une taverne, une étrangère...rien d'anormal..jusque là.

« Argghll ! Mais arrêtes toi par la lance d’Israphel ! Tête de mule ! Arrêtes toi je te dis ! »

A califourchon sur le dos d’un animal lancé à vive allure, une jeune fille vêtue d’une simple jupette en cuir souple et d’un corsage du même type, tentait vainement de faire stopper la course folle de l’équidé, qui à priori ne l’entendait pas ainsi.

La journée était belle, un soleil resplendissant trônait dans un ciel bleu azur, pas un seul nuage venait nuancer cet océan lumineux. Le calme de cet après-midi venait d’être troublé par l’arrivée brutale d’une amazone qui semblait ne pas maitriser totalement sa monture. Sortant de nulle part, le duo pour le moins burlesque venait de traverser un champ de blé prêt à être moissonné, laissant sur son passage des gerbes écrasées et un paysan en colère. Ce dernier avait tenté de les suivre mais le galop effréné de la bête, non content de tanner les petites fesses de sa jeune cavalière inexpérimentée, avait distancé sérieusement le pauvre agriculteur absolument pas habitué à la course, il faut bien le dire.

Une fois arrivée prêt d’une bâtisse un peu isolée, sur une route entretenue, la monture indépendante avait décidé de bifurquer rapidement, son instinct grégaire l’avait guidé inéluctablement vers l’abreuvoir mais surtout l’écurie où vraisemblablement de la nourriture l’attendait.

D’un coup, sans crier gare, le poney, car il s’agissait bien d’un petit poney à la robe alezan, s’arrêta. Et malgré ses petits poings serrés sur la crinière crin lavé de l’animal, la jeune fille décolla du dos de sa monture, entamant un magnifique arc de cercle cambré, se retrouvant tête en bas et fesses en l’air, les jambes parfaitement tendues. Les poings toujours accrochés à la crinière, la cavalière s’envola par-dessus la tête de l’animal, qui ne se souciait guère du devenir de cette insignifiante humaine assise sur son dos, ou presque, et souffla un bon coup.


"HAaaaa ! sacré nom de nom !! " ne pu que crier la jeune fille désemparée

« Atchoum ! » fut la première réponse qu’elle pu donner à l’étranger.
Dans sa position actuelle, la tête enfouit dans la crinière du poney, des poils lui chatouillant les narines sans qu’elle ne puisse rien y faire, tenant ferment sa position pour ne pas se retrouver les quatre fers en l’air.

Shairya tourna légèrement le visage en direction de la voix, levant le bras droit pour voir à travers la crinière à qui appartenait cette curieuse voix. La jeune étrangère sursauta, écarquillant ses yeux émeraudes, ouvrit la bouche mais aucun son n’en sortit.

Prestement, elle donna un coup de reins et sauta de la tête du poney pour atterrir gracieusement sur ses pieds, chaussés de petits bottillons en cuir souples passant ainsi d’une position pour le moins cocasse à une position plus normale…encore que des yeux habitués au combat pouvait remarquer dans la position de la jeune demoiselle une certaine défiance, voir une position typique d’une personne prête à l’action.

Devant lui, Cian avait une jeune blondinette, les cheveux courts, son visage adorable faisait apparaitre quelques taches de rousseurs le long de son petit nez à peine retroussé. De taille moyenne pour une jeune adolescente, sa poitrine naissante laissait deviner qu’il s’agissait là d’une demoiselle à peine âgée d’une quinzaine d’année. Une autre particularité devait attirer l’attention du vieil homme, les oreilles de la donzelle, légèrement plus grande que la moyenne et quelque peu pointues.

Elle se tenait droite devant lui, un bras tendu le long du corps, l’autre plié, ramenant vers son visage sa seconde main. Le souffle court, les yeux toujours écarquillés, imperceptiblement elle penchait la tête sur le coté. Elle semblait hésiter sur l’attitude à adopter.

« Qu’est ce que vous êtes ? » demanda t elle, semblant céder à la curiosité plus qu’à autre chose.

Machinalement, Shairya regarda autour d’elle, cherchant manifestement quelque chose, elle fit un pas en avant et regarda derrière elle, de nouveau à la recherche du voile en question

« Le….voile ? » demanda t elle interloqué

S’apercevant qu’elle s’était approché de lui sans le vouloir en cherchant des yeux quelque chose qui ressemblait à un voile, elle recula d’un bond, tel un cabri des montagnes voyant s’approcher le renard.

Sans vergogne, elle dévisageât l’homme devant elle, son regard revenant constamment sur sa barbe. Il était vêtu d'un manteau lourd, usé, il était buriné par le temps, il portait par dessus son épaule le même bric à brac d’Ishanaelle et de son sac dépassaient de nombreuses feuilles et annotations.

Shairya faisait l’inventaire à voix haute, sans crier, ni murmurer, comme si elle se parlait à elle-même.

« Voyons voir, pas d’arc, pas de pique, pas d’arme. Hum hum…pas d’écaille...pas de griffe…mais du poil… » elle soupira, vraisemblablement dubitative. « ça parle…ça grogne pas….c’est comme nous…mais pas tout à fait »

Elle releva la tête vers l’homme qui étudiait une feuille d’arbre à la lumière du soleil.

« vous êtes quoi ? moi je suis une fille, lui c’est un cheval, ça » dit elle en montrant un arbre « c’est un arbre ! … et vous ? »

N’attendant pas de réponse, elle pointa son doigt vers le menton de Cian

« Pourquoi avez-vous du poil sur le menton ? » demanda t elle d’un air farouche, les yeux pétillants de curiosité.

Calhaan a écrit:

Vous posez beaucoup de questions[/i]

Haussant un sourcil de nouveau.

Il ne me semble pas que cette demoiselle vous parle.
Il me tient donc de juger si je la trouve bavarde ou non.

Toujours calme, il détourna son regard du rodeur qui venait d'appâraître, pour le fixer sur l'étrange jeune fille.

ça ? désigna sa barbe. C'est une barbe. Ce qui dans la majorité des cas me désigne comme un représentant masculin de l'espèce humaine. En résumé : un homme.... un vieil homme.
Cian afficha un bref sourire.

Elle sursauta en entendant la seconde voix, aussi étrange que celle de l’étrange poilu devant elle.

« Dame Triniel, pardonnez moi j’ai faillit » murmura t elle en faisant un geste étrange et furtif de la main, avant de se décaler légèrement et rapidement sur le coté se mettant ainsi dos au poney, protégeant ses arrières.

Elle regarda le nouvel arrivant, encore un être inconnu, sans doute de la même race que le précédent, mais celui-ci était armé. Danger lui répétait son instinct, danger ! Le plus discrètement possible, elle allongea le bras gauche pour atteindre une petite dague accrochée à sa jarretière.

Le premier poilu repris la parole, s’adressant au nouveau. Le premier devait être le chef du second. Shayria réfléchissait et ne prêtait pas attention au début de la phrase de Cian, pourtant elle tressaillit et devint blême à la fin de son discours.

D’un coup, son regard changea, un éclair passa dans ses yeux verts si espiègles et curieux jusque là. Ses muscles, bien que manifestement pas aussi développés qu’elle l’aurait souhaité, se tendirent et son poing se serra sur le manche en os de sa dague. Ses yeux allaient d’un homme à l’autre, rapidement, son rythme cardiaque s’accéléra et son souffle s’en ressentit forcément.

Elle reflechissait à tout à allure, si c’étaient des hommes, alors ils étaient vieux, comme la vieille sage Seliandra, l’un ne portait pas d’arme mais des écritures, l’autre portait un arc, il semblait moins vieux et plus dangereux.

« Par les Dames, que voilà un cruel dilemme, …..des hommes mais vieux, ……je dois le respect aux anciennes, le dois je aux anciens…hommes » se dit elle dans un soupir, tout en se préparant à bondir.

Observant le jeune fille avec curiosité, Cian apperçut la tension qui semblait l'animer et les gestes coutumiers de celle qui se tient sur ses gardes. Son regard se déplaça jusqu'à l'endroit ou elle tenait le manche de sa dague.

Le respect n'est pas un dû mais un échange équivalent jeune demoiselle.

Il tendit sa main aux longs doigts fins.

Je m'appelle Cian... mmm... oui c'est cela Cian.

Puis sur le ton de la confidence, se penchant pour se faire entendre.

Lachez cette dague, à force de la serrer ainsi, le sang va finir par ne plus circuler et votre main sera engourdie donc innéficace.

Ce disant, il lui fit un clin d'oeil un brin espiègle.

Calhaan fut un peu étonné de la récation du vieil homme et lui sourit.
Ho je disais cela avec humour l'ami.

Il observa après la jeune fille qui fixait son arc d'un air assez tendu.
Ne vous inquieter pas jeune fille, vous ne semblez pas avoir de crocs ou de griffes, alors vous ne risquez rien. Dit il en riant.


Il fit la réverence.
Calhaan pour vous servir demoiselle.

La jeune fille était tétanisée, elle semblait ne pas savoir quoi faire devant l’homme barbu, sans parler de l’autre qui ne parlait pas mais qui semblait observer. Ce vieux bouc était sous la protection de Lord Baizel, son arc et sa manière de bouger ne laissaient aucun doute. Quant au premier, celui qui semblait ne pas avoir toute sa raison, il avait tout l’air de suivre les principes de lord Asphel, ou pas…les hommes étaient ils seulement croyants.

Instinctivement, elle fit un pas en arrière, quand Cian se pencha vers elle pour lui murmurer ses paroles. Se faisant, elle buta contre le poney qui lui servait de couverture arrière, se sentant encore plus acculée que précédemment. Elle ne lâcha pas sa dague au contraire, son petit poing devenant effectivement exsangue à force de serrer le manche.

Le clin d’œil du vieil homme eut un effet électrique sur Shairya, elle ouvrit des yeux tout ronds et lâcha un « ho » de surprise. Comme la sage Seliandra, les hommes ont-ils une âme qu’ils puissent ainsi faire de l’humour.

L’intervention du second barbu la fit également réagir, elle éclata d’un rire clair et sincère, emprunt d’une certaine nervosité tout de même, la tension qu’elle subissait jusque là avait sans doute eut raison de ses nerfs.

« Que Siel me pardonne, et que Dame Kaithiel me foudroie si je m’égare » dit-elle en regardant au ciel.

« des crocs…des griffes…par Aion et ses saintes !! que non …c’est vous qui en avez…et par Lord Baizel…votre déguisement est parfait…étrange mais superbe ! »

Joignant le geste à la parole, elle tendit son bras droit en direction de la barbe de Cian et l’attrapa à pleine main en tirant d’un coup et dit d’un air mis railleur mi inquiet :

« Allez bas les masques, montrez vous sous votre vraie apparence !! »

Kallyope avançait en direction de l'auberge, dans ses bras s'entassaient huit planches d'un bois de qualité moyenne.

Plongée dans ses pensées, elle ne vit qu'au dernier moment le petit groupe qui s'était formé.

Dites. vous n'auriez pas vu Ixia ?

C'est alors qu'elle aperçu l'étrange inconnue.

Salutations damoiselle.

Calhaan rit à gorge déployée lorsque la jeune fille tira sur la barbe de Cian.
En voilà des manières jeunes filles!

Citation :

« des crocs…des griffes…par Aion et ses saintes !! que non …c’est vous qui en avez…et par Lord Baizel…votre déguisement est parfait…étrange mais superbe ! »

Un déguisement? Mmmm... Dite moi, ne viendrez-vous pas d'un temple? Vous êtes une prêtresse sans aucun doutes.

Alors que ce qu’elle avait en main semblait vraiment appartenir au visage de l’homme en face d’elle, le second homme éclata d’un rire puissant. Shairya ne comprenait pas, et cela se voyait sur son visage crispé, le sourcil droit levé et une moue boudeuse sur ses lèvres couleur lilas.

« Puissante magie ! » s’écria t elle après que Cian lui ai retiré la main d’un geste précis mais pas brusque.

Décidément il y avait des choses étranges ici. D’ailleurs où était elle vraiment ? Après le drame elle avait fuit et ne savait pas trop jusqu’où elle avait courue, nagée, galopée…elle n’avait pas prit le temps de regarder les étoiles pour se guider, elle avait pourtant le plus souvent voyagée de nuit, pour ne croiser personne, ce qu’elle avait brillamment réussit jusque ici. Vivant de sa pêche, de sa cueillette, finalement une vie de nomade, durant ces quelques semaines, qui l’avait rendue heureuse. En y repensant, elle avait mis en application tous ce qu’elle avait apprit en théorie près de ses sœurs et de ses mères, à la cime sacrée, elle revivait ses origines, elle si férue d’histoires et de légendes. Même si parfois la mélancolie la prenait, même si parfois le réconfort de la communauté lui manquait terriblement, quelque chose en elle la poussait à aller de l’avant, et ne pas se perdre dans les méandres de la tristesse ou de la nostalgie.

Et elle se trouvait là, en un lieu qui en apparence était tranquille, la nature semblait avoir été dominée, la terre travaillée, les animaux domestiqués…par des hommes.

Par Aion et ses saintes, elle était arrivée dans le royaume des hommes, ses pas l’avaient guidée sur leur terres, elle était perdue. Un éclair de panique passa dans son regard, ses joues roses tournèrent au blanc pâle et son petit poing lâcha le manche de sa dague et …

« Salutations damoiselle »

Son visage se transforma, perdue dans ses réflexions elle avait à peine entendu les réflexions de Cian et de Calhaan, mais un son familier lui fit tourner la tête en direction de Kallyope, une voix féminine ici, pas loin, tout n’était donc pas perdu.

« Que Siel en soit louée ! » s’écria Shairya les larmes aux yeux « vous ne m’avez pas abandonnée, je ne vous ai donc pas fâchée » ajouta t elle en levant les yeux au ciel tout en faisant des arabesques rapides et gracieuses avec les mains.

Ramenant son regard plein de larmes sur Kallyope, elle remarqua sa grâce et sa beauté, pas d’arme au coté mais dans ses bras s'entassaient des planches de bois, il ne s’agissait pas d’une guerrière, encore moins d’une chasseuse à en juger par sa tenue pour le moins encombrante, une maitresse du savoir peux être…nan…Shairya n’avait jamais vue Ishanaelle porter ne serait se qu’un seau…et cette magnifique femme portait des planches de bois, elle devait être une bâtisseuse. Donc pas une chef….un doute l’assaillit, une ombre passa subrepticement dans son regard émeraude…si c’était une esclave…prisonnière de ces monstruosités poilues.

Elle secoua la tête d’un air de négation et d’un mouvement gracieux, elle s’écarta de Cian pour partir en direction de la dame en question, en bousculant quelque peu le poney qui manifesta son mécontentement en un hennissement bruyant et en faisant quelques pas en avant.

Kallyope était surprise par la réaction de la jeune fille, l'avait elle déjà croisé quelque part ? non.... elle s'en souviendrai sinon.
Par prudence, ne sachant si les intentions de l'inconnue étaient ou non belliqueuses, elle posa rapidement les planches de bois au sol, afin d'avoir les mains libres.

Une ombre mouvante enveloppa le petit groupe, alors qu'un battement d'ailes puissant se faisait attendre.
Une fraction de seconde plus tard, Brizza se posa dans un bruit sourd, trahissant le poids des impressionnantes armes et armures que portait la Prêtresse.

- "Salutations la foule ! J'adore les Abysses, mais par Aion, j'ai besoin d'un bain urgemment ! L'odeur de ce sang séché me répugne, et je ressens encore la pestilence des âmes damnées qui souillent cet endroit maudit !"

Brizza n'avait pas particulièrement remarqué Shairya, masquée par les Atréides présents.

Rien ne lui était épargné décidemment, elle avait douté et irrémédiablement elle avait raison. Toujours se fier à son instinct se disait elle en sortant sa dague et en respirant profondément.

La belle Dame avait laissé ses planches de bois, laissant ainsi ses mains libres, une maitresse du savoir, à n’en point douter. Shairya était fière, bien qu’un peu anxieuse et tourmentée, de voir que sa présence avait réussit à redonner du courage à une si magnifique femme, maitresse du savoir de surcroit, afin de se libérer du joug de ces chiens barbus. Il était temps désormais de mettre en application tout ce que ses mères lui avaient enseigné à la cime sacrée. Comme Elyssandre serait fière d’elle quand elle lui ramènerait une prisonnière des hommes. Son cœur se serra une fraction de seconde en repensant à elle, mère de toutes et peux être morte à l’heure qui l’est.

Evidemment, là c’était réelle, rien à voir avec les entrainements parmi ses sœurs. Bon, pour la respiration, ça allait encore…enfin presque. Comment, par la queue des balaurs, Ishaïra arrivait elle à faire ça…tenir sa dague fermement mais avec suffisamment de souplesse. Shairya rageait intérieurement. Ensuite se tenir face au danger…heu là…il fallait donc qu’elle se tourne.

Elle respira donc profondément et sortit sa dague. Un petit bon, elle se trouva plus près de Kalliope, un autre petit bon et elle se trouvait de nouveau face aux hommes, la magicienne dans son dos.

« Tout va bien madame, à nous deux nous aurons raison de ces vieillards, j’en suis certaine ! je me nomme Shairya Danse Etoiles, les déesses sont avec nous ! Que la volonté des Dames soit… »

La petite furie s’interrompit, une ombre mouvante enveloppa le petit groupe, alors qu'un battement d'ailes puissant se faisait entendre. Telle que dans les épigrammes, mieux que dans ses rêves les plus fous, une légende se posa parmi eux. Shairya n’en croyait pas ses yeux. Etait ce Dame Elyssandre qui arrivait, les rayons du soleil l’avait éblouit un instant, reflétant sur l’armure métallique que portait la Daeva.

Non ce n’était pas la Dame, mais quelqu’un d’autre. Elle était une ode à la beauté, svelte et élancée, de longs cheveux noirs en cascade encadrant un délicat visage aux traits ciselés, seules quelques mèches bouclées, légèrement collées par la transpiration attestaient d’un combat récent ou d’un long voyage. Ses lèvres rouges et pleines faisaient écho à ses yeux d’un vert émeraude parfait, donnant ainsi vie à ce visage céleste. Elle avait atterrit avec la même grâce que leur mère à toutes mais hélas son regard était comme une lance qui traverse les âmes : froids et mortels ses yeux, avaient le même magnétisme que ceux d’Ishaïra- que Shairya craignait vraiment- d'une incroyable dureté. Son armure imposante finissait le tableau vivant qui s’imposait au regard de la jeune fille, éblouit.

Son cœur s’arrêta. Shaïrya resta figée, un bras tendu en direction des deux hommes la dague toujours dans la main, l’autre bras tendu vers l’arrière main ouverte en direction de Kallyope alors que Brizza prenait la parole :

Salutations la foule ! J'adore les Abysses, mais par Aion, j'ai besoin d'un bain urgemment ! L'odeur de ce sang séché me répugne, et je ressens encore la pestilence des âmes damnées qui souillent cet endroit maudit

- "Ah ! Et bien je comprends mieux l'attroupement !! Vous avez encore trouvé une énième âme perdue, et les vieux pervers se sont déjà rués dessus ! Bel exemple pour la jeunesse d'Atréia tiens...
Bon, cessez de l'importuner, et allons boire un verre entre am... compagnons.

Pardonne les, jeune fille, ils ne savent pas ce qu'ils font."

Brizza était très fière de cette dernière phrase. Elle trouvait qu'elle sonnait bien, et qu'elle rendait parfaitement bien toute la condescendance qu'elle éprouvait pour ses congénères. Ell devrait la noter, elle pourrait la ressortir pour une prochaine fois.

Satisfaite d'elle-même, elle prit le chemin de l'auberge toute proche, pressée de se rafraîchir et de se restaurer...

« Par tous les Dieux ! » s’écria la jeune fille en voyant des ailes se déployer dans le dos de Calhaan. Shairya ne comprenait plus rien, si la Dame des lieux ne lui venait pas en aide, si un homme pouvait porter des ailes sans inquiéter qui que se soit ici, alors où était elle, que devait elle faire….et où allaient ils tous ainsi ??

« Ho Madame je vous en prie ne partez pas ! Ne me laissez pas ! Ai-je offensé les déesses pour que l’on m’inflige une telle épreuve ? Dois-je vous prouver ma valeur au combat ? »

Shairya ne parlait plus qu’a travers des sanglots d’enfant, tenant mollement sa dague dans sa main.

Shairya a écrit:

« Ho Madame je vous en prie ne partez pas ! Ne me laissez pas ! Ai-je offensé les déesses pour que l’on m’inflige une telle épreuve ? Dois-je vous prouver ma valeur au combat ? »

Shairya ne parlait plus qu’a travers des sanglots d’enfant, tenant mollement sa dague dans sa main.

- "C'est à moi que tu t'adresses ?"

Brizza s'arrêta, et en profita pour lâcher un soupir évocateur d'une certaine lassitude et impatience.
Elle ne se retourna même pas vers Shairya.

- "Je me moque de tes prouesses au combat, du moins pour l'instant, et si tu ne veux pas rester seule, tu n'as qu'à ordonner à tes jambes de nous suivre. Si les vieux pervers te posent souci, un coup de pied dans les noisettes, et tu seras tranquille."

La Prêtresse souriait, mais nul ne le voyait. Elle imaginait les têtes renfrognées et surprises des uns et des autres.
La journée finissait bien...