une taverne, une étrangère...rien d'anormal..jusque là.

Shairya ne pu s’empêcher de sourire à la vue du clin d’œil du vieil homme, il lui rappelait trop l’ancienne Seliandra, la sage qui lui apprenait l’art de la méditation et qu’elle adorait. Elle se reprit et afficha une moue boudeuse, quel était donc cet enchantement dont usait le vieil homme.

Le son qui sortait de son ventre ne pouvait mentir, elle avait faim il n’y avait aucun doute à avoir. Par reflexe, la petite mit sa main sur son ventre comme pour atténuer le son, que tout le monde avait du entendre et cela fit rougir jusqu’à la pointe des oreilles. Encore un sortilège du vieil homme ! Qu’avait-il donc à parler de manger et boire ! La jeune fille soupira et regarda l’ancien.

La Dame prit la parole à son tour, le sang de Shairya se glaça dans les veines en entendant le ton et ses premières paroles. Par toutes les Déesses et par Aion, l’avait elle vexée en l’interpelant de la sorte !! Shairya ne comprenait pas ce qu’elle voulait dire par noisettes et par vieux pervers, après tout elle était loin de chez elle, elle devait bien s’attendre à avoir quelques soucis de compréhension. Une chose était certaine, elle aussi avait faim et voulait manger, il ne fallait pas la vexer de nouveau en la faisant attendre.

« Qu’il en soit ainsi » répondit la jeune fille en se coupant le bout du doigt avec sa dague, avant de l’essuyer avec précaution sur le cuir de son pantalon et la ranger dans son fourreau. Elle se tournat ver Kallyope « Maitresse du savoir » lui dit-elle avec déférence « Je pense que vous êtes sous la protection de la Dame, veuillez pardonner ma méprise », puis se tournant vers Cian, elle tenta de s’adresser à lui, mais encore une fois, elle ouvrit la bouche sans qu’un seul son n’en sorte.

Comment fallait-il donc s’adresser à un homme ? En voilà une bonne question. Elle prit le parti finalement de ne pas parler, et lui fit un signe de tête affirmatif.

Trois petits bons plus tard et elle se trouvait aux cotés de Brizza, lui fit un salue martial et lui dit.

« Très bien Madame, partageons un repas si telle est la tradition. Quelle est ma tache ? Où puis-je me laver ? Dans quel arbre allons-nous manger ? » Ajoutât elle hésitante, en levant le nez mais ne voyant aucune infrastructure puis remarquant que tout le monde se dirigeait vers l’énorme bâtisse devant elle.

Elle ouvrit de grands yeux, puis sourit.

« Ho je vois » dit-elle avant que quiconque ne puisse prendre la parole « un repas important doit forcément se passer dans le temple, suis-je bête » ponctuant sa phrase en se tapant le front du plat de la main.

En armure, son énorme épée posée sur le bord d'une table, Ixia commença à dévorer avec ses doigts un énorme poulet roti par Sawyer.
Elle revenait des Abysses comme pouvait en témoignait un énorme oeil au beurre noir ainsi qu'une nouvelle serie d'entailles sur ses avants-bras.

Autour d'elle, quatre tables vides que les convives ne semblait pas du tout pressé de combler
Ixia s'en fichait ... elle crevait littéralement de faim.

- Shawyer ? tu m'envoich' la bière cht'plais, articula t'elle entre deux bouchés. Umhh, il est divinch' ton poulet. ajouta t'elle en laissant la graisse lui couler un peu sur le menton et sur les doigts

Shairya a écrit:

Trois petits bons plus tard et elle se trouvait aux cotés de Brizza, lui fit un salue martial et lui dit.

« Très bien Madame, partageons un repas si telle est la tradition. Quelle est ma tache ? Où puis-je me laver ? Dans quel arbre allons-nous manger ? » Ajoutât elle hésitante, en levant le nez mais ne voyant aucune infrastructure puis remarquant que tout le monde se dirigeait vers l’énorme bâtisse devant elle.

Elle ouvrit de grands yeux, puis sourit.

« Ho je vois » dit-elle avant que quiconque ne puisse prendre la parole « un repas important doit forcément se passer dans le temple, suis-je bête » ponctuant sa phrase en se tapant le front du plat de la main.

Tout en avançant d'un pas sûr et déterminé, Brizza regardait du coin de l'oeil l'étrange jeune fille à ses côtés.
- "Ne m'appelle pas Madame, ça me vieillit, mais plutôt Brizza. Simple, clair et concis. En général, mêmes les plus ralentis parviennent à s'en souvenir. Quant aux morts, ça ressemble vaguement au dernier bruit qu'ils entendent.

Pour l'heure, ta tâche est :
- De parvenir à atteindre l'auberge en face de nous.
- De pousser la porte en bois qui en ferme l'entrée.
- De faire un bref tour d'horizon et de trouver une table à ton goût.
- De faire quelques petits bonds comme tu viens juste de le faire pour la rejoindre, et enfin t'y assoir.
Penses-tu que tu pourras satisfaire à toutes ces aventures palpitantes qui t'attendent ?"

Le ton de la Prêtresse était ironique, mais il ne s'y trouvait nulle méchanceté. Elle s'amusait visiblement de la naïveté de Shairya.

- "Mais de quel coin paumé viens-tu pour confondre une pitoyable auberge avec un Temple ??"

« Brizza ! » répétât Shairya d’une voix clair et nette « je saurais m’en souvenir, Dam’..heu....Brizza !..j’ai une très bonne mémoire ! » Ajouta t elle en opinant de la tête et en souriant.

En montrant du doigt la bâtisse et en la regardant du haut de sa petite taille en se tordant le coup Shairya répondit à Brizza d’un ton solennel :

« Brizza, je viens de la cime sacrée, nous n’avons pas de construction telle que celle-ci. Au village des grandes, seul le temple est construit de manière aussi ..heu…Solide comme ça. Mais votre peuple à l’air prospère, vous avez des maisons, des …hommes, … et heu »

Le fait d’avoir parlé d’hommes fit perdre un peu de sa superbe à Shairya, qui reprit naturellement son air de jeune fille. Elle en profita pour écouter les propos de Kallyope et s’en trouva très dérangée. Comment une femme pouvait elle parler d’une Dame de la sorte, elles devaient toutes deux avoir des comptes à régler, elle ne devait surtout pas s’en mêler.

« Bref » se reprit elle « je sais pouvoir m’acquitter des taches que vous m’avez confiées» lança t elle d’un air de défis.

En quelques bons elle arriva devant la porte du bâtiment, et la poussa violemment des deux mains. Bien entendu la porte ne s’ouvrit pas et la jeune fille se trouva fort désappointée. Elle réfléchit à toute allure, observant la porte, remarquant ensuite la poignée et les gonds. Elle tendit la main et appuya de toute ses forces, la porte s’ouvrit donc avec violence, et au moment où elle faillit tomber la tête en avant, elle fut tellement surprise par ce qu’elle vit qu’elle attrapa la première chose qui lui tombait sous la main, pour ne pas tomber et rater quoi que se soit.

Malheureusement pour elle, la seule chose qu’elle pu attraper fut un parapluie en feuille de Kuruku.Ce dernier ne supporta pas son poids et plia de sorte que la pauvre Shairya, emportée par le mouvement dû développer des trésors d’équilibre pour ne pas choir lamentablement sur le parquet.

Quelques petits pas, une grande foulée, des mouvements de balanciers gracieux et une grimace plus tard, la voilà debout sur ses deux jambes au centre de la pièce, presque nez à nez avec une Ixia dégoulinante de gras de poulet rôtis, mangeant comme un ogre et apostrophant dans un langage étouffé le propriétaire des lieux.

Ixia regarda étonnée la jeune fille devant elle et avala la grosse bouché qu'elle s'était coupé.

Elle sembla avoir du mal à déglutir, se donna un coup sur la poitrine pour faire descendre le tout, ce qui produisit un son métallique assez fort, et redressa à nouveau la tête en beuglant à Sawyer de se grouiller avec la bière.

Shairya ne pouvait pas s’empêcher de dévisager Ixia, pour tout un tas de raisons elle la trouvait à la fois fascinante, étrange, négligée ou rigolote …Se sentant impolie, elle tourna le regard, mais revenait sans cesse vers la guerrière attablée.

Quoi qu’elle regarde tout lui semblait spectaculaire, pourtant elle devait se concentrer sur sa mission, elle devait trouver une table et s’y assoir tels étaient les mots de Brizza. Alors Shairya s’exécuta, et choit visuellement une table libre où une chaise la mettrait en face de la porte toujours ouverte. Elle se tourna vers Ixia et lui dit d’un ton enjoué.

« Que votre appétit soit rassasié par les dieux Dame de Fer et que Siel vous bénisse » puis elle l’a salua promptement et partit en quelques petits bons vers la table qu’elle s’était choisit.

« Mission accomplit Brizza ! » cria t elle en direction de la porte en souriant.

Shairya a écrit:

« Mission accomplie Brizza ! » cria t elle en direction de la porte en souriant.

La Prêtresse haussa les épaules et les mains, semblant signifier son impuissance face au destin cruel qui semblait lui envoyer tous les énergumènes d'Atréia.
Elle passe toutefois à côté de Shairya, se dirigeant avec détermination vers une table particulière.

La voyant arriver, ses occupants filèrent s'installer plus loin sans demander leur reste.

Brizza les salua, l'air triomphant.
- "Merci mes braves, Furie vous remercie !"

Puis elle s'installa, avant de crier "SAWWWWWYYYERRRRRR !!!"

Ixia envoya un clin d'oeil à la gamine et allait lui dire qu'elle que chose lorsque Brizza entra en donnant de la voix.

Elle dirigea une cuisse de poulet dans sa direction : "D'mande lui ma biere hein, il fait le sourd" .... " et sinon, la môme est une amie à toi ? "

Shairya, était ravie elle avait trouvé un endroit où les femmes avaient l’air d’être très actives et surprenantes. Elle sourit à Ixia en réponse à son clin d’œil. Elle savait qu’ici elle apprendrait beaucoup, restait à ne pas faire d’impair pour rester à leurs cotés, le temps qu’il lui faudrait pour savoir de quoi il retournait. Bien sur une question en particulier la tarabusquait : les hommes ici n’avaient rien à voir avec l’idée qu’elle s’en était faite, Dame Triniel lui en soit témoin, elle éclaircirait ce mystère.

Les paroles du vieux qui venait d’entrer lui revinrent en mémoire, maintenant qu’elle était plus au calme. Il lui avait dit de vaincre ses idées préconçues et d’apprendre à voir différemment …blabla bla …combat digne d'être mené, blablabla ….devant une assiette chaude et une boisson fraîche.., bla bla bla… habituiez à la présence masculine des lieux. Son ventre titillé par cette phrase émit de nouveau le gargouillis de tout à l’heure, qui eut pour effet immédiat de faire rougir de nouveau la petite.

Shairya de nature curieuse voulait connaitre ces gens, elle voulut faire connaissance avec la dame aux cheveux roux, presque rouges.

« Dame de Fer si vous me disiez ce qu’est la bière alors je pourrais peux être vous en porter, j’ai toujours tout un tas de bric-à-brac dans ma gibecière » dit elle de son ton enjoué et de sa voix fluette, commençant à regarder dans son sac.

Ixia pouffa de rire.

" Dame de Fer hein ? J'aime bien dans un sens", ricanna la guerriere. "On dirait que tu as la dalle au bruit de ton estomac ... allez prend un siege et fait comme moi", ajouta t'elle avec une lueur d'amusement dans l'oeil.

Ixia désigna un siege à l'enfant et lui fit glisser une grosse cuillere. Elle lui montra comment la prendre en main et se m'y a marteller la table en gueulant

- "Sawwwyer ... on a faim, on a faim, on faim"

Shairya était au comble de la joie, la dame de fer qui semblait vouloir communiquer avec elle, l’avait même invitée à sa table. Shairya lui sourit bêtement à la réflexion sur le bruit de son estomac et se leva prestement du siège où elle se trouvait.

« Arieluma Dame de Fer, veuillez me pardonner, je n’ai pas l’habitude de me présenter, dans notre communauté nous nous connaissons toutes » elle sourit de nouveau, d’un sourire d’enfant à la fois espiègle et franc et surtout, dans son regard, l’on pouvait percevoir une candeur que les gens habitués aux combats et aux rudesses d’une vie de guerre n’avaient pas vu depuis longtemps. Pour quelqu’un d’un peu observateur, il était évident que cette enfant des bois n’avait jamais assistée au malheur de la guerre qui faisait des ravages sur Atreia depuis tant d’années.

« Je m’appelle Shairya danse Etoile, pupille des Ethernelles, et je vous salue enfant de Nezakan » ajouta t elle en faisant une révérence étrange mis gracieuse mis militaire.

Elle prit le siège offert par Ixia, prit la cuillère comme on le lui indiquait et hésita un instant à reproduire le vacarme que faisait la dame devant elle en tapant vigoureusement l’ustensile en bois contre la table en criant à gorge déployée.

La jeune éclaireur était respectueuse des traditions, chez elle il n’était pas permit de faire autant de bruit pour la nourriture, en aucun cas on apostrophait les gens en criant, la parole était prise sur un ton serein, les sentiments devaient être calmés dans les échanges verbaux. Les repas étaient l’occasion de partager ce que la communauté avait en commun, en silence. Mais la petite ne voulait pas vexer les gens chez qui elle était invitée, alors elle s’exécuta.

Tout d’abord incertaine, lançant un « Sawyer ... on a faim ! » timide et à peine audible, puis se prenant au jeu, telle l’enfant qu’elle était, se lâchant vraiment, perdant sa retenue et criant et riant pour arriver à faire presque plus de bruit qu’Ixia

« Sawwwyer ... on a faim !! Sawwwyer ... on a faim !!” lançait-elle joyeusement, entrecoupant ces quelques mots de rires cristallins et gais, les yeux pétillants de joie, frappant en rythme sa cuillère sur la table.

« Petite … »
« Petite réveille toi … »

Une voix douce et chaleureuse arrive aux oreilles de Shairya.

« Il se fait très tard, tes parents vont s’inquiétés ma petite ».

Elle était accompagnée d’une délicate caresse sur les cheveux, juste au dessus du front.

Il était en effet très tard. La grande salle de l’auberge était vide depuis bien longtemps. En passant jeter un dernier coup d’œil, Haven venait de voir une très jeune femme, affalée sur sa table. La tête posée entre un bol de soupe et un morceau de pain. Semblant dormir, tantôt calme, tantôt secouée de légers spasmes, preuve des aventures imaginaires qu’elle vivait durant son sommeil.

Elle ne pouvait pas dormir ici, aussi mal installée. Haven c’était donc mis en tête de la réveiller, et de lui proposer de dormir à l’étage pour la nuit. C’est ainsi qu’elle entreprit, le plus délicatement possible, de réveiller la jeune femme.

« Je suis désolée Dame» répondit Shairya la tête encore appuyée sur une tranche de pain, les yeux clos et la voix endormie « je ne recommencerais plus promis » ajouta t elle.

La douce voix d’Haven faisait écho dans le cœur et l’âme de la jeune fille endormie. Shairya croyait s’adresser à Elyssandre, qui elle aussi la caressait souvent délicatement sur le front, quand elle venait de lui prodiguer des soins, alors qu’elle venait de se blesser gravement.

C’est ce qu’avait rêvé la petite, elle courait sur les branches des arbres à la cime sacrée, elle tentait de faire la course avec les écureuils ailés et comme souvent, son pied pourtant entrainé avait glissé sur la mousse humide et encore une fois elle avait chutée. Son corps fragile rebondissant sur une, puis deux puis trois branches, était venu s’écraser sur une plate forme où Elyssandre d’un vol gracieux avait atterrit pour lui prodiguer les soins d’urgence, tentant de la réveiller en douceur.

« Il se fait très tard, tes parents vont s’inquiéter ma petite ».

Cette phrase n’entrait pas dans le cadre de son rêve, on ne lui parlait pas de ses parents, Shairya releva la tête en clignant ses yeux émeraudes, elle regarda autour d’elle, l’esprit confus.

Haven ne compris pas vraiment les mots de la jeune fille. Mais celle-ci semblait enfin s’éveiller. Elle retire alors sa main avec délicatesse et la regarde tendrement. En regardant cette petite, elle ne pouvait s’empêcher de penser à sa petite Ennya beaucoup trop tôt partie. Une vague de tristesse la submerge quelques instants.

Les yeux clignotent, lançant dans leur semi conscience des éclairs vert émeraude. Haven repris aussitôt ses esprits et se tourne vers la jeune fille.

« Bonsoir petite, tu vas bien ? Tu dois être épuisée pour dormir ainsi sur une table »
« Viens donc avec moi, il doit bien rester une chambre vide, avec tous ses départs … sa serait bien le monde à l’envers »

Haven continue de lui sourire, attendant qu’elle émerge un peut plus.

Shairya commençait à émerger, son esprit encore un peu embrumé par les vapeurs de sommeil comprenait lentement qu’elle n’était pas dans son lit, que ce n’était pas Elyssandre qui lui caressait les cheveux en lui parlant doucement, cette voix était certes pleine de compassion mais la tonalité n’était pas la même.

Trop fatiguer pour réagir à la vitesse où elle l’aurait souhaité, elle ne pu qu’articuler quelques mots, en regardant autour d’elle. Bien sur le visage inconnu d’Haven fut la première chose qu’elle vit, et son sourire donnait une aura de douceur et de bienveillance à ce visage marqué par les années.

« Où suis-je ? Qui êtes vous ?..mais qu’est ce que je fais là ? » Marmonna t elle en se frottant les yeux.

Puis elle enchaina d’un air plus éveillé, mais pas encore suffisamment pour porter le masque de la bienséance, elle avait son regard ingénu, ses cheveux ébouriffés et une petite marque rouge sur la joue d’avoir dormit d’un sommeil profond.

« ho je suis si fatiguée Douce Dame, je crois que j’ai trop mangé en plus » lui dit elle d’un air abattu.

La porte s'ouvrit, laissant entrer l'air frais d'une belle soirée étoilée et un personnage portant un animal sur le dos. En refermant la porte, Kalten s'aperçut de deux choses. L'auberge était silencieuse, ce qui lui amena un sourire aux coins des lèvres. Il aimait la tranquillité. La deuxième chose fut de voir Haven aux côtés d'une jeune fille qui semblait avoir du mal à se réveiller.
- Bonsoir Haven. Bonsoir jeune fille.
Kalten déposa le cerf mort à même le sol et s'approcha.

- La chasse fut bonne ce soir. Sawyer aura de la viande fraiche pour demain.
Avisant la jeune fille qui ne semblait pas dans son assiette, Kalten s'accroupit pour être à sa hauteur.
- La salle de l'auberge est agréable, petite, mais que dirais-tu d'un bon lit chaud et douillet ?

Haven regardait toujours cette jeune aventurière avec tendresse. Même si elle ne voulait pas se l’avouer, elle lui rappelait tellement sa jeune fille, disparue. Alors que celle-ci semblait émerger plus ou moins de son profond sommeil, Kalten fit son apparition, le fruit de sa chasse sur l’épaule qu’il fini par jeter sur le sol.
Haven répond à son bonsoir, accompagnée de son sourire habituel.

« Bonsoir Kalten »

Et tout en gardant un ton chaleureux, lui fait remarquer quand il laisse tomber l’animal ...

« J’espère au moins qu’il est mort depuis longtemps, tu sais qu’ensuite je met des heures à retirer le sang du plancher voyons … »

Enfin il les rejoint. Et s’adresse à la jeune fille. Finalement, une chose qui gênait Haven sans savoir ce que c’était, apparait enfin à la lumière de son esprit, suite aux interrogations de la jeune fille.

« Oh mais enfin je suis désolée je ne me suis même pas présentée ».
« Je suis Haven, et je travaille ici … souvent ».
« Ici c’est la Taverne de l’Astre, une taverne de Poéta tenue par notre ami Sawyer ».
« Et l’affreux salisseur de plancher là c’est Kalten, un grand ami ».
« Et pour ta dernière question, je ne sait pas ce que tu fait là, mais tu aura bien le temps de nous raconter tout ca après une bonne nuit de sommeil ».

Le ton était paisible et se voulait chaleureux, Haven ne savait pas comment s’y prendre avec cette jeune femme dont elle ne savait encore rien.

« Aller, Kalten a raison, il faut que tu aille te reposer dans un lit confortable et demain sera un autre jour, je te montre ta chambre ? »

La fraicheur de la nuit, entrée par la porte ouverte finit de réveiller la pauvre endormie, qui frissonna légèrement. La silhouette qui se détachait à la lumière de la lune effraya tout d’abord Shairya qui, l’on ne saura jamais si se fut son courage, sa retenue ou simplement les pouvoirs de Morphée, ne réagit pas en hurlant. Puis le chasseur s’étant débarrassé de sa proie, Shairya pu reconnaitre une silhouette humaine, un homme avançait dans la pièce, vers elle, …un homme elle n’en n’avait jamais vu…si…si bien sur….

Elle n’eut pas le temps de faire appel à sa mémoire qu’il s’adressait déjà à elle, en se baissant aimablement pour se mettre à sa hauteur. Bonne intention se dit elle. Shairya n’eut pas le temps de répondre que la Douce Dame reprit la parole, saluant l’homme amicalement.

Le nom de Sawyer lui semblait familier, elle se revit taper joyeusement sur la table accompagnant une Dame de Fer qui criait très fort….mais elle était trop fatiguée pour réfléchir et son ventre lui indiquait qu’il fallait effectivement se reposer.

Elle acquiesça de la tête vers Haven, acceptant de dormir dans un bon lit. Elle se leva doucement, prenant soin de se mettre du coté de la Dame, mettant entre elle et l’homme une table, des chaises et une Dame. Puis elle avisa le cerf au sol et regarda Haven

« Douce Dame Haven, je suis Shairya Danse Etoiles et je vous aiderais si vous voulez, à nettoyer le sang sur le sol » puis elle tourna son regard, non sans appréhension vers Kalten et lui demanda

« les rituels ont-ils été fait pour cette prise ? »

Malgré la fatigue et le mal au ventre, Shairya ne pouvait pas prendre de repos si les seigneurs n’avaient pas été remerciés, trop d’entorses avaient été faites aujourd’hui à ses yeux.

Kalten remarqua le manège de la jeune fille et ne montra aucun signe d'étonnement.
"Elle se protège derrière ce qu'elle peut" se dit-il. "Elle semble avoir peur de moi."
Se relevant, une autre pensée germa dans son esprit.
"Elle n'a pas forcément peur que de moi."

- Douce Dame Haven, je suis Shairya Danse Etoiles et je vous aiderais si vous voulez, à nettoyer le sang sur le sol.
Tout en se relevant, Kalten fit bien attention de ne pas effrayer la jeune fille.
- Les rituels ont-ils été fait pour cette prise ?
Le rôdeur ne montra pas sa surprise devant ces paroles.
- Haven va te montrer ta chambre, Shairya. Je m'occupe des rituels et de nettoyer le sol si besoin. La Douce Dame (Kalten ne put s'empêcher de sourire à ce nom) et moi-même veillerons à ce que tu dormes bien.

Kalten fit un sourire à la clerc et partit reprendre sa proie pour l'emmener en cuisine.

Joie bonheur et satisfaction, que Siel en soit remerciée, ils connaissaient les rituels ici…et malgré toute sa dévotion, Shairya en fut heureuse, elle n’avait pas le courage de les pratiquer.

Elle le regarda partir ne pouvant s’empêcher de soupirer de soulagement. Elle était de nature plutôt confiante, sa naïveté l’empêchait de voir le mal où il ne se trouvait pas, elle se tourna donc vers Haven, en commençant à emballer ses affaires, et partir en direction de la porte.

« Douce Dame Haven, je suis prête, montrez moi donc cette chambre et ce lit douillet » disant cela elle souriait ravie de pouvoir dormir dans un lit plutôt que sur une chaise.

« toutefois, si je puis oser me permettre, où puis je trouver une rivière ..afin de heu » elle rougit légèrement « faire un peu de toilette »

« Et bien ma chère petite Shairya Danse Etoiles … quel joli nom … tu ne dois te soucier que de dormir à présent. Je nettoierais le sol sans toi ! »
« Ah et les chambres sont à l’étage, pas dehors, suit moi je vais te montrer »
« Pour l’eau, tu as un sceau dans la chambre avec de l’eau propre, sert t’en »

Haven tout en débitant ses conseils, se dirigeait déjà vers l’escalier, espérant que Shairya allait la suivre de facto. Puis d’ajouter à l’attention de Kalten.

« C’est mon travail ca Kalten ».

Au passage elle lui lance un regard plein de sous entendus. Elle aurait presque aimé se mettre en colère de la moquerie gentille de Kalten, Douce dame tsss, mais son naturel l’en empêchait. Aussi ce regard était finalement plus complice que réprobateur.

Arrivée dans le couloir en haut de l’escalier, elle indique une porte à Shairya.

« Tiens c’est ici, tu y seras bien pour dormir, elle est calme ».

Et elle reprit tout en ouvrant la porte.

« Si tu as besoin de quoi que se soit dit le, je te l’apporterais »
« Mais tu verras, tu seras bien ici, et demain matin, nous parlerons de tout ca »

Haven lui fait signer d’entrer, toujours son sourire accroché aux lèvres.
La chambre est plutôt sobre. Un lit pour une personne, qui semble malgré tout plutôt confortable. Une bassine plus qu’un sceau, rempli d’eau clair, un petit meuble dans lequel il était possible de ranger quelques affaires et une chaise rempaillée. Une chambre somme toute très sommaire, mais comparée au confort des bois, c’était presque la grande classe.

Elle se tourne vers la demoiselle.

« Aller Shairya, saute dans se lit douillet, et repose toi autant que tu en as besoin »