc - 16:15 | |
| Trop c'était trop... Elle n'en n'avait pas ressenti le besoin depuis un moment, mais maintenant... maintenant elle ne savait plus quoi faire. Alors elle s'était souvenue de ce carnet qu'elle avait soigneusement rangé dans sa chambre à la taverne de l'astre, cadeau d'une bonne âme, et qu'elle avait déjà noirci d'encre plus d'une fois. Elle avait dit qu'elle le détruirait, qu'il n'était pas sain de garder une telle chose, mais elle l'avait juste rangé. Et elle l'avait retrouvé là où il était, dans sa chambre. Rien n'avait bougé depuis la dernière fois... Alors comme la dernière fois, elle s'était installée sur le rebord de la fenêtre et avait laissé sortir ce qu'elle gardait en elle. | | | |
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En lisant mes dernières notes, je me rends compte que le temps a vraiment passé et que les choses ont changé à un point que je n'estimais pas possible. Je me rends compte aussi qu'en partant de la taverne j'ai laissé mes amis sans nouvelles... Je descendrai peut-être, tout à l'heure...
Pour le moment, je suis surtout inquiète. Shin est partit tellement en colère... J'ai pensé lui laisser le temps de se calmer, de se remettre, il n'a sans doute pas besoin de m'avoir tout le temps sur le dos. Et pourtant, ça ne m'a pas empêché d'aller jusqu'à Pandaemonium, vérifier qu'il ne gisait pas au sol, comme la dernière fois... Ca ne m'a pas empêché de regarder le camp des mercenaires de loin, juste pour être sûre qu'il n'était pas partit réclamer vengeance un peu tardivement.
Je ne l'ai trouvé nulle part, et je me rends compte que si je le connais par certains côtés, je ne le connais pas vraiment non plus. Peut-être que cela sera un autre pas en avant, tout comme cela peut ne pas l'être. Je sais qu'en principe ce genre de relation se veut être instinctif, mais ça me semble tellement compliqué. Comment font les gens pour suivre leurs envies ? Comment font-il pour trouver un juste milieu ? A chaque nouveau pas, j'ai l'impression de me retrouver de nouveau devant une montagne à gravir, tellement haute que j'en suis paralysée.
Je sais que ça sera ma perte, mais après tout, pourquoi pas ? Si je dois mourir pour qu'il puisse retrouver sa sœur, alors ça en vaut le coup. En attendant, il ne sera pas dit que je ne me serai pas défendue autant que je le pourrai. Si j'en ai l'occasion... Il y a des moments, lors de l'entrainement, où il me semble tellement... tellement combattant, tellement... ennemi, que j'en viens à me demander jusqu'où il irait vraiment. De toutes façons, un tour à l'obélisque ne m'a encore pas tué. L'avantage est sans doute que je prends l'entrainement plus au sérieux que d'autres fois, même si au final ça ne servira sans doute à rien. J'ai le sentiment que je ne reviendrai pas de cette bataille, comme une certitude au fond de moi. Je pensais que ce serait l'Illusionniste qui en serait responsable, mais il n'a pas su trouver la faille. Tant mieux pour nous. Pour autant, je sais que Cassandra ou Severin ne feront pas cette erreur. Et je sais que je ne serai pas à la hauteur, peu importe les entrainements. Enfin, je souhaite juste une chose : mourir en ayant la certitude que tout ça ne sera pas fait en vain.
| | | | | Figée au dessus du parchemin, Leiji soupira et déchira la page doucement. Cette confession était sans doute de trop, et si elle se sentait mieux de l'avoir avouée, elle ne pouvait prendre le risque qu'elle soit découverte. Et après tout, pourquoi pas ? Si elle ne revenait effectivement pas, il en resterait au moins une trace. Alors elle glissa la page à son emplacement, et referma le petit carnet qu'elle rangea de nouveau à sa place.
Il était sans doute temps de saluer Sawyer à présent.. | |
| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Ven 31 Déc - 17:37 | |
| La main sur la poignée, Leiji s'arrêta, incapable de trouver le courage d'ouvrir la porte. Elle était rentrée par la fenêtre, connaissant par cœur le petit mécanisme permettant de l'ouvrir, dans l'unique but d'éviter d'avoir à croiser quelqu'un. Si elle descendait maintenant... Hé bien, il y avait plusieurs options : - Il n'y avait personne en bas, et personne ne remarquerait qu'elle était passée.
- Ils seraient heureux de la revoir, et l'inviteraient à boire un chocolat chaud teinté de cette douce odeur de miel.
- Elle subirait un interrogatoire en règle sur pourquoi elle était partie, ce qu'elle avait fait, pourquoi elle était là maintenant, et d'autres choses encore.
- Ils la regarderaient avec cet air déçu, ne diraient rien et feraient comme si elle n'était pas là.
- Ils la flanqueraient dehors la priant de rester loin de la taverne.
A vrai dire, elle ne savait pas trop quelle théorie était la plus probable. Elle pouvait sans doute écarter la première et la dernière, mais entre les trois autres... tout dépendait sans doute de qui elle aurait en face d'elle. Avait-elle le courage de vérifier maintenant ? Non... Bien sur que non. Avec un soupir, elle s'éloigna de la porte et s'installa sur son lit, les genoux serrés contre son torse. Mentalement, elle retraça ce qu'il s'était passé dans sa vie, ne serait-ce que pour se préparer, au cas où, ou simplement pour éviter de s'inquiéter pour Shin. Ce qui l'avait le plus marqué, c'était sans doute la proposition de May d'ouvrir une boutique de vente d'armures et d'armes, prêt du ponton. A ce souvenir, la rôdeuse sourit doucement, se souvenant que grâce à June - qu'elle ne supportait pas, mais soit - elles avaient vite eu des clients. Ça avait été de réparations aux confections, à des commandes basiques tout comme des choses plus délicates. En soit, elles n'avaient pas eu le temps de s'ennuyer. Pourtant, avec le temps, la boutique s'était transformée en un coin moins militaire, où les gens passaient juste pour dire bonjour, s'installer un peu sur les canapés pour bavarder, acheter des robes, des accessoires... Ceylati avait même ouvert un coin salon de thé. Il avait fallu embaucher du personnel, pour aider, et pour la sécurité. Son esprit dévia sur Shinku, comment elle l'avait rencontré, comment ils en étaient arrivés là... Elle sourit, se disant que quoi qu'il se passe, il finissait toujours par s'attirer des ennuis, se souvenant de la scène qui s'était déroulée chez Aktus. Elle avait pris sa défense, sans trop savoir pourquoi, juste qu'elle n'aimait pas la façon dont cet étranger était traité, sans preuves. Par la suite, ils s'étaient croisés encore, à la boutique notamment dans laquelle il avait fini par venir travailler. Elle se souvenait encore de leurs échanges, toujours cordiaux mais sans plus, avant qu'ils ne se mettent à parler un peu plus. C'était facile de parler avec lui, ils étaient pareils. Elle se souvenait aussi des attaques sur les Krytaens en ville, de la mort de Pyurrot, geste que Shinku avait avoué avoir fait, des révélations qui en avaient découlé... De la façon dont elle avait résolu l'énigme de la disparition du corps de Pyurrot et sans doute sauvé la vie à Shinku, de comment il s'était promis de la protéger.. Tsss.. Elle secoua la tête, certaines choses n'avaient pas vraiment changées.. Elle revoyait aussi Gahiji venir à la boutique, clamant qu'elle était sienne et qu'elle devait reprendre sa place dans le clan. Ce fantôme sortit de son passé de mercenaire, dont ses amis l'avaient défendue. Ça ne l'avait pas empêché de réussir à l'emmener, un jour où elle était seule dans la boutique. En tant que déserteuse, elle avait été punie, châtiment qu'elle avait finit par accepter et estimait avoir mérité. Quand Ash l'avait sortie de là, elle avait refusé de se soigner, reprenant sa vie comme elle était. Il avait fallu que Shin la convainc - ou la force - de se soigner, ne gardant finalement que ces larges cicatrices sur son dos. Il y avait eu aussi l'annonce de la trêve entre Elyséens et Asmodiens et celle de la "disparition" d'Haven qu'elle avait eu envie de venger. Elle s'était rendue en Asmodae quelques jours avant de rebrousser chemin, se convainquant que ce n'était pas ce qu'elle aurait voulu. Elle n'était pas repassée à la taverne après cela, préférant rester à la boutique où au manoir à Sanctum. Et puis les ennuis... Quelques attaques à la boutique, espacées ou non dans le temps, finissant par attirer un représentant de Sanctum en même temps que les généraux de Severin. La première rencontre avec l'Illusionniste et sa copine avait été difficile et bouleversant d'une certaine façon. Elle en frissonnait encore quand elle repensait à ce qu'il leur avait fait croire et comment ils avaient été sans défenses. Dans la foulée, elle était partit avec Shinku à Théobomos et les autres les avaient rejoint un peu plus tard. La boutique avait brûlée sans que quiconque ne connaisse le responsable ni ne le cherche. Ha, et Pyurrot était revenue, privée de ses souvenirs certes, mais bien là. Pour sa part, elle se demandait toujours comment ce genre de choses était possible, mais après tout, que connaissait-elle des Krytaens ? A Théobomos, ils s'était reposés, puis entrainés. Les choses avaient commencés à changer entre elle et Shinku, ce qui devait bien faire rire Maylanee. Encore que, elle pouvait bien aussi la taquiner elle, elle avait pris du poids - bon, elle était enceinte, mais même ! - et Kayje n'avait pas toujours sa langue dans sa poche. Sans oublier son frère, Vince, et Eenda, qui quelque part faisait une bonne victime aussi face à la langue déliée de son amie. Oui, être à l'auberge là bas avait été bien. Ils s'étaient organisés aussi pour combattre Severin et ses généraux, recevant le soutient de Krytaens, des Banshees et Valkyries. Ils avaient ainsi réussi à défaire trois généraux, mais non sans de lourdes pertes ni des horreurs plein la tête. Il restait à présent Cassandra, et Severin lui même... Leiji soupira. C'était dans ce but qu'elle s'entrainait avec Shin, dans la salle vide attenante à la boutique nouvellement restaurée. C'était ainsi qu'elle lui avait découvert une nouvelle facette. La rôdeuse soupira de nouveau, alors que le dernier souvenir s'ancrait dans sa mémoire, celle d'un Shinku en rage après s'être retrouvé nez à nez avec Ash chez Aktus. Elle ne savait pas trop ce qu'elle ressentait à ce sujet : elle comprenait que Shin soit en colère après la façon dont celle ci l'avait trahie, la ramenant chez les mercenaires pour une petite séance de torture, séance interrompue par l'arrivée d'un Shinku pas vraiment content. Le combat entre son ami et Gahiji avait été.. respectueux, curieusement, et ils avaient pu tous les deux partir. Quoi qu'il en soit, elle aussi en voulait à Ash pour son acte, et bien que sa lettre disait qu'elle avait été "reprogrammée" comme une arme suite à son départ pour détruire son créateur, ça n'effaçait pas ce sentiment de trahison. Alors oui, elle comprenait la colère de Shin, mais elle avait peur aussi de ce que la colère pouvait lui faire faire. Elle soupira de nouveau en se levant. Peut-être ferait-elle mieux de rentrer à Sanctum, là où Shin serait susceptible de revenir. Inutile qu'il ne s'inquiète inutilement s'il revenait et qu'elle n'était pas là. Quant à la taverne de l'astre... Elle regarda une nouvelle fois la petite chambre, et se promit qu'elle reviendrait très prochainement, se faire pardonner son départ et son silence. | |
| | | Leiji
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| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 10 Jan - 19:05 | |
| Inspirer. Expirer. Se concentrer sur sa respiration, rien que sur la respiration. Faire abstraction de tout ce qui est extérieur à elle. Oublier que le sol est inconfortable et que son corps est courbaturé. Inspirer. Expirer. Et recommencer...
Sous ses paupières closes, elle devine que le soleil se lèvera dans quelques minutes, elle sent déjà l'air se réchauffer et un instant elle imagine la citadelle se réveiller et l'agitation l'envahir. Aujourd'hui est un jour pareil à tous les autres, rien ne change. Elle même ne change pas.
Inspirer. Expirer. Oublier les vestiges du cauchemar qui l'a tiré du sommeil. Se concentrer sur sa respiration. Faire le vide dans ses pensées. Surtout, ne pas laisser les images s'accrocher. Inspirer. Expirer. Et recommencer...
Sous ses doigts, le cuir de sa tunique salit par la poussière et le sable. Les choses qu'elle arrive a créer avec un peu de patience lui viennent en mémoire. La confection de tuniques, de robes, de bijoux. Le sourire des clients ravis de porter quelque chose de beau. Et la joie de savoir qu'elle est responsable de ces sourires. Le réconfort du tissu sous ses doigts. La dureté du bois. La violence des armes.
Inspirer. Expirer. Repousser plus loin dans son esprit le sentiment de peur qui la submerge. Oublier la façon dont elle se sent vis à vis de tout cela. Se concentrer sur sa respiration, uniquement la respiration. Diluer ses craintes, son angoisse dans du noir. Inspirer. Expirer. Et recommencer...
Sur ses lèvres, le goût du sang séché. Le sang qui a coulé lorsqu'elle s'est mordue la lèvre si fort pour ne pas crier en se réveillant. Le sang qui a légèrement coulé lors de son combat avec cet assassin asmodien. La justesse de ses attaques, la précision de ses coups. Le contrôle de soit. La façon dont il a joué avec elle avant qu'elle ne plie devant lui. Encore un échec.
Inspirer. Expirer. Cacher aux autres ses états d'âme. Ses bêtises. Se recentrer sur ce qui est vraiment importer. Laisser le superflus glisser contre elle. Se concentrer sur sa respiration. Visualiser les gestes mortels, s'en imprégner. Inspirer. Expirer. Et recommencer...
Dans ses oreilles, le silence. Le silence oppressant qu'elle a ressentit dans l'antre des Mantis. Le silence reposant de la citadelle encore endormie. Le silence bien vite oublié pour laisser place à des bruits de combat. Le combat d'entrainement, plus tôt dans la journée. Le combat meurtrier face à l'Illusionniste. Un dernier souffle, et puis le silence de la mort. Ce curieux silence fantomatique.
Inspirer. Expirer. S'abreuver de son sourire. Se souvenir de leurs encouragements. S'imprégner de ce qu'elle sait être l'amour d'une famille. Se concentrer sur sa respiration, la réguler. Utiliser ce qu'elle ne veut pas oublier comme une force, parce qu'elle veut encore voir ce sourire, encore les entendre l'encourager, encore ressentir la chaleur d'une famille. Inspirer. Expirer. Et recommencer...
Dans l'air flotte une attente, elle le sent. L'attente d'une bataille violente. L'attente de révélations dures à entendre. Elle ne se sent pas prête, voir inutile, mais elle attend. Et elle perd patience. Elle veut prendre les armes, ne pas laisser de chance à l'ennemi. Elle veut ruser et piéger. Protéger les siens. Arrêter d'attendre et d'être victime du temps. A trop attendre on perd sa chance.
Inspirer. Expirer. Ouvrir les yeux. | |
| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
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| Sujet: Re: Journal de rapport Ven 1 Avr - 21:04 | |
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Un soldat doit s'en tenir aux faits. Un rapport se doit de relater les faits survenus lors d'une mission. Un soldat se doit d'exécuter au mieux sa mission. Pour autant, mourir pour rien est parfaitement stupide, et un soldat n'est pas stupide. Une rôdeuse encore moins.
Soldat, je l'ai été. Je le suis encore je crois. Je m'entraine au combat au corps à corps, je perfectionne mon art à l'arc. J'ai envie de tuer aussi, mais la vengeance est un sentiment interdit. Les sentiments sont interdits. Un soldat obéit aux ordres.
Mais... Je ne suis plus soldat non plus. Je ressens, je prends mes décisions. Je suis... libre, en quelque sorte de mon clan. J'ai Je tiens à ceux que je considère comme ma famille. J'aimerai les protéger, les libérer eux aussi.
Je ne sais pas. J'ai beau y réfléchir, je ne sais pas. Je ne voulais pas que ce carnet soit une espèce de journal intime. Je ne voudrai pas qu'il se termine comme ça non plus. D'un autre côté, ça n'a jamais été un journal de rapport, pas vraiment, et il n'a aucune raison de se terminer ainsi non plus. Peut-être que le plus simple est juste de dire au revoir alors, et d'en rester là.
Il n'y a pas de raison à cet au-revoir. Pas d'ordre direct de combat, mais je sens que l'attente touche à sa fin. La fin arrive oui, alors je me devais de le faire.
A tout le monde. Adieu. | | | | |
Se poster dans l'arbre, surveiller la taverne, les gens qui allaient et venaient, tout cela l'avait occupé toute la journée. Et puis, quand la nuit était tombée, elle était montée sur le toit pour regarder un peu les étoiles. Elle avait pensé à Falkhen, à Shairya, Kalten, Maric, Teseus. Et puis aussi Sawyer, Rubi.. Haven. Elle était restée longtemps comme ça, souriant en se rappelant les bons moments, résistant à la tentation des larmes sur les souvenirs douloureux. Et puis elle s'était levée, avait ouvert la fenêtre de cette pièce en particulier pour se retrouver dans son antre. Toujours propre. Toujours bien rangé. Toujours à elle. Elle avait sourit une fois de plus en constatant que même sa longue absence n'avait pas changé cela : elle était toujours chez elle. De voir Shairya à Théobomos lui avait fait prendre conscience à quel point tout le monde lui avait manqué, à quel point ça avait été une erreur de se couper ainsi d'eux. Et là, dans ce climat de tension et de menace, elle s'était dit que c'était le moment ou jamais. Elle s'était fait violence pour faire taire la voix qui lui soufflait que ce n'était pas prudent, que c'était dangereux, mais avait tout de même pris ses précautions pour venir. Et maintenant... Maintenant elle avait fait ses adieux à un bout de papier, ce qui était parfaitement stupide en soit. Pourtant, elle se sentait prête maintenant. Prête à les affronter. Alors elle caressa du doigt la reliure du carnet et le posa sur le lit. Puis, elle fit quelques pas vers la porte avant de s'arrêter net. Peut-être devait-elle brûler ce carnet finalement ? | |
| | | Ayalee
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Feuille de personnage Nom Usuel: Ayalee Age: 22 Classe: Assassin
| Sujet: Re: Journal de rapport Ven 1 Avr - 21:55 | |
| Silencieuse comme la mort, légère et agile tel un félin, la jeune femme était postée sur le bord de la fenêtre, posée la comme par enchantement, sans un bruit, ses pupilles argentées luisant à la faible lueur de la bougie. Elle ne prononça pas un mot et malgré le foulard qui lui couvrait le bas du visage, on le devinait sans mal dénué de la moindre expression, comme toujours, une statue de chair. Les dagues tirées, elle attendait patiemment un moment propice qu'elle seule reconnaitrait. La jeune rôdeuse lui tournait le dos, elle aurait pu maintes fois s'élancer mais elle était joueuse, et plus elle jugeait la valeur de son adversaire élevée, plus elle persistait et cherchait l'affrontement.
S'éclaircir la voix, faire tinter ses dagues... Un manque de professionnalisme qu'elle ne se permettrait pas. Sa mission était simple et ne devrait pas durer plus d'une dizaine de minutes, c'était le but qu'elle s'était fixé. Un instant elle crut que la jeune femme se jouait d'elle et fronça les sourcils, prête à parer un éventuel lancer de projectiles. Dans sa position, elle décelait mal les mouvements de sa cible et ne voulut pas courir le risque de faire échouer sa mission pour un divertissement si futile. Le moment était venu...
Elle prit appui sur ses jambes, musclées et repliées à l'extrême, une dague entre les dents, l'autre dans sa main gauche dissimulée dans son dos, l'assassin s'élança au moment même ou la rôdeuse se retournait.
Son premier réflexe fut de plonger sur le côté droit de son adversaire pour esquiver la seule attaque possible de cet angle. Vive comme l'éclair, elle saisit la seconde dague dans sa main libre et se posa face à Leiji. Immobile, elle tentait de percevoir les pensées qui défilaient dans la tête de son opposante à ce moment-même. Au fond d'elle-même, elle esquissa un sourire mais les minutes passaient et la jeune femme lui faisait face avec détermination. Cela lui plut et comme pour l'en féliciter, elle lança l'offensive. Les coups étaient parés avec précision, d'un côté comme de l'autre dans un bruit sourd de tissu et de cuir entrechoqués, les lames ne se croisant jamais. De la technique... Leiji en avait à revendre et cela ne fit qu'augmenter le plaisir que l'assassin prenait déjà dans cet affrontement silencieux. son regard ne quittait jamais celui de celle qui lui faisait face. Du défi? Non, du respect et une certaine ivresse dissimulés sous le masque d'une tueuse. Le temps s'écoulait, elle devait en finir vite mais réalisa à ce moment même qu'elle avait peut-être été trop sûre d'elle-même...
Dernière édition par Ayalee le Mar 5 Avr - 10:21, édité 1 fois | |
| | | Leiji
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Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Sam 2 Avr - 0:17 | |
| Un coup de chance, elle ne voyait que cela. Se retourner au moment où une dague lui arrivait dessus, ça ne pouvait être que ça. Elle n'avait rien vu bouger, rien entendu arriver. Rien de rien. Si elle ne s'était pas retournée à ce moment là... Elle ne s'était pas posé de questions, elle n'en n'avait pas eu le temps après tout. Un réflèxe quelconque lui avait sauvé la vie. Une simple esquive au bon moment. Une main portée à sa ceinture d'un geste habile avait finit par l'armer de sa dague. Et puis, le silence. Un adversaire... Non, une adversaire jaugée rapidement. Assassine. Masquée. Armée. Professionnelle.
Le temps lui faisait défaut. L'offensive était de nouveau lancée. Esquiver, attaquer, se baisser, donner un coup de coude, respirer. Viser les articulations, ne pas penser, réagir. Le corps à corps n'était clairement pas son domaine de prédilection. Elle, elle était à l'aise à distance, avec un arc dans ses mains. Le bois lui parlait plus que le métal, une vue d'ensemble lui disait plus de choses que les petits détails. Et pourtant, elle trouvait qu'elle ne se débrouillait pas si mal. Il n'y avait pas encore de blessée, les armes semblaient presque fuir les corps alors que les os se cognaient sans cesse. C'était une autre façon de se battre, plus plaisante que ses combats contre Shin où si elle peinait à le toucher lui n'avait aucun soucis. Elle en aurait presque sourit si elle n'était pas aussi concentrée.
Et puis, elle la vit. L'ouverture. Présente rien qu'une fraction de seconde mais lui permettant de s'y engouffrer, bien qu'il soit déjà trop tard. Le mouvement n'eut pas l'effet escompté, se contentant juste de les entrainer plus loin dans la pièce, bousculant au passage la seule chaise présente. Elles s'arrêtèrent de concert, se dévisageant, se demandant sans doute si le bruit avait interrompu le sommeil de quelqu'un.
Quelque part à l'étage, quelqu'un ronflait encore, mais pour sa part, elle n'aurait su dire si ça avait toujours été le seul. | |
| | | Leire
Messages : 324 Date d'inscription : 08/01/2011
| Sujet: Re: Journal de rapport Sam 2 Avr - 1:17 | |
| Depuis quelques temps déjà il ne harcèle plus la rodeuse. Plus besoin. Avec son aide bien involontaire, il a enfin trouvé ce qu’il cherche depuis longtemps. Enfin sans en être totalement certain, il le ressent, profondément. Quoi qu’il en soit, depuis quelques semaines il prend son activité très au sérieux, il agit très … professionnellement même. Mémorise les noms, les interactions entre les personnages, les histoires portées par les voix plus fortes ou volées à travers une porte, les informations en somme.
C’est ainsi qu’en peut de temps il connait les noms, les habitudes, les arts, des habitués de cette taverne. Templier, Rodeuse et autre … serveur. Tout ce petit monde s’étale et vie sans soucis de ce qui se cache aux alentours. Oh bien sûr, il a dû changer plusieurs fois ses lieux d’observations. Ces élyséens sans en avoir l’air surveillent quand même l’endroit, mais pas assez bien pour une personne aussi déterminée que lui.
Cet endroit l’a tellement obnubilé depuis cette découverte étrange dans un coffre d’Asmodée. L’endroit mais aussi la raison. Pourquoi une femme comme Lyrianna s’est intéressée à eux avec autant de curiosité et d’avidité. Il voulait savoir. Mais outre cette curiosité lugubre, ce qui le pousse vraiment aujourd’hui c’est cet instinct, ce sentiment diffus et dérangeant que cet endroit est important pour lui. Parfois il a l’impression que le destin le prend par la main, et le guide. Et il ne trouve pas cela vraiment agréable ni rassurant.
C’est comme cette femme, Leiji. Au début bien sûr elle était son seul lien, sa seule chance. Mais même après avoir trouvé cet endroit, elle continue de l’intriguer. Son regard, sa gestuelle, difficile à dire. Elle semble si … torturée, et sa le rend presque compatissant, drôle d’émotion, inconnue. Pourtant, il laisse faire, il finira bien par comprendre un jour, qui sait. En attendant, souvent il espionne l’endroit d’une branche bien placée, pour l’observer elle, en même temps que la taverne. Il en est effrayé dans un sens, intérieurement.
Mais voilà que se soir des choses étranges se produisent. Pas spécialement sur le qui-vive il n’a pas entendu approcher l’assassine. Et d’un coup tout s’accélère, bruit de lame et choc des corps. Combat ouvert et sans doute sans merci. La rodeuse semble s’en sortir pas trop mal, en tout cas, il apprécie sa défense. L’assassine semble plus en proie au doute qu’a un manque d’entrainement. Ce doute qui naît quand on se pose trop de questions. Et lui es là sur sa branche et observe.
Dans la chambre déjà presque sans dessus dessous, malgré le sobre mobilier, les deux femmes perdent légèrement l’équilibre suite à une manœuvre finalement ratée de la rodeuse. Au moment même au celle-ci reprend pied, son adversaire est propulsée en arrière contre le rebord de la fenêtre. Il ne peut plus se cacher maintenant et apparait devant les deux femmes, les yeux rouges et brillants tels des volcans. Il fixe l’asmodienne dans les yeux et s’adresse à elle calmement mais avec force.
« J’en ai encore besoin, pas question que tu la tue, part ! »
Son dernier mot est une invective, voir un ordre. Il ne se soucis pas vraiment de l’élyséenne à cet instant précis, il est concentré sur son homologue qui lui fait désormais face, dagues en main, prête à bondir. Son intervention est risquée et il le sait, à bien des titres, il est si simple de se faire une foule d’ennemis dans ce métier. Il cherchera à comprendre plus tard. Pour le moment il reste figé, en garde, attendant l’instant où l’asmodienne se décidera à attaquer, ou à disparaitre comme elle est venue.
Maintenant il le sent, sa vie change, et si l’instant n’est pas propice à la peur, elle se tapie en lui, semant ses graines de doutes et de questions sans réponses. Peut être un rapport avec ces mots dans sa tête quelques instants plus tôt, juste avant qu’il ne saute en silence par la fenêtre. Les mots de cette voix qui parfois s’invite en lui sans crier gare.
« Intervient, ne la laisse pas, elle doit vivre encore ».
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| | | Ayalee
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| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 10:54 | |
| Un imprévu... Encore... Tout d'abord une adversaire qui s'avérait bien plus coriace qu'elle ne l'avait laissé paraitre durant tous ces jours d'observation, un espace décidément trop restreint pour permettre tous les mouvements qu'elle aurait souhaité et pour couronner le tout, un second adversaire, asmodien de surcroît...
Une solution... Il lui fallait une solution de repli, et vite. La porte? De ce qu'elle avait vu ces derniers jours, les escaliers qui suivaient étaient bien trop étroits, ce serait s'exposer à toute attaque venant de l'arrière ou encore risquer de tomber nez à nez avec un autre occupant au sommeil léger. La fenêtre restait encore le plus judicieux et surtout le plus réalisable. Il avait beau le dire là, elle doutait que l'asmodien la laisse partir si facilement, et quand bien même lui le voudrait effectivement, le regard et la tension des muscles de cette Leiji tenaient un tout autre langage.
Cette réflexion dura quelques très brèves secondes, son unique plan de retraite établi, l'assassine se lança une nouvelle fois à l'attaque, à la différence que cette fois-ci, elle ne portait pas de coups pour tuer, pas même pour toucher. Elle ne cherchait qu'à les écarter de son chemin en le laissant paraitre le moins possible. Elle lança sa jambe avec force vers le visage de l'homme, et profita de sa posture de parade sûrement prise par réflexe pour se tourner vers Leiji, changeant de jambe d'appui pour lancer un second coup de pied en sa direction. Puis bondissant sur le bord du lit, elle avisa le passage vers la fenêtre, dégagé pour un court moment, elle ne devait pas se rater.
Mais c'était sans compter sur les réflexes aiguisés de ses adversaires. Elle se sentir saisir à la cheville et tomber contre le lit, laissant choir un petit coffret de cuir léger, orné de fines broderies dorées. Un air de panique se lut instantanément dans ses yeux alors que la rôdeuse l'attirait à elle et que l'asmodien, armes tirées, la tenait en respect.
Non... Pas comme ça. Elle ne pouvait concevoir d'échouer aussi lamentablement. Le tout pour le tout, c'était sa dernière chance... | |
| | | Leiji
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| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 14:48 | |
| Danser était un exercice difficile. Il fallait prendre garde où poser ses pieds, placer ses bras à bonne hauteur, ne pas envahir trop l’espace personnel de son partenaire. Se battre à la dague revenait pour elle à danser : chaque pied mal placé pouvait la mettre dans une position qui se révèlerait mortelle, chaque mouvement de bras pouvait laisser une ouverture dans sa protection, chaque positionnement dans l’espace délimitait les mouvements qu’elle pouvait ou non se permettre. Oui, danser était un exercice difficile, mais elle avait les pas de base ainsi qu’un peu de technique. En soit, cela semblait se révéler suffisant ce soir pour ne pas laisser toute la gloire à sa cavalière, et accessoirement, lui permettre d’avoir la vie sauve peut-être. Encore fallait-il continuer sur le bon rythme. Encore fallait-il qu’aucun nouveau danseur ne s’invite.
Lui. Ce même regard froid, sans pitié, calculateur parfois. Cette même prestance, cette même allure. Cet assassin sans nom qui pouvait jouer avec sa vie comme un karnif avec un elroco. Pas qu’il n’en n’ait pas conscience. Pas qu’il ne le fasse pas déjà. Elle eut du mal à déglutir, du mal à garder la tête froide. De tous ceux qui auraient pu entrer dans cette pièce, elle n’aurait jamais imaginé qu’il puisse en être. Et pourtant, elle n’aurait pas du être aussi étonnée. Ne lui avait-il pas avoué être à la recherche de cet endroit avec ses questions ? Et maintenant il était là.
Intérieurement, elle se sentit glacée. Figée. Tendue aussi, alors qu’elle raffermissait sa prise sur sa dague. Elle n’avait aucune chance, pas à deux contre elle. Même pas en un contre un. Mais, libérée de l’assassine et de ses motivations obscures, elle aurait une véritable raison de se battre. Elle protégerait les habitants de la taverne contre lui. Elle…
Elle esquiva à la dernière seconde le pied lancé dans sa direction, son instinct reprenant le dessus sur ses pensées. S’élançant à la suite de l’assassine sans réfléchir, elle lui attrapa le pied au moment où celle-ci allait s’évaporer. Ce ne fut que quand elle se retrouva face à ses actions qu’elle blêmit. Pourquoi l’avait-elle empêchée de partir ? Retenir un ennemi alors qu’un autre se trouvait dans la même pièce était suicidaire. "Ne laisse pas partir un ennemi sans connaitre ses motivations. Tue la si tu ne veux pas qu’elle te tue une prochaine fois." lui soufflait son esprit. Ca pouvait-être tellement facile, avec l’assassin Asmodien semblant être de son côté. Mais ça ne l’était pas. Quelque part, cette femme était aussi une espèce de garantie qu’il ne l’attaquerait pas. Et ça pouvait tout aussi bien être un piège, elle pouvait tout aussi bien avoir retenu quelqu’un avec qui il s’allierait volontiers.
Secouant la tête avec force pour tenter de s’éclaircir les idées, elle s’approcha lentement du coffret tombé à terre, gardant toujours un œil sur les assassins, sa dague en main. Toujours sans gestes brusques, elle ouvrit ledit coffret, s’étonnant alors de la musique qui emplit la pièce. Dans ses mains, une petite fée dansait sous une lune rouge et la rôdeuse dû faire appel à toute sa concentration pour ne pas se laisser aller à regarder de plus près. Il y avait un sentiment étrange qui en ressortait, trop étrange pour avoir le temps de l’analyser ici et maintenant. Alors elle la referma, brusquement, gardant uniquement dans sa main la sensation du cuir, presque aussi apaisant que la musique qu’il renfermait.
De nouveau les questions dans sa tête : qui était-elle ? Que lui voulait-elle ? Comment l’avait-elle trouvé ? Elle avait cependant appris avec cet autre assassin que parfois, les questions n’ont jamais de réponses. Peut-être saurait-elle un jour son nom… Sa motivation… Serait-ce encore des énigmes ? Parlerait-elle au moins ? Elle semblait farouche, mais son foulard l’empêchait de réellement discerner son visage et ses expressions. Cependant, il y avait un air de déjà-vu, quelque chose de particulier. De familier ? Non, pas autant. Mais c’était là. Peut-être que, sans son foulard… mais elle savait qu’elle n’y risquerait pas sa main. Elle devait rester prudente. Aussi, quand elle ouvrit la bouche pour parler, elle le fit d’une voix assurée, confiante. Ne pas trembler devant l’ennemi. Ne pas montrer son incertitude.
« Je te connais. » | |
| | | Leire
Messages : 324 Date d'inscription : 08/01/2011
| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 15:11 | |
| Mais qu'est ce que je fou là !
Voilà en substance les quelques mots qui traversent à la vitesse de la lumière le cerveau de L'assassin. Pourtant il sait quel est son objectif. Ce dont il doute, c'est que son intervention fut finalement la meilleure solution. Sa … Cible, n'avais jamais montré une efficacité hors du commun contre lui, et il avait supposé peut être un peut vite qu'elle n'était pas au niveau. Mais le temps qu'il se jette dans la bataille et … la défense, voir les contres offensives de Leiji le laisse perplexe.
Quoi qu'il en soit, maintenant il est en plein dedans, et d'un coup il réalise une chose tellement … évidente, qu'il a été assez stupide pour ne pas l'envisager. Il se pourrait bien que Leiji veuille s'occuper de lui en premier ! Après tout, il reste un ennemi, quelque soit leur historique. Or il se trouve à coté d'elle, juste après l'esquive de l'attaque le L'élyséenne, et celle-ci ne vas peut être pas en rester là. Il faudrait vraiment qu'il n'ait qu'un seul chat à fouetter à la fois, sinon il risque de ne pas en sortir indemne, ce qui reste malgré tout la priorité de toutes ces priorités.
Mais tout semble tourner étrangement, l'assassine semble opter pour une retraite stratégique, mais la rodeuse l'en empêche, un objet de cuir chute avec un bruit sec sur le sol, et cela semble paniquer l'assassine. Leiji le ramasse et l'observe un bref instant, puis se tourne vers son agresseur. On dirait une histoire de famille ma parole. Ca commence à devenir compliqué, et ce n'est pas une bonne chose, d'autant que visiblement il ne maitrise rien de ce qui arrive, c'est très gênant dans tous les sens du terme. Il ne reste qu'une solution, mettre un terme à tout ca. Les deux femmes s'observent, visiblement troublée, c'est le bon moment !! S'il faut faire le tri dans les problèmes et les régler l'un après l'autre c'est l'instant précis pour agir.
Avec toute la dextérité et la force dont il est capable, Leire lance un poing serré très fort vers la machoire de la rodeuse. Ca lui fera une raison de plus pour m'en vouloir … S'il parvient à ses fins, il pourra attirer toute l'attention de l'assassine et gérer le problème seul. Sous entendu avec l'espoir que n'aillant alors d'autres choix, cette femme batte en retraite. Par principe il n'envisage pas encore de devoir s'en occuper définitivement, la situation étant déjà bien trop tendue et dangereuse. Aussitôt le poing envolé vers sa destination, il adresse à l'assassine un mot, un seul, toujours sans crier, mais avec une voix forte, autoritaire et menaçante.
"Part !" | |
| | | Ayalee
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Feuille de personnage Nom Usuel: Ayalee Age: 22 Classe: Assassin
| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 16:45 | |
| La vie venait de lui apprendre une belle leçon: on peut maîtriser son art mais le temps et les évènements resteront à jamais hors de notre portée. Jamais elle n'avait perdu de vue son objectif, ses ordres étaient simples et clairs. Un parcours de santé auquel elle avait voulu ajouter un peu de piment. Elle s'abstiendrait dorénavant.
Lorsque la rôdeuse ouvrit sa boîte à musique Ayalee se figea net. Tout comme le temps autour d'elle. Elle ne percevait rien d'autre que cette mélodie douce et mélancolique qui lui retournait les tripes. A peine le coffret refermé, elle se redressa sur le lit, sa dernière dague en main, ses yeux ne reflétant plus que la colère d'avoir vu l'entrée de son jardin secret violée sous ses yeux. De ce moment elle ne quita plus Leiji du regard, son agressivité croissant aussi rapidement que la pression de ses doigts sur la garde de sa lame. Une fois de plus, elle analysa la pièce et ses occupants: d'un côté Leiji, sa cible première, qui semblait au moins aussi déboussolée qu'elle par les quelques notes qui s'étaient échappées de la boîte à musique. De l'autre, l'asmodien dans la tête de qui la suite des évènements s'imbriquaient sans doute avec une vitesse et une aisance déconcertante au vu de son regard de plus en plus vif. Pas de temps à perdre: la rôdeuse d'abord, lui ensuite...
Et puis ces mots:
"Je te connais"
Un long frisson lui parcourut l'échine. Celui que l'on ressent lorsque l'on réalise enfin qu'il n'y a plus rien à faire. Que l'on a échoué. Résignée, elle portait la main à son foulard lorsqu'elle vit l'asmodien décocher un terrible coup de poing à la jeune femme.
"!!!"
Et lui de crier:
"Pars!"
Il... Il lui libérait le chemin? Comme ça? L'opportunité était trop belle pour qu'elle la laisse lui glisser entre les doigts. D'un bond, elle se retrouva près de Leiji et ramassa le petit objet de cuir à ses côtés. D'un autre, elle atterrit sur le bord de la fenêtre, fixant intensément l'assassin dans les yeux. Ce regard il le reconnaitrait sûrement, sa façon d'agir, son calme et son charisme, a n'en pas douter il était du métier. Passant son précieux bien à sa ceinture, sa dague à son fourreau Ayalee se laissa tomber en arrière et disparut dans les ténèbres du soir.
Juste sous la fenêtre, un individu encapuché, le dos couvert d'une longue cape rouge sombre s'en retourna à sa suite... | |
| | | Falkhen
Messages : 663 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 45 Localisation : Bordeaux
Feuille de personnage Nom Usuel: Falkhen Age: 30 ans Classe: Templier
| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 20:16 | |
| La brise était douce. Dans le ciel, l'âstre descendait doucement, embrasant la fôrét de Poéta, en contrebas, une mer d'arbre au feuillage pourpre, dont les vagues venaient lecher les contreforts de la montagne où je me tenais. Je fis quelques pas. L'herbe, qui montait jusqu'à mes chevilles, se froissait à chacun de mes mouvements en un petit bruit agréable. Plus loin, Haven, assise sur cette pelouse parfaite, apréciait le spectacle de l'âstre mourrant. Je m'approchai d'elle puis je m'assis en tailleur quand je fus à son niveau. Elle me regarda brièvement, me sourit tendrement, puis se retourna de nouveau vers le soleil qui rougissait ses traits.
- " Comment vas tu, depuis tout ce temps ?"
Quelle question. Elle avait disparu depuis si longtemps. Mais je la retrouvais là, pleine de vie, état qui contrastait tant avec celui du fantôme que j'avais croisé au cercle des tempêtes. Pourtant, malgré l'impossibilité de la situation, je l'acceptais facilement. Je m'y attardais à peine en fait.
- " Bien... Trés bien même. J'ai faillis sombrer, mais ma vie à repris un sens, grâce à ton héritage, grâce à toi. " - " Idiot " Elle sourit. Elle savait de quoi je parlais. pourtant elle ne fit pas d'autre commentaire. Visiblement, elle ne m'en voulait même pas de ma faiblesse. Il n'aurait jamais pu en être autrement avec Haven de toutes manières.
- " Et ma fille ? J'espère qu'elle ne fait pas de bétises en mon abscence... " - " Shairya est un ange, et tu le sais déjà... Nous ne lui avons pas dit pour toi, mais je suis persuadé qu'elle le sait déjà. "
Les yeux de Haven se parrèrent de tristesse un court instant.
- " Elle est forte. Je l'ai toujours admiré pour ça. Prend soin de ma fille, quoi qu'il arrive. - " Je te le promet..."
La brise força un peu, remuant l'herbe autour de nous en vaguelettes uniformes. transporté par cette bourasque, une mélodie lointaine se fit entendre. Une chanson douce et triste, infiniment triste. Sans me poser la question de sa provenance, je fus touché au plus profond de moi par cet air mélancolique.
- " Tu va devoir me laisser." - " Mais..."
Je me taisais alors que la brise emportait avec elle sa mélodie éphémère. Je regardais Haven, apréciais cette image qui venait remplacer dans mon esprit celle sans expression de son spectre.
- " Non, je suis bien ici." - " Ta place n'est pas avec moi. Pas encore. Les autres ont besoin de toi..." - " Tu sais, ils ont fait des progrés tous. Ils se débrouillent trés bien sans m..." - " Ils ont besoin de toi... " répéta-t-elle en se tournant vers moi. Son sourire, sa douceur, ils m'avaient manqué bien plus que je ne me l'étais avoué.
- "Mais je..." Soudain, son visage se tendit, ses sourcils se froncèrent et elle se mit à crier "LEIJI A BESOIN DE TOI"
Et j'ouvris les yeux.
Je me relevais en sursaut, à peine embué de ce reveil brutal. J'aurais pu me recoucher en me disant que c'était juste un rêve, mais je revais rarement de Haven, et son message me laissait dans un malaise que je ne m'expliquais pas. Je posais un oeil sur ma fidèle épée. La pierre divine que j'y avais certis avait un pouvoir tout à fait farfelu, mais qui m'avait sauvé la vie plus d'une fois dans les abysses et à Reshenta. Elle ne provoquait pas de maléfices divers et variés sur mes adversaires, mais elle detectait la présence des asmodiens à une centaine de mètre à la ronde. Lorsque celà arrivait, elle emettait une lueur rouge. Et là, elle avait litéralement embrasé ma chambre. Ca plus l'invective d'Haven, mon sang ne fit qu'un tour. Je sautais de mon lit, prenais mon épée et déboulais dans le couloir.
Tandis qu'une femme assasin sautait pas la fenêtre pour fuir, moi, dans un geste magistral dont j'avais le secret, au grand damne de Sawyer, je défonçais la porte en bétua massif de la chambre de Leiji.
Dernière édition par Falkhen le Lun 4 Avr - 23:34, édité 2 fois | |
| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 20:23 | |
| Elle savait qu'il était un ennemi. Elle s'était préparée mentalement à devoir faire front aux deux assassins en même temps. Pourtant quand le poing de l'asmodien rencontra sa mâchoire avec force, elle n'avait même pas bougé d'un pouce. Elle n'avait pas oublié à quel point il était fort, mais les souvenirs ne reflétaient pas toujours la réalité. Et pour cause, la rapidité avec laquelle il avait attaqué... elle n'avait pas eu le temps de réagir, tout simplement.
Un ordre simple qui indiquait clairement que l'avantage était aux assassins. Finalement, ils avaient bien fait alliance, d'une manière ou d'une autre.
Et puis, son monde vola en éclat. Il ne devint alors plus que douleur et étincelles. Elle se sentit attirée vers le sol, tombant sans même pouvoir se retenir à quelque chose. Pas qu'elle ne puisse le faire de toutes manières, elle ne savait plus ou était le sol du plafond, sa gauche de sa droite. Sa tête semblait sur le point d'exploser. Sa vision se brouillait, parsemée de tâches noires. Elle ne devait pas se laisser aller, tout mais ne pas sombrer dans l'inconscience. Elle lutta, ou du moins elle eu l'impression de lutter alors que son corps reposait désormais sur le sol. Elle ne s'en rendit même pas compte, pas plus que de la fuite de l'Élyséenne ou de la porte qui s'ouvrit dans un fracas. L'unique pensée qui perça la brume de son cerveau avant qu'elle perde connaissance fut qu'elle ne pensait pas mourir ainsi. | |
| | | Leire
Messages : 324 Date d'inscription : 08/01/2011
| Sujet: Re: Journal de rapport Lun 4 Avr - 23:33 | |
| Tout ce passe à une vitesse incroyable. Quand l’assassine se jette sur la rodeuse alors qu’elle est étendue sur le sol ses muscles se tendent, prêt à tout. Pourtant il le sent, elle ne lui fera pas de mal. Un étrange lien semble exister entre ces deux femmes, et son intervention il en est sûr à briser quelque chose. Dans l’absolu il s’en moque, mais il ne ressent plus le danger immédiat. D’ailleurs elle repart aussi vite en sautant par la fenêtre, une fois son petit objet ramassé. Quelle idiotie pense t’il, avoir sur soit une marque de faiblesse aussi évidente …
Sa réflexion à peine terminée qu’un vent violent balaye la pièce dans un fracas assourdissant. La porte défoncée qui vole en éclat à travers la pièce le frôle. Une fraction de seconde, un sourire furtif. Il est gratifiant de s’apercevoir que prendre un grand nombre de porte dans la figure lors des entrainements forge les habitudes et la prudence. Celle-ci au moins a été évitée, et c’est une chance ! Il ne s’était pas trompé sur une chose au moins, Lyrianna est sans aucun doute la plus grande de tous les Assassins. Ce qui d’un coup lui rappel son avenir bien sombre. Mais présentement ce n’était pas la question.
La montagne de muscle qui venait de faire irruption se nomme Falkhen. Ce n’est pas la première fois qu’il le voit, mais là, à quelque centimètres et en tenue légère brrrr il fait peur. Rien que ses mains doivent bien êtres un quart de fois plus grandes que les siennes, pfiu. Il aurait put se dire que musclé de la sorte, l’individu est certainement un peu … limité, question stratégie, mais pour l’avoir espionné un peu pendant des entrainements en foret, il sait qu’il n’en est rien. Et puis après tout, la rodeuse ne risque plus rien maintenant, il n’a donc plus de raison de rester là. Alors il disparait de la vision normale pour se fondre dans les ombres.
Sans bruit et d’un seul bond il se poste sur le bord de la fenêtre, hésite, se retourne un instant et observe cette montagne debout près de la rodeuse gisant sur le sol. Un sentiment étrange l’inonde le temps d’un instant. Un sentiment fort, mais qui en même temps le rempli de quiétude. Il est toujours invisible et il sait que les sons eux ne se cachent pas. Pourtant il décide de parler, sans trop savoir vraiment pourquoi. Mais le ton est redevenu calme et posé. D’aucun auraient pu dire … amical.
« Elle n’est qu’endormie, occupe t’en et il n’y paraitra plus d’ici quelques heures ».
Puis il disparait dans un bruissement de feuillage. S'il a une chance de retrouver cette assassine il doit la saisir ... | |
| | | Ayalee
Messages : 12 Date d'inscription : 01/04/2011
Feuille de personnage Nom Usuel: Ayalee Age: 22 Classe: Assassin
| Sujet: Re: Journal de rapport Mar 5 Avr - 10:19 | |
| Elle ne s'arrêta de courir qu'une dizaine de minutes plus tard, lorsqu'elle fut quasiment certaine de n'avoir pas été suivie. Il restait toutefois ce "quasiment" qui faisait qu'elle restait toujours sur ses gardes au cas où son interprétation des évènements dévierait un tant soit peu de la réalité. Bien que fin et léger, son foulard l'oppressait. Elle s'était déjà sentie plus essoufflée mais là, c'était autre chose, un stress aigu, une peur qu'elle avait eu du mal à dissimuler, la vision de ses propres faiblesses et pas mal d'adrénaline il fallait l'avouer. La jeune assassine s'adossa à un arbre et expira de toutes ses forces, comme pour chasser de son corps toutes ces incertitudes qui avaient surgi au plus mauvais moment. Sa main se porta machinalement à sa ceinture, sans que ses yeux ne la suivent, un geste presque mécanique. Fermant les yeux, elle se laissa glisser vers le sol et ouvrit le coffret du pouce.
...
Paniquée, elle posa son regard sur sa boîte à musique... Qui n'était pas sa boîte à musique, mais rien d'autre qu'un vulgaire carnet de cuir dont l'apparence et le toucher ressemblaient à s'y méprendre à ceux de son item. Rageusement, elle l'expédia au loin contre un arbre, laissant tomber sa tête contre ses genoux. Ayalee ne pleurait pas. Depuis petite on lui avait apprit que c'était l'un des signes de faiblesses que l'on ne peut se permettre lorsque l'on a intégré cette faction. De toutes manières cela remontait à tellement loin qu'elle en était arrivée jusqu'à oublier la sensation des larmes sur ses joues.
Il fallait qu'elle le récupère. Coûte que coûte. C'était son bien le plus précieux, elle ne faisait pas un pas sans l'avoir avec elle. Le seul cadeau qu'une personne lui ai jamais fait, la plus grande preuve de "son" affection.
"Aya? Tiens! Je l'ai achetée pour toi ce matin! J'espère que ça te fera plaisir! Allez ouvre-la!"
Elle la revoyait sautiller et taper des mains comme une enfant. Comment une jeune femme de son rang pouvait s'abaisser à ce genre de choses? Mais lorsqu'elle ouvrit la boîte, la mélodie qui s'en échappa lentement fut instantanément gravée dans sa mémoire. Elle lui avait dit que cette petite fée dansant sous un astre de sang lui avait fait penser à elle, lorsqu'elle s'exerçait en solitaire la nuit venue. L'assassine se souvenait avoir balbutié un remerciement exécrable ce qui fit partir son interlocutrice dans un fou rire dont elle avait le secret, le genre de rire communicatif qui vous entraine même si le pire des malheurs vient de vous tomber dessus.
"Aaaaah! Tu as ri!!!! Ayalee tu as ri!!!!"
En disant ces mots, elle semblait encore plus heureuse que l'intéressée.
"Tu sais quoi? Tu devrais te couper les cheveux! Tu serais encore plus jolie ainsi!"
Puis elle s'était sauvée en riant après l'avoir embrassée sur le nez. Depuis ce jour, Ayalee ne les avait plus jamais porté longs... Elle se redressa lentement puis alla récupérer le petit carnet. Il devait appartenir à la rôdeuse, elle n'en avait aucune utilité quant à elle... Elle non... Mais peut-être que ça "lui" plairait. De toutes façons, elle ne pouvait décemment pas retourner à l'auberge tout de suite. On ne lui ferait pas deux fois le même cadeau. Elle allait devoir se préparer avant d'y retourner mais devrait toutefois le faire rapidement. Elle avait lu le doute dans les yeux de Leiji au moment où elle avait entendu cette musique. En s'y penchant sérieusement, elle pourrait finir par faire le rapprochement, et il fallait éviter ça à tout prix. Du moins pour l'instant. Et puis le temps qu'elle se remette de ce coup en pleine figure... Sacrée droite!
Elle se mit à rire intérieurement et, nouant son foulard à son cou, se remit en route. | |
| | | Falkhen
Messages : 663 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 45 Localisation : Bordeaux
Feuille de personnage Nom Usuel: Falkhen Age: 30 ans Classe: Templier
| Sujet: Re: Journal de rapport Mer 6 Avr - 22:07 | |
| « Elle n’est qu’endormie, occupe t’en et il n’y paraitra plus d’ici quelques heures ».
Falkhen ne fut pas surprit le moins du monde de ne pas voir celui qui avait dit ces paroles. Il savait que même en plein jour, il en aurait été de même. La technique de dissimulation était une spécialité que tous les rôdeurs et assassins d'Atréia apprenaient à maîtriser au plus tôt. Si bien que Falkhen avait subi des entrainements poussés pour apprendre à combattre l'invisible. Ils consistaient à se tenir au milieu d'une pièce, les yeux bandés, sans arme, armure ni bouclier, et à tenter d'esquiver les quatre guerriers armés de bâton de bois et qui, eux, y voyaient très bien. Pour sa part, l'atréide n'avait jamais réussit à maitriser cet exercice. Par contre, il y avait acquis une résistance aux coups reçu à l'aveugle hors norme.
Il attendit quelques instants, en garde. Il ne ferait pas l'erreur de faire confiance à celui qui avait probablement mis Leiji dans cet état. Puis, remarquant que l'éclat pourpre de son épée s'estompait graduellement, il se décida à la poser dans un coin et à s'approcher de son amie. Il ne l'avait pas vu depuis longtemps. Il aurait même pu être surpris de la savoir ici, dans d'autres circonstances. Mais présentement, il ne pouvait être qu'inquiet. Sa joue avait doublé de volume et le bas de son œil commençait à prendre une couleur sombre.
Il la souleva délicatement et l'étendit sur son lit. La lumière d'une chandelle s'approcha et Sawyer déboula par le cadre de la porte.
- "Mais qu'est... Leiji ! Sa chambre ! Ma porte !"
Sawyer tomba sur son postérieur, manifestement dépassé par toutes ces nouvelles à la fois. Heureusement, la chandelle qu'il tenait à la main ne tomba pas. Tout au plus, quelques gouttes de cire vinrent durcir sur le plancher de la chambre. Falkhen se leva et lui tendit le bras pour le relever. Ils s'approchèrent alors tous les deux du lit.
- " Que fait elle là ? Et pourquoi est elle dans cet état ? Que s'est il passé ?" Dit il en chuchotant, comme pour ne pas réveiller le reste de la maison. - " Bonnes questions. Elle, elle doit savoir, mais elle ne parlera pas avant d'avoir retrouvé ses esprits et de s'être reposé un peu."
Le tavernier s'approcha de la table de la pièce et alluma la chandelle éteinte qui trônait dessus. Puis il y posa la sienne et alla fermer les contrevents puis la fenêtre de la chambre. Enfin, il examina la rôdeuse.
- " Elle a pris un sale coup. Je vais aller chercher un tissu et je vais briser un peu de glace. Ça devrait calmer sa douleur quand elle se réveillera." - " Rapporte aussi de quoi manger !" - " Tu crois qu'elle aura faim ?" - " Elle, je ne sais pas, mais moi, c'est certain."
Sawyer leva les yeux au ciel, puis se retourna...
- " Dis Falkhen..." - " Oui ?" - " Dès que le jour sera levé, tu tacheras moyen d'aller chez le menuisier me faire faire une porte toute neuve pour cette chambre..." - " Désolé." Le templier se gratta la tête machinalement. "Dans des cas comme ça, je contrôle plus ma force." - " T'as eu peur pour Leiji, je veux bien le comprendre. Pour le reste, je veux rien savoir. Demain matin, jour levé, menuisier." - " D'accord, d'accord..."
Sawyer prit sa chandelle et se dirigea dans le couloir, vers l'escalier qui descendait à la salle commune. Falkhen resta là, dans la clarté vacillante de la seconde chandelle. Il veillerait Leiji jusqu'à ce qu'elle aille mieux. Parce que c'était son amie. Et parce qu'il voulait tout savoir de ce qui s'était passé avant qu'il n'arrive dans cette chambre. | |
| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Jeu 7 Avr - 13:37 | |
| Reprendre connaissance n'était pas toujours la meilleure des solutions, surtout quand vous vous évanouissiez au beau milieu d'un combat. Pourtant, en soit, reprendre connaissance voulait aussi dire qu'elle était en vie, et c'était sans doute la chose la plus effrayante sur le moment. Quand elle se sentit reprendre pied, elle aurait voulu laisser échapper ce râle de douleur qui lui brûlait les lèvres. Mais cela était simplement une preuve supplémentaire qu'elle était bien en vie. Après tout, quand on était mort, on était mort non ? Et les morts ne ressentaient pas la douleur, ni aucune autre émotion d'ailleurs. Elle se souvenait. Les scénarios un peu plus... techniques que son maitre lui avait fait subir. Être aux mains de l'ennemi en faisait partie, et la première chose à faire dans ce cas là était de feindre être toujours endormie. C'était parfois difficile, encore plus aujourd'hui où cet aspect de son entrainement remontait à plusieurs années. Toutefois, la douleur avait été une surprise et s'estompait graduellement. En fait, elle ressentait nettement quelque chose de froid et d'humide sur sa joue. Elle ressentait également le moelleux sous son corps et quelque chose d'un peu rêche sous sa peau. Où qu'elle soit, on avait pris soin de l'installer confortablement et de mettre quelque chose sur sa peau meurtrie.
La tentation d'ouvrir les yeux fut grande, ne serait-ce que pour voir où elle se trouvait. A la place, elle s'efforça de récolter le maximum d'informations possible avant de se risquer à se dévoiler. Autour d'elle, il n'y avait pas de vent, juste la quiétude et la chaleur d'un lieu clos. Si elle devait s'échapper, ce serait plus délicat. Mais là encore, elle ne se sentait pas attachée ni retenue, juste... allongée. Elle distinguait faiblement ce qu'elle pensait être une respiration, mais était incapable d'en avoir la certitude, ni d'où cela venait. Mieux valait tout de même assumer qu'elle n'était pas seule.
Elle n'eut pas le temps de pousser plus loin ses investigations qu'un réflexe la trahit. Ça n'avait pourtant été rien qu'une main posée sur la sienne, rien qui n'aurait du l'alarmer ni la pousser à attaquer. Et pourtant, à peine les doigts avaient-ils frôlés sa peau que son autre poing partait en direction de l'inconnu et que ses yeux s'ouvraient. " Ohhhye " grimaça t-elle douloureusement. Ce n'était pas tant la douleur vive qui l'avait traversée lors de son mouvement brusque, ni le fait d'avoir eu l'impression de frapper dans la roche qui l'avait poussé à ce gémissement. Non, c'était surtout d'avoir vu qui elle avait frappé.
" Falkhen ? Mais qu'est ce que... " Un coup d'œil à la pièce lui appris qu'elle se trouvait toujours dans sa chambre, à la taverne. Et en compagnie de Falkhen. " Qu'est ce qu'il s'est passé ? " Les mots glissèrent hors de sa bouche sans qu'elle ne puisse les retenir. Avant même qu'elle ne s'excuse de son geste. Mais c'était important... Il y avait eu deux assassins dans cette même pièce, et maintenant Falkhen. Elle l'étudia attentivement, notant ses traits tirés signe de fatigue, le visage grave mais le regard brillant. Il semblait... content. Heureux ? Quoi qu'il en soit, il ne semblait pas être blessé, ce qui était une bonne chose. Alors qu'est ce qu'il s'était passé ?
Et puis, elle réalisa. Ça la frappa même, avec autant de force que le coup de l'asmodien. Falkhen était là, à côté d'elle. Falkhen. Shairya l'autre jour, et maintenant Falkhen. Elle l'avait abandonné comme tous les autres, et pourtant il était là, avec ce regard et... et il était là. Elle se sentit rougir et détourna le regard, honteuse de son attitude, gênée d'avoir à lui faire face dans ces conditions. Elle aurait aimé attendre dans la grande salle en bas, le voir arriver avec son entrain habituel, sans doute impatient de goûter à la brioche de Sawyer. Et alors elle se serait excusée pour son comportement, son silence, puis aurait rajouté qu'ils lui manquaient, tous. Elle se serait alors enfin sentie mieux, juste avant de se sentir coupable de nouveau sachant qu'elle partirait tôt ou tard affronter Cassandra ou Severin. Et de savoir qu'elle n'en ressortirait sans doute pas vivante... Elle aurait aimé oui, et là... Là elle ne savait tout simplement pas quoi dire, le regardant indirectement, les mots coincés dans sa gorge. | |
| | | Falkhen
Messages : 663 Date d'inscription : 23/06/2009 Age : 45 Localisation : Bordeaux
Feuille de personnage Nom Usuel: Falkhen Age: 30 ans Classe: Templier
| Sujet: Re: Journal de rapport Sam 9 Avr - 9:21 | |
| La nuit avait été longue. Falkhen dut repousser les avances de Morphée par deux fois. Devant l'importance de la situation, il se refusait de dormir ne serait-ce qu'une seconde. Il imaginait à peine ce qu'il se passerait si cet asmodien mystérieux revenait à la charge pendant qu'il piquait un roupillon. Il se leva plusieurs fois de sa chaise, pour aller jusqu'à la table plonger ses mains dans la bassine remplie d'eau que Sawyer avait posé là, y retirer un peu de liquide froid et s'en débarbouiller la figure, se donnant ainsi le coup de fouet nécessaire pour ne pas somnoler. Puis il retournait s'asseoir, vérifiant toujours dans un premier temps que Leiji respirait encore.
La première fois que Sawyer était revenu, il avait apporté la bassine d'eau ainsi qu'un linge rempli de quelques glaçons qu'il avait appliqué sur la joue de la rôdeuse. Il était revenu deux fois ensuite. La première pour remplacer la chandelle qui allait rendre l'âme et la seconde pour changer le linge de Leiji et apporter un encas à Falkhen, un "Sandwich de l'ogre" comme il aimait à l'appeler. Pour ça, il fallait ouvrir un pain de campagne en deux, en vider la mie et la remplacer par toutes sortes de viandes, crudités, oeufs, fromages... A ce jour, il n'avait jamais vu un être vivant en terminer un en un repas, à part Falkhen, bien évidemment. Et cette fois encore, il fit honneur à sa réputation.
Le templier était fatigué. Il regardait le visage meurtrit de Leiji. Cela faisait des mois qu'il ne l'avait pas croisé dans l'auberge. Par quelle magie s'était elle trouvée dans sa chambre ? Sawyer avait eu l'air surpris de la voir, donc elle n'était pas rentrée par la salle commune. Après tout, la rôdeuse avait tout à fait le droit de vivre sa vie. Seulement, cela ne lui ressemblait pas de faire bande à part comme ça. Elle semblait tous les apprécier, alors pourquoi se cacher d'eux ? Et puis tu parles de retrouvailles ! Débouler dans sa chambre, la découvrir allongée sur le sol et inconsciente, et surtout en mauvaise compagnie...
Tout en pensant qu'elle avait un sacré chic pour s'attirer des ennuies, Falkhen sourit et posa sa main sur celle de son amie. C'est alors qu'elle releva son buste d'un bond et décocha un magistral coup de poing... qui vint s'écraser sur le torse massif du templier.
" Ohhhye "
Lui, bien que surpris, n'avait sentit qu'un simple choc, mais il n'en était pas de même pour elle manifestement. A cent lieux d'imaginer dans quel état de désorientation la rôdeuse se trouvait quand elle avait repris connaissance, Falkhen se dit que s'il n'avait suffit que de ça pour réveiller Leiji, il aurait du lui toucher la main bien plus tôt dans la nuit.
" Falkhen ? Mais qu'est ce que... "
Bon, ça aussi, c'était plutôt bon signe ! Elle se rappelait son nom. Elle semblait avoir toute sa tête. Et ce coup de poing ne lui était pas destiné. Juste un réflexe. Falkhen imagina que si un jour elle devait avoir un mari, il lui souhaitait tout le bonheur du monde... Surtout s'il lui venait l'idée, une nuit, de la tirer de son sommeil en lui mettant une main sur la sienne.
" Qu'est ce qu'il s'est passé ? "
Falkhen détacha son regard de celui de son amie, et regarda la pièce.
- " Difficile à dire... " Le templier pris trente secondes. Il se demanda s'il devait parler de son rêve, puis décida qu'y faire allusion n’avancerait à rien et qu'en plus, il tenait à garder ce coucher de soleil pour lui. " J'ai entendu du bruit, alors j'ai couru ici. Je t'ai trouvé par terre, avec la joue dans l'état de celle d'un léphariste dont je me serais personnellement occupé, et surtout, tu étais inconsciente. Et puis... Tu n'étais pas seule. Un asmodien était là. Je ne l'ai pas vu, mais il m'a dit quelques mots. Ce que j'ai retenu, c'est que tu ne risquais plus rien, un truc dans le genre. Bref, il a voulu me faire comprendre que s'il partait, s'était sûrement pas parce que je lui avais fait peur. Pour le reste, je crois que c'est plutôt à toi de me dire ce qu'il s'est passé ici. "
Il regardait son amie en souriant, mais la situation était sérieuse et il ne la laisserait pas se défiler. Il fallait qu'il sache. Pourtant, elle n'eut pas le temps de répondre. Sawyer déboula dans la pièce avec un plateau rempli de couverts et victuailles divers. Au centre trônait une brioche géante et encore fumante.
- " Petit déjeuner. Elle aura peut être faim en se réveillant, alors tu lui en laisseras un p... OH ! Leiji ! Tu es enfin de retour parmi nous ?"
Falkhen était sur que le double sens de cette question n'avait pas échappé à la rôdeuse. Il leva un sourcil et sourit d'un air entendu. Lui aussi voulait savoir quelle serait sa réponse. | |
| | | Leiji
Messages : 525 Date d'inscription : 24/02/2010 Age : 39
Feuille de personnage Nom Usuel: Leiji Age: 24 ans d'humanité / 75 ans en tant que Daeva. Classe: Rôdeuse
| Sujet: Re: Journal de rapport Sam 9 Avr - 23:15 | |
| Elle les regarda, d'abord Falkhen, puis ensuite Sawyer. C'était curieux ce qu'elle ressentait, c'était tellement...
Elle avait été heureuse de revoir Shairya ce jour là dans le désert, vraiment heureuse, avant que tous ces souvenirs ne lui reviennent en mémoire. Encore une fois, elle s'en était voulue de son départ, se disant qu'elle n'avait pas été la seule à souffrir et que d'autres auraient peut-être eu besoin de les avoir tous unis face à cette épreuve. Pour autant, elle ne savait pas comment réconforter les gens, même si à présent elle commençait à en avoir une idée. Comment aurait-elle pu apporter un quelconque soutien dans ce cas là ? Elle avait déjà été tout juste assez forte pour barricader sa propre douleur, pour ne pas revivre ce qu'il s'était passé avec Maylanee...
Alors elle les regardait, l'un après l'autre, et puis le plateau où trônait cette brioche que savait tellement bien faire le tavernier. L'odeur embaumait déjà la pièce de cette fragrance si douce et sucrée, lui remémorant tous ces petits déjeuners pris en bas, cette ambiance conviviale, chaleureuse... familiale. Son estomac grogna, un sourire doux se dessina sur son visage, le genre à faire briller doucement ses yeux. Elle savait finalement ce qu'elle ressentait, c'était cette sensation d'être de retour à la maison, avec les gens qu'elle aimait. Son sourire s'en élargit d'autant plus.
" Merci Sawyer, et merci à toi aussi Falkhen. " Elle leur en était reconnaissante, vraiment. Pour le petit déjeuner, pour ce sourire, pour ce sentiment d'appartenance qu'elle ne ressentait qu'avec peu de personnes. Elle savait qu'ils attendaient des réponses tous les deux, et elle le leur devait bien. Ils étaient aussi sa famille non ? Mais la question de Sawyer était plus délicate que celle de Falkhen et méritait un temps de réflexion. Penchant la tête, les yeux perdus dans le vague, elle essaya d'arranger ses sentiments à ce sujet. Elle voulait les revoir avant d'aller au combat c'était certain, mais étant donné que l'issue était plus qu'incertaine, elle ne pouvait pas non plus leur faire une promesse qu'elle ne tiendrait pas. Alors elle hasarda quelque chose de timide qui, elle l'espérait, pourrait les contenter tout en restant honnête. Elle ne voulait pas leur mentir...
" Vous me manquiez... "
Et puis la suite s'enchaina presque naturellement, alors qu'elle esquissait une moue un peu boudeuse, un peu pensive aussi, tandis qu'elle recollait les morceaux de la soirée. Elle fit surtout un effort pour ne pas se laisser aller à ce masque lisse de soldat et leur exposer platement les faits. " J'étais venue pour vous voir, mais j'avais quelque chose à faire ici, avant de descendre. " Elle ne comptait pas leur dévoiler ce qu'elle avait mis dans son journal, pas de suite, mais c'était toujours une piste qu'ils pourraient exploiter plus tard, si besoin. Après tout, dans cette petite chambre, il n'y avait pas grand chose qu'elle pouvait faire. " Au moment de sortir j'ai été attaquée par une assassine, une Élyséenne. Je ne connais pas son nom ni ses motifs, et je ne l'ai jamais rencontrée avant. " Mentalement, elle nota le trouble qu'elle avait ressenti en voyant la petite boite à musique, en l'ouvrant... " Et puis l'assassin Asmodien est arrivé. Je l'ai déjà rencontré plusieurs fois, il cherche des informations sur les Atréides... " Elle leur lança un regard entendu mêlé d'un sourire d'excuse. C'était peut-être de sa faute s'il était parvenu jusqu'ici. " ... quoi qu'il en soit, d'ordinaire il se contente d'espionner et de me provoquer verbalement. " Inutile de préciser qu'elle avait déjà essayé de le provoquer et qu'elle s'était littéralement brûlée les ailes. " Il a aidé l'autre assassine à partir, et... il a une sacré droite. " termina t-elle avec un léger sourire.
" Je suis contente que vous n'ayez rien, tous les deux... et les autres aussi " ajouta t'elle après une minute de silence.
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